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Aller à vau-l’eau

aller à vau-l’eau

Quelle est l’origine de l’expression « aller à vau-l’eau » ?

« Aller à vau-l’eau » signifie péricliter, aller en se dégradant.

Au 12ème siècle, un « vau » est une vallée. « Aller à val » ou « à vau » exprimait l’idée de « descendre le long, en suivant la pente de ». Puis pendant quatre siècles on a eu recours à cette expression pour dire « suivre le fil de l’eau » au creux d’une vallée, de façon tout à fait concrète.

Ce n’est qu’ensuite que l’on se mit à l’utiliser de façon abstraite. L’expression prit alors le sens d’un projet humain qui marche mal et dont les perspectives sont très sombres. Mais on utilisait alors encore conjointement l’expression sœur « à val de route » pour exprimer l’idée plus définitive de déroute absolue. Puis avec le temps « à vau-l’eau » prit un sens plus large et se mit à englober cette dernière idée.

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Cœur d’artichaut

cœur d’artichaut

D’où vient l’expression un « cœur d’artichaut » ?

Celui qui a un « cœur d’artichaut » tombe souvent et facilement amoureux. Cette expression date de la fin du 19ème siècle. Elle est la forme raccourcie du proverbe : « cœur d’artichaut, une feuille pour tout le monde ».

Cette expression métaphorique fait une analogie entre le cœur humain et le cœur d’un végétal, l’artichaut. Le cœur du légume est la partie située au centre et à laquelle sont attachées toutes ses feuilles. On en mange le cœur directement et un peu de celui-ci indirectement, resté sur chacune de ses feuilles, que l’on détache une par une. Au fur et à mesure de sa dégustation le cœur de ce légume donne un peu de lui-même, exactement comme le coeur humain à chaque fois qu’il tombe sous le charme d’une nouvelle personne. Et comme un artichaut est composé de très nombreuses feuilles, celui qui y est comparé tombe très souvent amoureux.

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Avoir le béguin

avoir le béguin

Pourquoi dit-on « avoir le béguin » ?

« Avoir le béguin » pour quelqu’un consiste à en être amoureux, souvent de façon passagère.

Cette expression date du 18ème siècle. Mais pour en saisir l’origine il faut s’intéresser à la racine du mot « béguin » qui remonte au 12ème siècle. Un « béguin » était alors une coiffe portée par des femmes menant une vie religieuse sans être pour autant des nonnes, mais vivant tout de même leur foi en communauté et appelées les « béguines ». Elles se nommèrent ainsi car leur mouvement fut fondé en Belgique par Lambert le Bègue, dont on dit qu’il avait un grand talent pour faire naitre la foi chez les femmes.

Tiré du « béguin », le verbe « s’embéguiner » signifiait à l’origine « se coiffer d’un béguin ». Puis au 18ème siècle on l’utilisa en argot pour signifier au figuré « tomber amoureux » de façon rapide et un peu absurde, pour celle ou celui qui se laissait prendre soudainement par la passion.

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À cor et à cri

à cor et à cri

Pourquoi dit-on « à cor et à cri » ?

« A cor et à cri » signifie appeler à grand bruit et avec beaucoup d’insistance.

La phonétique est trompeuse car le « cor » dont il s’agit n’a rien à voir avec le « corps ».

Cette expression date du XVème siècle. On disait alors dans le langage de la chasse « à cry et à cor ». Le cor en question était l’instrument de musique de la famille des cuivres aujourd’hui utilisé le plus souvent dans les fanfares et musiques militaires. A l’époque l’expression désignait une pratique de chasse à courre; celle qui consistait à poursuivre le gibier, un cerf en général, en lui faisant peur grâce au bruit du cor et aux cris des chasseurs.

Cette traque bruyante et pressante donna naissance à l’expression qui dans le langage courant fut appliquée à toutes sortes de situations où un appel se fait de façon très appuyée.

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Faire un laïus

faire un laïus

Quelle est l’origine de l’expression « faire un laïus » ?

« Faire un laïus » est une expression péjorative qui désigne l’action de tenir un discours extrêmement long, au ton ampoulé et dont le contenu est terriblement ennuyeux.

Cette expression a pour origine à la fois l’Antiquité grecque et l’école Polytechnique.

Lors d’un combat mythologique, Laïus, roi de Thèbes, fut tué par son fils Œdipe sans que celui-ci ne le reconnaisse au moment de l’acte. Au début au XIXème siècle, l’école Polytechnique présenta lors de son concours d’entrée, une épreuve de rédaction ayant pour thème cet épisode. Parmi les étudiants le sujet laisse perplexe. Beaucoup se lancent alors dans des copies interminables, dans un style laborieux ou ampoulé, au contenu assommant.

En raison de ces copies ennuyeuses pour les correcteurs, le mot« Laïus » entra dans le langage argotique des polytechniciens. Puis il fut adopté dans le langage courant.

