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Merde pour dire bonne chance !

Merde expression

Pourquoi souhaite-t-on bonne chance en disant “Merde” ?

L’interjection « merde » est d’abord un juron. Connue comme « le mot de Cambronne », elle fait référence à un passage très précis du roman de Victor Hugo, Les Misérables. L’auteur y relate un évènement survenu lors de la bataille de Waterloo. Le général Pierre Cambronne aurait ainsi eu recours au mot « merde » lorsque le général britannique Charles Colville lui intima l’ordre de rendre les armes.
Quant à sa signification relative à la chance, il n’y a aucune certitude quant à son origine. Cependant il est communément admis qu’elle vit le jour dans le monde du théâtre à la fin du 19ème siècle. En effet utiliser les termes « bonne chance » était alors censé porter malheur. Il fallut trouver une astuce et on eut recours à une expression de substitution.

A cette époque on pouvait juger du succès d’une pièce par le nombre de fiacres et donc d’attelages de chevaux attendant les spectateurs à la sortie du lieu de spectacle. Aussi le nombre de crottins était proportionnel au succès d’une pièce. Souhaiter de la merde signifiait par conséquent souhaiter plein succès à une pièce.

A noter que l’acteur à qui un « merde » est adressé ne doit pas, selon la tradition, exprimer de remerciements en retour.

Du monde du théâtre l’usage de l’expression s’est ensuite progressivement répandu dans la société.

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La croix et la bannière

Expression : la croix et la bannière

Quelle est l’origine de l’expression « la croix et la bannière » ?

On peut dire d’une tâche ardue qu’elle est « la croix et la bannière ». Cette expression sert à désigner une difficulté à accomplir un acte. Son origine est italienne et date du moyen-âge. Elle est une référence directe aux nombreuses difficultés rencontrées lors de l’organisation de défilés religieux.

Ceux en charge de la préparation de ce type d’évènements devaient respecter les innombrables règles qui en dictaient le déroulement ; et en particulier l’ordre des participants lors des processions.

La croix, toujours placée en tête de cortège, étaient suivies par les porteurs de bannières, dont le rôle était de signifier la présence ou la représentation d’institutions ou de personnes, telles les paroisses, congrégations ou notables. De rigoureuses règles qui étaient largement dominées par le statut accordé à chaque participant.

La complexité de l’organisation de telles processions en raison des exigences protocolaires étaient de surcroit accentuée par les aspirations et prétentions individuelles.

L’usage de l’expression devenu commun s’est par la suite propagé au langage courant. Mais il faut attendre le 19ème siècle pour en noter une utilisation écrite.

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Que dalle

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Pourquoi dit-on « que dalle » pour signifier « rien » ?

Il existe deux explications sur l’origine de l’expression « que dalle » pour désigner l’absence de quelque chose.

Elle serait d’abord une référence à une ancienne pièce de monnaie en argent du Saint-Empire romain germanique, le « thaler » ou « daalder » dans la langue flamande.

Apparue au 15ème siècle cette monnaie issue de la puissance de l’empire germanique circula en Europe pendant 400 ans. A l’image du dollar elle était la monnaie des échanges commerciaux internationaux.

Mais au 19ème siècle elle perdit toute sa valeur en grande partie en raison de la naissance du mark allemand. On se mit alors à dire que l’on avait « que dalle » pour signifier une monnaie sans valeur, c’est-à-dire « rien du tout ».

Selon la deuxième explication, « dalle » viendrait du mot « dail » issu d’une langue tsigane, le romani, et qui a pour sens « rien du tout ». Ou encore de l’occitan qui veut dire « que de l’aile à manger », c’est-à-dire presque rien.

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Être à la bourre

être à la bourre

Pourquoi dit-on « être à la bourre» ?

Cette expression trouve son origine dans un jeu de cartes très populaire par le passé, « la borra ». Surtout connu dans le sud de la France, il pouvait se jouer à deux, trois ou quatre. Pour faire une partie il fallait d’abord que tous les joueurs misent une somme d’argent. Le total était ensuite divisé entre les joueurs en fonction du nombre de plis levé. Pour faire un pli il fallait tout simplement avoir la carte la plus forte. Au fil de la partie, ceux qui ne remportaient pas de pli devaient abonder la caisse en payant le double du montant déjà en jeu.

