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Long comme un jour sans pain

long comme un jour sans pain

Quelle est l’origine de l’expression « long comme un jour sans pain » ?

Ce qui est « long comme un jour sans pain » est interminable, ennuyeux.

Quand cette expression est apparue dans le langage populaire au XVIIème siècle, le pain était l’aliment de base de la majorité de la population française.

L’expression faisait alors référence à une notion de grandeur tout aussi bien physique que temporelle. On pouvait ainsi dire que quelqu’un était « long comme un jour sans pain » pour indiquer qu’il avait une grande taille. Mais on pouvait également y avoir recours pour souligner le caractère extrêmement long d’une durée. L’expression pouvait donc vouloir dire long ou sans fin, suivant le contexte.

Puis au siècle suivant on se mit à l’utiliser également au figuré pour désigner un grand ennui. Depuis, une journée où la seule occupation consiste à attendre est une journée « longue comme un jour sans pain ».

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Fleur bleue

fleur bleue

D’où vient l’expression « fleur bleue » ?

« Etre fleur bleue » signifie être tendre, sensible. De nos jours cette expression est souvent utilisée de manière gentiment péjorative pour désigner quelqu’un qui se laisse facilement envahir par des sentiments naifs et parfois disproportionnés.

Si dans le langage des fleurs le bleu clair exprime l’idée de la tendresse idéale et inavouée, cette expression trouve son origine au début du 19ème siècle dans un poème de l’allemand Novalis, c’est-à-dire le baron Friedrich von Hardenberg. Dans Henri d’Ofterdingen il traite de la légende d’un troubadour au Moyen Age parti en quête d’un idéal. Ce faisant il découvre la poésie, symbolisée par une fleur bleue.

Puis en France le sens de l’expression évolua légèrement, ne désignant plus simplement un style littéraire, mais un sentiment. Mais l’un n’exclut pas l’autre, au contraire !

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Être le benjamin

être le benjamin

Pourquoi dit-on « être le benjamin » ?

La personne la plus jeune au sein d’un groupe est appelée le « benjamin ». Cela est vrai au sein d’une famille dans une fratrie, mais pas uniquement. On peut ainsi être le benjamin dans un groupe de retraités dès lors que l’on est le moins vieux !

Si cette expression est apparue au XVIIIe siècle, son origine remonte à des temps bien plus anciens. Dans la Genèse, au chapitre 37, on peut lire que Jacob a eu treize enfants, avec quatre femmes différentes. Or comme père, il avait une affection particulière pour le dernier né, qui se prénommait Benjamin.

Benjamin était donc à la fois le plus jeune des fils de Jacob et son préféré.

Par la suite Benjamin dirigea l’une des douze tribus d’Israël, et ce prénom fut utilisé pour désigner l’enfant le plus jeune d’une famille, puis plus largement de tout groupe d’individus.

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Au ras des pâquerettes

au ras des pâquerettes

Quelle est l’origine de l’expression « au ras des pâquerettes » ?

« Au ras des pâquerettes » signifie d’un niveau très bas. On utilise le plus souvent cette expression au sens figuré pour souligner le caractère désolant, médiocre voire minable d’une discussion ou d’une situation.

Dans la langue française la hauteur est traditionnellement la marque des idées ou des choses considérées comme ayant de l’intérêt, en raison de leur caractère élaboré ou marqué du sceau de l’intelligence. A l’inverse la petitesse sert à qualifier ce qui est sans intérêt ou désolant comme dans les expressions « ça ne vole pas haut » ou « terre à terre ».

Or la pâquerette est une toute petite fleur des champs. Se situer à son niveau, tout près du sol, signifie métaphoriquement, avoir peu de qualités. Ainsi au 18ème siècle on trouve déjà l’expression « à ras de terre avec les pâquerettes ». Puis progressivement seule la référence aux pâquerettes fut conservée.

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Faire la manche

faire la manche

D’où vient l’expression « faire la manche » ?

« Faire la manche » consiste à faire appel à la générosité d’autrui pour recueillir de l’argent.

S’il ne s’agit pas de le récolter dans la manche de sa chemise ou de sa veste, l’expression fait bel et bien référence à cette partie de vêtement.

Cette locution synonyme de « mendier » est apparue au 18ème siècle. Son origine tortueuse est cependant bien plus ancienne. En effet au Moyen Âge, il était de coutume pour les dames de donner une manche de leur vêtement au chevalier qui s’apprêtait à combattre pour elles. Puis aux 13ème et 14ème siècles on trouve le mot « manche » en Italie où il désignait un don puis un pourboire. Trois siècles plus tard le mot arriva enfin en France avec cette même signification, puis se trouva intégrer à notre expression.

Celle-ci fut d’abord utilisée par les artistes de rues avant de s’appliquer à la mendicité en général.

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Faire le point

faire le point

Pourquoi dit-on « faire le point » ?

