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Revenons à nos moutons

revenons à nos moutons

D’où vient l’expression « revenons à nos moutons » ?

Quand il souhaite revenir à un sujet abordé préalablement dans une discussion, un des participants peut s’exclamer « revenons à nos moutons ».

A l’origine de cette expression une pièce de théâtre, « La Farce du Maître Pathelin », écrite au XVème siècle et dont l’auteur est inconnu. Dans celle-ci un avocat du nom de Pathelin trompe un marchand, Guillaume, en lui achetant des draps. Ce même commerçant est ensuite à nouveau l’objet d’un méfait. Il est trompé cette fois par le berger Thibault, qui lui vole ses moutons. Guillaume porte alors cette derière affaire devant les tribunaux. Le berger Thibault choisit de s’y faire défendre par Pathelin ! Perturbé par sa présence, Guillaume s’emmêle les pinceaux face au juge, confondant les draps et les moutons.

Agacé par si peu de clarté, le magistrat lui demande alors solennellement de bien vouloir « revenir à ses moutons », référence à la seule affaire jugée par la Cour ce jour-là.

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Faire un canular

faire un canular

Pourquoi dit-on « faire un canular » ?

« Faire un canular » consiste à faire une blague, le plus souvent en abusant de la crédulité d’une personne. 

Le mot a pour origine latine « canula » qui désignait un « petit roseau ». Les médecins médiévaux utilisèrent ce mot pour désigner le petit tuyau fait de bois servant à introduire notamment par l’anus, un liquide dans le corps d’un individu. On comprend alors pourquoi le verbe « canuler » vit le jour. Il signifiait en effet déranger, importuner.

Puis quelques siècles plus tard, les étudiants de l’Ecole normale supérieure inventèrent le terme « canularium », désignant une blague d’un goût discutable faite aux dépens de quelqu’un, parfois lors d’épreuves liées au bizutage. Par la suite ils eurent recours à la version raccourcie du mot, laquelle passa dans le langage utilisé par l’ensemble de la population.

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Jouer sur tous les tableaux

jouer sur tous les tableaux

D’où vient l’expression « jouer sur tous les tableaux » ?

« Jouer sur tous les tableaux » ou « miser sur deux tableaux » signifie ne pas être loyal et essayer de profiter de plusieurs choses à la fois, même si elles sont opposées.

Ces « tableaux » ne sont pas artistiques. Il ne s’agit pas non plus des tableaux face auxquels les enfants se trouvent à l’école. 

Les verbes « miser » et « jouer » sont des indices du domaine d’origine de l’expression, le jeu. En effet dans les cercles de jeux ou les casinos on peut jouer à des tables. Sur celles-ci se trouvent différentes inscriptions permettant de miser des sommes. Par exemple à la roulette elles permettent de placer ses jetons sur le noir ou le rouge. Cet emplacement s’appelle le « tableau ». 

En misant sur tous les tableaux on augmente donc grandement ses chances de gagner !

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Raconter des salades

raconter des salades

Pourquoi dit-on « raconter des salades » ?

« Raconter des salades » consiste à dire des mensonges. Il ne s’agit pas de simples petites contre-vérités mais plutôt d’un mélange complexe d’histoires ou de ragots plus ou moins vraies.

Cette expression, métaphore culinaire, date du XIXe siècle. Elle compare une salade, c’est à dire un assortiment d’ingrédients divers qui combinés donnent un résultat agréable au palais, à un ensemble d’histoires, fausses nouvelles, inventions proférés avec humour ou excuses et présentés le plus souvent de façon convaincante pour mieux les faire passer auprès d’un interlocuteur.

Tous ces ingrédients associés font une salade composée parfaitement assaisonnée pour être avalée sans difficulté. 

Après tout, dans certains cas ne vaut-il pas mieux raconter des salades pour faire avaler des couleuvres ?!

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La chasse aux sorcières

la chasse aux sorcières

D’où vient l’expression « la chasse aux sorcières » ?

Une « chasse aux sorcières » désigne les poursuites organisées, parfois injustes, par un régime contre leurs opposants. 

Cette expression vient de l’anglais américain. Elle fut utilisée par l’écrivain Arthur Miller au sujet des persécutions maccarthystes aux États-Unis au milieu du 20ème siècle, dont le but était d’éradiquer les communistes. Pour traiter de cette situation l’écrivain la compara avec l’épisode des sorcières de Salem au XVIIe siècle. A l’époque dans le Massachusetts, des filles avaient accusé certains concitoyens de les avoir envoûtées et d’être des sorciers ou des magiciens, alliés de Satan. 

Dominée par le puritanisme la communauté prêta foi aux accusations. Elles entraînèrent des condamnations et l’exécution pour sorcellerie de vingt-cinq personnes en 1692.

