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Renvoyer aux Calendes grecques

renvoyer aux Calendes grecques

Pourquoi dit-on “renvoyer aux Calendes grecques » ?

Cette expression signifie repousser indéfiniment une action sans fixer de date précise pour sa réalisation. Renvoyer aux calendes grecques revient donc à remettre à la Saint Glinglin !

Les calendes étaient dans le calendrier romain le premier jour de chaque mois, correspondant à l’époque au jour de la nouvelle Lune. Ces jours là devait avoir lieu le remboursement des dettes. Mais chez les Grecs, rien de tel ! Point de calendes. Ils utilisaient une méthode différente pour compter le temps.

Donc renvoyer aux calendes grecques signifie renvoyer une action à un jour qui n’existe pas. Ce qui revient à ne jamais la réaliser.

A noter que le mot « calendrier » vient de de l’adjectif calendarium (« calendaire »), qui était un registre de comptes mentionnant les dettes remboursables le 1er du mois. Le calendrier est ainsi devenu le registre permettant d’associer un évènement à un jour.

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Être charrette

être charrette

D’où vient l’expression « être charrette » ?

« Être charrette » signifie être très en retard, débordé par les tâches à réaliser avant l’expiration d’un délai. Cette expression date du 19ème siècle. Elle aurait pour origine une pratique des étudiants en architecture à l’école des Beaux-Arts de Paris. Quand ceux-ci n’avaient pas eu assez de temps pour finir leurs travaux et qu’ils étaient en retard pour les remettre à leurs professeurs, en particulier pour les panneaux d’exposition de plans et de projets, ils pouvaient utiliser les charrettes de livreurs de la gare Montparnasse ou des marchands des quatre-saisons pour transporter l’ensemble jusqu’à l’école. On dit même qu’il pouvait leur arriver de terminer leurs travaux pendant le transport.

On retrouve l’expression de manière approximative dans L’Œuvre, d’Emile Zola. On peut y lire l’exclamation suivante d’étudiants en retard : «Oh ! que je suis en charrette !». L’expression « être en charrette » subit par la suite une simplification pour devenir « être charrette ».

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Minute, papillon !

Minute, papillon !

Quelle est l’origine de l’expression « Minute, papillon ! » ?

« Minute, papillon ! » est une expression assez récente puisqu’elle date du début du 20ème siècle. Son origine est encore aujourd’hui incertaine. Deux hypothèses coexistent sans qu’il soit possible de les départager.

Selon la première il s’agit de demander de ralentir le rythme à celui qui se comporte comme un papillon, volant de fleur en fleur rapidement, sans se poser nulle part très longtemps et qui agit avec impatience ou inconstance. L’injonction consiste donc à lui demander de cesser précisément de « papillonner ».

La seconde explication ne présente aucun lien avec l’insecte. En 1930 des journalistes du Canard Enchainé fréquentaient le Café du Cadran à Paris. Là un serveur du nom de Papillon aurait eu pour habitude de répondre à toute requête provenant des clients par un systématique « minute, j’arrive ». Amusé par le caractère répétitif de la réplique ils l’auraient surnommé « Minute Papillon » et auraient ensuite popularisé l’expression.

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Il y a un hic

il y a un hic

Pourquoi dit-on « il y a un hic » ?

Non, ce « hic » n’est pas celui qui sort de la bouche des participants à une fête trop arrosée. Ici, on dit qu’il y a un hic dans une situation donnée, quand un problème se pose.

En latin hic signifie « ici ». On l’utilise d’ailleurs dans la célèbre formule « hic et nunc », « ici et maintenant ». Mais elle vient d’une autre locution latine, « hic jacet lepus » qui signifie « c’est ici que gît le lièvre ». Hic sert à indiquer qu’il y a un problème à régler, et lepus que ce problème est imprévu.

On dit qu’aux premières heures de l’imprimerie, les relecteurs annotaient de « hic » les passages importants. Dans ces circonstances « hic » se comprenait comme l’abréviation de hic avertendum, hic sistendum, c’est-à-dire « Ici, il faut faire attention, ici, il faut s’arrêter ».

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Une vie de patachon

une vie de patachon

Quelle est l’origine de l’expression « une vie de patachon » ?

Celui qui a une vie de patachon mène une vie de débauche. Au 18ème siècle une patache était un bateau navigant sur les fleuves dans le but de collecter l’impôt. Puis au siècle suivant il désigna les véhicules de mauvaise qualité, le plus souvent de vieilles diligences, inconfortables et désespérément lentes, transportant les moins fortunés.

Ses conducteurs, les patachons, étaient réputés pour leurs vies dissolues. Pour eux les haltes dans les tavernes étaient très fréquentes. Ils buvaient beaucoup et souvent, s’arrêtaient pour passer du bon temps avec les filles dites « de petite vertu ». L’expression « mener une vie de patachon » a ainsi survécu aux siècles et s’est fixée dans la langue française pour toute personne à la vie déréglée.

Mais le mot « patachon » est aussi utilisé dans certains domaines spécifiques avec un sens différent. Par exemple dans le monde du rail un patachon est un train de marchandise non prioritaire.

