Catégories
AANL Autres Expressions NL04

Tomber des nues

tomber des nues

Pourquoi dit-on « tomber des nues » ?

« Tomber des nues » signifie être très étonné voire extrêmement surpris par un événement ou une situation à laquelle on ne s’attendait pas.

Malgré les apparences cette expression n’a rien à voir avec la nudité. Si selon certains elle trouverait ses origines dans la mythologie il semble que l’explication soit plus simple. Une nue est un terme qui n’est plus utilisé de nos jours mais qui désignait par le passé un nuage ou un groupe de nuages. Or les nuages ont longtemps revêtu un caractère mystérieux. Que s’y cachait-il ? Quelle forme de vie y trouvait refuge ? Tomber des nues consistait donc à tomber des nuages, provenir de ce mystère, émaner du surnaturel.

Au 17ème siècle l’expression prend le sens d’« arriver à l’improviste ». Puis rapidement elle eut son sens actuel. On tombe désormais des nues devant un évènement venu de nulle part, comme tombé d’un nuage et qui nous prend par surprise.

Catégories
AANL Autres Expressions NL04

Dorer la pilule

Dorer la pillule

Pourquoi dit-on « dorer la pilule » ?

« Dorer la pilule » consiste à embellir une réalité. On dore la pilule en présentant une situation sous un jour beaucoup plus favorable qu’elle ne l’est en réalité.

Cette expression originaire du 17ème siècle a pour origine une technique d’apothicaires. Ceux-ci mettaient au point des remèdes ayant très mauvais goût. Le « pilule » dont il est question vient du terme latin « pilula » que l’on peut traduire par petite boule. Il servait donc à désigner un médicament. Pour que les patients les avalent plus facilement les pharmaciens de l’époque les enrobaient d’une couche de sucre. On dit même que dans certains cas ils appliquaient une fine pellicule d’argent, ou d’or. L’aspect trompeur et le goût ainsi modifié rendait moins difficile leur ingestion.

L’expression « se dorer la pilule» qui de nos jours signifie bronzer ou être dans un état d’oisiveté avait au début du 20ème siècle le sens de « se faire des idées fausses ».

Catégories
AANL Autres Expressions NL04

Être dans de beaux draps

être dans de beaux draps

D’où vient l’expression « être dans de beaux draps » ?

« Etre dans de beaux draps » signifie se trouver dans une situation compliquée, incertaine voire dangereuse. Avec le temps l’expression a évolué.

Dès l’Antiquité les « draps » ont désigné les habits. Les vêtements blancs ont longtemps été utilisés pour habiller les personnes qui avaient commis des fautes. Ainsi au 18ème siècle l’expression exacte qui était alors « être dans de beaux draps blancs » indiquait que l’on était dans une situation honteuse puisqu’ « exposé avec tous ses défauts » ou que tous ses défauts étaient exposés. En effet les gens accusés d’adultère devaient pour en être pardonnés, assister à la messe vêtus de la tête aux pieds en blanc.

« Etre dans de beaux draps blancs » signifiait donc être l’objet de sarcasmes et moqueries en raison de la situation dans laquelle on se trouvait. Aujourd’hui le qualificatif « blanc » a disparu, le caractère honteux aussi mais le sens profond de l’expression relative à la situation inconfortable est resté.

Catégories
AANL Autres Expressions NL04

Une vie de patachon

une vie de patachon

Quelle est l’origine de l’expression « une vie de patachon » ?

Celui qui a une vie de patachon mène une vie de débauche. Au 18ème siècle une patache était un bateau navigant sur les fleuves dans le but de collecter l’impôt. Puis au siècle suivant il désigna les véhicules de mauvaise qualité, le plus souvent de vieilles diligences, inconfortables et désespérément lentes, transportant les moins fortunés.

Ses conducteurs, les patachons, étaient réputés pour leurs vies dissolues. Pour eux les haltes dans les tavernes étaient très fréquentes. Ils buvaient beaucoup et souvent, s’arrêtaient pour passer du bon temps avec les filles dites « de petite vertu ». L’expression « mener une vie de patachon » a ainsi survécu aux siècles et s’est fixée dans la langue française pour toute personne à la vie déréglée.

Mais le mot « patachon » est aussi utilisé dans certains domaines spécifiques avec un sens différent. Par exemple dans le monde du rail un patachon est un train de marchandise non prioritaire.

Catégories
AANL Autres Expressions NL04

Il y a un hic

il y a un hic

Pourquoi dit-on « il y a un hic » ?

Non, ce « hic » n’est pas celui qui sort de la bouche des participants à une fête trop arrosée. Ici, on dit qu’il y a un hic dans une situation donnée, quand un problème se pose.

En latin hic signifie « ici ». On l’utilise d’ailleurs dans la célèbre formule « hic et nunc », « ici et maintenant ». Mais elle vient d’une autre locution latine, « hic jacet lepus » qui signifie « c’est ici que gît le lièvre ». Hic sert à indiquer qu’il y a un problème à régler, et lepus que ce problème est imprévu.

On dit qu’aux premières heures de l’imprimerie, les relecteurs annotaient de « hic » les passages importants. Dans ces circonstances « hic » se comprenait comme l’abréviation de hic avertendum, hic sistendum, c’est-à-dire « Ici, il faut faire attention, ici, il faut s’arrêter ».

