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COVID-19 et déconfinement : la crainte d’une deuxième vague ?

Attendu avec impatience par la quasi-totalité de la population française, le déconfinement est progressivement mis en place depuis le 11 mai dernier. Avec plus de 280 000 morts dans le monde à cette date, dont plus de 26 000 en France, le gouvernement craint plus que tout une deuxième vague de contamination. Malheureusement, les professionnels de santé et scientifiques tirent la sonnette d’alarme en ce sens. La 2e vague est-elle inévitable ? Si oui, comment l’anticiper ?

Attendu avec impatience par la quasi-totalité de la population française, le déconfinement est progressivement mis en place depuis le 11 mai dernier. Avec plus de 280 000 morts dans le monde à cette date, dont plus de 26 000 en France, le gouvernement craint plus que tout une deuxième vague de contamination. Malheureusement, les professionnels de santé et scientifiques tirent la sonnette d’alarme en ce sens. La 2e vague est-elle inévitable ? Si oui, comment l’anticiper ?

Certains pays s’alarment d’une recrudescence de contamination après leur déconfinement

Quel est le point commun entre la Chine, l’Allemagne et la Corée du Sud ? Ces trois pays ont tous entamé leur déconfinement il y a plusieurs jours, tout en exhortant la population à un strict respect des gestes barrières (distanciation sociale, port recommandé ou obligatoire du masque…). Les habitants de ces pays ont donc pu goûter à la joie de sortir à nouveau de chez eux, après plusieurs semaines de confinement.

Malheureusement, ces trois pays font un triste constat : après plusieurs jours de baisse, le nombre de contaminations par le COVID-19 repart à la hausse. L’Allemagne reconnaît même que désormais, le R0 (= le nombre de personnes contaminées par un porteur du virus) est repassé à plus de 1. Qu’est-ce que cela veut dire ? Concrètement, on appelle R0 le taux de reproduction du virus. Plus son chiffre est proche de 0, plus l’épidémie recule :

  • R0 = 0 ou très proche : l’épidémie recule
  • R0 entre 0,5 et 0,9 : l’épidémie stagne
  • R0 = 1 ou davantage : l’épidémie progresse

Avant le confinement en France, le R0 était supérieur à 3, autrement dit une personne infectée par le COVID-19 pouvait en contaminer au moins 3 autres, ces 3 nouveaux cas pouvant chacun en contaminer 3, provoquant ainsi un dramatique « effet boule de neige ». Lors de la dernière semaine de confinement, ce taux était redescendu à 0,6, ce qui a permis d’envisager le déconfinement à la date initialement prévue, soit le 11 mai (à l’exception de Mayotte, département particulièrement touché).

L’évolution de l’épidémie dépend d’un nombre impressionnant de paramètres, sans même parler d’une éventuelle saisonnalité du COVID-19 (c’est-à-dire que le virus soit impacté par un changement de saison). Gestes barrières, isolement des personnes infectées, risques de nouvelles contaminations… Plusieurs scientifiques ont tenté de calculer des projections réalistes sur l’avenir du COVID-19. Bien que ces données s’appuient sur des chiffres réels, il convient de faire preuve de la plus grande prudence quant à leur interprétation.

Le point sur les dernières études scientifiques

Le 5 mai dernier, une étude publiée par l’AP-HP estime que les gestes barrières drastiquement appliqués permettraient d’obtenir un « aplanissement » de la courbe épidémique, permettant notamment de diminuer la mortalité de 20 % à 60 % dans les semaines à venir. Parmi les mesures à retenir pour cet aplanissement, le dépistage systématique, le traçage des personnes contaminées ou encore le port généralisé du masque.

Une seconde étude, cette fois-ci publiée par l’INSERM le 6 mai dernier, se consacre davantage à l’Île-de-France et à l’impact de l’ouverture des écoles dans cette région. Afin que les services hospitaliers parisiens puissent gérer sereinement l’afflux de patients, l’INSERM précise dans son étude que les personnes vulnérables devraient réduire au maximum leurs contacts. Parmi les autres préconisations de cette étude, le télétravail devrait être généralisé, les commerces devraient réduire leur activité de 50 % et les écoles devraient rester fermées jusqu’en septembre.

Ces deux études distinctes qui, rappelons-le, ne sont que des projections, se rejoignent toutefois sur un point : la deuxième vague de contamination est inévitable, vraisemblablement entre l’automne et l’hiver prochains.

Plusieurs scénarios envisagés, principalement pessimistes

Éric Daudé, directeur de recherche au CNRS et géographe, répond aux questions du HuffPost sur ces différentes projections. Ce dernier tient à rappeler le nombre important de paramètres pris en compte pour établir ces projections (plus de 160 paramètres différents pour l’étude de l’AP-HP), ce qui augmente la difficulté d’interprétation.

En outre, le géographe rappelle que le contexte social sera certainement aussi difficile à contrôler qu’à interpréter. Dans la projection de l’AP-HP, les rassemblements entre amis seraient limités à un par semaine, et avec un strict respect des mesures imposées (ce qui s’avère pratiquement impossible dans les faits).

Cités par l’Express, des chercheurs américains tablent, quant à eux, sur 3 scénarios, tous avec une deuxième vague plus ou moins importante :

  • des vagues épidémiques régulières sur les deux prochaines années, avec un affaiblissement progressif
  • une deuxième vague géante l’hiver prochain, comparable à la grippe espagnole de 1918
  • une circulation continue de l’épidémie, de moindre force au fil des mois

Au final, et même si ces différentes projections se rejoignent vers un affaiblissement de l’épidémie de COVID-19, notamment lors de la saison estivale, il serait inexact de penser que le coronavirus est derrière nous. Dans l’attente d’un traitement efficace ou d’un vaccin, nous devrons tous modifier nos habitudes de vie pour endiguer ce fléau, et ce, dès aujourd’hui et pour les mois à venir.

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