De nos jours, l’expression s’applique à toute organisation qui cherche à se débarrasser de certains de ses membres en raison de leurs opinions. 

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Lire un canard

lire un canard

D’où vient l’expression « lire un canard » ?

Depuis le XVIIIe siècle un « canard » est un journal.

Mais l’origine de cette appellation remonte au XIIIe siècle. A cette époque on traitait de « canard » les personnes qui avaient pour habitude de parler énormément, de façon bruyante et dont les propos n’étaient pas des plus pertinents. 
Au-delà des bavards, le terme « canard » s’appliquait au mensonge. Ainsi on utilisait l’expression « répandre un canard» pour « dire un mensonge ». 

Aussi lorsque des informations à la véracité discutable furent distribuées sur des feuilles à la disposition des passants dans les rues au XVIIIème siècle, on désigna leur support par le terme « canard ». 

Même si aujourd’hui les journaux véhiculent la plupart du temps des informations exactes, on continue à les nommer « canards ». Le plus célèbre d’entre eux est bien sûr le Canard Enchainé !

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Prendre la poudre d’escampette

prendre la poudre d’escampette

Pourquoi dit-on « prendre la poudre d’escampette » ?

« Prendre la poudre d’escampette » consiste à s’enfuir ou déguerpir, pour échapper à une situation inconfortable.

Si plusieurs hypothèses coexistent quant à son origine, toutes indiquent que le terme « escampette » provient d’« escamper » venant de l’italien « scampare » signifiant s’enfuir. 

Quant à la « poudre », pour certains il s’agit d’une référence directe aux faux remèdes très courants au XVIIème siècle. Vendus comme remèdes à large spectre, prétendument miraculeux, les malades espéraient grâce à eux échapper à la maladie. On trouve donc bien l’idée de fuite face à une situation délicate. 

Mais pour d’autres la « poudre » serait plutôt de la poussière. Une poussière bien particulière qui aurait trait à la fuite. Il s’agirait en effet de celle qu’une personne qui fuit soulève sur son passage. Le fuyard produirait ainsi la poudre de sa propre escampette !

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Pékin moyen

pékin moyen

Pourquoi dit-on un « pékin moyen » ?

Un « pékin moyen » est un homme de la rue, quelqu’un de lambda, de tout à fait ordinaire.

Dans la langue française le mot « pékin » apparait dans d’autres expressions comme dans « il n’y a pas un pékin » qui signifie « il n’y a personne ». De quel « pékin » s’agit-il ? Est-ce une référence à la capitale chinoise ? 

Il semblerait bien que ce soit le cas. Durant le premier Empire les soldats y avaient recours pour parler non sans un certain mépris, des gens appartenant à la bourgeoisie. Il s’agissait d’une référence à un tissu. En effet à l’époque, le « péquin » était le nom d’un textile de grande qualité, en soie, que seuls pouvaient s’offrir les classes les plus aisées. 

Depuis, on trouve des « pékins moyen » dans toutes les villes du monde !

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Dans mes cordes

dans mes cordes

Pourquoi dit-on « dans mes cordes » ?

L’expression « c’est dans mes cordes » indique qu’une tache donnée relève des compétences de celui qui s’exclame de la sorte.

On la doit au vocabulaire médical du 19ème siècle. Dès le début du siècle, une corde désignait une note de musique. Ainsi on parlait des « cordes élevées ». 

L’expression signifie qu’un chanteur a la possibilité physique d’interpréter une mélodie, car elle convient à son registre vocal et aux capacités de ses cordes vocales. Il a par ailleurs le niveau technique suffisant pour interpréter le morceau.

Par la suite on a utilisé cette même formule dans d’autres domaines que la musique pour qualifier toute action parfaitement réalisable. 

En quelque sorte celui qui l’utilise fait savoir à ses interlocuteurs qu’il ne sera pas dans les cordes en effectuant la tache en question !

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République bananière

république bananière

Pourquoi dit-on une « république bananière » ?

On utilise l’expression « république bananière » pour désigner depuis plus d’un siècle de manière satirique toute forme de régime politique en apparence démocratique mais en réalité dictatorial et corrompu.

Depuis le Honduras, la société United Fruit Company, producteur américain de bananes, détenait dès le début du 20ème siècle un quasi-monopole sur ce secteur en Amérique latine et aux Caraïbes. Elle aurait financé et manipulé de très nombreuses dictatures et financé différents coups d’Etat dans cette zone de la planète, pour le compte des Etats Unis. La corruption de ces pays, par ailleurs des producteurs de bananes, est à l’origine de l’expression. 

En 1904, l’écrivain américain O. Henry dans son ouvrage Choux et Rois, traite d’un pays imaginaire situé en Amérique centrale, dans lequel un dictateur dirige aux côtés d’une multinationale du fruit, une « petite république bananière maritime ».