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Une tête de turc

une tête de turc

Pourquoi dit-on « une tête de turc » ?

Une « tête de turc » est une personne cible de sarcasmes, moqueries et mauvais traitements de façon répétée. Il est le souffre-douleur d’un ou de plusieurs individus.

Le peuple turc fut pendant des siècles associé à la barbarie et la cruauté. D’où l’expression « fort comme un turc ».

« Tête de turc » date du 19ème siècle. A cette époque on trouvait dans les fêtes foraines, un jeu constitué d’une sorte de dynamomètre présentant ce qui se voulait être une tête de turc qu’il fallait frapper. Le but était en effet de la cogner le plus fort possible afin que sa force soit mesurée sur une échelle graduée.

L’idée d’acharnement porté par l’expression vient du vif succès rencontré par cette attraction. Elle donnait à voir une foule maltraitant une tête enturbannée, s’adonner à une maltraitance collective à l’égard de la représentation d’un seul individu.

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Rire comme une baleine

rire comme une baleine

Pourquoi dit-on « rire comme une baleine » ?

« Rire comme une baleine » signifie depuis le 19ème siècle rire la bouche grande ouverte. Il existe deux explications quant à son origine.

Selon la première hypothèse, cette expression fait référence à la gueule des baleines. En effet celui qui rit à pleine dent en ouvrant très grand la bouche, offre un spectacle proche, toutes proportions gardées, de celui du plus grand de nos mammifères quand il donne à voir l’immensité de sa gueule.

L’autre hypothèse est également en lien avec l’animal marin mais de façon indirecte. Les « baleines » sont les fines tiges métalliques permettant de maintenir la toile d’un parapluie. Or par le passé elles étaient fabriquées en fanons, ces lames qui correspondent aux dents chez le cétacé. Or une fois le parapluie ouvert, les « baleines » se déploient et prennent une courbure qui peut évoquer une bouche en train de rire.

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Conter fleurette

conter fleurette

Pourquoi dit-on “conter fleurette” ?

L’expression quelque peu désuète « conter fleurette » signifie tenter de séduire par les mots, « faire la cour ». Plusieurs hypothèses existent quant à son origine.

Au 12ème siècle «florette » désignait une « petite fleur ». L’expression viendrait ainsi de la pratique consistant à dire à voix haute les mots que l’on écrivait par le passé sur du papier où de petites fleurs étaient représentées.

Mais au 16ème siècle le verbe « fleuretter » signifiait mentir et « fleurette », baliverne et bagatelle. A l’époque comme de nos jours, les mots doux sans être de purs mensonges, pouvaient être dictés par la fin et justifier le recours à des vérités approximatives.

Il faut enfin évoquer Fleurette de Nérac, la première maîtresse du futur roi Henri IV. Celui qui n’était encore que le prince de Béarn n’était âgé que de 12 ans quand à l’été 1565 il croisa Fleurette, avec laquelle il vécut ses premiers émois.

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Dernier carat

dernier carat

Quelle est l’origine de l’expression « dernier carat » ?

« Dernier carat » signifie la « dernière limite » dans le temps.

Depuis le 19ème siècle on utilise cette expression à propos d’un délai à respecter. L’idée centrale est donc celle de la précision. Or cette expression trouve justement son origine dans un domaine où la précision est primordiale, la joaillerie.

En effet depuis le Moyen Age on mesure la pureté de l’or grâce un indice commun, le carat, dont la valeur maximale est 24. Il est impossible d’aller au-delà de 24 carats. A ce niveau le métal précieux est dit totalement pur. Il ne contient aucune part d’un autre métal. Il est fait à 100% d’or.

Cette limite indépassable a été reprise par la suite pour exprimer l’idée d’une autre limite, temporelle cette fois. A la fois symbole de perfection et limite infranchissable, ce « dernier carat » est autant une borne naturelle qu’un impératif dont on s’attend à ce qu’il soit respecté.

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Au diable vauvert

au diable vauvert

D’où vient l’expression « au diable vauvert » ?

Un lieu qui se trouve « au diable vauvert » est très éloigné. L’expression consiste dans l’exclamation d’une distance excessivement longue. Il existe plusieurs hypothèses quant à son origine.

Selon la première, il s’agit d’une référence au château de Vauvert situé près de Paris. Au Moyen Age les lieux furent habités par Philippe-Auguste après son excommunication et ils étaient réputés hantés. Le peuple pensait que des démons s’y trouvaient et que le diable en personne devait en faire partie. Une croyance accréditée par le vacarme produit par le vent qui s’engouffrait dans les carrières situées à proximité. Pour désensorceler les lieux Saint-Louis en fit don aux Chartreux en 1257. S’y rendre, aller « au diable vauvert », consistait donc à entreprendre un périlleux et long voyage.

Selon une autre hypothèse il s’agirait de la ville de Vauvert dans le sud de la France, étape située sur la route du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle. Des scènes de la Bible y étaient jouées pour les pèlerins et le diable souvent représenté.

