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Au diable vauvert

au diable vauvert

D’où vient l’expression « au diable vauvert » ?

Un lieu qui se trouve « au diable vauvert » est très éloigné. L’expression consiste dans l’exclamation d’une distance excessivement longue. Il existe plusieurs hypothèses quant à son origine.

Selon la première, il s’agit d’une référence au château de Vauvert situé près de Paris. Au Moyen Age les lieux furent habités par Philippe-Auguste après son excommunication et ils étaient réputés hantés. Le peuple pensait que des démons s’y trouvaient et que le diable en personne devait en faire partie. Une croyance accréditée par le vacarme produit par le vent qui s’engouffrait dans les carrières situées à proximité. Pour désensorceler les lieux Saint-Louis en fit don aux Chartreux en 1257. S’y rendre, aller « au diable vauvert », consistait donc à entreprendre un périlleux et long voyage.

Selon une autre hypothèse il s’agirait de la ville de Vauvert dans le sud de la France, étape située sur la route du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle. Des scènes de la Bible y étaient jouées pour les pèlerins et le diable souvent représenté.

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Dernier carat

dernier carat

Quelle est l’origine de l’expression « dernier carat » ?

« Dernier carat » signifie la « dernière limite » dans le temps.

Depuis le 19ème siècle on utilise cette expression à propos d’un délai à respecter. L’idée centrale est donc celle de la précision. Or cette expression trouve justement son origine dans un domaine où la précision est primordiale, la joaillerie.

En effet depuis le Moyen Age on mesure la pureté de l’or grâce un indice commun, le carat, dont la valeur maximale est 24. Il est impossible d’aller au-delà de 24 carats. A ce niveau le métal précieux est dit totalement pur. Il ne contient aucune part d’un autre métal. Il est fait à 100% d’or.

Cette limite indépassable a été reprise par la suite pour exprimer l’idée d’une autre limite, temporelle cette fois. A la fois symbole de perfection et limite infranchissable, ce « dernier carat » est autant une borne naturelle qu’un impératif dont on s’attend à ce qu’il soit respecté.

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Conter fleurette

conter fleurette

Pourquoi dit-on “conter fleurette” ?

L’expression quelque peu désuète « conter fleurette » signifie tenter de séduire par les mots, « faire la cour ». Plusieurs hypothèses existent quant à son origine.

Au 12ème siècle «florette » désignait une « petite fleur ». L’expression viendrait ainsi de la pratique consistant à dire à voix haute les mots que l’on écrivait par le passé sur du papier où de petites fleurs étaient représentées.

Mais au 16ème siècle le verbe « fleuretter » signifiait mentir et « fleurette », baliverne et bagatelle. A l’époque comme de nos jours, les mots doux sans être de purs mensonges, pouvaient être dictés par la fin et justifier le recours à des vérités approximatives.

Il faut enfin évoquer Fleurette de Nérac, la première maîtresse du futur roi Henri IV. Celui qui n’était encore que le prince de Béarn n’était âgé que de 12 ans quand à l’été 1565 il croisa Fleurette, avec laquelle il vécut ses premiers émois.

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Rire comme une baleine

rire comme une baleine

Pourquoi dit-on « rire comme une baleine » ?

« Rire comme une baleine » signifie depuis le 19ème siècle rire la bouche grande ouverte. Il existe deux explications quant à son origine.

Selon la première hypothèse, cette expression fait référence à la gueule des baleines. En effet celui qui rit à pleine dent en ouvrant très grand la bouche, offre un spectacle proche, toutes proportions gardées, de celui du plus grand de nos mammifères quand il donne à voir l’immensité de sa gueule.

L’autre hypothèse est également en lien avec l’animal marin mais de façon indirecte. Les « baleines » sont les fines tiges métalliques permettant de maintenir la toile d’un parapluie. Or par le passé elles étaient fabriquées en fanons, ces lames qui correspondent aux dents chez le cétacé. Or une fois le parapluie ouvert, les « baleines » se déploient et prennent une courbure qui peut évoquer une bouche en train de rire.

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Dents du bonheur

dents du bonheur

Pourquoi dit-on les « dents du bonheur » ?

Avoir les « dents du bonheur » consiste à être pourvu d’incisives supérieures écartées. En France Vanessa Paradis et Yannick Noah sont les personnalités les plus emblématiques présentant cette particularité dentaire. Selon une croyance populaire elle serait le signe de personnes particulièrement heureuses et chanceuses.

L’origine de cette expression daterait des guerres napoléoniennes. A cette période ceux qui présentaient ce signe physique pouvaient être réformés. Ils échappaient donc à la guerre. Le motif était le suivant : l’espace qui séparait leurs dents les empêchait d’utiliser leur dentition pour couper l’emballage en papier dans lequel se trouvait la poudre avec laquelle ils devaient recharger leur fusil. Ils ne pouvaient en effet effectuer ce geste avec leurs mains, déjà occupées à tenir leur arme.

L’impossibilité d’effectuer cette manipulation indispensable sur le champ de bataille, les rendait inapte à être soldat. On comprend alors aisément pourquoi, pour certains, cela était source de bonheur.