Dans la borra, celui qui ne levait jamais de pli était surnommé le « bourru ». Plus la partie avançait plus le bourru accumulait le retard sur les autres. D’où l’expression « être à la bourre» pour les retardataires.

Selon une autre théorie moins répandue, l’expression aurait pour origine un petit dispositif de calage nommé « bourre » utilisé dans le maniement des fusils et dont la mise en place après chaque tir ralentissait les soldats.

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Attendre 107 ans

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Pourquoi dit-on « attendre 107 ans » ?

Cette expression date du Moyen-âge à Paris. Elle fait référence au nombre d’années nécessaires à la construction de la cathédrale Notre-Dame.

Même si les historiens ne sont pas tous d’accord sur les dates exactes il est généralement acquis que les travaux pharaoniques pour l’édification du monument commencèrent en 1163 pour s’achever plus d’un siècle plus tard, 107 ans pour être précis, en 1270. Non seulement des ouvriers passèrent toute leur vie sur le chantier mais plusieurs générations s’y succédèrent.

Les Parisiens durent donc faire œuvre de patience face cette entreprise interminable. Ainsi serait née l’expression désormais entrée dans le langage courant dès lors qu’un individu s’agace d’une longue attente.

A noter que dans l’ensemble des pays de l’Europe de l’Ouest, les XIe et XIIe siècles voient une croissance considérable des populations urbaines. Celle de Paris passe de 25 000 habitants en 1180 à 50 000 vers 1220, ce qui en fait une des plus grandes villes d’Europe. Dès lors les églises existantes deviennent trop petites pour accueillir tous les fidèles. Et l’on voit naitre un peu partout en France de nouveaux chantiers de construction d’églises.

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Sang bleu

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Pourquoi la noblesse a le « sang bleu » ?

L’expression « sang bleu » ne fait aucunement référence à la qualité du sang. Elle est associée à la noblesse sous l’Ancien Régime et a pour origine une pratique au sein des cours des royaumes d’Europe et en particulier en France et en Espagne.

Au 17ème siècle, les nobles quel que soit leur sexe avaient une obsession : la couleur de leur peau. Et contrairement à la mode contemporaine du bronzage, ils faisaient tout ce qu’il était possible de faire pour maintenir une peau la plus blanche et la plus fine possible. Ceci dans un seul but : que leurs veines, de couleur bleue donc, soient les plus visibles possibles.

Pour parvenir à un tel résultat il convenait d’éviter à tout prix le soleil et de se confiner à l’intérieur. Des soins du visage et du corps étaient également utilisés pour accentuer la transparence de la peau.

Avoir les veines bleues apparentes permettaient par ailleurs de se distinguer de plus pauvres comme les paysans dont les travaux manuels dans les champs rendaient impossible une telle pigmentation.

Cette mode adoptée par la suite par la bourgeoisie perdura jusqu’au milieu du 19ème siècle, date à laquelle l’expression même de « sang bleu » vit le jour pour désigner la noblesse.

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Vivre dans une tour d’ivoire

Expression : vivre dans une tour d’ivoire

Pourquoi dit-on « vivre dans une tour d’ivoire » ?

Si on dit d’une personne qu’elle vit dans une tour d’ivoire, cela signifie qu’elle a adopté un mode vie solitaire. Elle est coupée du monde extérieur de façon volontaire et pleinement consentie. Par choix, cette personne vit donc isolée de la fureur du monde. 



Cette expression a une origine littéraire. Elle fut popularisée au 19ème siècle par Charles-Augustin Sainte-Beuve. L’écrivain et critique littéraire l’utilisa pour décrire le romancier et poète romantique Alfred de Vigny dans Les Consolations, paru en 1830.



Dans cet ouvrage il compare Victor Hugo qui selon Sainte-Beuve « combattit sous l’armure », à Alfred de Vigny « plus secret, comme en sa tour d’ivoire » .



Sainte Beuve souligne ainsi la particularité du caractère d’Alfred de Vigny. En effet, par nature pessimiste et quelque peu hautain, il aimait se mettre en retrait de la société de son époque pour se consacrer à l’écriture. Pour se faire, il affectionnait un lieu précis : son domaine de Charente. Et plus précisément une minuscule pièce de quelques mètres carrés située au dernier étage de celui-ci où il pouvait écrire dans le calme absolu.

