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Prendre la poudre d’escampette

prendre la poudre d’escampette

Pourquoi dit-on « prendre la poudre d’escampette » ?

« Prendre la poudre d’escampette » consiste à s’enfuir ou déguerpir, pour échapper à une situation inconfortable.

Si plusieurs hypothèses coexistent quant à son origine, toutes indiquent que le terme « escampette » provient d’« escamper » venant de l’italien « scampare » signifiant s’enfuir. 

Quant à la « poudre », pour certains il s’agit d’une référence directe aux faux remèdes très courants au XVIIème siècle. Vendus comme remèdes à large spectre, prétendument miraculeux, les malades espéraient grâce à eux échapper à la maladie. On trouve donc bien l’idée de fuite face à une situation délicate. 

Mais pour d’autres la « poudre » serait plutôt de la poussière. Une poussière bien particulière qui aurait trait à la fuite. Il s’agirait en effet de celle qu’une personne qui fuit soulève sur son passage. Le fuyard produirait ainsi la poudre de sa propre escampette !

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Pékin moyen

pékin moyen

Pourquoi dit-on un « pékin moyen » ?

Un « pékin moyen » est un homme de la rue, quelqu’un de lambda, de tout à fait ordinaire.

Dans la langue française le mot « pékin » apparait dans d’autres expressions comme dans « il n’y a pas un pékin » qui signifie « il n’y a personne ». De quel « pékin » s’agit-il ? Est-ce une référence à la capitale chinoise ? 

Il semblerait bien que ce soit le cas. Durant le premier Empire les soldats y avaient recours pour parler non sans un certain mépris, des gens appartenant à la bourgeoisie. Il s’agissait d’une référence à un tissu. En effet à l’époque, le « péquin » était le nom d’un textile de grande qualité, en soie, que seuls pouvaient s’offrir les classes les plus aisées. 

Depuis, on trouve des « pékins moyen » dans toutes les villes du monde !

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Dans mes cordes

dans mes cordes

Pourquoi dit-on « dans mes cordes » ?

L’expression « c’est dans mes cordes » indique qu’une tache donnée relève des compétences de celui qui s’exclame de la sorte.

On la doit au vocabulaire médical du 19ème siècle. Dès le début du siècle, une corde désignait une note de musique. Ainsi on parlait des « cordes élevées ». 

L’expression signifie qu’un chanteur a la possibilité physique d’interpréter une mélodie, car elle convient à son registre vocal et aux capacités de ses cordes vocales. Il a par ailleurs le niveau technique suffisant pour interpréter le morceau.

Par la suite on a utilisé cette même formule dans d’autres domaines que la musique pour qualifier toute action parfaitement réalisable. 

En quelque sorte celui qui l’utilise fait savoir à ses interlocuteurs qu’il ne sera pas dans les cordes en effectuant la tache en question !

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République bananière

république bananière

Pourquoi dit-on une « république bananière » ?

On utilise l’expression « république bananière » pour désigner depuis plus d’un siècle de manière satirique toute forme de régime politique en apparence démocratique mais en réalité dictatorial et corrompu.

Depuis le Honduras, la société United Fruit Company, producteur américain de bananes, détenait dès le début du 20ème siècle un quasi-monopole sur ce secteur en Amérique latine et aux Caraïbes. Elle aurait financé et manipulé de très nombreuses dictatures et financé différents coups d’Etat dans cette zone de la planète, pour le compte des Etats Unis. La corruption de ces pays, par ailleurs des producteurs de bananes, est à l’origine de l’expression. 

En 1904, l’écrivain américain O. Henry dans son ouvrage Choux et Rois, traite d’un pays imaginaire situé en Amérique centrale, dans lequel un dictateur dirige aux côtés d’une multinationale du fruit, une « petite république bananière maritime ».

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Après moi le déluge

après moi le déluge

D’où vient l’expression « après moi le déluge » ?

Celui qui s’exclame « après moi le déluge » désire faire connaitre son indifférence pour ce qui adviendra après sa mort. 

Certains attribuent ces mots à Louis XV qui, pressentant la fin de la monarchie, se serait exprimé ainsi pour faire savoir qu’il se moquait de ce que pourrait faire son dauphin, Louis XVI, après sa disparition: « Au reste, les choses comme elles sont dureront autant que moi ; après moi le déluge ». Elle est donc le propos d’une personne ayant peu de souci de ses héritiers et de son pays.

Le mot « déluge » est une référence directe au Déluge de la Bible dont seul Noé sortit vivant avec sa famille et toutes les espèces animales montés à bord de son arche, ce navire construit sur l’ordre de Dieu afin de les sauver du Déluge.

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Vernissage

vernissage

Pourquoi dit-on le « vernissage » d’une exposition ?

