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Les montagnes russes

Les montagnes russes

Pourquoi dit-on les « montagnes russes » ?



Aussi appelée « Grand huit » ou « Roller coaster » aux Etats Unis , l’attraction des montagnes russes est composée de chariots qui se déplacent à grande vitesse sur des rails sinueux. On en trouve les premières traces au 16ème siècle en Russie dans la région de Saint-Pétersbourg. Voilà pourquoi cette attraction porte le nom de « montagnes russes ».



Si aujourd’hui elles sont constituées de métal, à l’origine elles étaient en bois. Pour rendre les pentes glissantes les russes attendaient tout simplement que la glace les recouvre. On pouvait alors prendre place dans des luges en osier pour se laisser glisser.



Puis face au succès rencontré par cet amusement, l’attraction dépassa les seules frontières russes à la fin du 18ème siècle. On vit apparaitre dans d’autres pays une attraction reprenant un principe identique mais modernisé. Les luges et traineaux furent alors remplacés par des voitures solidaires de rails.



Au début des années 1900 Paris en accueillent et on les qualifie alors de « montagnes russes ». En 1812, la société « Les Montagnes russes » exploite celles du quartier Belleville où pour la première fois il fut possible d’effectuer un véritable looping.



A noter qu’en Russie, paradoxalement, elles portent le nom de « montagnes américaines » !

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Cadet, le deuxième fils

Expression cadet

Pourquoi le deuxième fils est-il appelé le « cadet » ?

On utilise le terme « cadet » pour désigner un enfant né après l’aîné. Ce mot vient de la terminologie militaire utilisée au Moyen Age. « Cadet » est ainsi la traduction du mot «capdèth» qui en occitan gascon désigne le «capitaine».

En effet dans la noblesse de cette époque il était de coutume que l’aîné reçoive en héritage les terres et que les suivants dans une famille entrent dans l’armée. Les cadets embrassaient donc le plus souvent une carrière militaire. Or chez les Gascons cette tradition était largement observée. Ainsi c’est le mot gascon qui s’est naturellement imposé. Si telle personne est alors un «capdèth», c’est à dire un capitaine, c’est qu’il y a de fortes chances que ce soit le cadet de la famille.

La pratique devint si répandue qu’au 17ème siècle, sous Louis XIII, les fameux « Cadets de Gascogne » constituèrent un régiment. Parmi eux figurait Savinien de Cyrano, le plus célèbre des cadets et connu du grand public sous le nom de Bergerac. Né à Paris en 1619 et mort en 1655, cet écrivain, poète et libre-penseur est entré dans l’histoire pour avoir inspiré à Edmond de Rostand les grandes lignes de son personnage Cyrano de Bergerac.

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Du dernier cri

dernier-cri

Pourquoi dit-on « du dernier cri » ?

L’origine de cette expression remonte au Moyen-âge. A cette époque il existe des crieurs publics. Ils ont remplacé les tambours de ville et le métier qu’ils exercent de façon itinérante consiste à se déplacer de localité en localité pour lire des textes.

Ainsi rendu dans un village, les crieurs publics prenaient place à des endroits stratégiques et fréquentés comme les places ou les parvis d’églises pour y faire connaitre leur présence par le tambour ou la trompette. La population ainsi avertie, les crieurs commençaient à déclamer leurs textes. Il s’agissait d’informations importantes telles des décisions, décrets ou ordonnances royales. Il pouvait encore s’agir de sentences, décisions de justice ou de bans.

Pour nommer ces nouvelles fraiches, ces actualités de l’époque, le peuple se mit à utiliser l’expression d’«annonces de dernier cri ». Appellation somme toute logique puisque les toutes dernières nouvelles étaient aussi celles qui étaient les dernières criées. Avec le temps l’expression s’appliqua non seulement aux informations ayant un caractère officiel mais aussi à tous types de nouvelles.

Dans certains villages suisses on trouvait encore des crieurs de rue dans les années 1960.

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Tomber dans les pommes

Tomber dans les pommes

Pourquoi dit-on « tomber dans les pommes » ?





