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Minute, papillon !

Minute, papillon !

Quelle est l’origine de l’expression « Minute, papillon ! » ?

« Minute, papillon ! » est une expression assez récente puisqu’elle date du début du 20ème siècle. Son origine est encore aujourd’hui incertaine. Deux hypothèses coexistent sans qu’il soit possible de les départager.

Selon la première il s’agit de demander de ralentir le rythme à celui qui se comporte comme un papillon, volant de fleur en fleur rapidement, sans se poser nulle part très longtemps et qui agit avec impatience ou inconstance. L’injonction consiste donc à lui demander de cesser précisément de « papillonner ».

La seconde explication ne présente aucun lien avec l’insecte. En 1930 des journalistes du Canard Enchainé fréquentaient le Café du Cadran à Paris. Là un serveur du nom de Papillon aurait eu pour habitude de répondre à toute requête provenant des clients par un systématique « minute, j’arrive ». Amusé par le caractère répétitif de la réplique ils l’auraient surnommé « Minute Papillon » et auraient ensuite popularisé l’expression.

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Être charrette

être charrette

D’où vient l’expression « être charrette » ?

« Être charrette » signifie être très en retard, débordé par les tâches à réaliser avant l’expiration d’un délai. Cette expression date du 19ème siècle. Elle aurait pour origine une pratique des étudiants en architecture à l’école des Beaux-Arts de Paris. Quand ceux-ci n’avaient pas eu assez de temps pour finir leurs travaux et qu’ils étaient en retard pour les remettre à leurs professeurs, en particulier pour les panneaux d’exposition de plans et de projets, ils pouvaient utiliser les charrettes de livreurs de la gare Montparnasse ou des marchands des quatre-saisons pour transporter l’ensemble jusqu’à l’école. On dit même qu’il pouvait leur arriver de terminer leurs travaux pendant le transport.

On retrouve l’expression de manière approximative dans L’Œuvre, d’Emile Zola. On peut y lire l’exclamation suivante d’étudiants en retard : «Oh ! que je suis en charrette !». L’expression « être en charrette » subit par la suite une simplification pour devenir « être charrette ».

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Renvoyer aux Calendes grecques

renvoyer aux Calendes grecques

Pourquoi dit-on “renvoyer aux Calendes grecques » ?

Cette expression signifie repousser indéfiniment une action sans fixer de date précise pour sa réalisation. Renvoyer aux calendes grecques revient donc à remettre à la Saint Glinglin !

Les calendes étaient dans le calendrier romain le premier jour de chaque mois, correspondant à l’époque au jour de la nouvelle Lune. Ces jours là devait avoir lieu le remboursement des dettes. Mais chez les Grecs, rien de tel ! Point de calendes. Ils utilisaient une méthode différente pour compter le temps.

Donc renvoyer aux calendes grecques signifie renvoyer une action à un jour qui n’existe pas. Ce qui revient à ne jamais la réaliser.

A noter que le mot « calendrier » vient de de l’adjectif calendarium (« calendaire »), qui était un registre de comptes mentionnant les dettes remboursables le 1er du mois. Le calendrier est ainsi devenu le registre permettant d’associer un évènement à un jour.

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Un chèque en bois

Faire un chèque en bois

Pourquoi dit-on « un chèque en bois » ?

« Un chèque en bois » est un chèque sans provisions. Il ne permettra pas le paiement car il n’y a pas assez d’argent sur le compte bancaire auquel il est attaché.

La locution « de bois » est apparue au 13ème siècle. A cette époque le bois était très abondant. Sa valeur était faible et le prix de ce qui était réalisé en bois était bas. On y avait dès lors souvent recours pour réaliser des imitations d’objets, comme les jambes de bois. Cette fausseté se retrouve précisément dans l’expression qui nous occupe.

Puis progressivement « de bois » devint « en bois ».

Le chèque « en bois » est bel et bien un faux moyen de paiement. Il en a l’apparence sans permettre le transfert effectif de l’argent.

A noter qu’on retrouve le bois dans l’expression « langue de bois » qui exprime la même idée de la fausseté, cette fois dans le discours.

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Tomber des nues

tomber des nues

Pourquoi dit-on « tomber des nues » ?

« Tomber des nues » signifie être très étonné voire extrêmement surpris par un événement ou une situation à laquelle on ne s’attendait pas.

Malgré les apparences cette expression n’a rien à voir avec la nudité. Si selon certains elle trouverait ses origines dans la mythologie il semble que l’explication soit plus simple. Une nue est un terme qui n’est plus utilisé de nos jours mais qui désignait par le passé un nuage ou un groupe de nuages. Or les nuages ont longtemps revêtu un caractère mystérieux. Que s’y cachait-il ? Quelle forme de vie y trouvait refuge ? Tomber des nues consistait donc à tomber des nuages, provenir de ce mystère, émaner du surnaturel.

Au 17ème siècle l’expression prend le sens d’« arriver à l’improviste ». Puis rapidement elle eut son sens actuel. On tombe désormais des nues devant un évènement venu de nulle part, comme tombé d’un nuage et qui nous prend par surprise.

