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L’alpha et l’omega

l’alpha et l’omega

Quelle est l’origine de l’expression « l’alpha et l’omega » ?

« L’alpha et l’omega » signifie « le début et la fin » et par extension la totalité.

Cette formule se base sur l’alphabet grec. L’alpha occupe la première place de cet alphabet, tandis que l’oméga y occupe la vingt-quatrième et dernière place. La tradition chrétienne assimile souvent Jésus-Christ à l’alpha et l’oméga car Dieu dit dans Apocalypse 1:8 « Je suis l’alpha et l’oméga, celui qui est, qui était, et qui vient, le Tout Puissant ». Puis dans Apocalypse 21:6 : « Je suis l’alpha et l’oméga, le commencement et la fin. A celui qui a soif je donnerai de la source de l’eau de la vie, gratuitement ». « L’alpha et l’omega  » symbolise l’éternité du Christ. 

De nos jours la dimension religieuse a disparu mais l’idée de totalité pour parler de quelque chose est restée. Dans le langage courant, l’alpha-et-l’oméga a parfois pris le sens de nec plus ultra.

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Coiffer sur le poteau

coiffer sur le poteau

Pourquoi dit-on « coiffer sur le poteau » ?

Etre « coiffé sur le poteau » consiste à être battu de justesse. 

L’expression est apparue dans la première moitié du 20ème siècle dans le monde des courses de chevaux. La coiffe étant la tête, le verbe « coiffer » prit à peu près à la même époque le sens de « dépasser d’une tête » lors d’une course. « Coiffer » un adversaire consistait donc à atteindre la ligne d’arrivée juste avant lui. Ainsi on « coiffe un concurrent ».

Quant au « poteau », il s’agit de celui qui marquait la ligne d’arrivée sur les terrains de course. En effet à cette époque lors des courses hippiques, le gagnant devait passer une ligne matérialisée par un poteau positionné sur le côté intérieur de la piste. Le cheval qui devançait d’une simple tête celui qui se trouvait derrière lui, devant ce dit poteau, remportait la course.

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Ne pas être dans son assiette

ne pas être dans son assiette

Pourquoi dit-on « ne pas être dans son assiette » ?

Celui qui n’est « pas dans son assiette » ne se sent pas bien. Il n’est pas dans son état normal.

Cette expression semble étrange car même quand tout va bien peu de monde saute à pieds joints dans son assiette sur la table familiale !

Jusqu’au XVIème siècle, on mangeait non pas dans une assiette individuelle mais dans un grand plat mis à disposition de tous au centre de la table. L’« assiette » n’est donc pas le plat. Ce mot renvoie au verbe « asseoir ». L’« assiette » est la place à laquelle on est « assis », la disposition physique d’abord puis rapidement l’état d’esprit, l’humeur. Si l’on n’est pas dans son assiette, on est mal assis, et donc de mauvaise humeur. 

Celui qui n’est « pas dans son assiette » peut d’ailleurs avoir du mal à la finir ! 

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Avoir un estomac d’autruche

avoir un estomac d’autruche

D’où vient l’expression « avoir un estomac d’autruche » ?

On peut dire que quelqu’un qu’il a « un estomac d’autruche » si son organisme est tellement solide qu’il peut avaler et digérer n’importe quoi.

Cette expression est une référence directe à l’estomac de l’animal. L’autruche peut en effet avaler des cailloux et des morceaux de fer sans être incommodée. Bien que son alimentation habituelle soit essentiellement composée de végétaux, l’autruche est tellement vorace qu’il lui arrive d’agrémenter ses repas avec des insectes et des reptiles. Mais elle peut faire bien plus étonnant encore. En captivité elle peut avaler des objets surprenants et pas véritablement comestibles, comme des pierres ou de la ferraille, sans souffrir, car son estomac dispose de muscles extrêmement puissants.

Avaler des cailloux l’aide même à digérer. En effet comme la poule, l’autruche n’a pas de dent et les cailloux aident au concassage.

Par analogie une personne capable d’avaler une quantité anormalement importante de nourriture, est dite posséder un estomac d’autruche.

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Donner sa langue au chat

donner sa langue au chat

Pourquoi dit-on « donner sa langue au chat » ?

« Donner sa langue au chat » consiste à renoncer à chercher ou à deviner une solution ou la réponse à une question.

À l’origine on disait « donner sa langue au chien » par adaptation d’une expression venue de religions anciennes, égyptienne et grecque. A l’époque, on ne « jetait » aux chiens que les restes des repas dont les hommes ne voulaient pas. Jeter « sa langue » revenait à faire savoir que l’on n’en avait plus aucune utilité car on abandonnait la volonté de chercher la réponse à une interrogation et par la suite de l’exprimer par la parole.

Au XIXe siècle, le chat remplaça le chien car le félin était considéré comme un gardien de secrets. Lui donner sa langue consistait à lui donner la parole pour qu’il souffle la bonne réponse. De plus il s’agit peut-être d’une allusion au Sphinx égyptien qui passait pour être capable de poser des problèmes extrêmement difficiles ou des énigmes complexes.

