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Bayer aux corneilles

bayer aux corneilles

Quelle est l’origine de « bayer aux corneilles » ?

« Bayer aux corneilles » désigne depuis le 16ème siècle le fait de ne rien faire d’utile, de regarder futilement en l’air, oisivement.

Le verbe « bayer » est à distinguer de « bâiller ». Il signifie ici être bouche bée, c’est à dire avoir la bouche ouverte. A l’époque de l’apparition de l’expression, « corneille » est employé pour les choses anodines, négligeables. On dit par exemple « voler pour corneille » pour indiquer d’une chasse qu’elle portait sur un gibier de médiocre qualité.

« Corneille » vient donc de façon presque redondante doubler l’idée d’absence d’importance et donner à l’expression la signification littérale suivante : rester bouche bée devant une chose ayant très peu d’intérêt.

Mais aux corneilles, gageons que certains préfèreront toujours « regarder les mouches voler » !

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Par monts et par vaux

par monts et par vaux

Pourquoi dit-on « par monts et par vaux » ?

« Par monts et par vaux » signifie « en de nombreux lieux » ou « partout ». On dit ainsi d’une personne qui est sans cesse en déplacement, dans tous les endroits possibles et imaginables, qu’elle est toujours « par monts et par vaux ».

Composée des pluriels de « mont » et « val », cette expression est apparue au 15ème siècle et désignait alors les montagnes et vallées dont la France était composée. Celui qui se déplaçait assidûment passait ainsi par de multiples reliefs. Elle porte donc la notion du déplacement géographique total, que ce soit en altitude ou en distance.

Si le pluriel de « mont » ne pose de difficulté, celui de « vallée » par la forme « vaux » mérite un mot. « Vau » est tout simplement la forme ancienne de « val », utilisée jusqu’au siècle d’apparition de l’expression.

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C’est coton

c’est coton

Pourquoi dit-on « c’est coton » ?

On peut dire d’une situation qu’elle est « coton » pour indiquer à quel point elle est difficile, pénible.

Dans l’argot du XIXe siècle le mot « coton » signifie « difficile ». Pour comprendre pourquoi cette fibre végétale a acquis cette signification, il faut rappeler le caractère extrêmement fastidieux de sa production, notamment si l’on voulait fabriquer du coton de bonne qualité. Il fallait dans ce cas que les ouvriers soient particulièrement attentifs à leurs gestes afin de tisser sans irrégularité ni imperfection. Application à laquelle s’ajoutait des risques en terme de santé pour ceux qui travaillaient dans les locaux de filature ou de tissage dont l’air pouvait être saturé de poussières.

Au départ cantonné au domaine industriel, l’expression « c’est coton » s’en est émancipé au cours du XIXème siècle pour s’appliquer au sens figuré à toute activité contraignante ou déplaisante.

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Froid de canard

froid de canard

D’où vient l’expression un « froid de canard » ?

Un « froid de canard » désigne des températures très basses, un rude climat. On peut ainsi aimer faire du ski mais en apprécier la pratique à la condition qu’il ne fasse pas un « froid de canard ».

Cette expression qui peut sembler péjorative envers le palmipède, est en réalité une référence à la période de sa chasse. Celle-ci se pratique en effet en automne et en hiver. Le chasseur doit alors maudire sa proie qui l’oblige à rester ainsi immobile, à l’affût, dans un froid terrible à proximité de lacs gelés, étendues d’eau qui sont l’habitat traditionnel de ces animaux.

S’il existe nombre d’expressions pour souligner un froid intense, parmi lesquelles un « froid de gueux » ou un « froid de tous les diables », certaines langues étrangères utilisent aussi la métaphore animalière. Mais il n’y est pas toujours fait référence au canard. Par exemple au Brésil on dit un « un froid de chien » !

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Il n’y a pas le feu au lac

il n’y a pas le feu au lac

Pourquoi dit-on « il n’y a pas le feu au lac » ?

L’expression « il n’y a pas le feu au lac » s’utilise pour signifier que rien ne presse, qu’il n’y a pas lieu de se dépêcher.

Elle connut à l’origine, au milieu du 20ème siècle, une formulation plus courte. On disait à l’époque « il n’y a pas le feu ». Cette expression restreinte est d’ailleurs utilisée encore de nos jours. Elle est aisément compréhensible. S’il n’y a pas le feu rien n’oblige à se presser puisqu’aucun incendie ne doit être éteint. On peut donc prendre son temps.

Plus tard, l’extension « au lac » fut accolée à l’expression d’origine en référence au lac Léman, pour railler la lenteur légendaire du peuple suisse. Ce lac est en effet un des symboles du pays et l’absurdité de mentionner la possibilité qu’une étendue d’eau soit en feu participe grandement au caractère sarcastique de la référence à la Suisse.

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Être connu comme le loup blanc

être connu comme le loup blanc

Quelle est l’origine de l’expression « être connu comme le loup blanc » ?

