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Rond-de-cuir

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D’où vient l’expression « rond-de-cuir » ?

Un « rond-de-cuir » est un terme péjoratif et familier utilisé pour désigner un employé de bureau, le plus souvent exerçant sa profession dans les services administratifs.

L’expression vient du fait que ces employés ont toujours travaillé assis sur des chaises plus ou moins confortables. Maintenir cette position de longues heures pouvait s’avérer douloureux pour les fessiers. Aussi certains d’entre eux prirent l’habitude de placer un coussin rembourré, de forme souvent ronde, appelé un rond de cuir, pour atténuer leur souffrance et faciliter l’exécution de leurs tâches.

Ensuite à la fin du 19ème siècle Georges Courteline publia un roman dont le titre est Messieurs les ronds-de-cuir, ayant pour sujet la vie des fonctionnaires, employés de bureau sédentaires. A partir de ce moment-là l’expression « rond-de-cuir » se popularisa et acquis son caractère péjoratif offrant aux critiques de la bureaucratie une addition non négligeable à leur vocabulaire.

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Semer la zizanie

semer la zizanie

Quelle est l’origine de l’expression « semer la zizanie » ?

« Semer la zizanie » dans un groupe consiste à faire naître la discorde, rompre la bonne entente générale.

Cette expression n’est apparue qu’au 16ème siècle bien que son origine soit bien plus ancienne. « Zizanie » vient du latin « zizania » qui désigne une mauvaise herbe qu’on appelle plus scientifiquement l’ivraie. Cette mauvaise graine peut ruiner des récoltes car elle pourrit les éléments qui poussent autour d’elle.

Dans un passage de l’évangile selon saint Matthieu on trouve justement une parabole de la mauvaise herbe. Face à la foule, Jésus aborde la présence du mal sur Terre en racontant une histoire dans laquelle un homme voit pousser dans son champ le blé qui y a semé mais aussi de l’ivraie. Le texte dit : « Une nuit, pendant que tout le monde dormait, un ennemi de cet homme vint, sema parmi le blé de la zizanie, puis s’en alla. ».

Ensuite la zizanie prit tout naturellement le sens figuré de la mésentente.

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Pédaler dans la choucroute

pédaler dans la choucroute

Pourquoi dit-on « pédaler dans la choucroute » ?

L’expression « pédaler dans choucroute » est employée pour exprimer l’idée d’une difficulté à progresser. Celui qui pédale ainsi perd le fil de sa pensée, à du mal à avancer malgré sa volonté et les efforts fournis.

Elle est apparue lors des premières éditions du Tour de France au 20ème siècle. La voiture qui fermait la course, située derrière l’ensemble des coureurs et qui est appelée « voiture balai », faisait la publicité de marques de choucroute. Ainsi on se mit à dire que les coureurs en queue de peloton, donc les plus proches de cette voiture, « pédalaient dans la choucroute ».

Des variantes de cette expression existent, comme « pédaler dans la semoule » ou une plus version récente « pédaler dans le yaourt » sans qu’ il soit possible d’identifier avec certitude leur origine, si ce n’est que l’efficacité de ces pédalages est tout aussi incertain que celui pratiqué dans la choucroute !

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Avoir vu le loup

avoir vu le loup





Pourquoi dit-on « avoir vu le loup » ?

« Avoir vu le loup » signifie pour une jeune fille « avoir eu des relations sexuelles ». Le sens de cette expression a évolué au cours des siècles. 



Au 16ème siècle « avoir vu le loup » n’avait aucune connotation érotique. Elle signifiait simplement avoir la voix cassée, même si dès cette époque on utilisait l’expression  »danse avec le loup » pour désigner l’acte sexuel.



Au 17ème siècle l’expression devient communément utilisée pour signifier qu’une personne a de l’expérience, en référence à la chasse au loup, dont la dangerosité était reconnue. Une personne ayant vu le loup était entraînée et aguerrie.



Plus tard, toujours au 17ème siècle, l’expression prit enfin le sens que nous lui connaissons de nos jours. Tout comme celui a chassé le loup, la jeune fille qui l’a vu devient une personne expérimentée dans le domaine non plus de la chasse mais sexuel.

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Septième ciel

septième ciel

Quelle est l’origine de l’expression « septième ciel » ?

« Etre au septième ciel » c’est être très heureux. Mais pourquoi parle-t-on de « 7ème ciel » puisqu’on ne connait ni deuxième ni troisième ciel ?

L’expression vient de l’Antiquité. A cette époque on pense que la Terre est au centre de l’univers et que chaque corps céleste, comme les planètes, est enfermé dans une sphère de cristal invisible et indépendante de ses voisines.

Il y a donc un ciel par sphère, un pour chaque planète, soit sept au total. Le ciel de Saturne, le plus éloigné, était considéré comme celui des étoiles. Derrière lui se trouvait les dieux. L’atteindre consistait donc à s’en rapprocher, à se trouver au plus près du bonheur total.

Toutes les grandes religions monothéistes on tfait référence à cette théorie astronomique. Et même si Copernic et Galilée montrèrent par la suite qu’elle était fausse, on garda dans le langage courant l’expression « être au septième ciel ».