Il existe deux explications. D’abord cette expression serait née de la déformation de la vieille expression du Moyen âge « tomber dans les pâmes » devenue aujourd’hui « tomber en pâmoison ». Le terme « pâme » utilisé alors dans le langage soutenu était dérivé du verbe « se pâmer » qui signifiait perdre connaissance. Plus tard en s’emparant du mot, le peuple déforma « pâme » en « pomme ». 



Selon un seconde hypothèse l’origine de l’expression serait issue d’une œuvre de George Sand « Lettre à Mme Dupin » dans laquelle l’auteur écrit « être dans les pommes cuites » pour signifier être très fatigué. A l’époque, les pommes cuites étaient utilisées par le public lors des spectacles pour manifester son mécontentement. Au théâtre elles étaient projetées sur les acteurs dont le jeu était approximatif. Les tomates étaient bien trop chères pour les utiliser ainsi. Les acteurs conspués étaient donc placés dans un état de fragilité qui correspond bien à l’expression « tomber dans les pommes ».

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Un fayot

un fayot

Pourquoi dit-on « un fayot » ?

D’un individu zélé avec sa hiérarchie, que ce soit un professeur ou un supérieur, on dit dans le langage populaire que c’est un fayot.

Ce terme trouve son origine au XIXe siècle dans le monde de la marine. Des haricots étaient alors fréquemment servis à bord des navires militaires en raison de leur faible coût et de leurs caractéristiques de conservation. Mais ils ne faisaient pas l’unanimité chez les marins. Pourtant ils revenaient fréquemment au menu. Par analogie on se mit à nommer ceux qui malgré des inimités flagrantes parvenaient à voir leur contrat renouvelé grâce à des flatteries adressées à leurs supérieurs hiérarchiques. Tout comme les fayots ils n’étaient pas aimé mais maintenaient leur place.

Un mot de l’expression connexe, « c’est la fin des haricots ». Elle trouve son origine dans les internats du début du 20ème siècle. Quand les réserves de nourriture étaient vides, des haricots étaient servis aux élèves. Ce légume était considéré comme un aliment plutôt médiocre. Quand même les haricots venaient à manquer, cela signifiait que la situation était catastrophique. D’où l’expression souvent ironique « c’est la fin des haricots » employée quand c’est la fin de tout et qu’il n’y a plus d’espoir.

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Travailler au noir

Travail au noir

Pourquoi dit-on travailler « au noir » ?

L’expression « travail au noir » désignant un travail non déclaré trouve son origine au Moyen Age, à une époque où les travaux devaient obligatoirement être réalisés durant la journée. Or, il arrivait pour des questions de rendements, notamment en hiver lorsque les journées sont les plus courtes, que les travailleurs soient contraints de poursuivre leur tâche de nuit, éclairés par de simples bougies.

Ainsi le travail réalisé clandestinement à la nuit tombée s’est naturellement nommé « travail au noir ». Puis l’expression a graduellement gagné toute activité illégale cachée, réalisée de nuit comme de jour.

Depuis 1985 cette infraction qui fut d’abord une simple contravention est un délit. L’expression exacte pour désigner le travail au noir est le « travail dissimulé ». Il désigne très précisément soit le fait de recourir aux services d’une personne subordonnée pour accomplir un travail sans lui établir un contrat de travail salarié et la déclarer aux organismes sociaux, soit le fait de se livrer à une activité productive lucrative sans satisfaire aux obligations de déclaration aux registres du commerce, des métiers, et aux autres organismes fiscaux et sociaux.

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Talon d’Achille

Talon d'achille

Pourquoi dit-on « le talon d’Achille » ?

Tout le monde possède une faiblesse, un « talon d’Achille ». Cette expression fait référence à un héros de la mythologie grecque : Achille. Enfant, la mère d’Achille, la nymphe Thétis, l’y avait plongé dans l’eau du fleuve Styx dont il acquit sa force surhumaine. Mais pour l’y tremper, Thétis avait dû le tenir par le talon, lequel n’entra donc pas en contact avec l’eau aux pouvoirs magiques. En conséquence son talon ne bénéficia pas de la même invulnérabilité que le reste de son corps.

