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République bananière

république bananière

Pourquoi dit-on une « république bananière » ?

On utilise l’expression « république bananière » pour désigner depuis plus d’un siècle de manière satirique toute forme de régime politique en apparence démocratique mais en réalité dictatorial et corrompu.

Depuis le Honduras, la société United Fruit Company, producteur américain de bananes, détenait dès le début du 20ème siècle un quasi-monopole sur ce secteur en Amérique latine et aux Caraïbes. Elle aurait financé et manipulé de très nombreuses dictatures et financé différents coups d’Etat dans cette zone de la planète, pour le compte des Etats Unis. La corruption de ces pays, par ailleurs des producteurs de bananes, est à l’origine de l’expression. 

En 1904, l’écrivain américain O. Henry dans son ouvrage Choux et Rois, traite d’un pays imaginaire situé en Amérique centrale, dans lequel un dictateur dirige aux côtés d’une multinationale du fruit, une « petite république bananière maritime ».

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Dans mes cordes

dans mes cordes

Pourquoi dit-on « dans mes cordes » ?

L’expression « c’est dans mes cordes » indique qu’une tache donnée relève des compétences de celui qui s’exclame de la sorte.

On la doit au vocabulaire médical du 19ème siècle. Dès le début du siècle, une corde désignait une note de musique. Ainsi on parlait des « cordes élevées ». 

L’expression signifie qu’un chanteur a la possibilité physique d’interpréter une mélodie, car elle convient à son registre vocal et aux capacités de ses cordes vocales. Il a par ailleurs le niveau technique suffisant pour interpréter le morceau.

Par la suite on a utilisé cette même formule dans d’autres domaines que la musique pour qualifier toute action parfaitement réalisable. 

En quelque sorte celui qui l’utilise fait savoir à ses interlocuteurs qu’il ne sera pas dans les cordes en effectuant la tache en question !

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Pékin moyen

pékin moyen

Pourquoi dit-on un « pékin moyen » ?

Un « pékin moyen » est un homme de la rue, quelqu’un de lambda, de tout à fait ordinaire.

Dans la langue française le mot « pékin » apparait dans d’autres expressions comme dans « il n’y a pas un pékin » qui signifie « il n’y a personne ». De quel « pékin » s’agit-il ? Est-ce une référence à la capitale chinoise ? 

Il semblerait bien que ce soit le cas. Durant le premier Empire les soldats y avaient recours pour parler non sans un certain mépris, des gens appartenant à la bourgeoisie. Il s’agissait d’une référence à un tissu. En effet à l’époque, le « péquin » était le nom d’un textile de grande qualité, en soie, que seuls pouvaient s’offrir les classes les plus aisées. 

Depuis, on trouve des « pékins moyen » dans toutes les villes du monde !

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Prendre la poudre d’escampette

prendre la poudre d’escampette

Pourquoi dit-on « prendre la poudre d’escampette » ?

« Prendre la poudre d’escampette » consiste à s’enfuir ou déguerpir, pour échapper à une situation inconfortable.

Si plusieurs hypothèses coexistent quant à son origine, toutes indiquent que le terme « escampette » provient d’« escamper » venant de l’italien « scampare » signifiant s’enfuir. 

Quant à la « poudre », pour certains il s’agit d’une référence directe aux faux remèdes très courants au XVIIème siècle. Vendus comme remèdes à large spectre, prétendument miraculeux, les malades espéraient grâce à eux échapper à la maladie. On trouve donc bien l’idée de fuite face à une situation délicate. 

Mais pour d’autres la « poudre » serait plutôt de la poussière. Une poussière bien particulière qui aurait trait à la fuite. Il s’agirait en effet de celle qu’une personne qui fuit soulève sur son passage. Le fuyard produirait ainsi la poudre de sa propre escampette !

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Lire un canard

lire un canard

D’où vient l’expression « lire un canard » ?

Depuis le XVIIIe siècle un « canard » est un journal.

Mais l’origine de cette appellation remonte au XIIIe siècle. A cette époque on traitait de « canard » les personnes qui avaient pour habitude de parler énormément, de façon bruyante et dont les propos n’étaient pas des plus pertinents. 
Au-delà des bavards, le terme « canard » s’appliquait au mensonge. Ainsi on utilisait l’expression « répandre un canard» pour « dire un mensonge ». 

Aussi lorsque des informations à la véracité discutable furent distribuées sur des feuilles à la disposition des passants dans les rues au XVIIIème siècle, on désigna leur support par le terme « canard ». 

Même si aujourd’hui les journaux véhiculent la plupart du temps des informations exactes, on continue à les nommer « canards ». Le plus célèbre d’entre eux est bien sûr le Canard Enchainé !

