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Pleurer comme une Madeleine

pleurer comme une Madeleine

Quelle est l’origine de l’expression « pleurer comme une Madeleine » ?

Celui qui « pleure comme une madeleine », pleure abondamment sans pouvoir s’arrêter. On note la première utilisation de cette expression au XIXème siècle dans La Comédie Humaine d’Honoré de Balzac.

« Madeleine » n’est pas ici une référence au délicieux petit gâteau traditionnel lorrain mais à la personne de Marie-Madeleine dans la Bible.

Ancienne prostituée, elle se confessa à Jésus et pleura tant sur ses pieds qu’elle les lava avec ses larmes, avant de les sécher grâce à ses cheveux.

Par la suite, alors que Jésus avait disparu de son tombeau, elle pleura devant celui-ci et une fois à l’intérieur, encore en larmes, vit deux anges vêtus de blanc avant de voir apparaitre Jésus Christ lui-même qui l’interrogea sur la raison de ses sanglots.

Elle devint ainsi une référence naturelle pour qui désire souligner le caractère intarissable d’une crise de larmes.

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De la crotte de bique

de la crotte de bique

D’où vient l’expression « de la crotte de bique » ?

On dit de telle chose qu’il s’agit « de crotte de bique » pour souligner sa large insignifiance.

La « crotte » est synonyme d’excrément. Mais pourquoi celle de la bique serait-elle particulièrement sans valeur ? Il faut la comparer avec celle produite par d’autres animaux de la ferme comme les vaches ou encore les chevaux. Ceux-ci produisent des excréments dans des proportions bien plus importantes comparées au fin chapelet de minuscules boules dont la bique se contente.

Outre la quantité, la qualité est également bien moindre. Si le crottin de cheval ou les bouses de vaches peuvent être utilisés comme engrais naturel ou combustible, rien de tel n’est possible avec les crottes de bique.

Sans aucune utilité particulière et ridiculement petite, la crotte de bique traine tristement son caractère négligeable, tant sur les chemins de campagne que dans nos conversations.

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Bayer aux corneilles

bayer aux corneilles

Quelle est l’origine de « bayer aux corneilles » ?

« Bayer aux corneilles » désigne depuis le 16ème siècle le fait de ne rien faire d’utile, de regarder futilement en l’air, oisivement.

Le verbe « bayer » est à distinguer de « bâiller ». Il signifie ici être bouche bée, c’est à dire avoir la bouche ouverte. A l’époque de l’apparition de l’expression, « corneille » est employé pour les choses anodines, négligeables. On dit par exemple « voler pour corneille » pour indiquer d’une chasse qu’elle portait sur un gibier de médiocre qualité.

« Corneille » vient donc de façon presque redondante doubler l’idée d’absence d’importance et donner à l’expression la signification littérale suivante : rester bouche bée devant une chose ayant très peu d’intérêt.

Mais aux corneilles, gageons que certains préfèreront toujours « regarder les mouches voler » !

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S’attirer des bricoles

s’attirer des bricoles

D’où vient l’expression « s’attirer des bricoles » ?

Personne ne veut « s’attirer des bricoles » c’est-à-dire des ennuis, dont la gravité pousse souvent leur auteur devant les tribunaux.

Le terme « bricole » date du Moyen Age. Il s’agissait d’une arme semblable à une catapulte avec balancier et contrepoids, utilisée à partir du 11ème siècle. Fort redoutée, elle permettait d’envoyer des boulets et autres projectiles sur les positions ennemis à quelques dizaines de mètres.

Cette arme tire son nom du caractère hâtif de sa conception. Elle était en effet souvent fabriquée avec le matériel trouvé sur le champ de bataille. Néanmoins elle était extrêmement dangereuse. Les personnes se trouvant dans son périmètre d’action prenaient de grands risques. Plus tard, bien que perfectionnée pour envoyer des charges plus lourdes, elle perdit toute utilité avec l’essor des canons. Devenue obsolète sur les terrains d’affrontements militaires elle a cependant traversé les siècles dans notre langage.

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À la Saint-Glinglin

à la Saint-Glinglin

D’où vient l’expression « à la Saint-Glinglin » ?

Ce qui doit avoir lieu « à la Saint Glinglin » n’arrive jamais. Il s’agit en effet d’un jour fictif auquel il est fait référence pour fixer à une date éloignée et indéterminée la réalisation d’un évènement.

Apparue à la fin du XIXème siècle, l’expression utilise le mot « Saint » par déformation de « seing » du latin « signum » qui désigne une signature. Mais en ancien français il désignait une cloche.

Quant à « Glinglin » deux hypothèses existent. Pour certains linguistes il s’agit du doublement de l’onomatopée « glin », le son produit par les cloches. Pour d’autres « Glinglin » viendrait du verbe « glinguer » signifiant « sonner ».

Donc dans les deux cas « à la Saint Glinglin » signifie « quand les cloches sonneront ». Le problème est que nul ne sait de quelles cloches il s’agit ! Et quand sonneront-elles ? Peut-être « quand les poules auront des dents » !

