Catégories
AANL Autres Expressions NL04

A la six quatre deux

A la six quatre deux

Pourquoi dit-on « à la six quatre deux » ?

Quand un tâche est réalisée « à la six quatre deux » elle est bâclée, faite à la va vite.

Cette expression remonte au milieu du 19ème siècle mais son origine reste énigmatique.

Selon certains auteurs cette énumération dans le sens inverse des trois premiers chiffres pairs, correspondrait à la dénomination d’un jeu de hasard. Par extension une action réalisée sur le même mode, c’est-à-dire au hasard, serait réalisée de façon rapide et sans soin.

Selon une autre explication, cette expression viendrait du domaine de la peinture. Les trois chiffres superposés permettraient en effet de représenter schématiquement un visage. Un peintre peignant une toile à la six quatre deux travaillerait à son tour de façon schématique, sans détail.

Enfin certains affirment que l’origine de l’expression est à trouver dans le vocabulaire musical. Une mesure à six-quatre y est une mesure rapide à deux temps. On retrouve l’idée de rapidité et donc par extension d’absence de souci du travail bien fait.

Catégories
AANL Autres Expressions NL04

Avoir du foin dans ses bottes

Foin dans ses bottes

Pourquoi dit-on “avoir du foin dans ses bottes” ?

« Avoir du foin dans ses bottes » signifie avoir beaucoup d’argent.

L’expression trouve surtout application chez des personnes d’origine modeste qui ont réussi à atteindre un certain niveau de vie.

Dès le Moyen Age les paysans avaient pour habitude de fourrer avec de la paille leur sabots pour se protéger du froid. Ainsi ceux qui avaient non pas de vulgaires sabots mais des bottes étaient bien mieux lotis. Et ceux qui pouvaient y mettre du foin plutôt que la paille s’autorisaient un plus grand confort encore.

Au XVIIe siècle, Furetière utilise déjà l’expression « il a bien mis de la paille dans ses souliers » pour indiquer qu’une personne est riche, dans ce cas précis de manière illicite.

Signalons également que le mot « botte » peut également désigner une « meule » de foin. En posséder signifiait avoir de l’argent.

L’expression « avoir du foin dans ses bottes » semble donc être le résultat de ces différents usages et significations.

Catégories
AANL Autres Expressions NL04

Se saigner aux quatre veines

Saigner quatre veines

Quelle est l’origine de l’expression « se saigner aux quatre veines » ?

Si quelqu’un se saigne aux quatre veines pour un tiers cela signifie qu’il se sacrifie, se prive au profit d’autrui. Il fait tout son possible, surtout financièrement.

Cette expression utilise une image facilement compréhensible. Même si on ne peut pas certifier totalement son origine nous possédons tous au niveau de chaque poignet une veine et une artère. Donc en tout quatre « veines » vitales pour la vie. Se couper ces quatre veines revient donc à se suicider, c’est-à-dire faire le plus grand des sacrifices, montrer la plus grande abnégation quand ce geste est réalisé au bénéfice d’une autre personne.

L’expression est relativement récente et semble venir d’une autre locution plus ancienne : « se faire saigner aux quatre membres » qui avait pour signification le fait de perdre ses biens. On trouve cette expression notamment sous la plume de Guy de Maupassant dans « Bel ami » en 1885.

Catégories
AANL Autres Expressions NL04

Laisser le chat aller au fromage

Laisser le chat aller au fromage

Connaissez-vous l’origine de l’expression « laisser le chat aller au fromage » ?

Cette expression est certes quelque peu oubliée de nos jours mais elle a bien eu cours. Elle s’applique à une jeune fille qui cède aux avances d’un homme avant le mariage. Elle exprime donc l’idée traditionnellement contraire à la morale de consommer un mariage avant même sa célébration.

On en trouve les premières traces au 16ème siècle. Des interrogations demeurent sur l’animal choisi. En effet ce sont plutôt les souris ou les rats qui s’intéressent au fromage, et non pas les chats. Mais s’il s’agit d’un chat et non d’un rongeur, c’est en référence au sexe féminin.

Quant au fromage il est le symbole même de la tentation. Déjà dans la fable de La Fontaine, Le corbeau et le renard, le fromage est la proie tant convoitée par les animaux : « Maître Corbeau, sur un arbre perché, tenait en son bec un fromage. Maître Renard, par l’odeur alléché… ».

Catégories
AANL Autres Expressions NL04

Prendre des vessies pour des lanternes

Prendre des vessies pour des lanternes

Quelle est l’origine de l’expression « prendre des vessies pour des lanternes » ?

« Prendre des vessies pour des lanternes » consiste à être naïf, se faire des illusions, bref se tromper lourdement.

L’origine de cette expression semble remonter au 13ème siècle, une époque à laquelle on disait « vendre vessie pour lanterne ». Des vessies de porc ou de bœuf étaient alors récupérées puis séchées afin d’être utilisées comme récipients. En raison de leur fine paroi elles pouvaient être opaques et laisser passer la lumière. Aussi certains plaçaient une simple bougie à l’intérieur et s’en servaient de lanternes. Les vessies pouvaient donc servir accessoirement de lanternes de fortune.

De ce fait des personnes pas très observatrices ou naives pouvaient facilement penser que ces vessies étaient de véritables lanternes.

La forme de la vessie et la lueur dégagée par les bougies autorisaient même les marchands à faire passer les vessies suspendues au plafond de leur boutique pour des lanternes et les vendre ainsi.

