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En papillote

en papillote

D’où vient l’expression « en papillote » ?

Un aliment présenté « en papillote » est enroulé dans une feuille de papier. Les bonbons ou les chocolats sont souvent présentés de la sorte. En cuisine, « une papillote » est une feuille de papier sulfurisé ou d’aluminium qui sert à envelopper certains aliments pour leur cuisson.

L’expression « en papillote » est née au XVIIIe siècle. A cette époque à Lyon, il arrivait souvent à l’employé d’une certaine confiserie de voler des bonbons. Il ne commettait pas ce larcin pour sa consommation personnelle mais pour les offrir à une jeune femme. Soignant la présentation, il les enveloppait dans du papier et écrivait des mots doux sur ces supports.

Son employeur, Monsieur Papillot, au courant des vols de son employé le licencia. Mais séduit par l’apparence des bonbons ainsi emballés, il reprit l’idée et commercialisa dans sa propre boutique ses produits ainsi présentés.

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Jouer sur tous les tableaux

jouer sur tous les tableaux

D’où vient l’expression « jouer sur tous les tableaux » ?

« Jouer sur tous les tableaux » ou « miser sur deux tableaux » signifie ne pas être loyal et essayer de profiter de plusieurs choses à la fois, même si elles sont opposées.

Ces « tableaux » ne sont pas artistiques. Il ne s’agit pas non plus des tableaux face auxquels les enfants se trouvent à l’école. 

Les verbes « miser » et « jouer » sont des indices du domaine d’origine de l’expression, le jeu. En effet dans les cercles de jeux ou les casinos on peut jouer à des tables. Sur celles-ci se trouvent différentes inscriptions permettant de miser des sommes. Par exemple à la roulette elles permettent de placer ses jetons sur le noir ou le rouge. Cet emplacement s’appelle le « tableau ». 

En misant sur tous les tableaux on augmente donc grandement ses chances de gagner !

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Faire un canular

faire un canular

Pourquoi dit-on « faire un canular » ?

« Faire un canular » consiste à faire une blague, le plus souvent en abusant de la crédulité d’une personne. 

Le mot a pour origine latine « canula » qui désignait un « petit roseau ». Les médecins médiévaux utilisèrent ce mot pour désigner le petit tuyau fait de bois servant à introduire notamment par l’anus, un liquide dans le corps d’un individu. On comprend alors pourquoi le verbe « canuler » vit le jour. Il signifiait en effet déranger, importuner.

Puis quelques siècles plus tard, les étudiants de l’Ecole normale supérieure inventèrent le terme « canularium », désignant une blague d’un goût discutable faite aux dépens de quelqu’un, parfois lors d’épreuves liées au bizutage. Par la suite ils eurent recours à la version raccourcie du mot, laquelle passa dans le langage utilisé par l’ensemble de la population.

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Revenons à nos moutons

revenons à nos moutons

D’où vient l’expression « revenons à nos moutons » ?

Quand il souhaite revenir à un sujet abordé préalablement dans une discussion, un des participants peut s’exclamer « revenons à nos moutons ».

A l’origine de cette expression une pièce de théâtre, « La Farce du Maître Pathelin », écrite au XVème siècle et dont l’auteur est inconnu. Dans celle-ci un avocat du nom de Pathelin trompe un marchand, Guillaume, en lui achetant des draps. Ce même commerçant est ensuite à nouveau l’objet d’un méfait. Il est trompé cette fois par le berger Thibault, qui lui vole ses moutons. Guillaume porte alors cette derière affaire devant les tribunaux. Le berger Thibault choisit de s’y faire défendre par Pathelin ! Perturbé par sa présence, Guillaume s’emmêle les pinceaux face au juge, confondant les draps et les moutons.

Agacé par si peu de clarté, le magistrat lui demande alors solennellement de bien vouloir « revenir à ses moutons », référence à la seule affaire jugée par la Cour ce jour-là.

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S’emmêler les pinceaux

s’emmêler les pinceaux

Quelle est l’origine de l’expression « s’emmêler les pinceaux » ?

« S’emmêler les pinceaux » consiste à s’embrouiller, se tromper, ne pas avoir une vision claire d’une situation et en conséquence agir de façon confuse.

Cette expression est relativement récente. En effet la langue française la doit à l’argot du XXème siècle. Le mot « pinceau » comme celui de « pince » étaient utilisés à l’époque pour désigner la main et le pied, et manière générale l’extrémité d’une chose. Car déjà six siècles plus tôt ces termes servaient à qualifier l’extrémité d’un sabot de cerf. 

Celui qui s’emmêlait les « pinceaux » s’emmêlait au sens propre les pieds ou les mains dans l’exécution d’une tâche ou bien au sens figuré, était plongé dans un état de confusion mentale face à une situation donnée.

