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En tailleur

en tailleur

Pourquoi dit-on « en tailleur » ?

Etre assis « en tailleur » consiste à adopter une position assise avec les jambes croisées et repliées sous le buste.

Une des significations du mot tailleur » est un costume féminin, composé d’une veste et d’une jupe. Il apparut au début du XXe siècle.

Mais à l’origine le mot « tailleur » désignait la personne dont le métier était de tailler le tissu des habits, puis par extension celle dont le métier était de confectionner un vêtement. Or ces tailleurs avait pour habitude de coudre les vêtements assis par terre ou sur leurs tables de travail, les jambes croisées et repliées. 

Cette station donne un certain équilibre et permet le travail manuel. Elle se rapproche de la position utilisée dans la pratique du bouddhisme zen et connue sous le nom de position du lotus.

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Avoir un estomac d’autruche

avoir un estomac d’autruche

D’où vient l’expression « avoir un estomac d’autruche » ?

On peut dire que quelqu’un qu’il a « un estomac d’autruche » si son organisme est tellement solide qu’il peut avaler et digérer n’importe quoi.

Cette expression est une référence directe à l’estomac de l’animal. L’autruche peut en effet avaler des cailloux et des morceaux de fer sans être incommodée. Bien que son alimentation habituelle soit essentiellement composée de végétaux, l’autruche est tellement vorace qu’il lui arrive d’agrémenter ses repas avec des insectes et des reptiles. Mais elle peut faire bien plus étonnant encore. En captivité elle peut avaler des objets surprenants et pas véritablement comestibles, comme des pierres ou de la ferraille, sans souffrir, car son estomac dispose de muscles extrêmement puissants.

Avaler des cailloux l’aide même à digérer. En effet comme la poule, l’autruche n’a pas de dent et les cailloux aident au concassage.

Par analogie une personne capable d’avaler une quantité anormalement importante de nourriture, est dite posséder un estomac d’autruche.

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Donner sa langue au chat

donner sa langue au chat

Pourquoi dit-on « donner sa langue au chat » ?

« Donner sa langue au chat » consiste à renoncer à chercher ou à deviner une solution ou la réponse à une question.

À l’origine on disait « donner sa langue au chien » par adaptation d’une expression venue de religions anciennes, égyptienne et grecque. A l’époque, on ne « jetait » aux chiens que les restes des repas dont les hommes ne voulaient pas. Jeter « sa langue » revenait à faire savoir que l’on n’en avait plus aucune utilité car on abandonnait la volonté de chercher la réponse à une interrogation et par la suite de l’exprimer par la parole.

Au XIXe siècle, le chat remplaça le chien car le félin était considéré comme un gardien de secrets. Lui donner sa langue consistait à lui donner la parole pour qu’il souffle la bonne réponse. De plus il s’agit peut-être d’une allusion au Sphinx égyptien qui passait pour être capable de poser des problèmes extrêmement difficiles ou des énigmes complexes.

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Blackbouler

blackbouler

Pourquoi dit-on « blackbouler » ?

Le terme « blackbouler » signifie écarter quelqu’un ou rejeter quelque chose.

Ce verbe surprenant est le mélange de l’anglais « black », noir, et du français « bouler », c’est-à-dire repousser, comme dans l’expression « envoyer bouler ».

« Blackbouler » est la traduction partielle et approximative du verbe anglais « to blackball ». Au 17ème siècle il servait à désigner au Royaume Uni la méthode d’admission de nouveaux membres au sein de clubs. Le processus était le suivant : les personnes déjà membres votaient grâce à des boules. Les boules blanches servaient à exprimer un avis positif au sujet de l’admission d’un candidat. Les boules noires exprimaient un avis négatif. 

« To blackball » signifiait donc voter contre l’admission d’une personne au sein d’une organisation, en mettant une boule noire dans l’urne destinée à recueillir les votes des membres. 

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Être mal en point

être mal en point

Quelle est l’origine de l’expression « être mal en point » ?

« Etre mal en point » consiste à être en mauvais état de santé ou dans une situation très inconfortable. 

Cette expression existe depuis le 13ème siècle. Il faut comprendre le « point » comme le synonyme de l’état de santé indiqué à un moment donné, par un point fixe sur une courbe qui serait la représentation métaphorique de la forme physique d’une personne. La position des points change avec le temps, sa valeur suivant l’état de santé. 

A l’origine on disait d’une personne en bonne forme qu’elle était « en bon point », qui donna par la suite « bien en point » et « mal en point ». 

Enfin il semble que le terme « embonpoint » provienne de cette même origine. A la différence d’aujourd’hui l’embonpoint était en effet à cette époque signe de bonne santé !

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Faire flanelle

faire flanelle

Pourquoi dit-on « faire flanelle » ?

