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Monter sur ses grands chevaux

monter sur ses grands chevaux

D’où vient l’expression « monter sur ses grands chevaux » ?

« Monter sur ses grands chevaux » consiste à se mettre en colère rapidement, à réagir violemment et s’emporter très vite face à ce qui est considéré comme une attaque ou une provocation.

Cette expression date du 16ème siècle et son origine est hippique. Au Moyen Age on choisissait son cheval en fonction de l’activité que l’on s’apprêtait à exercer. Ainsi il existait plusieurs sortes de chevaux comme le palefroi pour les parades ou le destrier pour les tournois. 

Ce dernier cheval était très grand et puissant afin de donner le plus de chance possible à son cavalier lors des affrontements avec ses adversaires. Ainsi le langage a retenu l’image de celui qui chevauche une haute monture comme métaphore si ce n’est de la fougue ou du courage, du moins de l’agressivité voire de l’emportement d’un individu pour défendre ses opinions.

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Être aux trousses

être aux trousses

Pourquoi dit-on “être aux trousses” de quelqu’un ?

« Etre aux trousses » de quelqu’un signifie le poursuivre. On dit de celui qui est poursuivi qu’il « a » quelqu’un ou quelque chose à ses trousses, comme dans le titre du célèbre film d’Hitchcock « La mort aux trousses ».

En ancien français le terme « trousse » venu du latin « tortus » signifiant « tordu » ou « roulé », est la réunion de plusieurs petites choses liées ensemble et que l’on garde avec soi comme une trousse de toilettes ou de linge. Par ailleurs le mot désignait également une petite culotte bouffante à la mode au 16ème siècle. 

Ces significations portent en elle l’idée d’une promiscuité. Dans les deux cas « être aux trousses de quelqu’un » consiste à serrer une personne de très près. Et « avoir quelqu’un à ses trousses » vise bien la situation d’être suivi à très courte distance et de façon discontinue.

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Faire flanelle

faire flanelle

Pourquoi dit-on « faire flanelle » ?

La flanelle est un type de tissu doux et lâche. L’expression « faire flanelle » consiste à rater quelque chose, s’abstenir d’acheter ou encore ne rien faire.

La formule remonte au milieu du XIXème siècle. Son origine est argotique. A l’époque le verbe « flâner » signifiait rester avec une prostituée sans acte sexuel, se limitant à discuter avec elle ou tout au plus à la caresser. Il s’agirait d’une référence à la mollesse de la flanelle, à laquelle serait comparé le sexe de celui qui ne l’utilise pas pour consommer.

Ensuite on a utilisé la formule « faire flanelle » dans le langage courant pour décrire celui qui fréquente un commerce, quel qu’il soit, semble intéressé mais n’achète rien. Enfin sa signification s’est élargie à tout individu oisif.

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Sage comme une image

sage comme une image

Pourquoi dit-on « sage comme une image » ?

« Etre sage comme une image » s’utilise le plus souvent pour décrire le calme et la tranquillité d’un enfant. 

Cette expression apparaît au XVIIe siècle. Elle renvoie aux représentations religieuses d’enfants dans des attitudes paisibles et silencieuses. 

Mais il est possible d’élargir la constatation du silence des images. En effet quelle que soit l’origine ou le contexte d’une image, les enfants y étant représentés sont toujours silencieux puisqu’il s’agit précisément d’une image et non de la réalité. Ainsi même ceux dessinés ou peints en train de crier ou de courir dans tous les sens sont figés dans l’immobilité et le mutisme.

L’expression n’est donc pas liée aux images d’Epinal comme certains le pensent. 

A noter que dans certains pays on utilise plutôt l’expression « sage comme un ange ».

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Prendre un râteau

prendre un râteau

D’où vient l’expression « prendre un râteau » ?

« Prendre un râteau » ou « se prendre un râteau » consiste à échouer lors d’une tentative de séduction. Cette expression est très récente puisqu’elle date des années 1990.

Plusieurs explications existent quant à son origine.

Selon la première d’entre elles, il s’agit de l’évocation de l’image comique de celui qui marche malencontreusement sur un râteau et voit le manche de l’outil heurter son visage. Le ridicule de la situation et la souffrance infligée symboliseraient métaphoriquement ce que ressentirait celui qui s’est fait éconduire dans sa tentative de conquête amoureuse.

Une autre hypothèse justifie la référence au râteau par opposition à la pelle. La pelle est certes un outil de jardinage mais aussi le synonyme de baiser amoureux. Aussi l’opposé de la pelle, le râteau, serait l’opposé du rapport amoureux. 

Enfin selon une troisième explication, le râteau serait synonyme de l’échec car il rappellerait le verbe « rater » signifiant « échouer ».

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Sans coup férir

sans coup férir

Pourquoi dit-on « sans coup férir » ?