« Faire le point » consiste à étudier de façon récapitulative et synthétique une situation donnée. Cette métaphore de l’état des lieux date du 20ème siècle, dans le domaine de la marine.

Alors que le GPS n’existait pas encore, les marins utilisaient des instruments de navigation manuels parmi lesquels le sextant ou le compas, avec pour seuls repères les astres et les cartes.

Le « point » de l’expression « faire le point » désigne la position du bateau sur la carte telle qu’obtenue à l’aide des outils précités. « Faire le point » consistait donc à calculer régulièrement sa position sur la base des éléments naturels observés, puis à la reporter sur des cartes en y faisant physiquement un point au crayon.

Cette pratique permettait donc de connaitre sa trajectoire. Utilisée dans la marine puis dans l’aviation, l’expression finie par intégrer le langage courant où elle est utilisée quelle que soit le domaine dès lors que l’on y dresse un bilan.

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Malabar

malabar

Pourquoi dit-on un « malabar » ?

Un malabar est un homme ayant une grande force physique. Mais le terme « Malabar » est avant tout le nom d’une région située sur la côte sud-ouest de l’Inde et la dénomination des gens d’origine indienne vivant à la Réunion et à l’île Maurice.

On commença à dire « malabar » pour un homme costaud au 19ème siècle. L’esclavage venait d’être aboli en France et dans certaines colonies on manquait de main d’œuvre. Les autorités firent donc venir des hommes de l’étranger, notamment des personnes originaires de la région de Malabar et vivant à La Réunion.

Ces individus durent alors impressionner par la charge de travail qu’ils parvenaient à abattre. Leur nom devint naturellement synonyme de force.

Bien plus tard en 1959, la marque des chewing-gums « Malabar » fut créée.

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Boycotter

boycotter

Pourquoi dit-on “boycotter”?

Le verbe « boycotter » vient du mot « boycott », du nom de famille de Charles Boycott qui se rendit impopulaire au 19ème siècle en Irlande.

Au milieu du siècle un certain nombre de fermiers locataires de terres cultivées se réunirent au sein de la Irish National Land League pour protester contre des loyers inéquitables. Charles Boycott, retraité militaire, travaillait alors comme gérant de terres pour John Crichton. Il accepta de diminuer le prix de la location des terres de 10%. Mais les fermiers en voulaient davantage et refusèrent de payer. Boycott se mit alors à envoyer des ordres d’expulsion qui ne furent pas exécutés en raison de la grande hostilité des fermiers. Ceux-ci décidèrent d’ostraciser Boycott et tous ceux qui travaillaient pour lui. Il dû quitter son logement et fuir à Dublin où les persécutions se poursuivirent. La pratique du boycott se développa ensuite rapidement.

En 1888, huit ans après que Boycott ait été boycotté, le mot fit son entrée dans le dictionnaire du nouvel anglais d’Oxford puis entra dans le langage français au siècle suivant.

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Casser sa pipe

casser sa pipe

Pourquoi dit-on « casser sa pipe » ?

Synonyme de mourir, la métaphore « casser sa pipe » est née durant les guerres napoléoniennes, sous le Premier Empire.

A l’époque il était fréquent que les soldats blessés gravement sur les champ de bataille soient amputés par les chirurgiens militaires afin d’éviter une infection et le risque de gangrène. Malheureusement pour ces patients l’anesthésie n’avait pas encore été mise au point. Afin de les soulager quelque peu, on leur donnait un peu d’alcool. Une aide bien mince pour supporter l’amputation d’un membre !

Pour étouffer leurs inévitables hurlements de douleur, on leur mettait une pipe en terre cuite entre les dents. Si le patient mourrait, alors sa mâchoire se desserrait et la pipe se cassait en tombant sur le sol. 

Reprise dans le langage courant, la formule peut s’appliquer de nos jours à tous ceux qui passent l’arme à gauche ! 

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S’emmêler les pinceaux

s’emmêler les pinceaux

Quelle est l’origine de l’expression « s’emmêler les pinceaux » ?

« S’emmêler les pinceaux » consiste à s’embrouiller, se tromper, ne pas avoir une vision claire d’une situation et en conséquence agir de façon confuse.

Cette expression est relativement récente. En effet la langue française la doit à l’argot du XXème siècle. Le mot « pinceau » comme celui de « pince » étaient utilisés à l’époque pour désigner la main et le pied, et manière générale l’extrémité d’une chose. Car déjà six siècles plus tôt ces termes servaient à qualifier l’extrémité d’un sabot de cerf. 

Celui qui s’emmêlait les « pinceaux » s’emmêlait au sens propre les pieds ou les mains dans l’exécution d’une tâche ou bien au sens figuré, était plongé dans un état de confusion mentale face à une situation donnée.

Ainsi en s’emmêlant les pinceaux il est fort fréquent que l’on se prenne les pieds dans le tapis !