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Coup de semonce

coup de semonce

Quelle est l’origine de l’expression un « coup de semonce » ?

Un « coup de semonce » est un avertissement accompagné de menaces. Elle est aussi de nos jours un acte ou une déclaration, preuve de force, voulu comme le dernier avertissement avant des mesures hostiles.

Si le verbe « semoncer » était déjà utilisé au 15ème siècle pour exprimer l’idée de « convoquer en vue de punir », ce n’est qu’au début du 17ème que le terme fut utilisé dans la marine pour désigner un ordre donné à un navire de montrer ses couleurs, c’est-à-dire son drapeau, permettant de l’identifier. Le coup de canon tiré à blanc se nommait alors ainsi. Il était interprété par le navire destinataire comme l’ultime avertissement avant l’attaque. 

Puis au début du 19ème siècle le « coup de semonce » ne fut plus limité à la sommation dans le seul usage de la marine. Il passa dans le langage courant pour devenir un avertissement le plus souvent accompagné d’une menace.

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Monter sur ses grands chevaux

monter sur ses grands chevaux

D’où vient l’expression « monter sur ses grands chevaux » ?

« Monter sur ses grands chevaux » consiste à se mettre en colère rapidement, à réagir violemment et s’emporter très vite face à ce qui est considéré comme une attaque ou une provocation.

Cette expression date du 16ème siècle et son origine est hippique. Au Moyen Age on choisissait son cheval en fonction de l’activité que l’on s’apprêtait à exercer. Ainsi il existait plusieurs sortes de chevaux comme le palefroi pour les parades ou le destrier pour les tournois. 

Ce dernier cheval était très grand et puissant afin de donner le plus de chance possible à son cavalier lors des affrontements avec ses adversaires. Ainsi le langage a retenu l’image de celui qui chevauche une haute monture comme métaphore si ce n’est de la fougue ou du courage, du moins de l’agressivité voire de l’emportement d’un individu pour défendre ses opinions.

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Être aux trousses

être aux trousses

Pourquoi dit-on “être aux trousses” de quelqu’un ?

« Etre aux trousses » de quelqu’un signifie le poursuivre. On dit de celui qui est poursuivi qu’il « a » quelqu’un ou quelque chose à ses trousses, comme dans le titre du célèbre film d’Hitchcock « La mort aux trousses ».

En ancien français le terme « trousse » venu du latin « tortus » signifiant « tordu » ou « roulé », est la réunion de plusieurs petites choses liées ensemble et que l’on garde avec soi comme une trousse de toilettes ou de linge. Par ailleurs le mot désignait également une petite culotte bouffante à la mode au 16ème siècle. 

Ces significations portent en elle l’idée d’une promiscuité. Dans les deux cas « être aux trousses de quelqu’un » consiste à serrer une personne de très près. Et « avoir quelqu’un à ses trousses » vise bien la situation d’être suivi à très courte distance et de façon discontinue.

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Faire flanelle

faire flanelle

Pourquoi dit-on « faire flanelle » ?

La flanelle est un type de tissu doux et lâche. L’expression « faire flanelle » consiste à rater quelque chose, s’abstenir d’acheter ou encore ne rien faire.

La formule remonte au milieu du XIXème siècle. Son origine est argotique. A l’époque le verbe « flâner » signifiait rester avec une prostituée sans acte sexuel, se limitant à discuter avec elle ou tout au plus à la caresser. Il s’agirait d’une référence à la mollesse de la flanelle, à laquelle serait comparé le sexe de celui qui ne l’utilise pas pour consommer.

Ensuite on a utilisé la formule « faire flanelle » dans le langage courant pour décrire celui qui fréquente un commerce, quel qu’il soit, semble intéressé mais n’achète rien. Enfin sa signification s’est élargie à tout individu oisif.

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Sage comme une image

sage comme une image

Pourquoi dit-on « sage comme une image » ?

« Etre sage comme une image » s’utilise le plus souvent pour décrire le calme et la tranquillité d’un enfant. 

Cette expression apparaît au XVIIe siècle. Elle renvoie aux représentations religieuses d’enfants dans des attitudes paisibles et silencieuses. 

Mais il est possible d’élargir la constatation du silence des images. En effet quelle que soit l’origine ou le contexte d’une image, les enfants y étant représentés sont toujours silencieux puisqu’il s’agit précisément d’une image et non de la réalité. Ainsi même ceux dessinés ou peints en train de crier ou de courir dans tous les sens sont figés dans l’immobilité et le mutisme.

L’expression n’est donc pas liée aux images d’Epinal comme certains le pensent. 

A noter que dans certains pays on utilise plutôt l’expression « sage comme un ange ».

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Prendre un râteau

prendre un râteau

D’où vient l’expression « prendre un râteau » ?

