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Avoir vu le loup

avoir vu le loup





Pourquoi dit-on « avoir vu le loup » ?

« Avoir vu le loup » signifie pour une jeune fille « avoir eu des relations sexuelles ». Le sens de cette expression a évolué au cours des siècles. 



Au 16ème siècle « avoir vu le loup » n’avait aucune connotation érotique. Elle signifiait simplement avoir la voix cassée, même si dès cette époque on utilisait l’expression  »danse avec le loup » pour désigner l’acte sexuel.



Au 17ème siècle l’expression devient communément utilisée pour signifier qu’une personne a de l’expérience, en référence à la chasse au loup, dont la dangerosité était reconnue. Une personne ayant vu le loup était entraînée et aguerrie.



Plus tard, toujours au 17ème siècle, l’expression prit enfin le sens que nous lui connaissons de nos jours. Tout comme celui a chassé le loup, la jeune fille qui l’a vu devient une personne expérimentée dans le domaine non plus de la chasse mais sexuel.

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Avoir un œil de lynx

avoir un œil de lynx

D’où vient l’expression « avoir un œil de lynx » ?

Celui qui a un « œil de lynx » est doté d’une vue perçante. Au figuré cette expression exprime la sagacité.

Contrairement à l’explication qui semble la plus naturelle, il ne s’agit pas d’attribuer aux hommes la vision particulièrement aiguisée d’un animal, dont les performances en la matière n’ont rien de particulier.

Il s’agit en revanche d’une référence directe à un personnage de la mythologie grecque nommé Lyncée. Il fut l’un des Argonautes, ce groupe de héros de 56 hommes de l’équipage de l’Argo, le bateau avec lequel Jason partit en quête de la Toison d’Or. Le don de Lyncée était de pouvoir voir à travers les nuages, les rochers et murs et même jusqu’au fond de la mer. Sa vision était donc extraordinaire.

Ensuite par confusion et association entre l’animal et le don de Lyncée, l’expression vit le jour dans le langage courant.

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Au diable vauvert

au diable vauvert

D’où vient l’expression « au diable vauvert » ?

Un lieu qui se trouve « au diable vauvert » est très éloigné. L’expression consiste dans l’exclamation d’une distance excessivement longue. Il existe plusieurs hypothèses quant à son origine.

Selon la première, il s’agit d’une référence au château de Vauvert situé près de Paris. Au Moyen Age les lieux furent habités par Philippe-Auguste après son excommunication et ils étaient réputés hantés. Le peuple pensait que des démons s’y trouvaient et que le diable en personne devait en faire partie. Une croyance accréditée par le vacarme produit par le vent qui s’engouffrait dans les carrières situées à proximité. Pour désensorceler les lieux Saint-Louis en fit don aux Chartreux en 1257. S’y rendre, aller « au diable vauvert », consistait donc à entreprendre un périlleux et long voyage.

Selon une autre hypothèse il s’agirait de la ville de Vauvert dans le sud de la France, étape située sur la route du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle. Des scènes de la Bible y étaient jouées pour les pèlerins et le diable souvent représenté.

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Dernier carat

dernier carat

Quelle est l’origine de l’expression « dernier carat » ?

« Dernier carat » signifie la « dernière limite » dans le temps.

Depuis le 19ème siècle on utilise cette expression à propos d’un délai à respecter. L’idée centrale est donc celle de la précision. Or cette expression trouve justement son origine dans un domaine où la précision est primordiale, la joaillerie.

En effet depuis le Moyen Age on mesure la pureté de l’or grâce un indice commun, le carat, dont la valeur maximale est 24. Il est impossible d’aller au-delà de 24 carats. A ce niveau le métal précieux est dit totalement pur. Il ne contient aucune part d’un autre métal. Il est fait à 100% d’or.

Cette limite indépassable a été reprise par la suite pour exprimer l’idée d’une autre limite, temporelle cette fois. A la fois symbole de perfection et limite infranchissable, ce « dernier carat » est autant une borne naturelle qu’un impératif dont on s’attend à ce qu’il soit respecté.

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Conter fleurette

conter fleurette

Pourquoi dit-on “conter fleurette” ?

L’expression quelque peu désuète « conter fleurette » signifie tenter de séduire par les mots, « faire la cour ». Plusieurs hypothèses existent quant à son origine.

Au 12ème siècle «florette » désignait une « petite fleur ». L’expression viendrait ainsi de la pratique consistant à dire à voix haute les mots que l’on écrivait par le passé sur du papier où de petites fleurs étaient représentées.

Mais au 16ème siècle le verbe « fleuretter » signifiait mentir et « fleurette », baliverne et bagatelle. A l’époque comme de nos jours, les mots doux sans être de purs mensonges, pouvaient être dictés par la fin et justifier le recours à des vérités approximatives.

Il faut enfin évoquer Fleurette de Nérac, la première maîtresse du futur roi Henri IV. Celui qui n’était encore que le prince de Béarn n’était âgé que de 12 ans quand à l’été 1565 il croisa Fleurette, avec laquelle il vécut ses premiers émois.