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Être dans de beaux draps

être dans de beaux draps

D’où vient l’expression « être dans de beaux draps » ?

« Etre dans de beaux draps » signifie se trouver dans une situation compliquée, incertaine voire dangereuse. Avec le temps l’expression a évolué.

Dès l’Antiquité les « draps » ont désigné les habits. Les vêtements blancs ont longtemps été utilisés pour habiller les personnes qui avaient commis des fautes. Ainsi au 18ème siècle l’expression exacte qui était alors « être dans de beaux draps blancs » indiquait que l’on était dans une situation honteuse puisqu’ « exposé avec tous ses défauts » ou que tous ses défauts étaient exposés. En effet les gens accusés d’adultère devaient pour en être pardonnés, assister à la messe vêtus de la tête aux pieds en blanc.

« Etre dans de beaux draps blancs » signifiait donc être l’objet de sarcasmes et moqueries en raison de la situation dans laquelle on se trouvait. Aujourd’hui le qualificatif « blanc » a disparu, le caractère honteux aussi mais le sens profond de l’expression relative à la situation inconfortable est resté.

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Dorer la pilule

Dorer la pillule

Pourquoi dit-on « dorer la pilule » ?

« Dorer la pilule » consiste à embellir une réalité. On dore la pilule en présentant une situation sous un jour beaucoup plus favorable qu’elle ne l’est en réalité.

Cette expression originaire du 17ème siècle a pour origine une technique d’apothicaires. Ceux-ci mettaient au point des remèdes ayant très mauvais goût. Le « pilule » dont il est question vient du terme latin « pilula » que l’on peut traduire par petite boule. Il servait donc à désigner un médicament. Pour que les patients les avalent plus facilement les pharmaciens de l’époque les enrobaient d’une couche de sucre. On dit même que dans certains cas ils appliquaient une fine pellicule d’argent, ou d’or. L’aspect trompeur et le goût ainsi modifié rendait moins difficile leur ingestion.

L’expression « se dorer la pilule» qui de nos jours signifie bronzer ou être dans un état d’oisiveté avait au début du 20ème siècle le sens de « se faire des idées fausses ».

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Tomber des nues

tomber des nues

Pourquoi dit-on « tomber des nues » ?

« Tomber des nues » signifie être très étonné voire extrêmement surpris par un événement ou une situation à laquelle on ne s’attendait pas.

Malgré les apparences cette expression n’a rien à voir avec la nudité. Si selon certains elle trouverait ses origines dans la mythologie il semble que l’explication soit plus simple. Une nue est un terme qui n’est plus utilisé de nos jours mais qui désignait par le passé un nuage ou un groupe de nuages. Or les nuages ont longtemps revêtu un caractère mystérieux. Que s’y cachait-il ? Quelle forme de vie y trouvait refuge ? Tomber des nues consistait donc à tomber des nuages, provenir de ce mystère, émaner du surnaturel.

Au 17ème siècle l’expression prend le sens d’« arriver à l’improviste ». Puis rapidement elle eut son sens actuel. On tombe désormais des nues devant un évènement venu de nulle part, comme tombé d’un nuage et qui nous prend par surprise.

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Être au taquet

être au taquet

Quelle est l’origine de l’expression « être au taquet » ?

Une personne qui est « au taquet » est très motivée, à la fois prête, agissante ou impatiente d’entrer en action. Elle peut également être à la limite de ses capacités et ne pouvoir plus assurer aucune tâche supplémentaire.

Le taquet fut dans l’histoire le nom de différents objets qui partagent une idée commune, celle de bloquer, d’être une limite.

Au 15ème siècle on utilisait ce mot pour désigner une loquet, un morceau de bois permettant de maintenir une porte fermée. En mer dès le 17ème siècle, le taquet désigna par ailleurs une pièce utilisée sur les bateaux pour maintenir un cordage dans une certaine position. Enfin plus récemment il servait à bloquer le chariot des machines à écrire.

Le taquet est donc en toute hypothèse synonyme de limite physique. Il fut tout naturellement utilisé pour exprimer l’idée de toute limite, quelle que soit sa nature. On dit d’ailleurs parfois « je suis à fond » pour dire « au taquet ».

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Trainer des casseroles

trainer des casseroles

Pourquoi dit-on « trainer des casseroles » ?

« Avoir des casseroles » ou « trainer des casseroles » signifie être mêlé à des affaires qui ont des conséquences sur la réputation.

Il s’agit d’une métaphore qui exprime le fait de subir les effets négatifs d’un acte commis antérieurement. Cette expression date du 20ème siècle et se trouve être très utilisée dans le monde politique où les casseroles peuvent peser lourd lors d’une campagne électorales.

Elle trouverait son origine dans un jeu d’enfants qui consisterait à attacher des récipients métalliques, comme des casseroles, à la queue d’un chien qui, effrayé par leur bruit sur le sol, se mettrait à courir à toute allure et dans tous les sens. Ces casseroles sont donc devenues naturellement le symbole de l’embarras, de la gêne mais aussi d’évènements ou de faits dont il est devenu difficile de se débarrasser. La métaphore appliquée à la politique est ainsi particulièrement explicite.