La flanelle est un type de tissu doux et lâche. L’expression « faire flanelle » consiste à rater quelque chose, s’abstenir d’acheter ou encore ne rien faire.

La formule remonte au milieu du XIXème siècle. Son origine est argotique. A l’époque le verbe « flâner » signifiait rester avec une prostituée sans acte sexuel, se limitant à discuter avec elle ou tout au plus à la caresser. Il s’agirait d’une référence à la mollesse de la flanelle, à laquelle serait comparé le sexe de celui qui ne l’utilise pas pour consommer.

Ensuite on a utilisé la formule « faire flanelle » dans le langage courant pour décrire celui qui fréquente un commerce, quel qu’il soit, semble intéressé mais n’achète rien. Enfin sa signification s’est élargie à tout individu oisif.

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Sage comme une image

sage comme une image

Pourquoi dit-on « sage comme une image » ?

« Etre sage comme une image » s’utilise le plus souvent pour décrire le calme et la tranquillité d’un enfant. 

Cette expression apparaît au XVIIe siècle. Elle renvoie aux représentations religieuses d’enfants dans des attitudes paisibles et silencieuses. 

Mais il est possible d’élargir la constatation du silence des images. En effet quelle que soit l’origine ou le contexte d’une image, les enfants y étant représentés sont toujours silencieux puisqu’il s’agit précisément d’une image et non de la réalité. Ainsi même ceux dessinés ou peints en train de crier ou de courir dans tous les sens sont figés dans l’immobilité et le mutisme.

L’expression n’est donc pas liée aux images d’Epinal comme certains le pensent. 

A noter que dans certains pays on utilise plutôt l’expression « sage comme un ange ».

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Prendre un râteau

prendre un râteau

D’où vient l’expression « prendre un râteau » ?

« Prendre un râteau » ou « se prendre un râteau » consiste à échouer lors d’une tentative de séduction. Cette expression est très récente puisqu’elle date des années 1990.

Plusieurs explications existent quant à son origine.

Selon la première d’entre elles, il s’agit de l’évocation de l’image comique de celui qui marche malencontreusement sur un râteau et voit le manche de l’outil heurter son visage. Le ridicule de la situation et la souffrance infligée symboliseraient métaphoriquement ce que ressentirait celui qui s’est fait éconduire dans sa tentative de conquête amoureuse.

Une autre hypothèse justifie la référence au râteau par opposition à la pelle. La pelle est certes un outil de jardinage mais aussi le synonyme de baiser amoureux. Aussi l’opposé de la pelle, le râteau, serait l’opposé du rapport amoureux. 

Enfin selon une troisième explication, le râteau serait synonyme de l’échec car il rappellerait le verbe « rater » signifiant « échouer ».

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Sans coup férir

sans coup férir

Pourquoi dit-on « sans coup férir » ?

Cette expression signifie « sans avoir à combattre ». Il s’agit de mener une action sans aucune difficulté, sans se heurter à une quelconque opposition. Et par extension elle est parfois utilisée de nos jours pour dire « sans problème majeur ».

Le verbe d’origine latine « férir » date du 10ème siècle. Il voulait dire « frapper » au sens physique du terme. Donc à l’origine « sans coup férir » signifiait littéralement « sans frapper de coup » c’est-à-dire « sans combattre » lors d’un affrontement guerrier. Puis le sens du terme « férir » évolua au 15ème siècle. On y eut alors recours pour exprimer l’idée de « toucher au cœur », afin de décrire une passion amoureuse. Deux siècles plus tard apparut l’expression « être féru de » exprimant toujours l’idée de passion mais pour une activité plutôt que pour un être.

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Qui va à la chasse perd sa place

qui va à la chasse perd sa place

Pourquoi dit-on « qui va à la chasse perd sa place » ?

Cette expression signifie que lorsque l’on possède un avantage, il ne faut pas l’abandonner sous peine de voir quelqu’un d’autre se l’approprier. 

Son origine est biblique. Il s’agit de l’histoire d’une trahison dans le Genèse, celle de Jacob envers son frère jumeau Esau, tous deux fils d’Isaac et de Rebecca. Un jour, lors d’un épisode de famine, Esau rentra de la chasse bredouille et affamé. Jacob le nourrit à la condition qu’il lui cède les droits d’héritage sur les biens familiaux. Esau accepta mais leur père ignorait tout de leur accord. Avant de mourir Isaac devenu aveugle convoqua son fils Esau pour le bénir, pensant qu’il était son héritier. Mais avant cela il lui demanda d’aller à la chasse pour lui ramener à manger. Dans une autre pièce Rebecca ayant tout entendu alla prévenir Jacob. Celui-ci se rendit auprès de son père qui ne se rendit pas compte qu’il ne s’agissait pas d’Esau. Il s’y fait bénir par son père à la place de son frère toujours occupé à la chasse.