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Être le benjamin

être le benjamin

Pourquoi dit-on « être le benjamin » ?

La personne la plus jeune au sein d’un groupe est appelée le « benjamin ». Cela est vrai au sein d’une famille dans une fratrie, mais pas uniquement. On peut ainsi être le benjamin dans un groupe de retraités dès lors que l’on est le moins vieux !

Si cette expression est apparue au XVIIIe siècle, son origine remonte à des temps bien plus anciens. Dans la Genèse, au chapitre 37, on peut lire que Jacob a eu treize enfants, avec quatre femmes différentes. Or comme père, il avait une affection particulière pour le dernier né, qui se prénommait Benjamin.

Benjamin était donc à la fois le plus jeune des fils de Jacob et son préféré.

Par la suite Benjamin dirigea l’une des douze tribus d’Israël, et ce prénom fut utilisé pour désigner l’enfant le plus jeune d’une famille, puis plus largement de tout groupe d’individus.

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Au ras des pâquerettes

au ras des pâquerettes

Quelle est l’origine de l’expression « au ras des pâquerettes » ?

« Au ras des pâquerettes » signifie d’un niveau très bas. On utilise le plus souvent cette expression au sens figuré pour souligner le caractère désolant, médiocre voire minable d’une discussion ou d’une situation.

Dans la langue française la hauteur est traditionnellement la marque des idées ou des choses considérées comme ayant de l’intérêt, en raison de leur caractère élaboré ou marqué du sceau de l’intelligence. A l’inverse la petitesse sert à qualifier ce qui est sans intérêt ou désolant comme dans les expressions « ça ne vole pas haut » ou « terre à terre ».

Or la pâquerette est une toute petite fleur des champs. Se situer à son niveau, tout près du sol, signifie métaphoriquement, avoir peu de qualités. Ainsi au 18ème siècle on trouve déjà l’expression « à ras de terre avec les pâquerettes ». Puis progressivement seule la référence aux pâquerettes fut conservée.

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Faire la manche

faire la manche

D’où vient l’expression « faire la manche » ?

« Faire la manche » consiste à faire appel à la générosité d’autrui pour recueillir de l’argent.

S’il ne s’agit pas de le récolter dans la manche de sa chemise ou de sa veste, l’expression fait bel et bien référence à cette partie de vêtement.

Cette locution synonyme de « mendier » est apparue au 18ème siècle. Son origine tortueuse est cependant bien plus ancienne. En effet au Moyen Âge, il était de coutume pour les dames de donner une manche de leur vêtement au chevalier qui s’apprêtait à combattre pour elles. Puis aux 13ème et 14ème siècles on trouve le mot « manche » en Italie où il désignait un don puis un pourboire. Trois siècles plus tard le mot arriva enfin en France avec cette même signification, puis se trouva intégrer à notre expression.

Celle-ci fut d’abord utilisée par les artistes de rues avant de s’appliquer à la mendicité en général.

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En papillote

en papillote

D’où vient l’expression « en papillote » ?

Un aliment présenté « en papillote » est enroulé dans une feuille de papier. Les bonbons ou les chocolats sont souvent présentés de la sorte. En cuisine, « une papillote » est une feuille de papier sulfurisé ou d’aluminium qui sert à envelopper certains aliments pour leur cuisson.

L’expression « en papillote » est née au XVIIIe siècle. A cette époque à Lyon, il arrivait souvent à l’employé d’une certaine confiserie de voler des bonbons. Il ne commettait pas ce larcin pour sa consommation personnelle mais pour les offrir à une jeune femme. Soignant la présentation, il les enveloppait dans du papier et écrivait des mots doux sur ces supports.

Son employeur, Monsieur Papillot, au courant des vols de son employé le licencia. Mais séduit par l’apparence des bonbons ainsi emballés, il reprit l’idée et commercialisa dans sa propre boutique ses produits ainsi présentés.

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Les poulets

Les poulets

Pourquoi dit-on les « poulets » pour la police ?

Les « poulets » signifient argotiquement depuis le 19ème siècle les membres de la police.

De mars à mai 1871, une insurrection contre le gouvernement eut lieu à Paris. Elle est restée célèbre sous le nom de la « Commune de Paris ». Il s’agissait d’une rébellion pour partie en réaction à la défaite française contre la Prusse de 1870 et à la capitulation de Paris, et dirigée contre le gouvernement, issu de l’Assemblée nationale.

Durant deux mois un incendie et des dégradations ravagèrent les bâtiments de la Préfecture de police. Le maire de Paris, Jules Ferry, prit alors la décision de relocaliser la Préfecture de police sur l’île de la Cité, et de l’installer au fameux 36 quai des Orfèvres. Or jusqu’alors cet endroit était réservé à un marché spécialisé dans le vente de volailles.

Cette caserne construite à l’emplacement de l’ancien marché aux volailles de la capitale explique naturellement le sobriquet que les parisiens utilisèrent très vite pour qualifier les policiers.

