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Battre la chamade

battre la chamade

D’où vient l’expression « battre la chamade » ?

Avoir le cœur qui « bat la chamade » signifie ressentir une vive émotion. Si « battre la chamade » est souvent utilisé dans un contexte amoureux, cette expression est paradoxalement née dans le langage militaire.

Au 18ème siècle la « chamade » est un signal sonore, un roulement de tambour émis sur le champ de bataille par un des camps engagé dans le conflit afin d’indiquer à son ennemi sa volonté de capituler ou d’obtenir une trêve afin par exemple d’entrer en négociations. Parfois le vacarme des combats était tel qu’il masquait la chamade. Aussi on lui adjoint un signal visuel, le drapeau blanc.

Dans le domaine sentimental le coeur comme autrefois le tambour peut donc s’emballer, son rythme s’accélérer en raison d’un sentiment puissant. Comme le soldat, l’amoureux peut être amené à se rendre, baisser les armes face à l’élu de son coeur.

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Septième ciel

septième ciel

Quelle est l’origine de l’expression « septième ciel » ?

« Etre au septième ciel » c’est être très heureux. Mais pourquoi parle-t-on de « 7ème ciel » puisqu’on ne connait ni deuxième ni troisième ciel ?

L’expression vient de l’Antiquité. A cette époque on pense que la Terre est au centre de l’univers et que chaque corps céleste, comme les planètes, est enfermé dans une sphère de cristal invisible et indépendante de ses voisines.

Il y a donc un ciel par sphère, un pour chaque planète, soit sept au total. Le ciel de Saturne, le plus éloigné, était considéré comme celui des étoiles. Derrière lui se trouvait les dieux. L’atteindre consistait donc à s’en rapprocher, à se trouver au plus près du bonheur total.

Toutes les grandes religions monothéistes on tfait référence à cette théorie astronomique. Et même si Copernic et Galilée montrèrent par la suite qu’elle était fausse, on garda dans le langage courant l’expression « être au septième ciel ».

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Avoir vu le loup

avoir vu le loup





Pourquoi dit-on « avoir vu le loup » ?

« Avoir vu le loup » signifie pour une jeune fille « avoir eu des relations sexuelles ». Le sens de cette expression a évolué au cours des siècles. 



Au 16ème siècle « avoir vu le loup » n’avait aucune connotation érotique. Elle signifiait simplement avoir la voix cassée, même si dès cette époque on utilisait l’expression  »danse avec le loup » pour désigner l’acte sexuel.



Au 17ème siècle l’expression devient communément utilisée pour signifier qu’une personne a de l’expérience, en référence à la chasse au loup, dont la dangerosité était reconnue. Une personne ayant vu le loup était entraînée et aguerrie.



Plus tard, toujours au 17ème siècle, l’expression prit enfin le sens que nous lui connaissons de nos jours. Tout comme celui a chassé le loup, la jeune fille qui l’a vu devient une personne expérimentée dans le domaine non plus de la chasse mais sexuel.

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Pédaler dans la choucroute

pédaler dans la choucroute

Pourquoi dit-on « pédaler dans la choucroute » ?

L’expression « pédaler dans choucroute » est employée pour exprimer l’idée d’une difficulté à progresser. Celui qui pédale ainsi perd le fil de sa pensée, à du mal à avancer malgré sa volonté et les efforts fournis.

Elle est apparue lors des premières éditions du Tour de France au 20ème siècle. La voiture qui fermait la course, située derrière l’ensemble des coureurs et qui est appelée « voiture balai », faisait la publicité de marques de choucroute. Ainsi on se mit à dire que les coureurs en queue de peloton, donc les plus proches de cette voiture, « pédalaient dans la choucroute ».

Des variantes de cette expression existent, comme « pédaler dans la semoule » ou une plus version récente « pédaler dans le yaourt » sans qu’ il soit possible d’identifier avec certitude leur origine, si ce n’est que l’efficacité de ces pédalages est tout aussi incertain que celui pratiqué dans la choucroute !

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Semer la zizanie

semer la zizanie

Quelle est l’origine de l’expression « semer la zizanie » ?

« Semer la zizanie » dans un groupe consiste à faire naître la discorde, rompre la bonne entente générale.

Cette expression n’est apparue qu’au 16ème siècle bien que son origine soit bien plus ancienne. « Zizanie » vient du latin « zizania » qui désigne une mauvaise herbe qu’on appelle plus scientifiquement l’ivraie. Cette mauvaise graine peut ruiner des récoltes car elle pourrit les éléments qui poussent autour d’elle.

Dans un passage de l’évangile selon saint Matthieu on trouve justement une parabole de la mauvaise herbe. Face à la foule, Jésus aborde la présence du mal sur Terre en racontant une histoire dans laquelle un homme voit pousser dans son champ le blé qui y a semé mais aussi de l’ivraie. Le texte dit : « Une nuit, pendant que tout le monde dormait, un ennemi de cet homme vint, sema parmi le blé de la zizanie, puis s’en alla. ».

Ensuite la zizanie prit tout naturellement le sens figuré de la mésentente.

