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Être baba

etre baba

Pourquoi dit-on « être baba » ?

« Etre baba » ou « rester baba » consiste à être surpris, stupéfait. Le recours au terme « baba » peut sembler énigmatique. Créé à la fin du 18ème siècle, il vient du mot ‘batare’ en bas-latin, qui avait pour signification « ébahi » ou « ouvrir la bouche ».

Mais il semble que « baba » ait été auparavant une onomatopée utilisée pour indiquer un état de grand étonnement. La personne qui était baba ne pouvait ainsi prononcer de mots intelligibles compte tenu du degré d’ébahissement. Il semble que l’expression « rester comme Baba » ait également existé.

Mais attention car ce baba ci est différent du baba de l’expression « l’avoir dans le baba » qui signifie « se faire avoir » et dont le baba désigne le sexe féminin. A la fin du 19ème siècle l’expression perd son allusion obscène et connait le sens que nous lui attribuons de nos jours.

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Faire un tabac

faire un tabac

Pourquoi dit-on « faire un tabac » ?

« Faire un tabac » signifie rencontrer un succès considérable. Il semblerait que cette expression trouve son origine dans le vocabulaire utilisé par les marins du 19ème siècle.

A l’époque un « coup de tabac » est une tempête brusque, intense, avec de forts vents et du tonnerre. Elle fait par conséquent beaucoup de bruit. Par extension on a utilisé cette expression dans le milieu artistique quand un spectacle se concluait par des applaudissements nourris. Ainsi au début du 20ème siècle on disait « avoir le gros tabac » quand un artiste était chaleureusement et bruyamment salué par les spectateurs, comme un coup de tonnerre lors d’une tempête en mer.

Par la suite l’expression s’est simplifiée pour devenir « « faire un tabac » et son utilisation a dépassé le strict cadre des représentations artistiques. Aujourd’hui dans tous les domaines,on peut « faire un tabac » ou « faire un bide ».

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Manger sur le pouce

manger sur le pouce

D’où vient l’expression « manger sur le pouce » ?

On mange sur le pouce quand on déjeune ou dine dans la hâte, sans prendre le temps de profiter du repas. On trouve la première trace de cette expression au 19ème siècle. Elle est directement liée à une pratique particulièrement développée à cette époque, à la guerre ou sur les chantiers, mais qui existe encore de nos jours.

Quand le temps manque pour s’assoir confortablement et manger dans des assiettes avec fourchettes et couteaux, on peut tout simplement couper une tranche de pain et se faire des tartines ou un sandwich. Pour couper le pain on utilise le pouce comme appui. Il sert également à maintenir la nourriture ainsi coupée entre la lame et la main pour pouvoir la porter à la bouche. Ce doigt a donc un rôle particulièrement important quand on mange rapidement. En réalité on ne mange pas « sur » le pouce mais plutôt « grâce » à lui.

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Faire chou blanc

faire chou blanc

Quelle est l’origine de l’expression « faire chou blanc » ?

« Faire chou blanc » consiste à ne pas réussir, essuyer un échec. Deux hypothèses existent quant à son origine.

Elles considèrent toutes les deux que « chou blanc » vient d’un « coup blanc », mais pas le même. Le première explication semble la plus probable. Au 16ème siècle le jeu de quilles était très apprécié. Or dans le Berry, un coup se disait un « choup ». Quand un des joueurs ratait la quille, ou bien ne marquait aucun point, on disait qu’il avait fait un « coup blanc », c’est à dire un « choup blanc » en langage berrichon.

Cette explication semble plus pertinente que la seconde selon laquelle le « coup blanc » serait celui qui désigne un coup de feu. En effet les anciennes armes à feu produisaient une fumée blanche lors de chaque tir. Car même si la cible n’était pas atteinte une fumée blanche s’en échappait.

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Avoir du toupet

avoir du toupet

D’où vient l’expression « avoir du toupet » ?

« Avoir du toupet » consiste à avoir du culot, réaliser des actes que le commun des mortels n’ose pas accomplir. Cette expression date du 16ème siècle et trouve son origine en Italie.

A cette époque les seigneurs pouvaient fait appel à des « bravi », que l’on peut assimiler à des tueurs à gages, dans le but d’éliminer des opposants. En raison du caractère dangereux de leurs actions ils ne souhaitaient pas être reconnus. Aussi pour commettre leurs forfaits ils se cachaient derrière une large mèche de cheveux sur le sommet du front, appelée « toupet ». Ils pouvaient soit la laisser retomber sur le visage pour dissimuler leur identité soit la maintenir sous un chapeau quand ils n’étaient pas en mission. De plus ils arboraient souvent une barbe fournie.

La pratique de dissimulation de ces assassins est restée célèbre et traversa la frontière pour être utilisée en français où elle désigne le plus souvent une audace verbale.

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Trainer des casseroles

trainer des casseroles

Pourquoi dit-on « trainer des casseroles » ?

