Catégories
AANL Autres Expressions NL04

Après moi le déluge

après moi le déluge

D’où vient l’expression « après moi le déluge » ?

Celui qui s’exclame « après moi le déluge » désire faire connaitre son indifférence pour ce qui adviendra après sa mort. 

Certains attribuent ces mots à Louis XV qui, pressentant la fin de la monarchie, se serait exprimé ainsi pour faire savoir qu’il se moquait de ce que pourrait faire son dauphin, Louis XVI, après sa disparition: « Au reste, les choses comme elles sont dureront autant que moi ; après moi le déluge ». Elle est donc le propos d’une personne ayant peu de souci de ses héritiers et de son pays.

Le mot « déluge » est une référence directe au Déluge de la Bible dont seul Noé sortit vivant avec sa famille et toutes les espèces animales montés à bord de son arche, ce navire construit sur l’ordre de Dieu afin de les sauver du Déluge.

Catégories
AANL Autres Expressions NL04

Coiffer sur le poteau

coiffer sur le poteau

Pourquoi dit-on « coiffer sur le poteau » ?

Etre « coiffé sur le poteau » consiste à être battu de justesse. 

L’expression est apparue dans la première moitié du 20ème siècle dans le monde des courses de chevaux. La coiffe étant la tête, le verbe « coiffer » prit à peu près à la même époque le sens de « dépasser d’une tête » lors d’une course. « Coiffer » un adversaire consistait donc à atteindre la ligne d’arrivée juste avant lui. Ainsi on « coiffe un concurrent ».

Quant au « poteau », il s’agit de celui qui marquait la ligne d’arrivée sur les terrains de course. En effet à cette époque lors des courses hippiques, le gagnant devait passer une ligne matérialisée par un poteau positionné sur le côté intérieur de la piste. Le cheval qui devançait d’une simple tête celui qui se trouvait derrière lui, devant ce dit poteau, remportait la course.

Catégories
AANL Autres Expressions NL04

L’alpha et l’omega

l’alpha et l’omega

Quelle est l’origine de l’expression « l’alpha et l’omega » ?

« L’alpha et l’omega » signifie « le début et la fin » et par extension la totalité.

Cette formule se base sur l’alphabet grec. L’alpha occupe la première place de cet alphabet, tandis que l’oméga y occupe la vingt-quatrième et dernière place. La tradition chrétienne assimile souvent Jésus-Christ à l’alpha et l’oméga car Dieu dit dans Apocalypse 1:8 « Je suis l’alpha et l’oméga, celui qui est, qui était, et qui vient, le Tout Puissant ». Puis dans Apocalypse 21:6 : « Je suis l’alpha et l’oméga, le commencement et la fin. A celui qui a soif je donnerai de la source de l’eau de la vie, gratuitement ». « L’alpha et l’omega  » symbolise l’éternité du Christ. 

De nos jours la dimension religieuse a disparu mais l’idée de totalité pour parler de quelque chose est restée. Dans le langage courant, l’alpha-et-l’oméga a parfois pris le sens de nec plus ultra.

Catégories
AANL Autres Expressions NL04

Laid comme un pou

laid comme un pou

Pourquoi dit-on « laid comme un pou » ?

On peut dire d’une personne très laide qu’elle est laide ou moche « comme un pou ». 

On pourrait être tenté d’expliquer cette formule par la simple esthétique du pou. En effet examiné au microscope le pou n’est pas le plus beau des insectes. Si son apparence explique en partie l’apparition de l’expression elle n’est pas seule. En effet quand la formule voit le jour, au XVIIIe siècle, il est possible d’observer au microscope bien d’autres insectes tout aussi repoussants.

Son action explique également que le pou ait été retenu par le langage. Le rythme avec lequel il se reproduit, extrêmement rapide, comme les démangeaisons qu’il cause en font un parasite particulièrement redouté par les hommes, qui le lui ont bien rendu en soulignant sa laideur dans leur langue, au moins en France.

Catégories
AANL Autres Expressions NL04

L’avocat du diable

l’avocat du diable

Pourquoi dit-on « l’avocat du diable » ?

Se faire « l’avocat du diable » consiste à défendre une opinion contraire à celle partagée par la majorité. Cette attitude revient souvent à défendre l’indéfendable, par goût de la contradiction ou par simple plaisir intellectuel.

En droit religieux, dans le processus de canonisation d’un saint, l’« advocatus diaboli » était le clerc chargé de l’étude préalable durant laquelle son rôle était d’enquêter pour trouver dans la vie du candidat les faits qui pourraient être attribués à l’œuvre du diable; et qui seraient donc susceptibles de plaider en sa défaveur. En effet pour accéder à la sainteté il fallait avoir mené une vie absolument irréprochable. Cette personne avait donc bien pour rôle de défendre le diable, jusqu’à ce que son intervention soit supprimée par le pape Jean-Paul II en 1983. 

Depuis le siècle des Lumières l’expression est sortie du domaine strictement religieux, pour s’appliquer à toute personne qui défend, y compris contre ses propres convictions, une opinion condamnée par l’évidence. 