Catégories
AANL Autres Expressions NL04

Des noms d’oiseaux

pigeon

Pourquoi dit-on des « noms d’oiseaux » ?

Donner des noms d’oiseaux à quelqu’un consiste à l’injurier en utilisant des qualificatifs insultants. Cependant le terme est souvent moins brutal qu’une véritable insulte.

On « donne des noms d’oiseaux » depuis la fin du 19ème siècle. Le sens de cette expression a une explication très simple. Depuis des siècles l’homme utilise le nom de véritables oiseaux comme autant d’insultes. Il pratique précisément l’exercice de donner des noms d’oiseaux. En voici quelques exemples : avoir une cervelle de « moineau » pour quelqu’un de limité intellectuellement, une « bécasse » ou une « dinde » pour une femme idiote, une « pie » pour un individu trop bavard, une « buse » pour un ignorant, une «autruche » pour qui refuse de voir la vérité en face, un « corbeau » pour l’auteur de dénonciations anonymes, une « grue » pour une prostituée ou encore une « poule » mouillée pour désigner celui qui est peureux.

Catégories
AANL Autres Expressions NL04

Être au taquet

être au taquet

Quelle est l’origine de l’expression « être au taquet » ?

Une personne qui est « au taquet » est très motivée, à la fois prête, agissante ou impatiente d’entrer en action. Elle peut également être à la limite de ses capacités et ne pouvoir plus assurer aucune tâche supplémentaire.

Le taquet fut dans l’histoire le nom de différents objets qui partagent une idée commune, celle de bloquer, d’être une limite.

Au 15ème siècle on utilisait ce mot pour désigner une loquet, un morceau de bois permettant de maintenir une porte fermée. En mer dès le 17ème siècle, le taquet désigna par ailleurs une pièce utilisée sur les bateaux pour maintenir un cordage dans une certaine position. Enfin plus récemment il servait à bloquer le chariot des machines à écrire.

Le taquet est donc en toute hypothèse synonyme de limite physique. Il fut tout naturellement utilisé pour exprimer l’idée de toute limite, quelle que soit sa nature. On dit d’ailleurs parfois « je suis à fond » pour dire « au taquet ».

Catégories
AANL Autres Expressions NL04

Trainer des casseroles

trainer des casseroles

Pourquoi dit-on « trainer des casseroles » ?

« Avoir des casseroles » ou « trainer des casseroles » signifie être mêlé à des affaires qui ont des conséquences sur la réputation.

Il s’agit d’une métaphore qui exprime le fait de subir les effets négatifs d’un acte commis antérieurement. Cette expression date du 20ème siècle et se trouve être très utilisée dans le monde politique où les casseroles peuvent peser lourd lors d’une campagne électorales.

Elle trouverait son origine dans un jeu d’enfants qui consisterait à attacher des récipients métalliques, comme des casseroles, à la queue d’un chien qui, effrayé par leur bruit sur le sol, se mettrait à courir à toute allure et dans tous les sens. Ces casseroles sont donc devenues naturellement le symbole de l’embarras, de la gêne mais aussi d’évènements ou de faits dont il est devenu difficile de se débarrasser. La métaphore appliquée à la politique est ainsi particulièrement explicite.

Catégories
AANL Autres Expressions NL04

Avoir du toupet

avoir du toupet

D’où vient l’expression « avoir du toupet » ?

« Avoir du toupet » consiste à avoir du culot, réaliser des actes que le commun des mortels n’ose pas accomplir. Cette expression date du 16ème siècle et trouve son origine en Italie.

A cette époque les seigneurs pouvaient fait appel à des « bravi », que l’on peut assimiler à des tueurs à gages, dans le but d’éliminer des opposants. En raison du caractère dangereux de leurs actions ils ne souhaitaient pas être reconnus. Aussi pour commettre leurs forfaits ils se cachaient derrière une large mèche de cheveux sur le sommet du front, appelée « toupet ». Ils pouvaient soit la laisser retomber sur le visage pour dissimuler leur identité soit la maintenir sous un chapeau quand ils n’étaient pas en mission. De plus ils arboraient souvent une barbe fournie.

La pratique de dissimulation de ces assassins est restée célèbre et traversa la frontière pour être utilisée en français où elle désigne le plus souvent une audace verbale.

Catégories
AANL Autres Expressions NL04

Faire chou blanc

faire chou blanc

Quelle est l’origine de l’expression « faire chou blanc » ?

« Faire chou blanc » consiste à ne pas réussir, essuyer un échec. Deux hypothèses existent quant à son origine.

Elles considèrent toutes les deux que « chou blanc » vient d’un « coup blanc », mais pas le même. Le première explication semble la plus probable. Au 16ème siècle le jeu de quilles était très apprécié. Or dans le Berry, un coup se disait un « choup ». Quand un des joueurs ratait la quille, ou bien ne marquait aucun point, on disait qu’il avait fait un « coup blanc », c’est à dire un « choup blanc » en langage berrichon.

Cette explication semble plus pertinente que la seconde selon laquelle le « coup blanc » serait celui qui désigne un coup de feu. En effet les anciennes armes à feu produisaient une fumée blanche lors de chaque tir. Car même si la cible n’était pas atteinte une fumée blanche s’en échappait.