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Rire comme une baleine

rire comme une baleine

Pourquoi dit-on « rire comme une baleine » ?

« Rire comme une baleine » signifie depuis le 19ème siècle rire la bouche grande ouverte. Il existe deux explications quant à son origine.

Selon la première hypothèse, cette expression fait référence à la gueule des baleines. En effet celui qui rit à pleine dent en ouvrant très grand la bouche, offre un spectacle proche, toutes proportions gardées, de celui du plus grand de nos mammifères quand il donne à voir l’immensité de sa gueule.

L’autre hypothèse est également en lien avec l’animal marin mais de façon indirecte. Les « baleines » sont les fines tiges métalliques permettant de maintenir la toile d’un parapluie. Or par le passé elles étaient fabriquées en fanons, ces lames qui correspondent aux dents chez le cétacé. Or une fois le parapluie ouvert, les « baleines » se déploient et prennent une courbure qui peut évoquer une bouche en train de rire.

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Sous les feux de la rampe

sous les feux de la rampe

D’où vient l’expression « sous les feux de la rampe » ?

Celui qui se trouve « sous les feux de la rampe » bénéficie d’une exposition publique. Mais de quelle rampe s’agit-il au juste ? Et pourquoi serait-elle en feu ?

Cette expression trouve son origine dans le monde théâtral. Dans les salles de spectacle du 17ème siècle la scène était éclairée grâce à des chandelles disposées à l’arrière de la scène. Mais cet éclairage était insuffisant. Les spectateurs avaient du mal à voir les comédiens.

Les metteurs en scène décidèrent alors de déplacer les chandeliers et de les installer sur une planche, la rampe, située à l’avant de la scène. Etre « sous les feux de la rampe » désignait donc simplement « être sur scène ».

Au 20ème siècle, malgré le recours à l’électricité pour éclairer les théâtres, l’expression continua d’être employée. Sa signification s’élargit cependant pour traiter des personnes qui même de façon temporaire se trouvent sous les projecteurs de quelque nature qu’ils soient.

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Tourner casaque

tourner casaque

Pourquoi dit-on « tourner casaque » ?

« Tourner casaque » consiste à changer d’opinion ou de parti soudainement et souvent de façon intéressée. Cette expression exprime la même idée que cette apparue plus tardivement « retourner sa veste ».

Son origine date du 17ème siècle. Selon Gilles Henry dans son Les expressions nées de l’histoire, Charles-Emmanuel Ier de Savoie, duc de Savoie et prince de Piémont eut un rôle déterminant dans son élaboration. Ce prince passait des alliances changeantes et contradictoires en fonction de ses propres intérêts, tantôt avec la France, tantôt avec l’Espagne. Or il portait une casaque, c’est-à-dire un manteau ample à manches longues sur son armure, comme cela était de coutume chez certains hommes d’armes, les cavaliers, notamment les mousquetaires.

Mais sa casaque avait une particularité. Elle était bicolore, blanche d’un côté en référence à la monarchie française, et rouge de l’autre, en référence à l’Espagne. Pour signifier son allégeance à l’une ou à l’autre partie il tournait simplement casaque.

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Tout schuss

tout schuss

Pourquoi dit-on « tout schuss » ?

Sur les pistes de ski ou dans les stations de montagne, on peut entendre de telle personne qu’elle a dévalé la pente « tout schuss ». Cela signifie qu’elle a adopté une position aérodynamique particulière et a suivi le plus court des chemins, la ligne droite. Elle est descendue à toute vitesse, à tombeau ouvert !

Cette expression largement cantonnée aux domaines enneigés est née au 20ème siècle. Elle puise ses origines dans la langue allemande, dans laquelle elle signifie un « coup de feu ». Ainsi le skieur qui va « tout schuss » suit la même trajectoire qu’une balle tirée d’un revolver du haut de la piste vers le bas. Il va tout droit et très vite.

L’expression est si associée au ski que la mascotte des Jeux olympiques d’hiver de 1968 à Grenoble fut nommée « Schuss le skieur ». Avec son pied unique en forme d’éclair elle symbolisait parfaitement l’idée de vitesse.

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Entrer en lice

entrer en lice

Pourquoi dit-on « entrer en lice » ?

Celui qui s’engage dans une compétition « entre en lice ». Le mot « lice » vient du francique « listja » qui signifiait au 12ème siècle « barrière ». Durant les tournois durant lesquels se déroulaient des combats entre chevaliers, la lice délimitait l’aire de l’affrontement consistant principalement à tenter de désarçonner son adversaire.

« Entrer en lice » signifiait donc pénétrer à l’intérieur de cet espace clos dédié aux tournois et par extension entrer en compétition. Cette expression a ainsi naturellement commencé par être synonyme de « combattre ». Puis au 18ème siècle on se mit à l’employer non seulement à tous types d’affrontements, mais aussi au sens figuré pour celui qui va au combat même s’il est pacifique, comme par exemple en politique.

On retrouve la même idée dans l’expression « rester en lice » utilisée pour tout participant à une compétition qui n’en est pas encore éliminé et qui continue donc de se battre pour la gagner.