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Auberge espagnole

auberge espagnole

D’où vient l’expression une « auberge espagnole » ?

Une « auberge espagnole » est un lieu où l’on trouve ce qu’on y apporte, le plus souvent n’importe quoi ou n’importe qui.

L’origine de cette expression date du 18ème siècle et des refuges situés sur la route du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle. A l’époque et depuis près de trois siècles cette ville était un des trois grands pèlerinages de la Chrétienté, avec ceux de Jérusalem et de Rome.

Ainsi de très nombreux pèlerins européens utilisaient cette route pour se rendre à la cathédrale de la ville. Outre le fait qu’une grande variété de nationalités différentes s’y côtoyaient, les auberges n’y fournissaient que la couche et non pas le couvert. Dans les rares établissements qui donnaient à manger la nourriture était de si mauvaise qualité qu’il valait mieux arriver avec la sienne. On trouvait donc à manger dans les auberges espagnoles ce que précisément on y apportait.

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Dans les bras de Morphée

dans les bras de Morphée

Pourquoi dit-on « dans les bras de Morphée » ?

Être « dans les bras de Morphée » signifie être endormi profondément.

Il faut tout de suite dissiper un malentendu. Morphée est un homme. Dans la mythologie grecque c’est le dieu des rêves. Il est le fils d’Hypnos, dieu du sommeil et de Nyx, déesse de la nuit. Il est fréquemment représenté avec un miroir dans une main et des pavots aux pouvoirs soporifiques dans l’autre. Morphée peut, rien qu’en touchant les gens, les endormir.

Une question de logique se pose alors. Comment fait-il pour endormir autant de gens sur la planète en même temps ? Pour cela il est doté d’ailes similaires à celles des papillons, qui lui permettent de se déplacer en un instant d’un point à un autre.

Au début du 19ème siècle, en référence à ce dieu, on nomma « morphine » la molécule alcaloïde extraite de l’opium à l’effet antalgique très puissant.

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Long comme un jour sans pain

long comme un jour sans pain

Quelle est l’origine de l’expression « long comme un jour sans pain » ?

Ce qui est « long comme un jour sans pain » est interminable, ennuyeux.

Quand cette expression est apparue dans le langage populaire au XVIIème siècle, le pain était l’aliment de base de la majorité de la population française.

L’expression faisait alors référence à une notion de grandeur tout aussi bien physique que temporelle. On pouvait ainsi dire que quelqu’un était « long comme un jour sans pain » pour indiquer qu’il avait une grande taille. Mais on pouvait également y avoir recours pour souligner le caractère extrêmement long d’une durée. L’expression pouvait donc vouloir dire long ou sans fin, suivant le contexte.

Puis au siècle suivant on se mit à l’utiliser également au figuré pour désigner un grand ennui. Depuis, une journée où la seule occupation consiste à attendre est une journée « longue comme un jour sans pain ».

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Fleur bleue

fleur bleue

D’où vient l’expression « fleur bleue » ?

« Etre fleur bleue » signifie être tendre, sensible. De nos jours cette expression est souvent utilisée de manière gentiment péjorative pour désigner quelqu’un qui se laisse facilement envahir par des sentiments naifs et parfois disproportionnés.

Si dans le langage des fleurs le bleu clair exprime l’idée de la tendresse idéale et inavouée, cette expression trouve son origine au début du 19ème siècle dans un poème de l’allemand Novalis, c’est-à-dire le baron Friedrich von Hardenberg. Dans Henri d’Ofterdingen il traite de la légende d’un troubadour au Moyen Age parti en quête d’un idéal. Ce faisant il découvre la poésie, symbolisée par une fleur bleue.

Puis en France le sens de l’expression évolua légèrement, ne désignant plus simplement un style littéraire, mais un sentiment. Mais l’un n’exclut pas l’autre, au contraire !

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Faire le point

faire le point

Pourquoi dit-on « faire le point » ?

« Faire le point » consiste à étudier de façon récapitulative et synthétique une situation donnée. Cette métaphore de l’état des lieux date du 20ème siècle, dans le domaine de la marine.

Alors que le GPS n’existait pas encore, les marins utilisaient des instruments de navigation manuels parmi lesquels le sextant ou le compas, avec pour seuls repères les astres et les cartes.

Le « point » de l’expression « faire le point » désigne la position du bateau sur la carte telle qu’obtenue à l’aide des outils précités. « Faire le point » consistait donc à calculer régulièrement sa position sur la base des éléments naturels observés, puis à la reporter sur des cartes en y faisant physiquement un point au crayon.

Cette pratique permettait donc de connaitre sa trajectoire. Utilisée dans la marine puis dans l’aviation, l’expression finie par intégrer le langage courant où elle est utilisée quelle que soit le domaine dès lors que l’on y dresse un bilan.