Les personnes âgées (plus de 65 ans) sont particulièrement vulnérables face au coronavirus. Quel scénario de déconfinement envisager pour elles ? Quelles mesures de précaution appliquer et comment rester prudent après le 11 mai ?
Quelles sont les conditions du déconfinement pour les personnes âgées ?
Lors de son allocution du 28 avril à l’Assemblée nationale, Édouard Philippe a insisté sur le comportement attendu des personnes âgées au moment du déconfinement : protection, contacts réduits, sorties limitées… Le 2 juin, une première évaluation de la situation post-confinement devrait être effectuée. En fonction des résultats, le gouvernement envisage un assouplissement ou un durcissement des règles de déconfinement.
Pour autant, pour éviter toute discrimination, il a été clarifié que l’âge des individus ne sera pas retenu comme critère. Le 11 mai, enfants comme séniors pourront sortir de chez eux. En effet, comme le stipule Jérôme Guedj le conseiller départemental de l’Essonne, il n’y a aucune logique à procéder à un déconfinement par tranches d’âge. Certains Français de moins de 60 ans peuvent souffrir de diabète, d’hypertension artérielle ou d’insuffisance respiratoire, des pathologies aggravantes dans le cadre de la pandémie actuelle. Plus que l’âge, ce qui est déterminant, c’est le style de vie et la santé.
Personnes âgées et mesures barrières
Toujours est-il que les personnes âgées font partie des populations à risque. Toute personne de plus de 65 ans sujette à un symptôme du coronavirus est alors invitée à se soumettre à un test. Les gestes barrières sont tout aussi importants. Ainsi, si le port de masque de protection n’est pas rendu obligatoire à partir du 11 mai, il est vivement conseillé aux personnes âgées et à leur entourage. On rappelle qu’il convient de ne pas toucher le masque et que chaque manipulation implique un lavage des mains ! Le lavage des mains devra aussi avoir lieu avant de cuisiner, avant chaque sortie, après avoir toussé, éternué et s’être mouché ou encore après avoir pris le bus ou le métro.
Du côté des recommandations, le lavage doit être effectué au savon pendant 30 secondes avant de se sécher les mains, soit à l’air libre soit à l’aide d’une serviette propre. Pour les sorties inévitables, une distance physique d’au moins 1 mètres avec les autres personnes est à observer.
Enfin, les mêmes précautions devront s’appliquer aux visites privées à domicile. Le gouvernement a notamment insisté sur le fait que seules les visites essentielles devraient être effectuées pour ne pas exposer inutilement une population déjà vulnérable à un risque élevé de contamination. La présence d’enfants lors de telles visites devra être évitée au maximum, tout en respectant la règle simple de « 1 visite = 1 personne ». Il va sans dire que même à l’intérieur la distance d’un mètre devra être respectée. Devront aussi être formellement proscrites les poignées de mains et les embrassades. Enfin, les visiteurs s’abstiendront de toucher les surfaces et les objets. Tout visiteur veillera à bien se laver les mains, avec une solution hydroalcoolique ou du savon de Marseille, et à porter un masque de protection grand public.
Qu’en est-il des EHPAD ?
Les EHPAD font face à un risque élevé de contamination, qu’il s’agisse des résidents ou du personnel. C’est pourquoi un « confinement aménagé » semble ici plus pertinent qu’un déconfinement total. Les mêmes mesures barrières que lors des visites au domicile d’une personne âgée devront être observées pour réduire autant que possible le risque de propagation du virus au sein de l’établissement. Si les visites devront être limitées, certains EHPAD dans les zones les plus touchées pourront continuer à les interdire, au moins dans un premier temps pour le bien-être des résidents et de leurs proches. Pour finir, le Conseil scientifique lui-même s’est exprimé clairement sur le sujet en incitant à élargir les conditions de dépistage aux EHPAD.