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Pomme d’Api

pomme d’Api

D’où vient l’expression « pomme d’Api » ?

Une « pomme d’Api » sert à qualifier un visage aux joues colorées. La pomme d’api est une variété de petite pomme, aplatie, dont une face est rouge vif. Elle figure dans la célèbre chanson Pomme de reinette et pomme d’api.

Durant l’Antiquité la « pomme d’api » était cultivée exclusivement en Grèce, qui s’étendait alors jusqu’aux bords de la mer Noire.. Quatre siècles avant Jésus-Christ, l’ingénieur romain nommé Appius, constructeur de la Voie Appienne, en rapporta quelques-unes dans son pays et lui donna son nom. Ensuite les Gaulois parvinrent à acclimater le pommier et les belles couleurs rouge et verte du fruit donnèrent naissance à la locution populaire que nous connaissons aujourd’hui.

Cependant au XVIe siècle « pomme d’api » était orthographiée avec un «e» et un suffixe en «-iane». L’orthographe contemporaine date de la fin XVIIe siècle.

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Un temps de chien

un temps de chien

Pourquoi dit-on « un temps de chien » ?

Un « temps de chien » est un mauvais temps, caractérisé le plus souvent par des pluies diluviennes, le froid ou encore la neige.

Le meilleur ami de l’homme n’a pas toujours été aimé et soigné comme il est de nos jours dans les pays occidentaux. Longtemps il fut méprisé et maltraité . Ainsi même quand le froid, le vent ou la pluie sévissait dehors les chiens étaient laissés dans les rues sans protection. Ils y subissaient les mauvaises conditions climatiques. C’est pourquoi on a assimilé le mauvais temps à cet animal. 

D’ailleurs nombre de locutions comprennent le mot « chien » comme complément de nom pour exprimer une idée péjorative. On peut notamment citer « chienne de vie » qui sert à souligner la caractère difficile de l’existence, ou « se faire traiter comme un chien » pour celui qui est traité avec peu d’égards. 

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Une bonne poire

une bonne poire

Quelle est l’origine de l’expression « une bonne poire » ?

On peut dire de telle personne qu’elle est « une bonne poire » si elle peut être facilement dupée. Son caractère la pousse à la naiveté et elle se laisse aisément mener par le bout du nez.

On fait ainsi référence à ce fruit depuis le XIXe siècle. Le choix de la poire s’explique car lorsqu’elle est mûre, elle tombe toute seule du poirier. Nul besoin de grimper à l’arbre pour la cueillir. La métaphore est donc claire. Une « bonne poire » se fait cueillir aussi facilement que le fruit, sans effort. Une « bonne poire » est donc la cible parfaite pour tous les escrocs. Elle est très facile à berner. 

Pour atténuer la dureté péjorative de la métaphore, le langage y a adjoint l’adjectif « bonne ». Le mépris sous-jacent de l’expression s’en trouve ainsi affaiblie.

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Une faim de loup

une faim de loup

D’où vient l’expression avoir « une faim de loup » ?

Celui qui a « une faim de loup » a une grande envie de manger. Il est affamé au point de pouvoir ingurgiter presque n’importe quoi en grande quantité.

On retrouve une référence au loup dans de très nombreuses expressions françaises car cet animal a marqué l’imaginaire des peuples, notamment en France, depuis des siècles. 

Si cette expression ne date que du XIXe siècle on trouve trace dans le langage courant de la peur face à la sauvagerie et voracité de cet animal dès le XVIIe siècle, avec notamment la formule « manger comme un loup ». 

Le langage courant a ainsi assimilé naturellement l’envie de manger qu’un homme peut ressentir à celle du loup dont la faim dévorante le pousse à s’attaquer aux troupeaux comme aux hommes.

On peut donc avoir les crocs sans être un loup, et sans même avoir les dents longues !

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Il n’attache pas son chien avec des saucisses

il n’attache pas son chien avec des saucisses

Pourquoi dit-on « il n’attache pas son chien avec des saucisses » ?

Celui qui « n’attache pas son chien avec des saucisses » est très avare. Cette expression qui date du milieu du XIXe siècle est utilisée pour se moquer de lui.

La plupart des chiens aiment les saucisses. Aussi celui qui utiliserait des saucisses mises bout à bout plutôt qu’une chaine pour attacher son animal prendrait un grand risque, celui de le voir manger sa laisse. Le propriétaire devrait dès lors racheter de nouvelles laisses très régulièrement. Pour accepter cela, il devrait être particulièrement généreux et sans problème d’argent. En tous cas ne pas être radin. 

Donc par dérision, on raille le fait que l’avare soit incapable d’accepter de telles sorties d’argent si fréquentes pour un objet éphèmère.

D’autres expressions françaises existent pour railler les personnes dites pingres. Parmi elles « il n’ose cracher de peur d’avoir soif ».