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Une vie de bâton de chaise

une vie de bâton de chaise

Pourquoi dit-on « une vie de bâton de chaise » ?

« Mener une vie de bâton de chaise » signifie mener une vie agitée, désordonnée.

L’expression a une origine incertaine. Mais on l’explique généralement de la façon suivante. Les « bâtons de chaise » sont les bâtons de chaise à porteurs sous l’Ancien Régime. Celles-ci présentaient en effet deux bâtons latéraux qui servaient à porter littéralement la chaise et son passager.

Or pour déplacer le tout il fallait fréquemment manipuler ces bâtons. Ils avaient la vie dure. Ils étaient soulevés, tirés, posés, courbés. Et par analogie on se mit à décrire une vie à l’activité excessive en ayant recours à cette image.

Si on date cette expression de la fin du 19ème siècle, date à laquelle les chaises à porteurs avaient disparu, c’est tout simplement que de nombreux spectacles relataient alors la vie de cette époque, donnant une actualité à ce mode de déplacement pourtant disparu. D’où la référence anachronique aux bâtons de chaise.

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Amuser la galerie

amuser la galerie

Quelle est l’origine de l’expression « amuser la galerie » ?

« Amuser » ou « épater » la galerie consiste à faire rire le public.

Cette expression au caractère légèrement péjoratif a une origine sportive et date du 17ème siècle. Le tennis et d’autres jeux de raquettes viennent du jeu de paume, jeu pratiqué depuis un millénaire. Le long des terrains de ce jeu, dont les joueurs sont munis d’une raquette que depuis le début du 16eme siècle, se trouvait une galerie. Elle accueillait les spectateurs.

Rapidement le mot « galerie » s’est mis à désigner non plus seulement la structure accueillant le public mais le public lui-même.

Pour amuser les spectateurs, la galerie donc, les joueurs du jeu de paume réalisaient des acrobaties et tentaient d’effectuer des coups spectaculaires. Puis dans un élargissement progressif et continu de sa signification, l’opinion publique.

Pour la petite histoire la France commença à délaisser le jeu de paume dès le 18ème siècle.

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A la bonne franquette

à la bonne franquette

Pourquoi dit-on « à la bonne franquette » ?

Passer une soirée “à la bonne franquette” signifie sans complications, sans chichi ni manières inutiles. Si une invitation se passe « à la bonne franquette » alors les petits plats ne sont pas mis dans les grands !

Dès le 17ème siècle on trouve l’expression « à la franquette ». Le mot « franquette » vient de « franc » qui est d’origine normande. La locution est utilisée à cette époque pour dire « en toute franchise ». Un siècle plus tard elle est remplacée par « à la bonne franquette » et prend dès lors le sens de « en toute simplicité ».

Mais il faut ajouter que Jean Maillet souligne que jusqu’à la fin du 18ème siècle, le peuple disait « parler à la franquette » ou « agir à la franquette » pour exprimer l’absence de manières et façons.

Il semble aussi qu’avant le mot « franquette » on utilisait celui de « Flanquette ». « « Agir à la flanquette » signifiait donc « agir franchement ». La lettre «L » ayant par la suite était roulée en « R ».

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Les absents ont toujours tort

les absents ont toujours tort

D’où vient l’expression « les absents ont toujours tort » ?

Cette expression est très courante mais savez-vous pourquoi les absents ont tort ? Est-ce parce qu’ils ont commis la faute de ne pas être là et se voient en conséquence punis par condamnation a priori de leurs opinions ? Ou bien est-ce parce qu’ils ne peuvent pas se défendre et argumenter leur position ?

Cette seconde explication est la bonne. L’absent est toujours fautif car il n’est pas en mesure de défendre ses intérêts, d’expliquer son point de vue ou sa décision.

Par une formule assez proche les Latins disaient : Absens hoeres non erit, c’est-à-dire « l’absent ne sera pas héritier ».

Mais l’expression qui nous occupe date elle, du 18ème siècle. A cette époque on dit d’ailleurs plutôt : « les os sont pour les absents ». Ce qui signifiait qu’en raison de leur absence ils ne pouvaient pas partager le repas et que par conséquent on leur laissait la part la moins enviable, les os.

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Envoyer à Dache

envoyer à Dache

D’où vient l’expression « envoyer à Dache » ?

« Envoyer à Dache » un individu signifie s’en défaire, s’en débarrasser ou encore l’envoyer promener. On pourrait même traduire l’expression par « envoyer au diable ». Et justement le diable n’y est pas étranger.

Cette expression qui date de 1866, utilise le mot « dache » qui est une altération de ‘diache’, venant de ‘diable’, et qui fut en particulier utilisée dans le nord de la France où elle faisait partie de l’argot courant des ouvriers.

Par extension « à dache » tout seul signifie « au diable », « très loin ». On retrouve l’usage de cette expression familière, chez de nombreux écrivains parmi lesquels Louis-Ferdinand Céline ou Paul de Sémant.

Et justement, Jean Maillet souligne qu’à la fin du 19ème siècle les militaires du Second Empire avaient recours à la formule : « à Dache, perruquier des zouaves ».