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C’est la panique

c’est la panique

D’où vient l’expression « c’est la panique » ?

La « panique » désigne une terreur soudaine et irraisonnée qui envahit une ou plusieurs personnes. On peut ainsi « être pris de panique », y succomber, ou au contraire la semer.

Son origine remonte à l’Antiquité. En grec ancien le mot « panikos » signifiait « relatif à Pan ». Pan était une divinité protectrice des bergers et des pâturages. Elle était effrayante à double titre. D’abord son apparence était hybride, avec des cornes sur la tête, un torse d’homme et des pattes de bouc. Si laid que sa mère l’abandonna à sa naissance. Ensuite Pan pouvait crier de façon à faire peur aux voleurs comme aux soldats lors de batailles.

Vu ou simplement entendu, il semait la peur. Il est donc normal que son nom soit aujourd’hui associé à une de ses formes les plus aiguës, la panique !

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Boute-en-train

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Pourquoi dit-on un « boute-en-train » ?

Un « boute-en-train » est une personne enjouée qui communique aisément sa bonne humeur à son entourage.

Plusieurs hypothèses existent quant à son origine. 

D’abord selon le Dictionnaire de l’Académie Française de 1762 ce terme désignait un oiseau, sorte de passereau, « qui servait à faire chanter les autres ». 

Mais on également fait remarquer que le verbe « bouter » signifiait en ancien français « mettre ». Au XVIIe siècle, pour dire « en action » on utilisait la formule « en train ». Donc « bouter » « en train » signifiait « mettre en action ». Or le boute-en-train est précisément celui qui sort un groupe de la passivité pour l’encourager à être joyeux et animé.

Enfin on évoque l’expression « boute en train » pour désigner un cheval stérile utilisé pour trouver des juments fertiles, destinées à la reproduction avec un étalon. 

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Être sur la sellette

être sur la sellette

Pourquoi dit-on « être sur la sellette » ?

Une personne « sur la sellette » est en mauvaise position. Elle est exposée à la critique et au jugement d’autrui.

La « sellette » n’est pas une petite selle de cheval. Il s’agissait en revanche d’un petit siège; une sorte de chaise qui se trouvait dans les Cours de justice au XIIIe siècle. Les accusés y étaient assis pour être interrogés avec les fers aux pieds, dans une position inconfortable.

Ainsi en contrebas par rapport aux juges ils étaient placés physiquement en situation d’infériorité, de dominés. Cette mesure humiliante avait pour objectif d’obtenir plus rapidement des aveux. La référence à cet objet est donc pertinente pour évoquer une position malaisée.

Après la Révolution la pratique dégradante de la sellette disparut des tribunaux. Cependant le terme traversa les siècles par le langage.

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Être mis à pied

être mis à pied

Quelle est l’origine de l’expression « être mis à pied » ?

Une personne « mise à pied » est tout simplement renvoyée de son travail car elle a commis une faute. Il peut s’agir d’une mesure temporaire, préventive ou définitive. La durée d’une mise à pied s’exprime en jours.

Cette expression a une origine militaire. Au XVème siècle, un soldat « mis à pied » était privé de ses chevaux car il avait commis une faute. Cette mesure punitive pouvait durer quelques jours voire quelques semaines. Il était par ailleurs contraint d’effectuer des tâches ingrates, notamment nettoyer les écuries.

Il est également possible que l’expression ait été utilisée en dehors de l’armée, dans le domaine purement civil. En effet à l’époque celui qui possédait un cheval avait nécessairement une certaine richesse. L’en déposséder revenait à le déclasser tout autant qu’à amputer sa fortune.

Il faut attendre le XIXème siècle pour que l’expression soit reprise dans le langage courant.

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Après moi le déluge

après moi le déluge

D’où vient l’expression « après moi le déluge » ?

Celui qui s’exclame « après moi le déluge » désire faire connaitre son indifférence pour ce qui adviendra après sa mort. 

Certains attribuent ces mots à Louis XV qui, pressentant la fin de la monarchie, se serait exprimé ainsi pour faire savoir qu’il se moquait de ce que pourrait faire son dauphin, Louis XVI, après sa disparition: « Au reste, les choses comme elles sont dureront autant que moi ; après moi le déluge ». Elle est donc le propos d’une personne ayant peu de souci de ses héritiers et de son pays.

Le mot « déluge » est une référence directe au Déluge de la Bible dont seul Noé sortit vivant avec sa famille et toutes les espèces animales montés à bord de son arche, ce navire construit sur l’ordre de Dieu afin de les sauver du Déluge.