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Les dés sont pipés

les dés sont pipés

D’où vient l’expression « les dés sont pipés » ?

Si les « dés sont pipés » cela veut dire le hasard n’a plus de place, remplacé par une manœuvre frauduleuse, une tromperie. Au sens propre des dés à jouer peuvent d’ailleurs être alourdis sur une face pour augmenter la fréquence de sortie de la face opposée.

Cette expression a pour origine le langage en cours dans le monde de la chasse au Moyen Âge. A cette époque un « pipet » est une sorte flûte permettant d’imiter le cri des oiseaux afin de les attirer, les tromper et faciliter leur chasse. De cette pratique on a tiré le verbe « piper » et le nom de la technique elle-même, « la pipée » ou « la chasse à la pipée ».

Ainsi l’adjectif « pipé » fut rapidement utilisé pour désigner tout objet au fonctionnement modifié volontairement, truqué. Dans le domaine du jeu, les dés en furent vite victimes. Puis on a eu recours à cette expression au sens figuré pour tout type de situation faussée.

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Entrer en lice

entrer en lice

Pourquoi dit-on « entrer en lice » ?

Celui qui s’engage dans une compétition « entre en lice ». Le mot « lice » vient du francique « listja » qui signifiait au 12ème siècle « barrière ». Durant les tournois durant lesquels se déroulaient des combats entre chevaliers, la lice délimitait l’aire de l’affrontement consistant principalement à tenter de désarçonner son adversaire.

« Entrer en lice » signifiait donc pénétrer à l’intérieur de cet espace clos dédié aux tournois et par extension entrer en compétition. Cette expression a ainsi naturellement commencé par être synonyme de « combattre ». Puis au 18ème siècle on se mit à l’employer non seulement à tous types d’affrontements, mais aussi au sens figuré pour celui qui va au combat même s’il est pacifique, comme par exemple en politique.

On retrouve la même idée dans l’expression « rester en lice » utilisée pour tout participant à une compétition qui n’en est pas encore éliminé et qui continue donc de se battre pour la gagner.

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Tout schuss

tout schuss

Pourquoi dit-on « tout schuss » ?

Sur les pistes de ski ou dans les stations de montagne, on peut entendre de telle personne qu’elle a dévalé la pente « tout schuss ». Cela signifie qu’elle a adopté une position aérodynamique particulière et a suivi le plus court des chemins, la ligne droite. Elle est descendue à toute vitesse, à tombeau ouvert !

Cette expression largement cantonnée aux domaines enneigés est née au 20ème siècle. Elle puise ses origines dans la langue allemande, dans laquelle elle signifie un « coup de feu ». Ainsi le skieur qui va « tout schuss » suit la même trajectoire qu’une balle tirée d’un revolver du haut de la piste vers le bas. Il va tout droit et très vite.

L’expression est si associée au ski que la mascotte des Jeux olympiques d’hiver de 1968 à Grenoble fut nommée « Schuss le skieur ». Avec son pied unique en forme d’éclair elle symbolisait parfaitement l’idée de vitesse.

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Tourner casaque

tourner casaque

Pourquoi dit-on « tourner casaque » ?

« Tourner casaque » consiste à changer d’opinion ou de parti soudainement et souvent de façon intéressée. Cette expression exprime la même idée que cette apparue plus tardivement « retourner sa veste ».

Son origine date du 17ème siècle. Selon Gilles Henry dans son Les expressions nées de l’histoire, Charles-Emmanuel Ier de Savoie, duc de Savoie et prince de Piémont eut un rôle déterminant dans son élaboration. Ce prince passait des alliances changeantes et contradictoires en fonction de ses propres intérêts, tantôt avec la France, tantôt avec l’Espagne. Or il portait une casaque, c’est-à-dire un manteau ample à manches longues sur son armure, comme cela était de coutume chez certains hommes d’armes, les cavaliers, notamment les mousquetaires.

Mais sa casaque avait une particularité. Elle était bicolore, blanche d’un côté en référence à la monarchie française, et rouge de l’autre, en référence à l’Espagne. Pour signifier son allégeance à l’une ou à l’autre partie il tournait simplement casaque.

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Une tête de turc

une tête de turc

Pourquoi dit-on « une tête de turc » ?

Une « tête de turc » est une personne cible de sarcasmes, moqueries et mauvais traitements de façon répétée. Il est le souffre-douleur d’un ou de plusieurs individus.

Le peuple turc fut pendant des siècles associé à la barbarie et la cruauté. D’où l’expression « fort comme un turc ».

« Tête de turc » date du 19ème siècle. A cette époque on trouvait dans les fêtes foraines, un jeu constitué d’une sorte de dynamomètre présentant ce qui se voulait être une tête de turc qu’il fallait frapper. Le but était en effet de la cogner le plus fort possible afin que sa force soit mesurée sur une échelle graduée.

L’idée d’acharnement porté par l’expression vient du vif succès rencontré par cette attraction. Elle donnait à voir une foule maltraitant une tête enturbannée, s’adonner à une maltraitance collective à l’égard de la représentation d’un seul individu.