« Avoir des casseroles » ou « trainer des casseroles » signifie être mêlé à des affaires qui ont des conséquences sur la réputation.

Il s’agit d’une métaphore qui exprime le fait de subir les effets négatifs d’un acte commis antérieurement. Cette expression date du 20ème siècle et se trouve être très utilisée dans le monde politique où les casseroles peuvent peser lourd lors d’une campagne électorales.

Elle trouverait son origine dans un jeu d’enfants qui consisterait à attacher des récipients métalliques, comme des casseroles, à la queue d’un chien qui, effrayé par leur bruit sur le sol, se mettrait à courir à toute allure et dans tous les sens. Ces casseroles sont donc devenues naturellement le symbole de l’embarras, de la gêne mais aussi d’évènements ou de faits dont il est devenu difficile de se débarrasser. La métaphore appliquée à la politique est ainsi particulièrement explicite.

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Être au taquet

être au taquet

Quelle est l’origine de l’expression « être au taquet » ?

Une personne qui est « au taquet » est très motivée, à la fois prête, agissante ou impatiente d’entrer en action. Elle peut également être à la limite de ses capacités et ne pouvoir plus assurer aucune tâche supplémentaire.

Le taquet fut dans l’histoire le nom de différents objets qui partagent une idée commune, celle de bloquer, d’être une limite.

Au 15ème siècle on utilisait ce mot pour désigner une loquet, un morceau de bois permettant de maintenir une porte fermée. En mer dès le 17ème siècle, le taquet désigna par ailleurs une pièce utilisée sur les bateaux pour maintenir un cordage dans une certaine position. Enfin plus récemment il servait à bloquer le chariot des machines à écrire.

Le taquet est donc en toute hypothèse synonyme de limite physique. Il fut tout naturellement utilisé pour exprimer l’idée de toute limite, quelle que soit sa nature. On dit d’ailleurs parfois « je suis à fond » pour dire « au taquet ».

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Des noms d’oiseaux

pigeon

Pourquoi dit-on des « noms d’oiseaux » ?

Donner des noms d’oiseaux à quelqu’un consiste à l’injurier en utilisant des qualificatifs insultants. Cependant le terme est souvent moins brutal qu’une véritable insulte.

On « donne des noms d’oiseaux » depuis la fin du 19ème siècle. Le sens de cette expression a une explication très simple. Depuis des siècles l’homme utilise le nom de véritables oiseaux comme autant d’insultes. Il pratique précisément l’exercice de donner des noms d’oiseaux. En voici quelques exemples : avoir une cervelle de « moineau » pour quelqu’un de limité intellectuellement, une « bécasse » ou une « dinde » pour une femme idiote, une « pie » pour un individu trop bavard, une « buse » pour un ignorant, une «autruche » pour qui refuse de voir la vérité en face, un « corbeau » pour l’auteur de dénonciations anonymes, une « grue » pour une prostituée ou encore une « poule » mouillée pour désigner celui qui est peureux.

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Ça fait des lustres

ça fait des lustres

D’où vient l’expression « ça fait des lustres » ?

« Ça fait des lustres » signifie « ça fait très longtemps ». L’expression date du 17ème siècle.

Les « lustres » en question ne sont pas des appareils d’éclairage suspendus au plafond des salons. Le lustre fait ici référence à l’unité de temps du même nom qui correspondait à une durée de 5 ans dans la Rome antique. A cette époque le lustre était plus précisément une cérémonie de purification effectuée avant les recensements réalisés tous les cinq ans. A cette occasion les censeurs, c’est à dire les hauts magistrats, le plus souvent choisis parmi les anciens consuls, étaient élus.

Mais le lustre désignait tout aussi bien la cérémonie que le laps de temps s’écoulant entre deux « lustres ». Par extension, utilisé au pluriel, « des lustres » ont pris le sens d’une période toute à la fois de étendue et imprécise.

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Faire un pataquès

faire un pataquès

Quelle est l’origine de l’expression « faire un pataquès » ?

Faire un pataquès signifie donner une importance considérable à une situation ou un évènement qui ne le mérite pas.

Cette expression a pour origine une faute de liaison dans le langage oral. Ainsi selon le grammairien du 18ème siècle Domergue, par ailleurs journaliste et membre de l’Académie française de 1803 à 1810, le spectateur d’une pièce de théâtre assis à coté de deux dames peu instruites aurait trouvé un éventail. Il leur demanda s’il leur appartenait et se vit répondre : « Il n’est point-z-à moi » par l’une et « « il n’est pas-t-à moi » par l’autre. Face à cette erreur de liaison il aurait répondu  »alors je ne sais pas-t-à-qu’est-ce ! ».

Cette expression liée aux fautes grossières aurait ensuite été reprise dans le langage courant en se fixant, sans que l’on puisse réellement dire pourquoi, sur l’agitation et l’énervement en raison de choses sans grande importance.