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Il y a un hic

il y a un hic

Pourquoi dit-on « il y a un hic » ?

Non, ce « hic » n’est pas celui qui sort de la bouche des participants à une fête trop arrosée. Ici, on dit qu’il y a un hic dans une situation donnée, quand un problème se pose.

En latin hic signifie « ici ». On l’utilise d’ailleurs dans la célèbre formule « hic et nunc », « ici et maintenant ». Mais elle vient d’une autre locution latine, « hic jacet lepus » qui signifie « c’est ici que gît le lièvre ». Hic sert à indiquer qu’il y a un problème à régler, et lepus que ce problème est imprévu.

On dit qu’aux premières heures de l’imprimerie, les relecteurs annotaient de « hic » les passages importants. Dans ces circonstances « hic » se comprenait comme l’abréviation de hic avertendum, hic sistendum, c’est-à-dire « Ici, il faut faire attention, ici, il faut s’arrêter ».

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Minute, papillon !

Minute, papillon !

Quelle est l’origine de l’expression « Minute, papillon ! » ?

« Minute, papillon ! » est une expression assez récente puisqu’elle date du début du 20ème siècle. Son origine est encore aujourd’hui incertaine. Deux hypothèses coexistent sans qu’il soit possible de les départager.

Selon la première il s’agit de demander de ralentir le rythme à celui qui se comporte comme un papillon, volant de fleur en fleur rapidement, sans se poser nulle part très longtemps et qui agit avec impatience ou inconstance. L’injonction consiste donc à lui demander de cesser précisément de « papillonner ».

La seconde explication ne présente aucun lien avec l’insecte. En 1930 des journalistes du Canard Enchainé fréquentaient le Café du Cadran à Paris. Là un serveur du nom de Papillon aurait eu pour habitude de répondre à toute requête provenant des clients par un systématique « minute, j’arrive ». Amusé par le caractère répétitif de la réplique ils l’auraient surnommé « Minute Papillon » et auraient ensuite popularisé l’expression.

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Être charrette

être charrette

D’où vient l’expression « être charrette » ?

« Être charrette » signifie être très en retard, débordé par les tâches à réaliser avant l’expiration d’un délai. Cette expression date du 19ème siècle. Elle aurait pour origine une pratique des étudiants en architecture à l’école des Beaux-Arts de Paris. Quand ceux-ci n’avaient pas eu assez de temps pour finir leurs travaux et qu’ils étaient en retard pour les remettre à leurs professeurs, en particulier pour les panneaux d’exposition de plans et de projets, ils pouvaient utiliser les charrettes de livreurs de la gare Montparnasse ou des marchands des quatre-saisons pour transporter l’ensemble jusqu’à l’école. On dit même qu’il pouvait leur arriver de terminer leurs travaux pendant le transport.

On retrouve l’expression de manière approximative dans L’Œuvre, d’Emile Zola. On peut y lire l’exclamation suivante d’étudiants en retard : «Oh ! que je suis en charrette !». L’expression « être en charrette » subit par la suite une simplification pour devenir « être charrette ».

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Renvoyer aux Calendes grecques

renvoyer aux Calendes grecques

Pourquoi dit-on “renvoyer aux Calendes grecques » ?

Cette expression signifie repousser indéfiniment une action sans fixer de date précise pour sa réalisation. Renvoyer aux calendes grecques revient donc à remettre à la Saint Glinglin !

Les calendes étaient dans le calendrier romain le premier jour de chaque mois, correspondant à l’époque au jour de la nouvelle Lune. Ces jours là devait avoir lieu le remboursement des dettes. Mais chez les Grecs, rien de tel ! Point de calendes. Ils utilisaient une méthode différente pour compter le temps.

Donc renvoyer aux calendes grecques signifie renvoyer une action à un jour qui n’existe pas. Ce qui revient à ne jamais la réaliser.

A noter que le mot « calendrier » vient de de l’adjectif calendarium (« calendaire »), qui était un registre de comptes mentionnant les dettes remboursables le 1er du mois. Le calendrier est ainsi devenu le registre permettant d’associer un évènement à un jour.

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Un chèque en bois

Faire un chèque en bois

Pourquoi dit-on « un chèque en bois » ?

« Un chèque en bois » est un chèque sans provisions. Il ne permettra pas le paiement car il n’y a pas assez d’argent sur le compte bancaire auquel il est attaché.

La locution « de bois » est apparue au 13ème siècle. A cette époque le bois était très abondant. Sa valeur était faible et le prix de ce qui était réalisé en bois était bas. On y avait dès lors souvent recours pour réaliser des imitations d’objets, comme les jambes de bois. Cette fausseté se retrouve précisément dans l’expression qui nous occupe.

Puis progressivement « de bois » devint « en bois ».

Le chèque « en bois » est bel et bien un faux moyen de paiement. Il en a l’apparence sans permettre le transfert effectif de l’argent.

