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Être soupe au lait

être soupe au lait

Quelle est l’origine de l’expression « être soupe au lait » ?

Une personne est dite « soupe au lait » si elle s’emporte rapidement, change vite d’humeur, et de manière générale si elle est imprévisible face à une situation qui ne lui convient pas.

L’expression est donc descriptive d’un comportement humain caractéristique du coléreux qui s’emporte facilement puis se calme très rapidement.

Elle date du 19ème siècle et trouve son origine, de façon attendue, dans la cuisine. Le lait sur le feu bout en effet très brutalement et redescend tout aussi vite une fois retiré. Comme ce liquide la personne dite « soupe au lait », après s’être emportée, retrouve son état normal dans des délais très brefs.

L’analogie entre le caractère d’un individu et les caractéristiques chimiques du lait sur le feu est évidente. On a donc recours à cette expression par analogie avec le bouillonnement qui ne prévient pas.

Bien qu’elle semble dater du 19ème siècle, on trouve trace de la première utilisation de l’expression en 1919.

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Olé-olé

Olé olé

Pourquoi dit-on « olé-olé » ?

On peut dire d’une personne, situation ou œuvre d’art, qu’elles sont un peu « olé-olé ». Par l’usage de cette expression il s’agit de critiquer leur coté libre pour ne pas dire osé et suggestif. Une vieille dame dira que certaines scènes d’un film sont olé-olé pour souligner leur caractère indécent à ses yeux.

L’expression emprunte le « olé » à la langue espagnole.

En effet ce mot prononcé dans cette langue peut être crié durant certaines danses comme le flamenco ou la sévillane. Pris par l’ambiance du spectacle, le public peut en effet être amené à s’exclamer de la sorte. Ceux qui font la fête manifestent ainsi leur joie. Mais les aficionados l’utilisent aussi pour saluer les passes du torero lors des corridas.

Cette exclamation semble être utilisée largement depuis le début du 20ème siècle.

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Se regarder en chiens de faïence

Se regarder en chiens de faïence

D’où vient l’expression « se regarder en chiens de faïence » ?

Quand deux personnes se regardent ou s’observent sans dire un mot on dit qu’elles se  »regardent en chiens de faïence ». Il y a  souvent de l’animosité dans l’air.

Le mot « faience » vient de la céramique réputée pour sa qualité, originaire de Faenza en Italie. On y fabrique depuis des siècles de la vaisselle de céramique. A partir de cette petite localité, la faience a conquis l’Europe dont la France.

Très populaire dès le 17ème siècle, il est logique que l’expression soit née à cette même époque. Elle trouve son origine dans la pratique d’antan de disposer des petites sculptures ou statues de chiens en guise d’élément de décoration dans les intérieurs et en particulier sur les cheminées, seules sources de chaleur pendant longtemps.

A les observer se regarder froidement on comprend aisément comment l’expression est née et pourquoi elle s’applique si bien aux rapports humains.

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Comme cul et chemise

Comme cul et chemise

Quelle est l’origine de l’expression « comme cul et chemise » ?

Deux personnes qui sont « comme cul et chemise » ont entre elles une très grande complicité. Elles sont inséparables. Cette métaphore de l’amitié entre deux personnes est souvent utilisée dans un sens légèrement péjoratif.

Antoine Oudin dès 1640 utilise une expression très proche: « Ce n’est qu’un cul et une chemise. Ils sont toujours ensemble ; ils ont de grandes intelligences ».

La mention du cul et de la chemise, souligne simplement le caractère inséparable des deux parties, comme le lien qui existe entre le corps (« le cul ») et le vêtement qui l’habille (« la chemise »).

Car les chemises de l’époque n’étaient pas identiques à celles que nous connaissons aujourd’hui. Elles ressemblaient plutôt à de longues chasubles qui en font véritablement l’ancêtre des sous-vêtements modernes. La « chemise » atteignait ainsi le « cul ».

Il y avait donc bien entre deux personnes la même promiscuité que celle existant entre le vêtement et le corps humain.

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Mener à la baguette

Mener à la baguette

Pourquoi dit-on « mener à la baguette » ?

Cette expression signifie commander avec dureté ou autorité. On peut se demander de quelle baguette s’agit-il ? Est-ce une référence à la baguette du boulanger ? A celle du batteur ? Du chef d’orchestre ? Ou encore à celles qui peuvent remplacer les fourchettes ? Aucune de celles-ci.

Selon les auteurs, deux types de baguettes candidates peuvent être retenues. Même si au fond il s’agit du même objet.

Le mot même de « baguette » viendrait du latin baculum qui veut dire « bâton ».

D’abord l’expression puiserait ses origines dans le monde des armées dans lequel les plus hauts gradés dirigeaient leurs troupes avec une épée. Celle-ci ressemblait à une règle en bois, assimilable à une baguette.

Mais si la baguette reste bien le même objet en bois, celle de l’expression serait pour certains autres auteurs une référence directe aux baguettes utilisées par les instituteurs pour faire obéir leurs élèves.