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Avoir un œil de lynx

avoir un œil de lynx

D’où vient l’expression « avoir un œil de lynx » ?

Celui qui a un « œil de lynx » est doté d’une vue perçante. Au figuré cette expression exprime la sagacité.

Contrairement à l’explication qui semble la plus naturelle, il ne s’agit pas d’attribuer aux hommes la vision particulièrement aiguisée d’un animal, dont les performances en la matière n’ont rien de particulier.

Il s’agit en revanche d’une référence directe à un personnage de la mythologie grecque nommé Lyncée. Il fut l’un des Argonautes, ce groupe de héros de 56 hommes de l’équipage de l’Argo, le bateau avec lequel Jason partit en quête de la Toison d’Or. Le don de Lyncée était de pouvoir voir à travers les nuages, les rochers et murs et même jusqu’au fond de la mer. Sa vision était donc extraordinaire.

Ensuite par confusion et association entre l’animal et le don de Lyncée, l’expression vit le jour dans le langage courant.

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Dents du bonheur

dents du bonheur

Pourquoi dit-on les « dents du bonheur » ?

Avoir les « dents du bonheur » consiste à être pourvu d’incisives supérieures écartées. En France Vanessa Paradis et Yannick Noah sont les personnalités les plus emblématiques présentant cette particularité dentaire. Selon une croyance populaire elle serait le signe de personnes particulièrement heureuses et chanceuses.

L’origine de cette expression daterait des guerres napoléoniennes. A cette période ceux qui présentaient ce signe physique pouvaient être réformés. Ils échappaient donc à la guerre. Le motif était le suivant : l’espace qui séparait leurs dents les empêchait d’utiliser leur dentition pour couper l’emballage en papier dans lequel se trouvait la poudre avec laquelle ils devaient recharger leur fusil. Ils ne pouvaient en effet effectuer ce geste avec leurs mains, déjà occupées à tenir leur arme.

L’impossibilité d’effectuer cette manipulation indispensable sur le champ de bataille, les rendait inapte à être soldat. On comprend alors aisément pourquoi, pour certains, cela était source de bonheur.

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Au temps pour moi

au temps pour moi

Pourquoi dit-on « au temps pour moi » ?

Cette locution permet à une personne de reconnaître son erreur et d’adapter son avis en fonction de cette celle-ci. S’il est fréquent de voir écrit « autant pour moi », l’Académie française est formelle : l’orthographe à retenir est « au temps pour moi ». Et cette orthographe découle précisément de l’origine de l’expression.

Dans le langage militaire, l’injonction « au temps ! » est utilisée pour commander la reprise d’un mouvement depuis le commencement. L’idée est donc de reprendre pour corriger. Ainsi il est naturel que cette injonction appliquée à soi-même se traduise par « au temps pour moi ».

Quant à la version familière « autant pour moi », largement employée de nos jours, personne n’est capable de la dater avec précision. Certains comme Maurice Grevisse, avancent même qu’elle est antérieure à celle orthographiée « au temps » ; alors que pour d’autres linguistes les deux versions doivent être considérées comme distinctes.

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Rester en carafe

rester en carafe

D’où vient l’expression « rester en carafe » ?

Celui qui « reste en carafe » est abandonné. Il est oublié et reste en plan.

Cette expression date du 19ème siècle. Dans le langage argotique la « carafe » désignait la bouche ou la gorge, qui à l’image de la carafe accueille des liquides variées. Mais cette zone de notre anatomie nous sert aussi à parler. Or quand les mots manquent lors d’un discours ou d’une prise de parole quelconque, on reste bouche bée. Les mots font défaut. Celui qui voudrait s’exprimer peut alors connaitre un sentiment d’abandon. Le lien est donc établi entre la bouche c’est à dire la carafe, et le fait d’être en plan.

Par la suite on a utilisé cette locution en dehors du strict domaine de l’expression orale pour toute personne qui est laissée seule; par exemple dans le milieu cycliste quand un coureur connait une crevaison sans pouvoir être dépanné rapidement. Il peut alors avoir l’air cruche !

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Au grand dam

au grand dam

Quelle est l’origine de l’expression « au grand dam » ?

« Au grand dam » signifie au désavantage ou détriment de quelqu’un.

Ici aucune référence faite aux dames. Le mot « dam » est très ancien. Il est apparu en 842 et vient du latin « damnum », utilisé à l’époque dans le domaine juridique pour signifier  « dommage ». Il évolua vers « damage » au 11ème siècle avant de devenir « domage » puis « dommage ».

Le terme « dam » n’a survécu que dans l’expression qui nous occupe. « Au grand dam » signifie donc « au grand dommage ».

A noter que le « dam » est la peine principale en enfer, le châtiment des damnés. On parle de la « peine du dam ». Elle consiste dans la perte pour toujours de la vision béatifique de Dieu. Saint Thomas dit à son propos : « La peine du damné est infinie, parce qu’il y a pour lui perte d’un bien infini ».