Une récente étude de l’Ined (Institut national d’études démographique) révèle que le chômage retarderait l’arrivée du premier enfant au sein d’un couple.
Malgré la forte progression du chômage chez les moins de 35 ans depuis le début de la crise en 2008, l’indicateur conjoncturel de fécondité n’a pas changé.
→ Il reste autour de deux enfants par femme (1,98 en France métropolitaine en 2014 comparé à 2,01 en 2008).
En revanche, s’ils sont au chômage, les hommes au même titre que les femmes ne prévoient pas la conception d’un enfant dans un avenir proche.
Pour les besoins de l’étude, les auteurs se sont basés sur une enquête réalisée conjointement par l’Ined et l’Insee entre 2005 et 2011 en France métropolitaine.
10 079 hommes et femmes âgés entre 18 et 79 ans ont été interrogés fin 2005, pour ensuite être recontactés trois et six ans plus tard (6.879 ont répondu à au moins une de ces dernières vagues d’enquête).
→ En 2005, parmi les personnes au chômage et en âge d’avoir des enfants, 24 % des hommes et 38 % des femmes ont déclaré souhaiter avoir un enfant dans les trois ans (contre respectivement 43 % et 53 % des actifs occupés).
À noter toutefois qu’il n’existe « aucune différence significative » entre les chômeurs et les actifs qui désirent un second enfant. Ils n’ont pas modifié leurs projets.
Les auteurs expliquent que les chômeurs sans enfant sont le plus souvent des personnes qui n’ont jamais travaillé. Au contraire, ceux qui ont des enfants ont généralement un bagage professionnel qui leur ouvre des droits aux allocations chômage, rendant ainsi le futur moins incertain.
→ Après 3 ou 6 ans, les personnes désirant un premier enfant, mais qui ont connu une période de chômage n’ont en majorité pas engagé de grossesse. Un retard de projet qui s’explique selon les hommes par un report de la mise en couple, et par l’attente d’une situation professionnelle plus stable pour les femmes.