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Prendre des vessies pour des lanternes

Prendre des vessies pour des lanternes

Quelle est l’origine de l’expression « prendre des vessies pour des lanternes » ?

« Prendre des vessies pour des lanternes » consiste à être naïf, se faire des illusions, bref se tromper lourdement.

L’origine de cette expression semble remonter au 13ème siècle, une époque à laquelle on disait « vendre vessie pour lanterne ». Des vessies de porc ou de bœuf étaient alors récupérées puis séchées afin d’être utilisées comme récipients. En raison de leur fine paroi elles pouvaient être opaques et laisser passer la lumière. Aussi certains plaçaient une simple bougie à l’intérieur et s’en servaient de lanternes. Les vessies pouvaient donc servir accessoirement de lanternes de fortune.

De ce fait des personnes pas très observatrices ou naives pouvaient facilement penser que ces vessies étaient de véritables lanternes.

La forme de la vessie et la lueur dégagée par les bougies autorisaient même les marchands à faire passer les vessies suspendues au plafond de leur boutique pour des lanternes et les vendre ainsi.

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Laisser le chat aller au fromage

Laisser le chat aller au fromage

Connaissez-vous l’origine de l’expression « laisser le chat aller au fromage » ?

Cette expression est certes quelque peu oubliée de nos jours mais elle a bien eu cours. Elle s’applique à une jeune fille qui cède aux avances d’un homme avant le mariage. Elle exprime donc l’idée traditionnellement contraire à la morale de consommer un mariage avant même sa célébration.

On en trouve les premières traces au 16ème siècle. Des interrogations demeurent sur l’animal choisi. En effet ce sont plutôt les souris ou les rats qui s’intéressent au fromage, et non pas les chats. Mais s’il s’agit d’un chat et non d’un rongeur, c’est en référence au sexe féminin.

Quant au fromage il est le symbole même de la tentation. Déjà dans la fable de La Fontaine, Le corbeau et le renard, le fromage est la proie tant convoitée par les animaux : « Maître Corbeau, sur un arbre perché, tenait en son bec un fromage. Maître Renard, par l’odeur alléché… ».

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Langue de bois

langue de bois

Pourquoi dit-on une « langue de bois » ?

Pratiquer la langue de bois consiste à éviter d’énoncer une réalité par le recours à des tournures de phrase d’ordre général. La langue de bois permet ainsi de détourner une conversation pour éviter de répondre à des questions gênantes.

Cette expression date du XXe siècle en Russie. Avant la révolution on parlait en effet de « la langue de chêne » pour désigner la bureaucratie tsariste, et plus généralement une administration trop lente, trop codifiée et dure, justement tout comme l’arbre.

Ensuite la locution est passée en Pologne pendant le mouvement Solidarność qui la modifie à son tour. Elle devient ainsi « langue de bois » dans ce pays, où elle sert à critiquer le régime soviétique. Elle est ensuite reprise par les journaux français.

Il s’agit donc d’une expression très récente dans notre pays. Elle n’a que 30 ou 40 ans et s’utilise aujourd’hui le plus souvent dans le domaine du discours politique.

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Bête à bon Dieu

bête à bon Dieu

Pourquoi dit-on la « bête à bon Dieu » ?

La « bête à bon Dieu » est le nom populaire donné à la coccinelle.

Ce surnom trouve son origine au Moyen Âge. Selon une légende, un homme alors accusé à tort d’un crime était sur le point d’être décapité. Mais une fois sa tête sur le billot, on raconte qu’une coccinelle se posa sur son cou. Malgré les efforts du bourreau pour s’en débarrasser la coccinelle resta en place. On dit alors que le roi Robert II le Pieux qui assistait à l’exécution vit dans l’entêtement de l’insecte un signe divin. Il décida de gracier le condamné.

Mais certains voient plutôt dans cette histoire une simple légende. Ceux-là préfèrent retenir pour origine de l’expression, le travail bénéfique effectué par la coccinelle et ses larves dans la lutte contre les pucerons dans les jardins. Ce trvail parfaitement naturel ne demande aucun effort; il est « divin » !

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Une vie de bâton de chaise

une vie de bâton de chaise

Pourquoi dit-on « une vie de bâton de chaise » ?

« Mener une vie de bâton de chaise » signifie mener une vie agitée, désordonnée.

L’expression a une origine incertaine. Mais on l’explique généralement de la façon suivante. Les « bâtons de chaise » sont les bâtons de chaise à porteurs sous l’Ancien Régime. Celles-ci présentaient en effet deux bâtons latéraux qui servaient à porter littéralement la chaise et son passager.

Or pour déplacer le tout il fallait fréquemment manipuler ces bâtons. Ils avaient la vie dure. Ils étaient soulevés, tirés, posés, courbés. Et par analogie on se mit à décrire une vie à l’activité excessive en ayant recours à cette image.

Si on date cette expression de la fin du 19ème siècle, date à laquelle les chaises à porteurs avaient disparu, c’est tout simplement que de nombreux spectacles relataient alors la vie de cette époque, donnant une actualité à ce mode de déplacement pourtant disparu. D’où la référence anachronique aux bâtons de chaise.