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Sans coup férir

sans coup férir

Pourquoi dit-on « sans coup férir » ?

Cette expression signifie « sans avoir à combattre ». Il s’agit de mener une action sans aucune difficulté, sans se heurter à une quelconque opposition. Et par extension elle est parfois utilisée de nos jours pour dire « sans problème majeur ».

Le verbe d’origine latine « férir » date du 10ème siècle. Il voulait dire « frapper » au sens physique du terme. Donc à l’origine « sans coup férir » signifiait littéralement « sans frapper de coup » c’est-à-dire « sans combattre » lors d’un affrontement guerrier. Puis le sens du terme « férir » évolua au 15ème siècle. On y eut alors recours pour exprimer l’idée de « toucher au cœur », afin de décrire une passion amoureuse. Deux siècles plus tard apparut l’expression « être féru de » exprimant toujours l’idée de passion mais pour une activité plutôt que pour un être.

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Qui va à la chasse perd sa place

qui va à la chasse perd sa place

Pourquoi dit-on « qui va à la chasse perd sa place » ?

Cette expression signifie que lorsque l’on possède un avantage, il ne faut pas l’abandonner sous peine de voir quelqu’un d’autre se l’approprier. 

Son origine est biblique. Il s’agit de l’histoire d’une trahison dans le Genèse, celle de Jacob envers son frère jumeau Esau, tous deux fils d’Isaac et de Rebecca. Un jour, lors d’un épisode de famine, Esau rentra de la chasse bredouille et affamé. Jacob le nourrit à la condition qu’il lui cède les droits d’héritage sur les biens familiaux. Esau accepta mais leur père ignorait tout de leur accord. Avant de mourir Isaac devenu aveugle convoqua son fils Esau pour le bénir, pensant qu’il était son héritier. Mais avant cela il lui demanda d’aller à la chasse pour lui ramener à manger. Dans une autre pièce Rebecca ayant tout entendu alla prévenir Jacob. Celui-ci se rendit auprès de son père qui ne se rendit pas compte qu’il ne s’agissait pas d’Esau. Il s’y fait bénir par son père à la place de son frère toujours occupé à la chasse.

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Ouvrir la boite de Pandore

ouvrir la boite de Pandore

Pourquoi dit-on « ouvrir la boite de Pandore » ?

« Ouvrir la boite de Pandore » consiste à adopter un comportement qui est susceptible de déclencher une série d’événements désastreux.

Cette expression provient de la mythologie grecque. Prométhée vola le feu aux Dieux et en fit cadeau aux hommes. Contrarié, Zeus demanda à Vulcain de créer une femme du nom de Pandore, signifiant « doté de tous les dons ». Faite de terre et d’eau, elle était comme son nom l’indique, dotée de différents dons parmi lesquels la beauté, la grâce, l’intelligence, mais aussi l’art de la tromperie. Envoyée chez Prométhée elle en épousa le frère. Lors de son mariage, on remit à Pandore une jarre dans laquelle se trouvaient tous les maux de l’humanité. Mais on lui interdit de l’ouvrir. Malheureusement, poussée par la curiosité, elle l’ouvrit et tous les maux se répandirent sur la Terre. 

Seule l’Espérance, plus lente à réagir, resta enfermée.

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Peigner la girafe

peigner la girafe

Quelle est l’origine de l’expression « peigner la girafe » ?

« Peigner la girafe » signifie depuis le début du 20ème siècle, perdre son temps, ne rien faire d’intéressant. Elle est parfois utilisée pour indiquer qu’une personne exécute un travail long mais peu efficace. Son origine est incertaine.

Charles X a bien reçu en cadeau une girafe du Pacha d’Egypte. Les nombreuses personnes chargées de s’en occuper n’avaient pas grand-chose à faire. Mais cette origine n’est pas attestée.

De même en 1827, un gardien peu zélé du jardin des plantes disait « peigner la girafe » quand son supérieur lui demandait quelle avait été son activité.

Mais l’explication la plus satisfaisante est l’allusion à la masturbation. Le cou de l’animal symboliserait le sexe masculin en érection et l’activité de le peigner serait une référence à l’onanisme. D’ailleurs Boris Vian dans « Vercoquin et le plancton » écrit : « J’ai tellement peigné ma girafe qu’elle en est morte ».

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Vivre chichement

vivre chichement

Pourquoi dit-on « vivre chichement » ?

Voilà un terme bien mystérieux ! Qu’est-ce que « chichement » peut-il bien vouloir dire ? L’expression signifie « mener une existence humble » ; vivre modestement, parfois par avarice.

Le mot « chiche » est très ancien. Il date du 12ème siècle. A l’époque il désignait une personne radine ou avare, alors qu’elle avait la particularité de n’avoir aucun problème d’argent. Elle avait simplement volontairement, en dépit de moyens financiers parfaitement suffisants, décidé de dépenser le minimum. 

Il en est dérivé l’adverbe « chichement ». 