« Prendre un râteau » ou « se prendre un râteau » consiste à échouer lors d’une tentative de séduction. Cette expression est très récente puisqu’elle date des années 1990.

Plusieurs explications existent quant à son origine.

Selon la première d’entre elles, il s’agit de l’évocation de l’image comique de celui qui marche malencontreusement sur un râteau et voit le manche de l’outil heurter son visage. Le ridicule de la situation et la souffrance infligée symboliseraient métaphoriquement ce que ressentirait celui qui s’est fait éconduire dans sa tentative de conquête amoureuse.

Une autre hypothèse justifie la référence au râteau par opposition à la pelle. La pelle est certes un outil de jardinage mais aussi le synonyme de baiser amoureux. Aussi l’opposé de la pelle, le râteau, serait l’opposé du rapport amoureux. 

Enfin selon une troisième explication, le râteau serait synonyme de l’échec car il rappellerait le verbe « rater » signifiant « échouer ».

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Tonnerre de Brest

Tonnerre de Brest

Quelle est l’origine de l’expression « Tonnerre de Brest ! » ?

L’expression « Tonnerre de Brest ! » est utilisée comme un juron de marin pour exprimer la colère. Deux explications existent quant à son origine, avec pour point commun un canon. 

La première hypothèse est une référence au coup de canon qui a annoncé quotidiennement pendant trois siècles l’ouverture et la fermeture des portes de l’arsenal de Brest à 6 heures et à 19 heures aux pieds du château de la ville.

Selon la seconde hypothèse il s’agirait des coups de canons qui ont signalé de 1751 à 1858 les évasions de forçats du bagne de Brest. Ces tirs permettaient d’informer la police mais aussi les habitants qui s’ils capturaient l’évadé, recevaient une récompense.

L’expression fut popularisée par le célèbre capitaine Haddock, qui dans les albums de Tintin utilise cette expression parmi tant d’autres, dans ses accès de colère.

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Appeler un chat, un chat

appeler un chat, un chat

D’où vient l’expression « appeler un chat, un chat » ?

« Appeler un chat, un chat » signifie ne pas avoir peur de dire les choses telles qu’elles sont, en toute honnêteté. 

Cette expression a une origine argotique grivoise. Dès le 17ème siècle un « chat » désigne le sexe féminin. Au milieu du siècle on peut lire sous la plume du poète Nicolas Boileau dans les Satires : « J’appelle un chat, un chat et Rollet un fripon. » L’auteur critique ainsi un magistrat du nom de Rollet, car celui-ci est suspecté de tremper dans de sombres affaires. L’auteur exprime ainsi l’idée qu’il dit la vérité, sans détours, face à l’hypocrisie de la société. 

On explique aussi parfois l’origine de cette expression en la faisant découler d’une autre formule, « il entend chat sans qu’on dise minet », signifiant comprendre sans grandes explications. Elle était employée pour inciter les gens à dire la vérité sans la maquiller. 

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Cousin germain

cousin germain

Pourquoi dit-on un “cousin germain” ?

L’expression « cousin germain » désigne les enfants dont les parents sont frères ou sœurs. Ces cousins ont donc des grands-parents en commun.

Il faut tout de suite souligner que le « germain » de notre expression n’a aucun rapport avec la population de l’antique Germanie, c’est-à-dire l’Allemagne actuelle. Le terme « germain » qui est utilisé depuis le 12ème siècle, souligne qu’un cousin est issu du même « germe », c’est-à-dire de parents au sens large, communs. En effet en latin, « germen » signifie « progéniture » et « germanus » veut dire « qui est du même sang ».

On retrouve le mot « germain » dans d’autres expressions où il exprime l’idée de lien de sang, comme dans « frère germain », une formule utilisée en Droit, qui désigne de véritables frères, c’est-à-dire issus des deux mêmes parents, à la différence des « demi frères ».

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Dire pis que pendre

dire pis que pendre

D’où vient l’expression « dire pis que pendre » ?

« Dire pis que pendre » signifie dire beaucoup de mal de quelqu’un, à tort ou à raison, avec le plus souvent la tenue de propos médisants. Par exemple, des électeurs peuvent dire « pis que pendre » sur leur nouveau maire. On peut dire mais aussi écrire « pis que pendre » sur une personne. 

Mais de quel « pis » peut-il bien s’agir ? Et pourquoi donc « pendre » ? Cette expression du 16ème siècle est à première vue surannée et bien énigmatique. 

« Pis » signifie « pire » en vieux français. On en trouve trace notamment dans l’expression « aller de mal en pis ». 

Quant au verbe « pendre » il fait bien référence à la mort par pendaison. 

Aussi l’expression doit être comprise comme signifiant « dire à propos de quelqu’un encore pire que ce qui suffirait à le faire pendre ».