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Pour des prunes

pour des prunes

Quelle est l’origine de l’expression « pour des prunes » ?

Si telle action compte « pour des prunes », elle n’a eu aucun effet. Elle fut inutile et compte « pour rien ».

Si l’expression date du XVIème siècle, « des prunes » signifiait déjà quelque chose sans valeur trois siècles plus tôt. Au 12ème siècle les croisés français essuient un résultat déplorable. Lors de cette seconde croisade ils ne remportent en effet aucune bataille. A défaut de victoire ils revinrent avec des pieds de pruniers de Damas dont ils avaient adoré les fruits en Orient et qu’ils offrirent au souverain. Celui-ci leur aurait alors demandé, étonné et contrarié, s’ils étaient allés combattre pendant une si longue période « pour des prunes ».

Le fruit n’étant pas connu en Europe, la référence marqua les esprits et l’expression serait ainsi entrée dans le langage.

Les croisés n’avaient donc pas assez mis de « prunes » en Orient pour pouvoir en rapporter sans susciter le courroux de leur chef !

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Un soleil de plomb

un soleil de plomb

D’où vient l’expression « un soleil de plomb » ?

« Un soleil de plomb » désigne une chaleur extérieure écrasante.

En un endroit donné la chaleur dégagée par les rayons du soleil peut être telle qu’elle donne l’impression à celui qui la subit qu’elle supporte une lourdeur, un poids important sur ses épaules.

Or la forte densité du plomb est célèbre. Ce métal a donc logiquement été utilisé dès la première moitié du 19ème siècle pour exprimer métaphoriquement la pesanteur extrême que le soleil peut faire ressentir.

On retrouve la même idée de poids et de fatigue dans l’expression un « sommeil de plomb » apparue à la même époque. En revanche dans « avoir du plomb dans l’aile » ce n’est pas le poids du métal qui empêche métaphoriquement un projet de se réaliser mais bien celui utilisé très concrètement par les chasseurs pour tirer sur les proies volantes.

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Défrayer la chronique

défrayer la chronique

Pourquoi dit-on « défrayer la chronique » ?

« Défrayer la chronique » consiste à faire parler de soi, le plus souvent de façon négative en raison de ses actes ou de simples médisances.

Pourtant à l’origine au XVIIème siècle, l’expression ne comportait aucune charge péjorative. La formule exacte de l’époque, « défrayer la compagnie », signifiait l’art d’amuser des invités. « Défrayer » signifiait déjà « payer pour autrui » ou « faire les frais de ». Or celui qui entretenait l’amusement général était précisément celui qui alimentait la conversation avec ses nouvelles ou ragots. On riait donc à son propos, à ses frais. Il est donc logique qu’il ait « défrayé ».

Quant à la « chronique » elle fut d’abord un ouvrage listant des faits dans leur ordre chronologique. Puis au XVIIème siècle, le terme se mit à désigner en outre des informations sans grande importance que l’on s’échangeait à propos de tiers, à leur insu.

Il est ainsi devenu possible de « faire la chronique » de ceux qui la défraient régulièrement !

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Long comme un jour sans pain

long comme un jour sans pain

Quelle est l’origine de l’expression « long comme un jour sans pain » ?

Ce qui est « long comme un jour sans pain » est interminable, ennuyeux.

Quand cette expression est apparue dans le langage populaire au XVIIème siècle, le pain était l’aliment de base de la majorité de la population française.

L’expression faisait alors référence à une notion de grandeur tout aussi bien physique que temporelle. On pouvait ainsi dire que quelqu’un était « long comme un jour sans pain » pour indiquer qu’il avait une grande taille. Mais on pouvait également y avoir recours pour souligner le caractère extrêmement long d’une durée. L’expression pouvait donc vouloir dire long ou sans fin, suivant le contexte.

Puis au siècle suivant on se mit à l’utiliser également au figuré pour désigner un grand ennui. Depuis, une journée où la seule occupation consiste à attendre est une journée « longue comme un jour sans pain ».

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Fleur bleue

fleur bleue

D’où vient l’expression « fleur bleue » ?

« Etre fleur bleue » signifie être tendre, sensible. De nos jours cette expression est souvent utilisée de manière gentiment péjorative pour désigner quelqu’un qui se laisse facilement envahir par des sentiments naifs et parfois disproportionnés.

Si dans le langage des fleurs le bleu clair exprime l’idée de la tendresse idéale et inavouée, cette expression trouve son origine au début du 19ème siècle dans un poème de l’allemand Novalis, c’est-à-dire le baron Friedrich von Hardenberg. Dans Henri d’Ofterdingen il traite de la légende d’un troubadour au Moyen Age parti en quête d’un idéal. Ce faisant il découvre la poésie, symbolisée par une fleur bleue.

Puis en France le sens de l’expression évolua légèrement, ne désignant plus simplement un style littéraire, mais un sentiment. Mais l’un n’exclut pas l’autre, au contraire !