Nul besoin donc d’aller chercher d’autre explication. Ce « chiche »-ci n’a en particulier rien à voir avec le « chiche » de l’expression « chiche ! » signifiant « ose ! » ou « sois capable de ! ». Ce « chiche »-là est une invitation à miser une somme d’argent si petite qu’elle égale la valeur d’un pois… chiche !

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Coup de semonce

coup de semonce

Quelle est l’origine de l’expression un « coup de semonce » ?

Un « coup de semonce » est un avertissement accompagné de menaces. Elle est aussi de nos jours un acte ou une déclaration, preuve de force, voulu comme le dernier avertissement avant des mesures hostiles.

Si le verbe « semoncer » était déjà utilisé au 15ème siècle pour exprimer l’idée de « convoquer en vue de punir », ce n’est qu’au début du 17ème que le terme fut utilisé dans la marine pour désigner un ordre donné à un navire de montrer ses couleurs, c’est-à-dire son drapeau, permettant de l’identifier. Le coup de canon tiré à blanc se nommait alors ainsi. Il était interprété par le navire destinataire comme l’ultime avertissement avant l’attaque. 

Puis au début du 19ème siècle le « coup de semonce » ne fut plus limité à la sommation dans le seul usage de la marine. Il passa dans le langage courant pour devenir un avertissement le plus souvent accompagné d’une menace.

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Être dans les clous

être dans les clous

Pourquoi dit-on « être dans les clous » ?

“Etre dans les clous” signifie respecter les règles ou limites imposées.

Jadis sur les routes, c’est-à-dire jusqu’en 1950, les passages piétons n’étaient pas matérialisés par des bandes blanches parallèles mais par de gros clous plantés dans le sol, bombés sur leur partie extérieure. Les voitures pouvaient rouler dessus sans risque de crevaison. Tout comme les piétons qui pouvaient y poser le pied sans danger. Cette rangée de clous a donné naissance à l’expression un « passage clouté ».

Pour respecter les règles, se conformer à la loi, il fallait donc utiliser ce passage, c’est à dire au sens propre passer entre des clous. Il fallait littéralement « être dans les clous ». 

Paradoxalement l’expression  ne vit, elle, le jour que lorsque les bandes blanches commencèrent à remplacer les clous. On ne se mit alors à être dans les clous que métaphoriquement.

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Un G.I.

G.I.

Pourquoi dit-on les « G.I. » ?

Un « G.I. » est le terme utilisé pour désigner un soldat américain depuis le début du 20ème siècle.

Il s’agit d’une référence au sigle « Galvanized Iron » signifiant « fer galvanisé » en anglais, qui figurait à l’époque sur différents objets en métal utilisés par l’armée américaine, comme des poubelles par exemple. Certains pensaient à tort que le sigle voulait dire « Government Issued » c’est-à-dire « fourni par le gouvernement ». 

Pour que l’expression se popularise, il fallut que les soldats eux-mêmes l’utilisent, ce qui commença à être le cas durant la Seconde Guerre mondiale. Ensuite le succès de l’acronyme fut rapide parmi la population civile, aussi bien aux Etats Unis qu’en France et plus largement dans toutes les langues européennes. Pour parachever sa notoriété, en 1964 le jouet « G.I. Joe » fut créé par la marque Hasbro. 

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Être médusé

être médusé

Quelle est l’origine de l’expression « être médusé » ?

« Être médusé » consiste à être stupéfait. On peut ainsi être médusé face à un danger ou un spectacle étonnant.

Cette expression est apparue dans le langage courant au 19ème siècle. Cependant elle trouve son origine dans la mythologie grecque. 

La Gorgone Méduse était une créature fantastique possédant un corps de femme mais une de chevelure constituée de serpents. Elle inspirait donc tant la peur que l’attirance. Ayant séduit le Dieu Poséidon, Athéna l’affubla du pouvoir de transformer quiconque en pierre d’un seul regard. Celui qui croisait le regard de Méduse était ad vitam eternam changé en pierre, figé dans une expression immuable. Exactement comme quand vous êtes stupéfait par quelque chose.

Méduse périt décapitée par Persée. Il parvint avant cela à éviter son regard en lui renvoyant son reflet grâce à un bouclier. 

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Peu ou prou

peu ou prou

Pourquoi dit-on « peu ou prou » ?

« Peu ou prou » signifie plus ou moins, à peu près. Cette formule peut s’utiliser pour exprimer une approximation de ce qui est petit ou grand selon les circonstances. On peut ainsi indiquer à son interlocuteur que c’est « peu ou prou » la même chose.

Ici, nulle utilisation du vocabulaire de la marine. Ce « prou » n’est pas la « proue » d’un bateau.

L’expression date du début du 17ème siècle. Elle comprend le mot « peu » qui désigne une petite quantité et « prou » plus énigmatique. Ce terme désuet n’est plus utilisé de nos jours que dans cette expression. Il vient du latin « prode » qui signifie « profit » mais qui fut également utilisé pour dire « beaucoup ». A l’époque on a recours à l’expression « avoir prou de » pour indiquer que l’on possède quelque chose en grande quantité