La formule « être connu comme le loup blanc » signifie être très connu ou populaire.

Pendant des siècles le loup a terrorisé les populations, en raison du danger qu’il faisait courir aux hommes mais aussi à leurs bêtes. Aussi dès qu’un loup s’approchait d’un village les habitants en étaient vite informés et faisaient circuler la nouvelle de sorte que l’animal devenait très connu !

Si de nombreuses expressions ont fait référence au loup dès le 13ème siècle, comme par exemple « regarder comme le loup blanc », Le Dictionnaire de Trévoux au 18ème siècle fait référence à la formule « connu comme le loup » évoquant pour la première fois l’idée de célébrité.

Au siècle suivant son pelage prit une couleur blanche sans que l’on sache pourquoi. Cependant il est indéniable que cette teinte accroît le caractère mystérieux et inquiétant de l’animal et par voie de conséquence sa renommée.

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Frais comme un gardon

frais comme un gardon

Pourquoi dit-on « frais comme un gardon » ?

Celui qui est « frais comme un gardon » est en pleine forme. Cette métaphore date du XVIIème siècle. A une époque où ni le réfrigérateur ni le congélateur n’était encore disponible il fallait consommer les aliments peu de temps après les avoir achetés, chassés ou pêchés. Justement nous devons notre expression au domaine de la pêche.

Un poisson était particulièrement apprécié, le gardon. En effet par ces temps où les périodes de disette étaient assez fréquentes, il avait la particularité de pouvoir être conservé bien plus longtemps que les autres poissons. Il fallait le sécher certes mais ensuite il pouvait être conservé sur de longues périodes. Il restait donc « frais », c’est-à-dire comestible.

Ainsi en raison de sa conservation bien supérieure à la moyenne, il devint sur les marchés une référence pour vanter la fraicheur d’un produit.

L’expression s’appliqua ensuite progressivement aux individus dont on voulait souligner l’état de forme physique.

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Sous la houlette

sous la houlette

Pourquoi dit-on « sous la houlette » de quelqu’un ?

On peut dire de quelqu’un qui se trouve sous le commandement, la protection ou la conduite d’une autre personne, qu’elle est « sous sa houlette ». Ainsi par exemple des adolescents qui souhaitent devenir sportifs professionnels peuvent être placés pour la durée d’un stage « sous la houlette » d’un entraineur célèbre et respecté.

Cette expression est une métaphore pastorale datant du XIIIème siècle. La « houlette » est en effet un bâton de berger particulier utilisé depuis cette époque. Sa forme recourbée en son extrémité forme un crochet, un peu à la façon de la crosse des évêques. Grâce à cet appendice on peut attraper facilement les animaux par leurs pattes.

De plus à son extrémité se trouve une plaque métallique incurvée, qui permet aux bergers de saisir et de projeter des cailloux ou des mottes de terre sur les animaux, brebis, vaches ou moutons, qui sortiraient du troupeau.

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Coincer la bulle

coincer la bulle

D’où vient l’expression « coincer la bulle » ?

« Coincer la bulle » consiste à ne rien faire.

Datée du XXème siècle, cette expression vit le jour dans le domaine des armées. Au cours d’exercices de tirs de mortiers à l’Ecole militaire de Saint-Cyr les soldats devaient s’assurer que cette arme était parfaitement à l’horizontale. Pour vérifier que tel était le cas, ils utilisaient un niveau, cet instrument connu en maçonnerie qui présente en son centre un petit réservoir de liquide et une bulle d’air coincée à l’intérieur. Quand la bulle est au milieu, exactement entre deux marques, cela signifie que le support sur lequel le niveau est posé est bien à l’horizontale.
Une fois que les artilleurs avaient constaté que tel était le cas sur le niveau posé sur l’arme, ils avaient « coincé la bulle » et n’avaient plus qu’à attendre les instructions.

Cette marque de passivité fut ensuite reprise dans le langage courant.

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S’attirer des bricoles

s’attirer des bricoles

D’où vient l’expression « s’attirer des bricoles » ?

Personne ne veut « s’attirer des bricoles » c’est-à-dire des ennuis, dont la gravité pousse souvent leur auteur devant les tribunaux.

Le terme « bricole » date du Moyen Age. Il s’agissait d’une arme semblable à une catapulte avec balancier et contrepoids, utilisée à partir du 11ème siècle. Fort redoutée, elle permettait d’envoyer des boulets et autres projectiles sur les positions ennemis à quelques dizaines de mètres.

Cette arme tire son nom du caractère hâtif de sa conception. Elle était en effet souvent fabriquée avec le matériel trouvé sur le champ de bataille. Néanmoins elle était extrêmement dangereuse. Les personnes se trouvant dans son périmètre d’action prenaient de grands risques. Plus tard, bien que perfectionnée pour envoyer des charges plus lourdes, elle perdit toute utilité avec l’essor des canons. Devenue obsolète sur les terrains d’affrontements militaires elle a cependant traversé les siècles dans notre langage.