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Avoir les jetons

avoir les jetons

Quelle est l’origine de l’expression « avoir les jetons » ?

« Avoir les jetons » consiste à avoir peur. Cette expression est née au début du XXème siècle. 

Son origine est sujette à différentes hypothèses.

Certains linguistes soulignent d’abord que le terme « jeton » est à associer à verbe « jeter » qui dès le XIème siècle a désigné le fait de « faire sortir » quelque chose, « évacuer des sécrétions » notamment des matières fécales. Or quand on a très peur ce sont des choses qui peuvent arriver involontairement ! D’ailleurs d’autres expressions ayant recours à la même image existent comme « faire dans sa culotte ».

D’autres spécialistes de la langue indiquent qu’en argot le terme  « jeton » fait référence aux jeux d’argent, à la pratique desquels on peut s’adonner dans les casinos. Or comme il est possible d’y perdre toute sa fortune, le jeton par lequel ce risque est pris, symboliserait la peur de tout perdre. 

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C’est la panique

c’est la panique

D’où vient l’expression « c’est la panique » ?

La « panique » désigne une terreur soudaine et irraisonnée qui envahit une ou plusieurs personnes. On peut ainsi « être pris de panique », y succomber, ou au contraire la semer.

Son origine remonte à l’Antiquité. En grec ancien le mot « panikos » signifiait « relatif à Pan ». Pan était une divinité protectrice des bergers et des pâturages. Elle était effrayante à double titre. D’abord son apparence était hybride, avec des cornes sur la tête, un torse d’homme et des pattes de bouc. Si laid que sa mère l’abandonna à sa naissance. Ensuite Pan pouvait crier de façon à faire peur aux voleurs comme aux soldats lors de batailles.

Vu ou simplement entendu, il semait la peur. Il est donc normal que son nom soit aujourd’hui associé à une de ses formes les plus aiguës, la panique !

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Boute-en-train

boute-en-train

Pourquoi dit-on un « boute-en-train » ?

Un « boute-en-train » est une personne enjouée qui communique aisément sa bonne humeur à son entourage.

Plusieurs hypothèses existent quant à son origine. 

D’abord selon le Dictionnaire de l’Académie Française de 1762 ce terme désignait un oiseau, sorte de passereau, « qui servait à faire chanter les autres ». 

Mais on également fait remarquer que le verbe « bouter » signifiait en ancien français « mettre ». Au XVIIe siècle, pour dire « en action » on utilisait la formule « en train ». Donc « bouter » « en train » signifiait « mettre en action ». Or le boute-en-train est précisément celui qui sort un groupe de la passivité pour l’encourager à être joyeux et animé.

Enfin on évoque l’expression « boute en train » pour désigner un cheval stérile utilisé pour trouver des juments fertiles, destinées à la reproduction avec un étalon. 

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Un temps de chien

un temps de chien

Pourquoi dit-on « un temps de chien » ?

Un « temps de chien » est un mauvais temps, caractérisé le plus souvent par des pluies diluviennes, le froid ou encore la neige.

Le meilleur ami de l’homme n’a pas toujours été aimé et soigné comme il est de nos jours dans les pays occidentaux. Longtemps il fut méprisé et maltraité . Ainsi même quand le froid, le vent ou la pluie sévissait dehors les chiens étaient laissés dans les rues sans protection. Ils y subissaient les mauvaises conditions climatiques. C’est pourquoi on a assimilé le mauvais temps à cet animal. 

D’ailleurs nombre de locutions comprennent le mot « chien » comme complément de nom pour exprimer une idée péjorative. On peut notamment citer « chienne de vie » qui sert à souligner la caractère difficile de l’existence, ou « se faire traiter comme un chien » pour celui qui est traité avec peu d’égards. 

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Une bonne poire

une bonne poire

Quelle est l’origine de l’expression « une bonne poire » ?

On peut dire de telle personne qu’elle est « une bonne poire » si elle peut être facilement dupée. Son caractère la pousse à la naiveté et elle se laisse aisément mener par le bout du nez.

On fait ainsi référence à ce fruit depuis le XIXe siècle. Le choix de la poire s’explique car lorsqu’elle est mûre, elle tombe toute seule du poirier. Nul besoin de grimper à l’arbre pour la cueillir. La métaphore est donc claire. Une « bonne poire » se fait cueillir aussi facilement que le fruit, sans effort. Une « bonne poire » est donc la cible parfaite pour tous les escrocs. Elle est très facile à berner. 

Pour atténuer la dureté péjorative de la métaphore, le langage y a adjoint l’adjectif « bonne ». Le mépris sous-jacent de l’expression s’en trouve ainsi affaiblie.

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Une faim de loup

une faim de loup

D’où vient l’expression avoir « une faim de loup » ?