La référence à l’ivoire s’explique quant à elle par la minutie de son travail de poète, tel un sculpteur de ce matériau.


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Mesures draconiennes

Expressions mesures draconiennes

Pourquoi parle-t-on de « mesures draconiennes »

Des mesures « draconiennes » sont des mesures sévères, strictes et rigoureuses. Par exemple un maire peut prendre des mesures draconiennes pour assurer la sécurité dans sa ville. 



L’expression trouve son explication dans des lois prises dans la Grèce antique par le législateur athénien Dracon, resté célèbre pour sa dureté au VIIe siècle avant JC. 





La population d’Athènes est alors scindée en deux. D’un côté les Eupatrides, dits « biens nés », et de l’autre les cultivateurs et les artisans. Dracon appartient lui-même aux Eupatrides. En 621à la suite de tensions entre ces deux groupes, il fait adopter des lois applicables à tous, qui protègent les pauvres contre les Eupatrides. Pour que tout le monde puisse en prendre connaissance elles sont affichées sur des panneaux de bois. Mais pour les faire accepter aux Eupatrides Dacron doit assurer cette partie de la population de la sévérité de ces lois pour ceux qui ne les respecteraient pas. 





Ce corps législatif prévoyait ainsi la peine de mort pour le moindre vol, et ce quelle que soit la classe sociale à laquelle le coupable appartenait. Seuls quelques crimes échappaient à la peine capitale. 





Au siècle suivant Solon, figure majeure de la démocratie athénienne, mit fin à l’application de ces textes. 





Mais les « mesures draconiennes » de Dracon ont tellement marqué les esprits que l’expression a perduré jusqu’à nos jours.



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Les montagnes russes

Les montagnes russes

Pourquoi dit-on les « montagnes russes » ?



Aussi appelée « Grand huit » ou « Roller coaster » aux Etats Unis , l’attraction des montagnes russes est composée de chariots qui se déplacent à grande vitesse sur des rails sinueux. On en trouve les premières traces au 16ème siècle en Russie dans la région de Saint-Pétersbourg. Voilà pourquoi cette attraction porte le nom de « montagnes russes ».



Si aujourd’hui elles sont constituées de métal, à l’origine elles étaient en bois. Pour rendre les pentes glissantes les russes attendaient tout simplement que la glace les recouvre. On pouvait alors prendre place dans des luges en osier pour se laisser glisser.



Puis face au succès rencontré par cet amusement, l’attraction dépassa les seules frontières russes à la fin du 18ème siècle. On vit apparaitre dans d’autres pays une attraction reprenant un principe identique mais modernisé. Les luges et traineaux furent alors remplacés par des voitures solidaires de rails.



Au début des années 1900 Paris en accueillent et on les qualifie alors de « montagnes russes ». En 1812, la société « Les Montagnes russes » exploite celles du quartier Belleville où pour la première fois il fut possible d’effectuer un véritable looping.



A noter qu’en Russie, paradoxalement, elles portent le nom de « montagnes américaines » !

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Cadet, le deuxième fils

Expression cadet

Pourquoi le deuxième fils est-il appelé le « cadet » ?

On utilise le terme « cadet » pour désigner un enfant né après l’aîné. Ce mot vient de la terminologie militaire utilisée au Moyen Age. « Cadet » est ainsi la traduction du mot «capdèth» qui en occitan gascon désigne le «capitaine».

En effet dans la noblesse de cette époque il était de coutume que l’aîné reçoive en héritage les terres et que les suivants dans une famille entrent dans l’armée. Les cadets embrassaient donc le plus souvent une carrière militaire. Or chez les Gascons cette tradition était largement observée. Ainsi c’est le mot gascon qui s’est naturellement imposé. Si telle personne est alors un «capdèth», c’est à dire un capitaine, c’est qu’il y a de fortes chances que ce soit le cadet de la famille.

La pratique devint si répandue qu’au 17ème siècle, sous Louis XIII, les fameux « Cadets de Gascogne » constituèrent un régiment. Parmi eux figurait Savinien de Cyrano, le plus célèbre des cadets et connu du grand public sous le nom de Bergerac. Né à Paris en 1619 et mort en 1655, cet écrivain, poète et libre-penseur est entré dans l’histoire pour avoir inspiré à Edmond de Rostand les grandes lignes de son personnage Cyrano de Bergerac.