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Pour des prunes

pour des prunes

Quelle est l’origine de l’expression « pour des prunes » ?

Si telle action compte « pour des prunes », elle n’a eu aucun effet. Elle fut inutile et compte « pour rien ».

Si l’expression date du XVIème siècle, « des prunes » signifiait déjà quelque chose sans valeur trois siècles plus tôt. Au 12ème siècle les croisés français essuient un résultat déplorable. Lors de cette seconde croisade ils ne remportent en effet aucune bataille. A défaut de victoire ils revinrent avec des pieds de pruniers de Damas dont ils avaient adoré les fruits en Orient et qu’ils offrirent au souverain. Celui-ci leur aurait alors demandé, étonné et contrarié, s’ils étaient allés combattre pendant une si longue période « pour des prunes ».

Le fruit n’étant pas connu en Europe, la référence marqua les esprits et l’expression serait ainsi entrée dans le langage.

Les croisés n’avaient donc pas assez mis de « prunes » en Orient pour pouvoir en rapporter sans susciter le courroux de leur chef !

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Un soleil de plomb

un soleil de plomb

D’où vient l’expression « un soleil de plomb » ?

« Un soleil de plomb » désigne une chaleur extérieure écrasante.

En un endroit donné la chaleur dégagée par les rayons du soleil peut être telle qu’elle donne l’impression à celui qui la subit qu’elle supporte une lourdeur, un poids important sur ses épaules.

Or la forte densité du plomb est célèbre. Ce métal a donc logiquement été utilisé dès la première moitié du 19ème siècle pour exprimer métaphoriquement la pesanteur extrême que le soleil peut faire ressentir.

On retrouve la même idée de poids et de fatigue dans l’expression un « sommeil de plomb » apparue à la même époque. En revanche dans « avoir du plomb dans l’aile » ce n’est pas le poids du métal qui empêche métaphoriquement un projet de se réaliser mais bien celui utilisé très concrètement par les chasseurs pour tirer sur les proies volantes.

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Défrayer la chronique

défrayer la chronique

Pourquoi dit-on « défrayer la chronique » ?

« Défrayer la chronique » consiste à faire parler de soi, le plus souvent de façon négative en raison de ses actes ou de simples médisances.

Pourtant à l’origine au XVIIème siècle, l’expression ne comportait aucune charge péjorative. La formule exacte de l’époque, « défrayer la compagnie », signifiait l’art d’amuser des invités. « Défrayer » signifiait déjà « payer pour autrui » ou « faire les frais de ». Or celui qui entretenait l’amusement général était précisément celui qui alimentait la conversation avec ses nouvelles ou ragots. On riait donc à son propos, à ses frais. Il est donc logique qu’il ait « défrayé ».

Quant à la « chronique » elle fut d’abord un ouvrage listant des faits dans leur ordre chronologique. Puis au XVIIème siècle, le terme se mit à désigner en outre des informations sans grande importance que l’on s’échangeait à propos de tiers, à leur insu.

Il est ainsi devenu possible de « faire la chronique » de ceux qui la défraient régulièrement !

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Tête de linotte

tête de linotte

D’où vient l’expression « tête de linotte » ?

Une « tête de linotte » est une personne très étourdie, dotée de peu de mémoire. L’expression comprend la formule « tête de » qui dans la plupart des cas est péjorative.

En ornithologie, la « linotte » désigne un petit oiseau gris avec sur la tête et la gorge du rouge carmin. Par le passé la forme masculine « le linot » se rencontrait, mais aujourd’hui elle est désuète et le féminin l’a définitivement emporté.

La linotte présente la particularité anatomique d’être très petite. Notamment sa tête, et donc son cerveau, sont minuscules. De plus son caractère est depuis toujours réputé être léger et inconstant.

Dire de quelqu’un qu’il est une « tête de linotte » revient donc à comparer sa mémoire et son comportement à celui d’un adorable mais très étourdi petit passereau, dont on dit qu’il est peu futé tant il construit ses nids à portée des prédateurs.

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Rater le coche

rater le coche

Quelle est l’origine de l’expression « rater le coche » ?

Celui qui « rate le coche » manque une bonne occasion.

Au XVIème siècle un « coche » désignait deux moyens de transports distincts. Il pouvait tout d’abord s’agir d’un véhicule attelé de type hippomobile servant au transport en commun de personnes. Mais ce même mot était également utilisé pour les transports fluviaux, très prisés à l’époque.

Pour monter à bord de ces coches d’eau il fallait se positionner à des arrêts prédéfinis, aux heures précises de passage. Si on arrivait en retard, on perdait toute chance de monter à bord. « Rater le coche » consistait donc à l’époque à ne pas pouvoir utiliser ce moyen de transport pour se déplacer ; exactement comme on peut manquer de nos jours un avion ou un train.

Si les coches ont disparu de nos villes, l’expression a traversé les siècles comme une trace du temps où l’eau remplaçait le bitume sur certains trajets.

