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L’affaire est dans le sac

l’affaire est dans le sac

D’où vient l’expression « l’affaire est dans le sac » ?

L’affaire qui est « dans le sac » est entendue. Elle est terminée, le problème est réglé, l’accord est trouvé. On ne reviendra plus dessus.

On doit cette expression au monde judiciaire de l’Ancien Régime. A cette époque, comme en grande partie de nos jours, toutes les pièces utilisées lors d’un procès étaient sous forme de papier. Les avocats à la fin de leurs plaidoiries ou les juges une fois le verdict rendu, rangeaient ces documents dans de grands sacs de toile ou de cuir. Le juge déclarait par ailleurs « l’affaire est dans le sac » lorsque l’affaire avait été jugée et ne serait pas réexaminée.

L’avocat persuadé qu’il n’aurait pas à les ressortir pour les utiliser compte tenu de la qualité de son travail, comme le juge eu égard au caractère définitif de sa décision, donnaient ainsi à cet acte une tonalité irrévocable.

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Pendre la crémaillère

pendre la crémaillère

Quelle est l’origine de l’expression « pendre la crémaillère » ?

« Pendre la crémaillère » consiste à inviter des amis quand on s’installe dans un nouvelle maison ou un nouvel appartement. La pendaison célèbre donc un emménagement. Cette coutume tient sa source dans une pratique médiévale et un objet qui n’existe plus de nos jours.

Quand la construction d’une maison était achevée, la tradition consistait à inviter tous ceux qui avaient participé aux travaux à l’occasion d’un repas. Pour faire cuire ou réchauffer les aliments on utilisait alors un objet appelé « crémaillère », sorte de tige en métal dont les crans permettaient de placer la marmite à différentes hauteurs au-dessus du feu dans la cheminée et ainsi de maitriser la cuisson. Cet objet était mis en place ou « pendu » en dernier dans une maison nouvellement construite. « Pendue » elle autorisait l’installation et symbolisait l’activité du foyer.

Si l’objet en question a disparu de nos habitations l’expression est quant à elle bien restée dans le langage.

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Mettre en quarantaine

mettre en quarantaine

D’où vient l’expression « mettre en quarantaine » ?

La quarantaine est une mesure sanitaire provisoire consistant à isoler des individus, des animaux ou des végétaux pendant un certain temps, dans le but de prévenir la contagion de maladies. Aujourd’hui cette expression est aussi utilisée au figuré pour exprimer l’idée de la mise à l’écart, l’exclusion contrainte d’une personne.

On trouve trace de ses premières utilisations dans le sens médical que nous lui connaissons au 17ème siècle. Afin d’éviter le développement d’épidémies on isolait alors notamment dans les ports et pendant 40 jours, les voyageurs que l’on pensait atteints et contagieux afin qu’ils ne puissent pas circuler librement.

L’isolement pouvait avoir lieu notamment à bord de navires et la période de 40 jours se justifiait parce que l’on pensait à l’époque qu’il s’agissait de la période d’incubation des maladies pouvant donner lieu à des épidémies. Réduit par la suite à 2 semaines, ce délai est aujourd’hui variable et varie en fonction de règles nationales, internationales et de la nature de ce qui nécessite l’isolement.

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Une image d’Epinal

une image d’Epinal

Pourquoi dit-on “une image d’Epinal” ?

Utiliser « une image d’Epinal » consiste à enjoliver une réalité en ayant recours à une représentation simpliste et réductrice, naive et idéale. Elle relève du cliché. Celui qui souligne l’image d’Epinal décrite par un tiers déplore son emploi démesurément optimiste.

Epinal est une ville située dans les Vosges. A la fin du 18ème siècle, Jean-Charles Pellerin y créa une imprimerie qui produira des séries d’images aux couleurs saisissantes qui vont d’abord aborder des thèmes religieux puis participer à l’élaboration de la grandeur du personnage napoléonien par des images à sa gloire. Les scènes plus généralement militaires seront alors nombreuses. La gamme des sujets traités toujours de façon naive s’est ensuite rapidement élargie pour aborder des thèmes historiques, évènements de la vie quotidienne et illustrer des livres d’enfants ou de devinettes.

Ces images et le traitement de leurs sujets devinrent alors caractéristiques de la ville d’Épinal.

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Huis clos

huis clos

Quelle est l’origine de l’expression « huis clos » ?

Quand un évènement est à huis clos, il se déroule discrètement, sans témoin, dans la plus grande inimité et toutes portes fermées.

Le recours à cette expression mystérieuse est souvent figuré et s’applique généralement à une confrontation entre plusieurs personnes. Elle est le titre d’une célèbre pièce de théâtre de Jean Paul Sartre, qui explique peut-être d’ailleurs son succès à la fois dans le monde artistique et dans le langage courant.

« Huis » vient du latin ostium qui signifie « entrée ». Un « Huis » désignait donc en ancien français une porte. Par conséquent un « huis clos » est depuis le XVIème siècle une porte fermée.

L’expression est largement utilisée dans le domaine judiciaire où elle sert à désigner un procès sans public. On retrouve d’ailleurs « huis » dans une profession juridique, celle d’ « huissier » dont les tâches à l’origine comprenaient celle de portier.