Ainsi en s’emmêlant les pinceaux il est fort fréquent que l’on se prenne les pieds dans le tapis !

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Casser sa pipe

casser sa pipe

Pourquoi dit-on « casser sa pipe » ?

Synonyme de mourir, la métaphore « casser sa pipe » est née durant les guerres napoléoniennes, sous le Premier Empire.

A l’époque il était fréquent que les soldats blessés gravement sur les champ de bataille soient amputés par les chirurgiens militaires afin d’éviter une infection et le risque de gangrène. Malheureusement pour ces patients l’anesthésie n’avait pas encore été mise au point. Afin de les soulager quelque peu, on leur donnait un peu d’alcool. Une aide bien mince pour supporter l’amputation d’un membre !

Pour étouffer leurs inévitables hurlements de douleur, on leur mettait une pipe en terre cuite entre les dents. Si le patient mourrait, alors sa mâchoire se desserrait et la pipe se cassait en tombant sur le sol. 

Reprise dans le langage courant, la formule peut s’appliquer de nos jours à tous ceux qui passent l’arme à gauche ! 

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Boycotter

boycotter

Pourquoi dit-on “boycotter”?

Le verbe « boycotter » vient du mot « boycott », du nom de famille de Charles Boycott qui se rendit impopulaire au 19ème siècle en Irlande.

Au milieu du siècle un certain nombre de fermiers locataires de terres cultivées se réunirent au sein de la Irish National Land League pour protester contre des loyers inéquitables. Charles Boycott, retraité militaire, travaillait alors comme gérant de terres pour John Crichton. Il accepta de diminuer le prix de la location des terres de 10%. Mais les fermiers en voulaient davantage et refusèrent de payer. Boycott se mit alors à envoyer des ordres d’expulsion qui ne furent pas exécutés en raison de la grande hostilité des fermiers. Ceux-ci décidèrent d’ostraciser Boycott et tous ceux qui travaillaient pour lui. Il dû quitter son logement et fuir à Dublin où les persécutions se poursuivirent. La pratique du boycott se développa ensuite rapidement.

En 1888, huit ans après que Boycott ait été boycotté, le mot fit son entrée dans le dictionnaire du nouvel anglais d’Oxford puis entra dans le langage français au siècle suivant.

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Malabar

malabar

Pourquoi dit-on un « malabar » ?

Un malabar est un homme ayant une grande force physique. Mais le terme « Malabar » est avant tout le nom d’une région située sur la côte sud-ouest de l’Inde et la dénomination des gens d’origine indienne vivant à la Réunion et à l’île Maurice.

On commença à dire « malabar » pour un homme costaud au 19ème siècle. L’esclavage venait d’être aboli en France et dans certaines colonies on manquait de main d’œuvre. Les autorités firent donc venir des hommes de l’étranger, notamment des personnes originaires de la région de Malabar et vivant à La Réunion.

Ces individus durent alors impressionner par la charge de travail qu’ils parvenaient à abattre. Leur nom devint naturellement synonyme de force.

Bien plus tard en 1959, la marque des chewing-gums « Malabar » fut créée.

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Raconter des salades

raconter des salades

Pourquoi dit-on « raconter des salades » ?

« Raconter des salades » consiste à dire des mensonges. Il ne s’agit pas de simples petites contre-vérités mais plutôt d’un mélange complexe d’histoires ou de ragots plus ou moins vraies.

Cette expression, métaphore culinaire, date du XIXe siècle. Elle compare une salade, c’est à dire un assortiment d’ingrédients divers qui combinés donnent un résultat agréable au palais, à un ensemble d’histoires, fausses nouvelles, inventions proférés avec humour ou excuses et présentés le plus souvent de façon convaincante pour mieux les faire passer auprès d’un interlocuteur.

Tous ces ingrédients associés font une salade composée parfaitement assaisonnée pour être avalée sans difficulté. 

Après tout, dans certains cas ne vaut-il pas mieux raconter des salades pour faire avaler des couleuvres ?!

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Pékin moyen

pékin moyen

Pourquoi dit-on un « pékin moyen » ?

Un « pékin moyen » est un homme de la rue, quelqu’un de lambda, de tout à fait ordinaire.

Dans la langue française le mot « pékin » apparait dans d’autres expressions comme dans « il n’y a pas un pékin » qui signifie « il n’y a personne ». De quel « pékin » s’agit-il ? Est-ce une référence à la capitale chinoise ? 

Il semblerait bien que ce soit le cas. Durant le premier Empire les soldats y avaient recours pour parler non sans un certain mépris, des gens appartenant à la bourgeoisie. Il s’agissait d’une référence à un tissu. En effet à l’époque, le « péquin » était le nom d’un textile de grande qualité, en soie, que seuls pouvaient s’offrir les classes les plus aisées. 

Depuis, on trouve des « pékins moyen » dans toutes les villes du monde !