Cette expression signifie « sans avoir à combattre ». Il s’agit de mener une action sans aucune difficulté, sans se heurter à une quelconque opposition. Et par extension elle est parfois utilisée de nos jours pour dire « sans problème majeur ».

Le verbe d’origine latine « férir » date du 10ème siècle. Il voulait dire « frapper » au sens physique du terme. Donc à l’origine « sans coup férir » signifiait littéralement « sans frapper de coup » c’est-à-dire « sans combattre » lors d’un affrontement guerrier. Puis le sens du terme « férir » évolua au 15ème siècle. On y eut alors recours pour exprimer l’idée de « toucher au cœur », afin de décrire une passion amoureuse. Deux siècles plus tard apparut l’expression « être féru de » exprimant toujours l’idée de passion mais pour une activité plutôt que pour un être.

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Appeler un chat, un chat

appeler un chat, un chat

D’où vient l’expression « appeler un chat, un chat » ?

« Appeler un chat, un chat » signifie ne pas avoir peur de dire les choses telles qu’elles sont, en toute honnêteté. 

Cette expression a une origine argotique grivoise. Dès le 17ème siècle un « chat » désigne le sexe féminin. Au milieu du siècle on peut lire sous la plume du poète Nicolas Boileau dans les Satires : « J’appelle un chat, un chat et Rollet un fripon. » L’auteur critique ainsi un magistrat du nom de Rollet, car celui-ci est suspecté de tremper dans de sombres affaires. L’auteur exprime ainsi l’idée qu’il dit la vérité, sans détours, face à l’hypocrisie de la société. 

On explique aussi parfois l’origine de cette expression en la faisant découler d’une autre formule, « il entend chat sans qu’on dise minet », signifiant comprendre sans grandes explications. Elle était employée pour inciter les gens à dire la vérité sans la maquiller. 

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Cousin germain

cousin germain

Pourquoi dit-on un “cousin germain” ?

L’expression « cousin germain » désigne les enfants dont les parents sont frères ou sœurs. Ces cousins ont donc des grands-parents en commun.

Il faut tout de suite souligner que le « germain » de notre expression n’a aucun rapport avec la population de l’antique Germanie, c’est-à-dire l’Allemagne actuelle. Le terme « germain » qui est utilisé depuis le 12ème siècle, souligne qu’un cousin est issu du même « germe », c’est-à-dire de parents au sens large, communs. En effet en latin, « germen » signifie « progéniture » et « germanus » veut dire « qui est du même sang ».

On retrouve le mot « germain » dans d’autres expressions où il exprime l’idée de lien de sang, comme dans « frère germain », une formule utilisée en Droit, qui désigne de véritables frères, c’est-à-dire issus des deux mêmes parents, à la différence des « demi frères ».

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Dire pis que pendre

dire pis que pendre

D’où vient l’expression « dire pis que pendre » ?

« Dire pis que pendre » signifie dire beaucoup de mal de quelqu’un, à tort ou à raison, avec le plus souvent la tenue de propos médisants. Par exemple, des électeurs peuvent dire « pis que pendre » sur leur nouveau maire. On peut dire mais aussi écrire « pis que pendre » sur une personne. 

Mais de quel « pis » peut-il bien s’agir ? Et pourquoi donc « pendre » ? Cette expression du 16ème siècle est à première vue surannée et bien énigmatique. 

« Pis » signifie « pire » en vieux français. On en trouve trace notamment dans l’expression « aller de mal en pis ». 

Quant au verbe « pendre » il fait bien référence à la mort par pendaison. 

Aussi l’expression doit être comprise comme signifiant « dire à propos de quelqu’un encore pire que ce qui suffirait à le faire pendre ».

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Ça sent le sapin

ça sent le sapin

Quelle est l’origine de l’expression « ça sent le sapin » ?

« Ça sent le sapin » signifie que la mort ou la fin est proche. L’expression « ça sent le roussi » peut également être utilisée car elle signifie de la même façon qu’il y a des problèmes en perspective ; mais la référence au sapin évoque plus clairement encore l’idée qu’il ne reste plus longtemps à vivre.

Cette expression date du XVIIe siècle. Le sapin dont il s’agit est bien celui des forêts. En effet le bois de sapin a longtemps servi à fabriquer des cercueils. Ainsi, si l’odeur du sapin parvient à vos narines, c’est qu’un cercueil est proche. La fin ne devrait pas tarder. Il est donc logique d’utiliser cette métaphore pour celui dont on pense que les jours sont comptés.

Cette expression n’a donc rien à voir avec la formule le plus souvent utilisée au Québec, « se faire passer un sapin », et qui signifie « se faire avoir ». Le sapin-baumier, utilisé comme sapin de Noël, a en effet une très faible valeur marchande.