A noter que « diable » a donné lieu à de nombreuses altérations comme par exemple « diantre ».

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kif-kif

kif kif

Quelle est l’origine de l’expression « kif-kif » ?

« Kif » est un dédoublement du mot arabe ‘kif’ qui signifie ‘comme’. Cette expression qui veut dire « la même chose » et dont la première trace remonte à la fin du 19ème siècle vient d’Algérie. Proche, « Kif-kif bourricot » se traduit littéralement par « pareil à l’âne ». Celle-ci nous serait parvenue grâce aux soldats engagés en Afrique du Nord.

Au début du 20ème siècle l’expression «c’est du kif» signifiant «c’est la même chose» voit le jour. Mais de nos jours elle peut prêter à confusion puisque  « kif » désigne aussi le cannabis. En réalité le kif-cannabis vient de l’arabe « kef », c’est-à-dire «béatitude». Le verbe « kiffer» en est dérivé.

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Bête à bon Dieu

bête à bon Dieu

Pourquoi dit-on la « bête à bon Dieu » ?

La « bête à bon Dieu » est le nom populaire donné à la coccinelle.

Ce surnom trouve son origine au Moyen Âge. Selon une légende, un homme alors accusé à tort d’un crime était sur le point d’être décapité. Mais une fois sa tête sur le billot, on raconte qu’une coccinelle se posa sur son cou. Malgré les efforts du bourreau pour s’en débarrasser la coccinelle resta en place. On dit alors que le roi Robert II le Pieux qui assistait à l’exécution vit dans l’entêtement de l’insecte un signe divin. Il décida de gracier le condamné.

Mais certains voient plutôt dans cette histoire une simple légende. Ceux-là préfèrent retenir pour origine de l’expression, le travail bénéfique effectué par la coccinelle et ses larves dans la lutte contre les pucerons dans les jardins. Ce trvail parfaitement naturel ne demande aucun effort; il est « divin » !

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Langue de bois

langue de bois

Pourquoi dit-on une « langue de bois » ?

Pratiquer la langue de bois consiste à éviter d’énoncer une réalité par le recours à des tournures de phrase d’ordre général. La langue de bois permet ainsi de détourner une conversation pour éviter de répondre à des questions gênantes.

Cette expression date du XXe siècle en Russie. Avant la révolution on parlait en effet de « la langue de chêne » pour désigner la bureaucratie tsariste, et plus généralement une administration trop lente, trop codifiée et dure, justement tout comme l’arbre.

Ensuite la locution est passée en Pologne pendant le mouvement Solidarność qui la modifie à son tour. Elle devient ainsi « langue de bois » dans ce pays, où elle sert à critiquer le régime soviétique. Elle est ensuite reprise par les journaux français.

Il s’agit donc d’une expression très récente dans notre pays. Elle n’a que 30 ou 40 ans et s’utilise aujourd’hui le plus souvent dans le domaine du discours politique.

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Ménager la chèvre et le chou

ménager la chèvre et le chou

D’où vient l’expression « ménager la chèvre et le chou » ?

Ménager la chèvre et le chou consiste à satisfaire deux avis ou intérêts divergents.

L’usage du verbe « ménager » se comprend aisément. Il s’agit de prendre soin.

Cette expression née au 13ème siècle décrit la difficulté qu’il y a, en présence d’une chèvre et d’un chou, à maintenir le chou intact et la chèvre calme. Leurs intérêts sont opposés. Si on ne fait rien la chèvre dévorera le chou rapidement. Il faut donc une grande habileté pour garantir la sécurité du chou !

Pour certains l’expression trouverait son origine dans problème à résoudre intellectuellement. Si on fait traverser une rivière à un loup, une chèvre et un chou dans une barque ne pouvant contenir qu’un d’entre eux il convient de ne pas laisser sur la rive, le loup et la chèvre ou la chèvre et le chou. Il faudrait dès lors faire passer la chèvre, revenir pour transporter le chou et le déposer, pour ensuite repartir avec la chèvre. Puis laisser la chèvre et prendre le loup avant de revenir enfin chercher la chèvre.

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Payer en monnaie de singe

payer en monnaie de singe

Pourquoi dit-on « payer en monnaie de singe » ?

Cette expression qui signifie « ne pas payer réellement » voire « escroquer » trouve son origine dans une pratique du 13ème siècle.

A cette époque sous le règne du roi Saint-Louis, on mit en place une nouvelle taxe pour passer sur le Petit-Pont reliant à Paris l’île de la Cité au quartier Saint-Jacques. Toute la population devait ainsi s’acquitter de cette taxe.

Mais une catégorie de personnes en était exemptée : les forains ou jongleurs qui possédaient un singe en raison de leur activité professionnelle.

Ceux-ci pouvaient en effet se présenter au « péage » et faire réaliser un numéro à leur animal et ce afin de passer sans débourser un centime. Le spectacle donné divertissait celui qui était chargé de collecter le droit de passage et le propriétaire du singe pouvait passer librement. Il franchissait le pont sans payer car il avait précisément payé en monnaie de singe.