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Garde-chiourme

garde-chiourme

Quelle est l’origine de « garde-chiourme » ?

Un « garde-chiourme » désigne toute personne sévère en charge de la surveillance d’un lieu et dont le caractère est jugé brutal et autoritaire.

A l’origine, durant l’Antiquité, le terme « chiourme » était utilisé pour les chants qui donnaient la cadence aux rameurs sur les galères navigants en Mer Méditerranée. Accompagnés le plus souvent de tambours, ces chants donnaient aux forçats le rythme de l’effort qu’ils étaient contraints de produire pour faire avancer leur embarcation plus rapidement qu’à la seule force du vent dans les voiles.

Ainsi par extension le mot « la chiourme » s’est mis à désigner les galériens eux-mêmes, tantôt rameurs volontaires, tantôt esclaves ou repris de justice. Pour s’assurer que ces hommes ne faiblissaient pas, un gardien muni d’un fouet les surveillait. Ce « garde-chiourme » prenant place dans la cale aux côtés des galériens faisait souvent preuve de la plus grande brutalité.

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Au grand dam

au grand dam

Quelle est l’origine de l’expression « au grand dam » ?

« Au grand dam » signifie au désavantage ou détriment de quelqu’un.

Ici aucune référence faite aux dames. Le mot « dam » est très ancien. Il est apparu en 842 et vient du latin « damnum », utilisé à l’époque dans le domaine juridique pour signifier  « dommage ». Il évolua vers « damage » au 11ème siècle avant de devenir « domage » puis « dommage ».

Le terme « dam » n’a survécu que dans l’expression qui nous occupe. « Au grand dam » signifie donc « au grand dommage ».

A noter que le « dam » est la peine principale en enfer, le châtiment des damnés. On parle de la « peine du dam ». Elle consiste dans la perte pour toujours de la vision béatifique de Dieu. Saint Thomas dit à son propos : « La peine du damné est infinie, parce qu’il y a pour lui perte d’un bien infini ».

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Rester en carafe

rester en carafe

D’où vient l’expression « rester en carafe » ?

Celui qui « reste en carafe » est abandonné. Il est oublié et reste en plan.

Cette expression date du 19ème siècle. Dans le langage argotique la « carafe » désignait la bouche ou la gorge, qui à l’image de la carafe accueille des liquides variées. Mais cette zone de notre anatomie nous sert aussi à parler. Or quand les mots manquent lors d’un discours ou d’une prise de parole quelconque, on reste bouche bée. Les mots font défaut. Celui qui voudrait s’exprimer peut alors connaitre un sentiment d’abandon. Le lien est donc établi entre la bouche c’est à dire la carafe, et le fait d’être en plan.

Par la suite on a utilisé cette locution en dehors du strict domaine de l’expression orale pour toute personne qui est laissée seule; par exemple dans le milieu cycliste quand un coureur connait une crevaison sans pouvoir être dépanné rapidement. Il peut alors avoir l’air cruche !

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Au temps pour moi

au temps pour moi

Pourquoi dit-on « au temps pour moi » ?

Cette locution permet à une personne de reconnaître son erreur et d’adapter son avis en fonction de cette celle-ci. S’il est fréquent de voir écrit « autant pour moi », l’Académie française est formelle : l’orthographe à retenir est « au temps pour moi ». Et cette orthographe découle précisément de l’origine de l’expression.

Dans le langage militaire, l’injonction « au temps ! » est utilisée pour commander la reprise d’un mouvement depuis le commencement. L’idée est donc de reprendre pour corriger. Ainsi il est naturel que cette injonction appliquée à soi-même se traduise par « au temps pour moi ».

Quant à la version familière « autant pour moi », largement employée de nos jours, personne n’est capable de la dater avec précision. Certains comme Maurice Grevisse, avancent même qu’elle est antérieure à celle orthographiée « au temps » ; alors que pour d’autres linguistes les deux versions doivent être considérées comme distinctes.

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Le pot aux roses

le pot aux roses

Pourquoi dit-on « le pot aux roses » ?

Découvrir le « pot aux roses » signifie mettre à jour un secret ou une supercherie.

Plusieurs hypothèses coexistent quant à l’origine de cette expression née au 13ème siècle.

Selon la première, le « pot aux roses » serait le récipient utilisé par les femmes au Moyen âge pour conserver leur maquillage. En le découvrant les hommes comprenaient immédiatement que la beauté de leur bien aimée tenait en partie à l’usage d’artifices. Un mystère était donc percé.

Selon une autre explication, le « pot » en question devrait être entendu comme le couvercle d’un « pot » de parfum ou d’eau de roses, qui une fois soulevé s’évaporait s’il n’était pas à nouveau couvert rapidement.

Plus généralement il semble que le « pot » doive être compris comme les récipients multiples que l’on trouvait dans les foyers à l’époque de l’apparition de cette expression, qui tant qu’il demeurait fermés portaient un part de mystère quant à leur contenu. Une fois le couvercle soulevé, la nature de ce qui s’y trouvait pouvait surprendre, intéresser ou révolter.