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Rond-de-cuir

rond-de-cuir

D’où vient l’expression « rond-de-cuir » ?

Un « rond-de-cuir » est un terme péjoratif et familier utilisé pour désigner un employé de bureau, le plus souvent exerçant sa profession dans les services administratifs.

L’expression vient du fait que ces employés ont toujours travaillé assis sur des chaises plus ou moins confortables. Maintenir cette position de longues heures pouvait s’avérer douloureux pour les fessiers. Aussi certains d’entre eux prirent l’habitude de placer un coussin rembourré, de forme souvent ronde, appelé un rond de cuir, pour atténuer leur souffrance et faciliter l’exécution de leurs tâches.

Ensuite à la fin du 19ème siècle Georges Courteline publia un roman dont le titre est Messieurs les ronds-de-cuir, ayant pour sujet la vie des fonctionnaires, employés de bureau sédentaires. A partir de ce moment-là l’expression « rond-de-cuir » se popularisa et acquis son caractère péjoratif offrant aux critiques de la bureaucratie une addition non négligeable à leur vocabulaire.

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Pot-pourri

pot-pourri

Quelle est l’origine du « pot-pourri » ?

Un « pot-pourri » est un mélange de choses diverses. Il peut s’agir d’un livre ou d’un morceau de musique mélangeant différents airs connus.

Au 17ème siècle il était courant de cueillir des fleurs très odorantes pour les faire sécher ou pourrir et de les mélanger à des essences rares et du sel. On enfermait ensuite le tout  dans des pots dont le couvercle était ajouré. La pâte en putréfaction libérait des parfums qui s’échappaient par les orifices et embaumait agréablement les habitations pendant de longs mois. En effet cette préparation humide particulière permettait aux fleurs de ne pas sécher rapidement.

Très vite le « pot-pourri » a désigné un assemblage d’éléments divers, écrits ou chantés, comme autant de fleurs de toutes sortes réunis en un seul contenant. Dans la première moitié du 19ème siècle son utilisation est avérée dans le domaine musical où il permit de désigner un assemblage de mélodies populaires.

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Virer sa cuti

virer sa cuti

Pourquoi dit-on « virer sa cuti » ?

« Virer sa cuti » consiste à changer radicalement de façon de penser, de mode de vie ou de comportement. Cette expression est parfois utilisée avec une connotation sexuelle pour souligner un changement d’orientation.

La « cuti » est l’abréviation de « cuti-réaction », ce test cutané consistant dans l’observation de la réaction de la peau au dépôt d’une substance. Le vaccin BCG destiné à lutter contre la tuberculose et administré aux enfants était l’occasion d’observer cette cuti-réaction. « Virer sa cuti » consistait à voir apparaitre une rougeur sur la peau confirmant l’action du vaccin. Quand la cuti vire, il y a bien un changement d’état cutané. L’expression utilisée au figuré fait donc bien référence à la modification d’un état originel.

A noter qu’il existe un certain nombre d’expressions dans lesquelles on retrouve l’idée d’un revirement, comme par exemple « retourner sa veste » sans que celle-ci ne soit utilisée dans le domaine sexuel !

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Une note salée

une note salée

D’où vient l’expression « une note salée » ?

Une note ou une addition « salée » est une facture d’un montant élevé. Cette expression exprime aussi l’idée que la somme à payer est bien supérieure à celle anticipée. Passée la surprise qu’elle peut représenter, celui qui doit s’en acquitter peut s’interroger légitimement sur l’origine de son appellation !

Deux hypothèses existent. Selon la première, on la doit à une taxe du Moyen âge portant sur le sel, appelée «gabelle». La vente du sel était à l’époque un monopole royal. Or ce produit était pour la population le seul moyen de conserver les aliments. S’appliquant à un produit indispensable aux foyers, la taxe fut très impopulaire et à l’origine de révoltes et soulèvements.

Selon une autre hypothèse, l’expression s’explique tout simplement par le goût du sel. Saupoudré en trop grande quantité sur un plat il le rend difficile à avaler, à l’image de l’addition qui resterait en travers de la gorge de celui-ci qui serait dans l’obligation de s’en acquitter.

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Payer rubis sur l’ongle

payer rubis sur l’ongle

Quelle est l’origine de l’expression « payer rubis sur l’ongle » ?

« Payer rubis sur l’ongle » consiste à payer en totalité. Mais il ne s’agit pas ici de régler grâce à une pierre précieuse posée sur le bout des doigts !

Cette expression qui date du 17ème siècle provient d’une expression antérieure, « faire rubis sur l’ongle» qui signifie « boire jusqu’à la dernière goutte » et qui fait référence à une coutume. Pour fêter un absent lors de fêtes arrosées les participants buvaient leur verre de vin cul sec, d’une seule traite. Il restait alors souvent au fond du verre une ultime gouttelette de vin, rouge et ronde telle un rubis. Il convenait alors de verser délicatement cette goutte sur un de ses ongles puis de la lécher.

A peu près à la même période, cette expression est devenue une métaphore exprimant l’idée de payer jusqu’au dernier sou, s’il le faut en vidant ses poches, comme on le faisait d’un verre, d’un coup et jusqu’au dernier centime.