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Cordon bleu

cordon bleu

Pourquoi dit-on un « cordon bleu » ?

De nos jours être un « cordon bleu » signifie être un bon cuisinier. Mais cela n’a pas toujours été le cas.

Au 16ème siècle, pendant les guerres de religion, Henri III fonda l’ordre du Saint-Esprit. Premier ordre de la monarchie française son objectif était la défense de la foi catholique et de la personne royale.

Or ses membres, les chevaliers, portaient la croix de Malte accrochée à un ruban bleu. Abolie par la Révolution française elle fit place à la Légion d’honneur, instaurée en 1802 par Napoléon Bonaparte. Mais le symbole du cordon bleu resta. Il continua à représenter une distinction suprême et prestigieuse.

Le qualificatif « cordon bleu » signifie alors « le plus remarquable » sans qu’il ne fasse plus référence à un ordre particulier ou une distinction officielle. Dès 1832 il est utilisé pour désigner les cuisiniers de grand talent. Venant achever de consacrer l’expression dans le domaine culinaire Marthe Distel publia en 1895 l’ouvrage à succès « La Cuisinière cordon bleu », suivie de l’ouverture d’écoles du même nom.

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C’est Byzance !

c’est Byzance !

D’où vient l’expression « c’est Byzance ! » ?

« C’est Byzance ! » signifie « c’est luxueux ! ». Cette expression soulignant l’opulence ou la beauté d’une situation ou d’un lieu date du 19ème siècle.

Il s’agit d’une référence directe à la prospérité et à la richesse d’antan de la ville de Byzance, située sur le Bosphore et fondée vers 600 avant Jésus Christ. Cette cité est également connue sous le nom de Constantinople en raison de l’appellation que lui donna celui qui en fit la capitale de l’Empire romain en 330 après J.C, Constantin 1er. Bien plus tard, en 1930, elle fut rebaptisée Istanbul.

Même si l’expression semble naturelle compte tenu des richesses de l’ancienne cité, selon certaines interprétations on doit sa popularisation à une réplique d’une pièce de théâtre dans laquelle un des comédiens s’exclamait « Quel luxe ! Quel stupre ! Mais c’est Byzance ». L’expression a en tous cas traversé les siècles pour trouver sa place dans la culture moderne.

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En catimini

en catimini

Quelle est l’origine de l’expression « en catimini » ?

Cette expression qui date du 13ème siècle signifie « « en secret », « en cachette ». Il existe deux hypothèses quant à son origine.

Selon la première, le mot « catimini » viendrait du grec « kataménia » en rapport avec les menstruations féminines. La discrétion et l’indisponibilité sexuelles des femmes durant cette période expliqueraient le sens donné à l’expression. Mais pour certains le lien entre les deux est tiré par les cheveux.

Selon une seconde hypothèse, « catimini » proviendrait du langage picard. Il serait une allusion au comportement silencieux et hypocrite d’un animal. En effet en picard le mot « cate » désignait le chat quand « mine » était également un terme en rapport avec ce même animal. Le mot « chattemite » aurait été d’abord utilisé dès la fin du 13ème siècle, afin de qualifier des manières hypocrites. Il serait ensuite devenu progressivement « catimini ».

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Jeter le bébé avec l’eau du bain

jeter le bébé avec l’eau du bain

Quelle est l’origine de l’expression « jeter le bébé avec l’eau du bain » ?





En jetant « le bébé avec l’eau du bain » on se débarrasse d’une entité dans sa totalité, malgré les éléments positifs qu’elle peut présenter. Ainsi on peut reprocher à des députés d’avoir jeté le bébé avec l’eau du bain pour n’avoir pas voté une loi alors qu’elle comprenait des dispositions qui auraient dû être retenues. 


En France l’expression apparait au 20ème siècle comme la traduction de la même expression en langue anglaise elle-même importée d’Allemagne et dont on trouve la trace dans ce dernier pays dès 1512. Cette métaphore s’explique par les habitudes de l’époque en termes d’hygiène. Les eaux d’un bain servaient alors à toute la famille. Utilisée en dernier pour laver les bébés, l’eau était souillée et on peut imaginer aisément la crainte des parents de voir leur nouveau-né jeté en même temps qu’on la vidait.

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N’y voir que du feu

n’y voir que du feu

Pourquoi dit-on « n’y voir que du feu » ?



« N’y voir que du feu » signifie être berné, ne s’apercevoir de rien. Il existe deux théories quant à l’origine de cette expression.



La première est en lien avec l’éblouissement. On aurait commencé à « n’y voir que du feu » au XVIIIe siècle en référence à l’aveuglement temporaire provoqué par un coup sur la tête. Le « feu » serait ici une métaphore de la forte lumière qui envahit notre vision à cette occasion et qui par conséquent empêche de voir la réalité au propre comme au figuré.



Selon la seconde hypothèse, l’expression daterait du 14ème siècle. A cette époque le juge pouvait décider que le bourreau allait étrangler le condamné à mort avant qu’il ne soit brûlé sur un bûcher. Une mesure prise par charité dans un secret absolu. Ensuite la fumée du bûcher au moment où le corps y était placé ne permettait pas au public de savoir si le condamné était déjà mort ou s’il allait être brûlé vif. Ils n’y voyaient que du feu.