Un « vernissage » est une réception organisée par un artiste afin d’inaugurer une exposition. Il s’agit donc d’une fête destinée aux proches et critiques d’art.

On utilise ce terme avec cette signification précise depuis le 18ème siècle en raison d’une pratique particulière. Le jour de l’inauguration d’une exposition, l’artiste lui-même passait une dernière couche de vernis sur ses œuvres, le plus souvent réalisées à la peinture à l’huile, afin qu’elles soient les plus belles possibles.

Il faut distinguer cette pratique de l’acte de « bonnarder », du nom du célèbre peintre Pierre Bonnard, qui consiste à retoucher une œuvre déjà exposée dans un musée ou une galerie, y compris à l’insu de ses nouveaux propriétaires.

De nos jours les artistes ne mettent plus de couche de vernis sur leurs œuvres lors des vernissages, mais le terme perdure dans le langage courant. 

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Battre sa coulpe

battre sa coulpe

D’où vient l’expression « battre sa coulpe » ?

« Battre sa coulpe » consiste à avouer sa culpabilité, reconnaitre ses torts. Le terme « coulpe » vient de « culpa » que l’on trouve dans l’expression « mea culpa ».

Cette expression date du XIIème siècle. A cette époque, les moines devaient périodiquement avouer publiquement leurs péchés, appelés «coulpes», pour les voir réparés. Lors de séances d’aveux, ils devaient se frapper la poitrine avec le poing. Tout en effectuant ce geste de pénitence, le religieux devait dire à voix haute « mea culpa », c’est-à-dire « ma faute ». Cet acte de repentance pouvait être également pratiqué par la population afin de montrer sa foi.

Aujourd’hui cette locution est la seule survivance du terme « coulpe ». Tout comme le mot, la pratique a disparu au fil des siècles. Seule reste l’expression « battre sa coulpe » qui a quitté le domaine religieux.

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L’avocat du diable

l’avocat du diable

Pourquoi dit-on « l’avocat du diable » ?

Se faire « l’avocat du diable » consiste à défendre une opinion contraire à celle partagée par la majorité. Cette attitude revient souvent à défendre l’indéfendable, par goût de la contradiction ou par simple plaisir intellectuel.

En droit religieux, dans le processus de canonisation d’un saint, l’« advocatus diaboli » était le clerc chargé de l’étude préalable durant laquelle son rôle était d’enquêter pour trouver dans la vie du candidat les faits qui pourraient être attribués à l’œuvre du diable; et qui seraient donc susceptibles de plaider en sa défaveur. En effet pour accéder à la sainteté il fallait avoir mené une vie absolument irréprochable. Cette personne avait donc bien pour rôle de défendre le diable, jusqu’à ce que son intervention soit supprimée par le pape Jean-Paul II en 1983. 

Depuis le siècle des Lumières l’expression est sortie du domaine strictement religieux, pour s’appliquer à toute personne qui défend, y compris contre ses propres convictions, une opinion condamnée par l’évidence. 

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Laid comme un pou

laid comme un pou

Pourquoi dit-on « laid comme un pou » ?

On peut dire d’une personne très laide qu’elle est laide ou moche « comme un pou ». 

On pourrait être tenté d’expliquer cette formule par la simple esthétique du pou. En effet examiné au microscope le pou n’est pas le plus beau des insectes. Si son apparence explique en partie l’apparition de l’expression elle n’est pas seule. En effet quand la formule voit le jour, au XVIIIe siècle, il est possible d’observer au microscope bien d’autres insectes tout aussi repoussants.

Son action explique également que le pou ait été retenu par le langage. Le rythme avec lequel il se reproduit, extrêmement rapide, comme les démangeaisons qu’il cause en font un parasite particulièrement redouté par les hommes, qui le lui ont bien rendu en soulignant sa laideur dans leur langue, au moins en France.

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Coiffer sur le poteau

coiffer sur le poteau

Pourquoi dit-on « coiffer sur le poteau » ?

Etre « coiffé sur le poteau » consiste à être battu de justesse. 

L’expression est apparue dans la première moitié du 20ème siècle dans le monde des courses de chevaux. La coiffe étant la tête, le verbe « coiffer » prit à peu près à la même époque le sens de « dépasser d’une tête » lors d’une course. « Coiffer » un adversaire consistait donc à atteindre la ligne d’arrivée juste avant lui. Ainsi on « coiffe un concurrent ».

Quant au « poteau », il s’agit de celui qui marquait la ligne d’arrivée sur les terrains de course. En effet à cette époque lors des courses hippiques, le gagnant devait passer une ligne matérialisée par un poteau positionné sur le côté intérieur de la piste. Le cheval qui devançait d’une simple tête celui qui se trouvait derrière lui, devant ce dit poteau, remportait la course.