Catégories
AANL Autres Expressions NL04

Mener à la baguette

Mener à la baguette

Pourquoi dit-on « mener à la baguette » ?

Cette expression signifie commander avec dureté ou autorité. On peut se demander de quelle baguette s’agit-il ? Est-ce une référence à la baguette du boulanger ? A celle du batteur ? Du chef d’orchestre ? Ou encore à celles qui peuvent remplacer les fourchettes ? Aucune de celles-ci.

Selon les auteurs, deux types de baguettes candidates peuvent être retenues. Même si au fond il s’agit du même objet.

Le mot même de « baguette » viendrait du latin baculum qui veut dire « bâton ».

D’abord l’expression puiserait ses origines dans le monde des armées dans lequel les plus hauts gradés dirigeaient leurs troupes avec une épée. Celle-ci ressemblait à une règle en bois, assimilable à une baguette.

Mais si la baguette reste bien le même objet en bois, celle de l’expression serait pour certains autres auteurs une référence directe aux baguettes utilisées par les instituteurs pour faire obéir leurs élèves.

Catégories
AANL Autres Expressions NL04

Comme cul et chemise

Comme cul et chemise

Quelle est l’origine de l’expression « comme cul et chemise » ?

Deux personnes qui sont « comme cul et chemise » ont entre elles une très grande complicité. Elles sont inséparables. Cette métaphore de l’amitié entre deux personnes est souvent utilisée dans un sens légèrement péjoratif.

Antoine Oudin dès 1640 utilise une expression très proche: « Ce n’est qu’un cul et une chemise. Ils sont toujours ensemble ; ils ont de grandes intelligences ».

La mention du cul et de la chemise, souligne simplement le caractère inséparable des deux parties, comme le lien qui existe entre le corps (« le cul ») et le vêtement qui l’habille (« la chemise »).

Car les chemises de l’époque n’étaient pas identiques à celles que nous connaissons aujourd’hui. Elles ressemblaient plutôt à de longues chasubles qui en font véritablement l’ancêtre des sous-vêtements modernes. La « chemise » atteignait ainsi le « cul ».

Il y avait donc bien entre deux personnes la même promiscuité que celle existant entre le vêtement et le corps humain.

Catégories
AANL Autres Expressions NL04

Se regarder en chiens de faïence

Se regarder en chiens de faïence

D’où vient l’expression « se regarder en chiens de faïence » ?

Quand deux personnes se regardent ou s’observent sans dire un mot on dit qu’elles se  »regardent en chiens de faïence ». Il y a  souvent de l’animosité dans l’air.

Le mot « faience » vient de la céramique réputée pour sa qualité, originaire de Faenza en Italie. On y fabrique depuis des siècles de la vaisselle de céramique. A partir de cette petite localité, la faience a conquis l’Europe dont la France.

Très populaire dès le 17ème siècle, il est logique que l’expression soit née à cette même époque. Elle trouve son origine dans la pratique d’antan de disposer des petites sculptures ou statues de chiens en guise d’élément de décoration dans les intérieurs et en particulier sur les cheminées, seules sources de chaleur pendant longtemps.

A les observer se regarder froidement on comprend aisément comment l’expression est née et pourquoi elle s’applique si bien aux rapports humains.

Catégories
AANL Autres Expressions NL04

A la bonne franquette

à la bonne franquette

Pourquoi dit-on « à la bonne franquette » ?

Passer une soirée “à la bonne franquette” signifie sans complications, sans chichi ni manières inutiles. Si une invitation se passe « à la bonne franquette » alors les petits plats ne sont pas mis dans les grands !

Dès le 17ème siècle on trouve l’expression « à la franquette ». Le mot « franquette » vient de « franc » qui est d’origine normande. La locution est utilisée à cette époque pour dire « en toute franchise ». Un siècle plus tard elle est remplacée par « à la bonne franquette » et prend dès lors le sens de « en toute simplicité ».

Mais il faut ajouter que Jean Maillet souligne que jusqu’à la fin du 18ème siècle, le peuple disait « parler à la franquette » ou « agir à la franquette » pour exprimer l’absence de manières et façons.

Il semble aussi qu’avant le mot « franquette » on utilisait celui de « Flanquette ». « « Agir à la flanquette » signifiait donc « agir franchement ». La lettre «L » ayant par la suite était roulée en « R ».

Catégories
AANL Autres Expressions NL04

Amuser la galerie

amuser la galerie

Quelle est l’origine de l’expression « amuser la galerie » ?

« Amuser » ou « épater » la galerie consiste à faire rire le public.

Cette expression au caractère légèrement péjoratif a une origine sportive et date du 17ème siècle. Le tennis et d’autres jeux de raquettes viennent du jeu de paume, jeu pratiqué depuis un millénaire. Le long des terrains de ce jeu, dont les joueurs sont munis d’une raquette que depuis le début du 16eme siècle, se trouvait une galerie. Elle accueillait les spectateurs.

Rapidement le mot « galerie » s’est mis à désigner non plus seulement la structure accueillant le public mais le public lui-même.

Pour amuser les spectateurs, la galerie donc, les joueurs du jeu de paume réalisaient des acrobaties et tentaient d’effectuer des coups spectaculaires. Puis dans un élargissement progressif et continu de sa signification, l’opinion publique.

Pour la petite histoire la France commença à délaisser le jeu de paume dès le 18ème siècle.