Catégories
AANL Autres Expressions NL04

Vernissage

vernissage

Pourquoi dit-on le « vernissage » d’une exposition ?

Un « vernissage » est une réception organisée par un artiste afin d’inaugurer une exposition. Il s’agit donc d’une fête destinée aux proches et critiques d’art.

On utilise ce terme avec cette signification précise depuis le 18ème siècle en raison d’une pratique particulière. Le jour de l’inauguration d’une exposition, l’artiste lui-même passait une dernière couche de vernis sur ses œuvres, le plus souvent réalisées à la peinture à l’huile, afin qu’elles soient les plus belles possibles.

Il faut distinguer cette pratique de l’acte de « bonnarder », du nom du célèbre peintre Pierre Bonnard, qui consiste à retoucher une œuvre déjà exposée dans un musée ou une galerie, y compris à l’insu de ses nouveaux propriétaires.

De nos jours les artistes ne mettent plus de couche de vernis sur leurs œuvres lors des vernissages, mais le terme perdure dans le langage courant. 

Catégories
AANL Autres Expressions NL04

Battre sa coulpe

battre sa coulpe

D’où vient l’expression « battre sa coulpe » ?

« Battre sa coulpe » consiste à avouer sa culpabilité, reconnaitre ses torts. Le terme « coulpe » vient de « culpa » que l’on trouve dans l’expression « mea culpa ».

Cette expression date du XIIème siècle. A cette époque, les moines devaient périodiquement avouer publiquement leurs péchés, appelés «coulpes», pour les voir réparés. Lors de séances d’aveux, ils devaient se frapper la poitrine avec le poing. Tout en effectuant ce geste de pénitence, le religieux devait dire à voix haute « mea culpa », c’est-à-dire « ma faute ». Cet acte de repentance pouvait être également pratiqué par la population afin de montrer sa foi.

Aujourd’hui cette locution est la seule survivance du terme « coulpe ». Tout comme le mot, la pratique a disparu au fil des siècles. Seule reste l’expression « battre sa coulpe » qui a quitté le domaine religieux.

Catégories
AANL Autres Expressions NL04

Une bonne poire

une bonne poire

Quelle est l’origine de l’expression « une bonne poire » ?

On peut dire de telle personne qu’elle est « une bonne poire » si elle peut être facilement dupée. Son caractère la pousse à la naiveté et elle se laisse aisément mener par le bout du nez.

On fait ainsi référence à ce fruit depuis le XIXe siècle. Le choix de la poire s’explique car lorsqu’elle est mûre, elle tombe toute seule du poirier. Nul besoin de grimper à l’arbre pour la cueillir. La métaphore est donc claire. Une « bonne poire » se fait cueillir aussi facilement que le fruit, sans effort. Une « bonne poire » est donc la cible parfaite pour tous les escrocs. Elle est très facile à berner. 

Pour atténuer la dureté péjorative de la métaphore, le langage y a adjoint l’adjectif « bonne ». Le mépris sous-jacent de l’expression s’en trouve ainsi affaiblie.

Catégories
AANL Autres Expressions NL04

Un temps de chien

un temps de chien

Pourquoi dit-on « un temps de chien » ?

Un « temps de chien » est un mauvais temps, caractérisé le plus souvent par des pluies diluviennes, le froid ou encore la neige.

Le meilleur ami de l’homme n’a pas toujours été aimé et soigné comme il est de nos jours dans les pays occidentaux. Longtemps il fut méprisé et maltraité . Ainsi même quand le froid, le vent ou la pluie sévissait dehors les chiens étaient laissés dans les rues sans protection. Ils y subissaient les mauvaises conditions climatiques. C’est pourquoi on a assimilé le mauvais temps à cet animal. 

D’ailleurs nombre de locutions comprennent le mot « chien » comme complément de nom pour exprimer une idée péjorative. On peut notamment citer « chienne de vie » qui sert à souligner la caractère difficile de l’existence, ou « se faire traiter comme un chien » pour celui qui est traité avec peu d’égards. 

Catégories
AANL Autres Expressions NL04

Pomme d’Api

pomme d’Api

D’où vient l’expression « pomme d’Api » ?

Une « pomme d’Api » sert à qualifier un visage aux joues colorées. La pomme d’api est une variété de petite pomme, aplatie, dont une face est rouge vif. Elle figure dans la célèbre chanson Pomme de reinette et pomme d’api.

Durant l’Antiquité la « pomme d’api » était cultivée exclusivement en Grèce, qui s’étendait alors jusqu’aux bords de la mer Noire.. Quatre siècles avant Jésus-Christ, l’ingénieur romain nommé Appius, constructeur de la Voie Appienne, en rapporta quelques-unes dans son pays et lui donna son nom. Ensuite les Gaulois parvinrent à acclimater le pommier et les belles couleurs rouge et verte du fruit donnèrent naissance à la locution populaire que nous connaissons aujourd’hui.

Cependant au XVIe siècle « pomme d’api » était orthographiée avec un «e» et un suffixe en «-iane». L’orthographe contemporaine date de la fin XVIIe siècle.