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Vaches maigres

vaches maigres

Pourquoi dit-on une période de « vaches maigres » ?

Une période de « vaches maigres » est un épisode de pauvreté, de privations, dans l’espoir de jours meilleurs.

On trouve cette expression dans la Bible, plus exactement dans l’Ancien testament. Dans un rêve Pharaon vit des vaches sortant du Nil, le fleuve sacré des Egyptiens. Sept vaches grasses suivies de sept autres maigres. Joseph, représentant la sagesse divine, va alors interpréter cette vision. Selon lui la signification est claire : deux périodes successives se présentent. Une première période de sept années de prospérité, suivie de sept années de disette.

Joseph fut alors nommé par le roi afin de préparer le pays aux années de disette qui l’attendaient. Il fit ainsi remplir les greniers et prélever le cinquième des bonnes récoltes en prévision de futures moissons moins satisfaisantes.

Ces vaches sont restées dans le langage courant comme le symbole de temps difficiles.

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Rouler une pelle

rouler une pelle

D’où vient l’expression « rouler une pelle » ?

« Rouler une pelle » consiste à embrasser son ou sa partenaire avec la langue.

La « pelle » de l’expression n’est pas celle utilisée dans les jardins. Elle vient du verbe « peloter » qui de nos jours signifie « caresser longuement ». Mais au XVIIème siècle, ce mot était employé par les joueurs du jeu de paume afin de désigner l’action de s’échauffer en s’envoyant des balles avant la partie.

L’idée est donc bien de s’échauffer grâce à des préliminaires, avant de rentrer dans l’action. « Peloter » donna « pelle » qui prit naturellement le sens de préliminaires amoureux.

Une autre hypothèse souligne que « rouler une pelle » vient de l’ancien verbe « patiner » devenu avec le temps « peloter ». Or « patiner » signifiait caresser longuement.

Enfin quant à la première partie de l’expression, le verbe « rouler », il s’explique tout simplement par le mouvement circulaire de la langue.

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Être le benjamin

être le benjamin

Pourquoi dit-on « être le benjamin » ?

La personne la plus jeune au sein d’un groupe est appelée le « benjamin ». Cela est vrai au sein d’une famille dans une fratrie, mais pas uniquement. On peut ainsi être le benjamin dans un groupe de retraités dès lors que l’on est le moins vieux !

Si cette expression est apparue au XVIIIe siècle, son origine remonte à des temps bien plus anciens. Dans la Genèse, au chapitre 37, on peut lire que Jacob a eu treize enfants, avec quatre femmes différentes. Or comme père, il avait une affection particulière pour le dernier né, qui se prénommait Benjamin.

Benjamin était donc à la fois le plus jeune des fils de Jacob et son préféré.

Par la suite Benjamin dirigea l’une des douze tribus d’Israël, et ce prénom fut utilisé pour désigner l’enfant le plus jeune d’une famille, puis plus largement de tout groupe d’individus.

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Au ras des pâquerettes

au ras des pâquerettes

Quelle est l’origine de l’expression « au ras des pâquerettes » ?

« Au ras des pâquerettes » signifie d’un niveau très bas. On utilise le plus souvent cette expression au sens figuré pour souligner le caractère désolant, médiocre voire minable d’une discussion ou d’une situation.

Dans la langue française la hauteur est traditionnellement la marque des idées ou des choses considérées comme ayant de l’intérêt, en raison de leur caractère élaboré ou marqué du sceau de l’intelligence. A l’inverse la petitesse sert à qualifier ce qui est sans intérêt ou désolant comme dans les expressions « ça ne vole pas haut » ou « terre à terre ».

Or la pâquerette est une toute petite fleur des champs. Se situer à son niveau, tout près du sol, signifie métaphoriquement, avoir peu de qualités. Ainsi au 18ème siècle on trouve déjà l’expression « à ras de terre avec les pâquerettes ». Puis progressivement seule la référence aux pâquerettes fut conservée.

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Faire la manche

faire la manche

D’où vient l’expression « faire la manche » ?

« Faire la manche » consiste à faire appel à la générosité d’autrui pour recueillir de l’argent.

S’il ne s’agit pas de le récolter dans la manche de sa chemise ou de sa veste, l’expression fait bel et bien référence à cette partie de vêtement.

Cette locution synonyme de « mendier » est apparue au 18ème siècle. Son origine tortueuse est cependant bien plus ancienne. En effet au Moyen Âge, il était de coutume pour les dames de donner une manche de leur vêtement au chevalier qui s’apprêtait à combattre pour elles. Puis aux 13ème et 14ème siècles on trouve le mot « manche » en Italie où il désignait un don puis un pourboire. Trois siècles plus tard le mot arriva enfin en France avec cette même signification, puis se trouva intégrer à notre expression.

Celle-ci fut d’abord utilisée par les artistes de rues avant de s’appliquer à la mendicité en général.