A noter qu’on retrouve le bois dans l’expression « langue de bois » qui exprime la même idée de la fausseté, cette fois dans le discours.

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Faire chou blanc

faire chou blanc

Quelle est l’origine de l’expression « faire chou blanc » ?

« Faire chou blanc » consiste à ne pas réussir, essuyer un échec. Deux hypothèses existent quant à son origine.

Elles considèrent toutes les deux que « chou blanc » vient d’un « coup blanc », mais pas le même. Le première explication semble la plus probable. Au 16ème siècle le jeu de quilles était très apprécié. Or dans le Berry, un coup se disait un « choup ». Quand un des joueurs ratait la quille, ou bien ne marquait aucun point, on disait qu’il avait fait un « coup blanc », c’est à dire un « choup blanc » en langage berrichon.

Cette explication semble plus pertinente que la seconde selon laquelle le « coup blanc » serait celui qui désigne un coup de feu. En effet les anciennes armes à feu produisaient une fumée blanche lors de chaque tir. Car même si la cible n’était pas atteinte une fumée blanche s’en échappait.

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Manger sur le pouce

manger sur le pouce

D’où vient l’expression « manger sur le pouce » ?

On mange sur le pouce quand on déjeune ou dine dans la hâte, sans prendre le temps de profiter du repas. On trouve la première trace de cette expression au 19ème siècle. Elle est directement liée à une pratique particulièrement développée à cette époque, à la guerre ou sur les chantiers, mais qui existe encore de nos jours.

Quand le temps manque pour s’assoir confortablement et manger dans des assiettes avec fourchettes et couteaux, on peut tout simplement couper une tranche de pain et se faire des tartines ou un sandwich. Pour couper le pain on utilise le pouce comme appui. Il sert également à maintenir la nourriture ainsi coupée entre la lame et la main pour pouvoir la porter à la bouche. Ce doigt a donc un rôle particulièrement important quand on mange rapidement. En réalité on ne mange pas « sur » le pouce mais plutôt « grâce » à lui.

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Faire un tabac

faire un tabac

Pourquoi dit-on « faire un tabac » ?

« Faire un tabac » signifie rencontrer un succès considérable. Il semblerait que cette expression trouve son origine dans le vocabulaire utilisé par les marins du 19ème siècle.

A l’époque un « coup de tabac » est une tempête brusque, intense, avec de forts vents et du tonnerre. Elle fait par conséquent beaucoup de bruit. Par extension on a utilisé cette expression dans le milieu artistique quand un spectacle se concluait par des applaudissements nourris. Ainsi au début du 20ème siècle on disait « avoir le gros tabac » quand un artiste était chaleureusement et bruyamment salué par les spectateurs, comme un coup de tonnerre lors d’une tempête en mer.

Par la suite l’expression s’est simplifiée pour devenir « « faire un tabac » et son utilisation a dépassé le strict cadre des représentations artistiques. Aujourd’hui dans tous les domaines,on peut « faire un tabac » ou « faire un bide ».

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Être baba

etre baba

Pourquoi dit-on « être baba » ?

« Etre baba » ou « rester baba » consiste à être surpris, stupéfait. Le recours au terme « baba » peut sembler énigmatique. Créé à la fin du 18ème siècle, il vient du mot ‘batare’ en bas-latin, qui avait pour signification « ébahi » ou « ouvrir la bouche ».

Mais il semble que « baba » ait été auparavant une onomatopée utilisée pour indiquer un état de grand étonnement. La personne qui était baba ne pouvait ainsi prononcer de mots intelligibles compte tenu du degré d’ébahissement. Il semble que l’expression « rester comme Baba » ait également existé.

Mais attention car ce baba ci est différent du baba de l’expression « l’avoir dans le baba » qui signifie « se faire avoir » et dont le baba désigne le sexe féminin. A la fin du 19ème siècle l’expression perd son allusion obscène et connait le sens que nous lui attribuons de nos jours.

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Avoir la poisse

Avoir la poisse

D’où vient l’expression « avoir la poisse » ?

« Avoir la poisse » signifie être frappé de grande malchance avec une connotation de récurrence. Celui qui a la poisse n’est pas seulement malchanceux. Il manque de réussite sur le long terme. Il a des souvent des ennuis et parfois de façon consécutive.

Le terme « poisse » vient du mot « poix », une sorte de colle épaisse et gluante fabriquée au Moyen Âge avec de la résine de pin ou de goudron de bois. Elle était si visqueuse et gênante qu’elle était déversée brulante sur les assaillants des châteaux.

Cette substance donna le verbe « poisser » signifiant « enduire de poix ». Puis « la poisse » se mit naturellement à désigner quelque chose qui colle et dont on n’arrive pas à se défaire, une malchance.

« Avoir la poisse » devint ainsi synonyme d’avoir de la malchance sur une longue période.