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Malin comme un singe

malin comme un singe

Pourquoi dit-on « malin comme un singe » ?

Aujourd’hui « malin comme un singe » signifie futé, preuve d’un esprit ingénieux, une intelligence tactique. Mais à l’origine, c’est-à-dire au XVIIIème siècle, le sens de cette expression était différent.

En latin, « malignus » qui donna « malin » faisait référence à une personne perfide et déloyale. Elle portait en elle une partie du Mal. Ainsi dans la culture chrétienne du Moyen Age, le « malin » était une créature maléfique, démoniaque, dont le singe était considéré comme l’incarnation. Il est donc logique que le singe fut « malin ». Il ne s’agissait donc pas de faire un compliment à l’animal mais bien au contraire de le comparer au Diable.

Avec le temps et la distance prise par la société avec la religion, tout comme les progrès scientifiques dans le domaine de la connaissance animale, le sens de l’expression évolua pour désigner avec une certaine pertinence, l’ingéniosité d’un individu.

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Faire un fiasco

faire un fiasco

Pourquoi dit-on un « faire un fiasco » ?

Un « fiasco » est un échec complet et notoire. Ainsi une représentation théâtrale peut être un fiasco en raison de l’impréparation des acteurs.

Le mot « fiasco » est d’origine italienne. Il signifie « bouteille ». Il désigne un insuccès en raison de la mésaventure d’un acteur du 17ème siècle. Biancolelli jouait à Florence le rôle d’Arlequin. Au cours de la pièce, avec un objet dans ses mains, il devait tenir un discours comique ayant pour support cette chose. La mise en scène était d’habitude très efficace et les spectateurs riaient beaucoup.
Mais un soir, il connut un revers. Alors qu’il se présenta sur scène avec une bouteille à la main, l’acteur ne réussit pas à faire rire le public. Pour se sortir de cette situation gênante il prit à parti son fiasco, pour l’accuser d’être à l’origine du bide.

Depuis quand un artiste connait un échec on dit qu’il a « fait un fiasco » ou « fait fiasco ». De nos jours l’expression trouve à s’appliquer à de nombreuses activités humaines autres que théâtrales.

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Froid de canard

froid de canard

D’où vient l’expression un « froid de canard » ?

Un « froid de canard » désigne des températures très basses, un rude climat. On peut ainsi aimer faire du ski mais en apprécier la pratique à la condition qu’il ne fasse pas un « froid de canard ».

Cette expression qui peut sembler péjorative envers le palmipède, est en réalité une référence à la période de sa chasse. Celle-ci se pratique en effet en automne et en hiver. Le chasseur doit alors maudire sa proie qui l’oblige à rester ainsi immobile, à l’affût, dans un froid terrible à proximité de lacs gelés, étendues d’eau qui sont l’habitat traditionnel de ces animaux.

S’il existe nombre d’expressions pour souligner un froid intense, parmi lesquelles un « froid de gueux » ou un « froid de tous les diables », certaines langues étrangères utilisent aussi la métaphore animalière. Mais il n’y est pas toujours fait référence au canard. Par exemple au Brésil on dit un « un froid de chien » !

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Il n’y a pas le feu au lac

il n’y a pas le feu au lac

Pourquoi dit-on « il n’y a pas le feu au lac » ?

L’expression « il n’y a pas le feu au lac » s’utilise pour signifier que rien ne presse, qu’il n’y a pas lieu de se dépêcher.

Elle connut à l’origine, au milieu du 20ème siècle, une formulation plus courte. On disait à l’époque « il n’y a pas le feu ». Cette expression restreinte est d’ailleurs utilisée encore de nos jours. Elle est aisément compréhensible. S’il n’y a pas le feu rien n’oblige à se presser puisqu’aucun incendie ne doit être éteint. On peut donc prendre son temps.

Plus tard, l’extension « au lac » fut accolée à l’expression d’origine en référence au lac Léman, pour railler la lenteur légendaire du peuple suisse. Ce lac est en effet un des symboles du pays et l’absurdité de mentionner la possibilité qu’une étendue d’eau soit en feu participe grandement au caractère sarcastique de la référence à la Suisse.

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Être connu comme le loup blanc

être connu comme le loup blanc

Quelle est l’origine de l’expression « être connu comme le loup blanc » ?

La formule « être connu comme le loup blanc » signifie être très connu ou populaire.

Pendant des siècles le loup a terrorisé les populations, en raison du danger qu’il faisait courir aux hommes mais aussi à leurs bêtes. Aussi dès qu’un loup s’approchait d’un village les habitants en étaient vite informés et faisaient circuler la nouvelle de sorte que l’animal devenait très connu !

Si de nombreuses expressions ont fait référence au loup dès le 13ème siècle, comme par exemple « regarder comme le loup blanc », Le Dictionnaire de Trévoux au 18ème siècle fait référence à la formule « connu comme le loup » évoquant pour la première fois l’idée de célébrité.

Au siècle suivant son pelage prit une couleur blanche sans que l’on sache pourquoi. Cependant il est indéniable que cette teinte accroît le caractère mystérieux et inquiétant de l’animal et par voie de conséquence sa renommée.