Catégories
AANL Autres Expressions NL04

Dire pis que pendre

dire pis que pendre

D’où vient l’expression « dire pis que pendre » ?

« Dire pis que pendre » signifie dire beaucoup de mal de quelqu’un, à tort ou à raison, avec le plus souvent la tenue de propos médisants. Par exemple, des électeurs peuvent dire « pis que pendre » sur leur nouveau maire. On peut dire mais aussi écrire « pis que pendre » sur une personne. 

Mais de quel « pis » peut-il bien s’agir ? Et pourquoi donc « pendre » ? Cette expression du 16ème siècle est à première vue surannée et bien énigmatique. 

« Pis » signifie « pire » en vieux français. On en trouve trace notamment dans l’expression « aller de mal en pis ». 

Quant au verbe « pendre » il fait bien référence à la mort par pendaison. 

Aussi l’expression doit être comprise comme signifiant « dire à propos de quelqu’un encore pire que ce qui suffirait à le faire pendre ».

Catégories
AANL Autres Expressions NL04

Courir comme un dératé

courir comme un dératé

D’où vient l’expression « courir comme un dératé » ?

« Courir comme un dératé » consiste à courir rapidement.

Cette expression utilisée depuis le début du 19ème siècle trouve son origine bien plus tôt, dans l’Antiquité ! A cette époque on pensait que les points de côté que l’on pouvait attraper en courant étaient dus à la rate. Aussi on mit au point des mixtures destinées aux athlètes afin de supprimer les points de côté en s’attaquant à cet organe. Si la rate fonctionnait moins, pensait-on, elle ferait moins mal.

Ensuite autour du 16ème siècle certains médecins conseillaient de supprimer la rate car elle était inutile et provoquait justement des points de côté. Il fallait ainsi se faire « dérater » pour mener une vie plus agréable.

Le lien entre la course à pied et la rate était ainsi prétendûment établi. Le langage populaire s’en empara et créa l’expression !

Catégories
AANL Autres Expressions NL04

Faire le pied de grue

faire le pied de grue

D’où vient l’expression « faire le pied de grue » ?

« Faire le pied de grue » consiste à attendre debout longuement et de façon immobile. La formule est marqué péjorativement. Celui qui fait le pied de grue a l’air un peu sot.

Avant le 17ème siècle, on disait plutôt « faire la jambe de grue ». L’expression fait donc référence à l’oiseau, la grue, de la famille des échassiers et réputé pour, malgré ses deux longues pattes, sa capacité à se tenir sur une seule d’entre elles. Cet animal est si à l’aise dans cette position qu’il peut même dormir ainsi.

De l’oiseau est né le verbe « gruer » et en argot la « grue » devint la prostituée attendant sans fin le client dans la rue sur une jambe, un pied par terre et l’autre sur le mur. Elles semblent ainsi faire au sens propre le « pied de grue » sur le trottoir.

Catégories
AANL Autres Expressions NL04

Jeu de mains, jeu de vilains

jeu de mains, jeu de vilains

Pourquoi dit-on « jeu de mains, jeu de vilains » ?

Cette locution proverbiale connotée sexuellement de nos jours, signifie que les jeux impliquant les mains se terminent toujours mal.

Si on ne relève son utilisation qu’au 17ème siècle, son origine est bien antérieure. Au Moyen Âge les « vilains » étaient des paysans, appartenant à la classe la moins aisée de la population. Or pour se battre ils ne possédaient que leurs mains ou plutôt leurs poings. Contrairement aux personnes plus à l’aise financièrement qui utilisaient des armes. 

De plus, les vilains pouvaient par jeu se taquiner physiquement, là encore avec leurs mains. Des jeux qui finissaient souvent en véritables bagarres. 

En toute hypothèse les jeux de mains étaient pratiqués par les vilains, d’où l’expression. 

Aujourd’hui elle fait soit allusion au sexe soit aux jeux des enfants qui par nature peuvent vite dégénérer.

Catégories
Autres Expressions

Être dans le coaltar

être dans le coaltar

Pourquoi dit-on « être dans le coaltar » ?

« Être dans le coaltar » signifie être mal réveillé ou hébété. 

Cette expression fait référence au coaltar, une sorte de goudron obtenu par la distillation de la houille et qui sert à recouvrir les routes ou enduire les coques en bois des bateaux. Le mot lui-même a pour origine le terme anglais « coal » qui veut dire « charbon » et « tar » signifiant «goudron ».

Une personne ayant les pieds dans cette matière particulièrement visqueuse et collante a des difficulté à se mouvoir. Ses gestes paraissent ralentis et approximatifs. Exactement comme celui dont le comportement est nonchalant ou l’esprit encore à moitié endormi.

Une autre hypothèse souligne que le fait de respirer les émanations toxiques du coaltar, par exemple dans des lieux mal ventilés, pourrait hébéter au point de modifier le comportement.

De nos jours l’expression est surtout utilisée après une nuit de sommeil trop courte ou agitée et souvent alcoolisée.