Celui qui a « une faim de loup » a une grande envie de manger. Il est affamé au point de pouvoir ingurgiter presque n’importe quoi en grande quantité.

On retrouve une référence au loup dans de très nombreuses expressions françaises car cet animal a marqué l’imaginaire des peuples, notamment en France, depuis des siècles. 

Si cette expression ne date que du XIXe siècle on trouve trace dans le langage courant de la peur face à la sauvagerie et voracité de cet animal dès le XVIIe siècle, avec notamment la formule « manger comme un loup ». 

Le langage courant a ainsi assimilé naturellement l’envie de manger qu’un homme peut ressentir à celle du loup dont la faim dévorante le pousse à s’attaquer aux troupeaux comme aux hommes.

On peut donc avoir les crocs sans être un loup, et sans même avoir les dents longues !

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Il n’attache pas son chien avec des saucisses

il n’attache pas son chien avec des saucisses

Pourquoi dit-on « il n’attache pas son chien avec des saucisses » ?

Celui qui « n’attache pas son chien avec des saucisses » est très avare. Cette expression qui date du milieu du XIXe siècle est utilisée pour se moquer de lui.

La plupart des chiens aiment les saucisses. Aussi celui qui utiliserait des saucisses mises bout à bout plutôt qu’une chaine pour attacher son animal prendrait un grand risque, celui de le voir manger sa laisse. Le propriétaire devrait dès lors racheter de nouvelles laisses très régulièrement. Pour accepter cela, il devrait être particulièrement généreux et sans problème d’argent. En tous cas ne pas être radin. 

Donc par dérision, on raille le fait que l’avare soit incapable d’accepter de telles sorties d’argent si fréquentes pour un objet éphèmère.

D’autres expressions françaises existent pour railler les personnes dites pingres. Parmi elles « il n’ose cracher de peur d’avoir soif ». 

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Apprendre par cœur

apprendre par cœur

Pourquoi dit-on « apprendre par cœur » ?

« Apprendre par cœur » consiste à mémoriser scrupuleusement, retenir dans les moindres détails, sans forcément comprendre toutes les subtilités.

On doit cette formule à une vieille croyance. Retenir ce qu’on apprend est une affaire de mémoire. Or autrefois on plaçait la mémoire non dans le cerveau comme aujourd’hui mais dans le cœur. Le cerveau était, pensait-on, sans grande importance. Dès l’Antiquité l’estomac et le foie étaient censés être le centre des sentiments. Quant au cœur il était considéré comme le siège de la vie, comme le prouvaient ses battements. 

C’est de là que vient cette expression qui signifie apprendre avec son cœur. Au XVIe siècle, on trouve « savoir par coeur » chez Rabelais.

Ce n’est qu’à partir du 19ème siècle que l’homme comprit que le cerveau était le siège de la mémoire et de l’intelligence.

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Le marchand de sable est passé

le marchand de sable est passé

Pourquoi dit-on « le marchand de sable est passé » ?

Quand on commence à avoir sommeil, nos paupières clignent, on se frotte les yeux comme si on éprouvait une gêne. Quand le besoin de sommeil est impérieux et qu’on lutte pour maintenir les yeux ouverts ceux-ci sont attaqués par des picotements similaires à ceux provoqués par de petits grains de sable ayant pénétrés entre la paupière et l’œil. Dans ce cas on dit, aux enffants surtout, que le marchand de sable est passé. 

Dès le XVIIe apparait le personnage enchanteur qui vient jeter du sable dans les yeux des enfants. Pourtant à la fin du XVIIIe siècle on disait simplement « avoir du sable dans les yeux ». Ensuite est née cette manière plaisante de dire à un enfant qu’il doit aller se coucher. 

Ce personnage existe dans bien d’autres cultures. Par exemple Sandmann se retrouve dans les cultures germaniques et scandinaves mais aussi anglophone (Sandman) où il est toujours chargé d’endormir les enfants en faisant picoter leurs yeux au moyen du sable. 

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En tailleur

en tailleur

Pourquoi dit-on « en tailleur » ?

Etre assis « en tailleur » consiste à adopter une position assise avec les jambes croisées et repliées sous le buste.

Une des significations du mot tailleur » est un costume féminin, composé d’une veste et d’une jupe. Il apparut au début du XXe siècle.

Mais à l’origine le mot « tailleur » désignait la personne dont le métier était de tailler le tissu des habits, puis par extension celle dont le métier était de confectionner un vêtement. Or ces tailleurs avait pour habitude de coudre les vêtements assis par terre ou sur leurs tables de travail, les jambes croisées et repliées. 

Cette station donne un certain équilibre et permet le travail manuel. Elle se rapproche de la position utilisée dans la pratique du bouddhisme zen et connue sous le nom de position du lotus.