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Avoir la poisse

Avoir la poisse

D’où vient l’expression « avoir la poisse » ?

« Avoir la poisse » signifie être frappé de grande malchance avec une connotation de récurrence. Celui qui a la poisse n’est pas seulement malchanceux. Il manque de réussite sur le long terme. Il a des souvent des ennuis et parfois de façon consécutive.

Le terme « poisse » vient du mot « poix », une sorte de colle épaisse et gluante fabriquée au Moyen Âge avec de la résine de pin ou de goudron de bois. Elle était si visqueuse et gênante qu’elle était déversée brulante sur les assaillants des châteaux.

Cette substance donna le verbe « poisser » signifiant « enduire de poix ». Puis « la poisse » se mit naturellement à désigner quelque chose qui colle et dont on n’arrive pas à se défaire, une malchance.

« Avoir la poisse » devint ainsi synonyme d’avoir de la malchance sur une longue période.

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Se faire du mouron

se faire du mouron

Quelle est l’origine de l’expression « se faire du mouron » ?

L’expression  »se faire du mouron » signifie qu’une personne se fait beaucoup de souci.

Le mot « mouron » est pour le moins énigmatique. Il désigne des herbes de très petite taille que l’on trouve à la campagne. Or depuis le 19ème siècle on utilise ce mot en argot pour parler d’une touffe de poils, de la chevelure.

L’expression signifie donc littéralement « se faire des cheveux » qui n’est que la forme simplifiée d’une autre expression « se faire des cheveux blancs ». Par ricochet, « se faire du mouron » s’est mis à signifier au 20ème siècle « se faire de la bile », autre expression au sens équivalent.

On remarque que ces expressions qui ont toutes la même signification, font toute référence à une production involontaire du corps humain. Comme si l’impossibilité ou l’incapacité à en contrôler le surgissement ou la transformation (dans le cas de la couleur blanche des cheveux) était source d’une grande inquiétude pour les hommes.

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Des noms d’oiseaux

pigeon

Pourquoi dit-on des « noms d’oiseaux » ?

Donner des noms d’oiseaux à quelqu’un consiste à l’injurier en utilisant des qualificatifs insultants. Cependant le terme est souvent moins brutal qu’une véritable insulte.

On « donne des noms d’oiseaux » depuis la fin du 19ème siècle. Le sens de cette expression a une explication très simple. Depuis des siècles l’homme utilise le nom de véritables oiseaux comme autant d’insultes. Il pratique précisément l’exercice de donner des noms d’oiseaux. En voici quelques exemples : avoir une cervelle de « moineau » pour quelqu’un de limité intellectuellement, une « bécasse » ou une « dinde » pour une femme idiote, une « pie » pour un individu trop bavard, une « buse » pour un ignorant, une «autruche » pour qui refuse de voir la vérité en face, un « corbeau » pour l’auteur de dénonciations anonymes, une « grue » pour une prostituée ou encore une « poule » mouillée pour désigner celui qui est peureux.

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Être au taquet

être au taquet

Quelle est l’origine de l’expression « être au taquet » ?

Une personne qui est « au taquet » est très motivée, à la fois prête, agissante ou impatiente d’entrer en action. Elle peut également être à la limite de ses capacités et ne pouvoir plus assurer aucune tâche supplémentaire.

Le taquet fut dans l’histoire le nom de différents objets qui partagent une idée commune, celle de bloquer, d’être une limite.

Au 15ème siècle on utilisait ce mot pour désigner une loquet, un morceau de bois permettant de maintenir une porte fermée. En mer dès le 17ème siècle, le taquet désigna par ailleurs une pièce utilisée sur les bateaux pour maintenir un cordage dans une certaine position. Enfin plus récemment il servait à bloquer le chariot des machines à écrire.

Le taquet est donc en toute hypothèse synonyme de limite physique. Il fut tout naturellement utilisé pour exprimer l’idée de toute limite, quelle que soit sa nature. On dit d’ailleurs parfois « je suis à fond » pour dire « au taquet ».

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Trainer des casseroles

trainer des casseroles

Pourquoi dit-on « trainer des casseroles » ?

« Avoir des casseroles » ou « trainer des casseroles » signifie être mêlé à des affaires qui ont des conséquences sur la réputation.

Il s’agit d’une métaphore qui exprime le fait de subir les effets négatifs d’un acte commis antérieurement. Cette expression date du 20ème siècle et se trouve être très utilisée dans le monde politique où les casseroles peuvent peser lourd lors d’une campagne électorales.

Elle trouverait son origine dans un jeu d’enfants qui consisterait à attacher des récipients métalliques, comme des casseroles, à la queue d’un chien qui, effrayé par leur bruit sur le sol, se mettrait à courir à toute allure et dans tous les sens. Ces casseroles sont donc devenues naturellement le symbole de l’embarras, de la gêne mais aussi d’évènements ou de faits dont il est devenu difficile de se débarrasser. La métaphore appliquée à la politique est ainsi particulièrement explicite.