Or il périt par cette partie du corps en recevant une flèche empoisonnée à cet endroit précis, la seule partie vulnérable de tout son corps. C’est ainsi qu’il mourut et que l’histoire retint que le talon d’Achille fut son unique faiblesse pourtant fatale.

Si cette légende circule au moins de façon parcellaire dès le premier siècle après Jésus-Christ, l’expression ne fut utilisée pour la première qu’en 1810 par le poète anglais Coleridge. Il l’employa pour comparer l’Irlande au talon d’Achille du royaume britannique.

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Boire à tire-larigot

A tire larigot

Quelle est l’origine de l’expression « boire à tire-larigot » ?

L’origine de cette expression se situe en Normandie. Au 13ème siècle, un archevêque du nom d’Odon Rigaud fit un cadeau, une cloche, à la ville de Rouen. Celle-ci fut installée à la cathédrale et prit le nom de La Rigaud.

Les dimensions et le calibre de l’objet étaient inédits pour l’époque. Elle pesait plus de 6 tonnes. Aussi, sonner la cloche nécessitait un effort considérable. Un effort qui mettait ceux qui s’y épuisaient dans un état de fatigue similaire à ceux qui avaient bu beaucoup d’alcool. Suivant la même idée ils devaient pour reprendre des forces boire énormément. Assoiffés par l’effort ils buvaient ‘à tire la Rigaud’. La Rigaud devenant progressivement larigot.

Il existe cependant une explication qui diffère totalement. Selon celle-ci l’expression serait née à la fin du 15ème siècle de l’association du verbe « tirer » c’est-à-dire aspirer un liquide et du nom d’une flûte appelée « larigot ». « Boire à tire larigot » aurait alors désigné le fait de siffler le vin des bouteilles à la manière de ceux qui jouaient de l’instrument.

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Prendre son pied

Prendre son pied

Pourquoi dit-on « prendre son pied » ?

C’est aux corsaires du 18ème siècle que l’on doit cette expression. Rappelons ici que les corsaires sont des marins au service du roi, contrairement aux pirates. Quand ces marins attaquaient et pillaient un bateau ils devaient partager le butin de façon équitable entre le roi, l’armateur et l’équipage. Pour se faire ils avaient recours à la longueur d’un pied, soit 33 centimètres, comme unité de mesure de l’or ou autres marchandises trouvés à bord. Les corsaires prenaient donc au sens propre leur pied pour s’attribuer leur part.

Quant à la connotation sexuelle de l’expression elle serait liée à l’utilisation faite ensuite par les corsaires d’une partie de leur argent. Ils prenaient leur pied en allant passer du bon temps avec les prostituées.

Selon une autre explication l’expression ferait référence à une position sexuelle datant de l’Antiquité. Pendant l’acte, elle consisterait pour la femme à attraper son pied dans le but d’avoir plus de plaisir. Et il est vrai que sur de nombreuses représentations la femme est représentée à l’apogée de son plaisir son pied en main.

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Comme un coq en pâte

expression comme un coq en pate

Pourquoi dit-on «comme un coq en pâte» ?

Être comme un coq en pâte c’est être choyé, vivre sans souci et placé dans un état de grand confort. Il existe deux explications à cette expression.

Selon la première, « être comme un coq en pâte » aurait pour origine une mixture utilisée lors des concours agricoles du 17ème siècle. Une pâte, une lotion particulière préparée par les fermiers étaient alors appliquée aux poules dans le but de les embellir ou du moins de faire briller leurs plumes.

Selon une seconde théorie, il s’agit de comparer une situation à un coq dans une cage, engraissé par gavage à base de pâtée ou bien d’un coq enfermé dans un pâté. Ainsi dans le dictionnaire de l’Académie de 1835 on compare à ce coq dont la tête sort d’un pâté un homme glissé confortablement dans son lit et dont seule la tête et visible. C’est donc la position du coq entouré de pâte qui serait l’explication.



Dans un cas comme dans l’autre la locution proverbiale a progressivement migré dans le langage populaire où elle s’est fixé jusqu’à aujourd’hui.