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Steak tartare

steack tartare

Pourquoi dit-on un « steak tartare » ?



La recette du steak tartare consiste en un plat à base de viande de bœuf ou de viande de cheval crue, généralement hachée. Son origine est lointaine. Les tribus nomades des steppes de Mongolie, les Tatars ou Tartares, se déplaçaient à cheval entre l’est de la Mongolie et l’actuel Kazakhstan.



Pour se nourrir, cet ancien peuple turc découpait des morceaux de viande qu’ils salaient puis plaçaient juste sous la selle de leurs chevaux. Lorsqu’ils cavalaient, les mouvements de la monture malaxaient naturellement la viande et le poids du cavalier permettait d’évacuer l’excès de sang. Quelques heures suffisaient pour l’attendrir complètement. Pour la consommer il suffisait ensuite d’enlever l’excès de sel et de la hacher grossièrement, sans cuisson préalable.



Nous tenons ces informations de l’ingénieur et cartographe du XVIIe siècle Guillaume Levasseur de Beauplan, qui après avoir servi en Pologne-Lituanie, a publié un livre intitulé « Description de l’Ukranie » contenant des descriptions détaillées des pratiques des peuples nomades locaux.

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Avoir un Jules

Avoir un jules

Pourquoi dit-on “avoir un Jules” ?

Le « Jules » de l’expression a réellement existé. Il s’agit d’une référence directe à une véritable personne qui vécut au 18ème siècle dans l’entourage de Marie-Antoinette.

Contrairement à ce que laisse penser le prénom, Jules était une femme, proche de la reine et nommée Madame de Polignac. Femme de Jules de Polignac elle était parfois surnommée le « Jules de la reine ». Une intense amitié lia les deux femmes dès 1774. Avec sa confidente Marie Antoinette passait énormément de temps, y compris dans son château du Petit Trianon.



Madame de Polignac devient duchesse en 1780. Vite jalousée on fit courir la rumeur que les deux amies étaient amantes, en prenant soin de surnommer la confidente «Jules» pour ne pas insinuer trop clairement que la reine était homosexuelle.



Mais avec la Révolution la reine dut s’exiler. Elle quitta son amie avec tristesse. Madame de Polignac mourut cinquante jours seulement après la reine.

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Boire à tire-larigot

A tire larigot

Quelle est l’origine de l’expression « boire à tire-larigot » ?

L’origine de cette expression se situe en Normandie. Au 13ème siècle, un archevêque du nom d’Odon Rigaud fit un cadeau, une cloche, à la ville de Rouen. Celle-ci fut installée à la cathédrale et prit le nom de La Rigaud.

Les dimensions et le calibre de l’objet étaient inédits pour l’époque. Elle pesait plus de 6 tonnes. Aussi, sonner la cloche nécessitait un effort considérable. Un effort qui mettait ceux qui s’y épuisaient dans un état de fatigue similaire à ceux qui avaient bu beaucoup d’alcool. Suivant la même idée ils devaient pour reprendre des forces boire énormément. Assoiffés par l’effort ils buvaient ‘à tire la Rigaud’. La Rigaud devenant progressivement larigot.

Il existe cependant une explication qui diffère totalement. Selon celle-ci l’expression serait née à la fin du 15ème siècle de l’association du verbe « tirer » c’est-à-dire aspirer un liquide et du nom d’une flûte appelée « larigot ». « Boire à tire larigot » aurait alors désigné le fait de siffler le vin des bouteilles à la manière de ceux qui jouaient de l’instrument.

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Prendre son pied

Prendre son pied

Pourquoi dit-on « prendre son pied » ?

C’est aux corsaires du 18ème siècle que l’on doit cette expression. Rappelons ici que les corsaires sont des marins au service du roi, contrairement aux pirates. Quand ces marins attaquaient et pillaient un bateau ils devaient partager le butin de façon équitable entre le roi, l’armateur et l’équipage. Pour se faire ils avaient recours à la longueur d’un pied, soit 33 centimètres, comme unité de mesure de l’or ou autres marchandises trouvés à bord. Les corsaires prenaient donc au sens propre leur pied pour s’attribuer leur part.

Quant à la connotation sexuelle de l’expression elle serait liée à l’utilisation faite ensuite par les corsaires d’une partie de leur argent. Ils prenaient leur pied en allant passer du bon temps avec les prostituées.

Selon une autre explication l’expression ferait référence à une position sexuelle datant de l’Antiquité. Pendant l’acte, elle consisterait pour la femme à attraper son pied dans le but d’avoir plus de plaisir. Et il est vrai que sur de nombreuses représentations la femme est représentée à l’apogée de son plaisir son pied en main.

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Comme un coq en pâte

expression comme un coq en pate

Pourquoi dit-on «comme un coq en pâte» ?

Être comme un coq en pâte c’est être choyé, vivre sans souci et placé dans un état de grand confort. Il existe deux explications à cette expression.

Selon la première, « être comme un coq en pâte » aurait pour origine une mixture utilisée lors des concours agricoles du 17ème siècle. Une pâte, une lotion particulière préparée par les fermiers étaient alors appliquée aux poules dans le but de les embellir ou du moins de faire briller leurs plumes.

Selon une seconde théorie, il s’agit de comparer une situation à un coq dans une cage, engraissé par gavage à base de pâtée ou bien d’un coq enfermé dans un pâté. Ainsi dans le dictionnaire de l’Académie de 1835 on compare à ce coq dont la tête sort d’un pâté un homme glissé confortablement dans son lit et dont seule la tête et visible. C’est donc la position du coq entouré de pâte qui serait l’explication.



Dans un cas comme dans l’autre la locution proverbiale a progressivement migré dans le langage populaire où elle s’est fixé jusqu’à aujourd’hui.

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Faire la cour

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Pourquoi dit-on «faire la cour» ?

L’expression «faire la cour» a d’abord eu une signification en lien avec la flatterie. Aucun rapport avec l’amour, en tous cas à l’origine. En effet on en trouve la première trace au 16ème siècle à la cour du roi. Elle désigne à cette époque le comportement de ceux qui entourent le monarque. Sa cour.

Du latin « curia », le terme de « «cour » est au sens premier un groupe d’hommes. Autour de la personne du roi, il adoptait des attitudes et précautions pour obtenir faveurs et avantages. Il fallait flatter et courtiser. La cour faisait donc la cour.

Puis dès lors que quelqu’un essayait de s’attirer la sympathie d’une autre personne le peuple s’est mis à utiliser la même expression. En dehors même du cadre royal.

Et enfin un siècle plus tard on a appliqué l’expression «faire la cour» aux rapports de séduction amoureuse.

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Faire du boucan

Faire du boucon

Pourquoi dit-on « faire du boucan » ?

L’action de « faire du boucan » consiste dans le langage familier à faire beaucoup de bruit.

Le mot « boucan » vient directement du mot « bouc » dont le verbe « boucaner » signifie en ancien français du 17ème siècle, imiter le cri du bouc. Et dans la Bible il est un animal maudit. Plus tard il prit un sens additionnel puisque le boucan devint synonyme de « bordel », lieu qui a son tour pouvait facilement évoquer le vacarme. La prostituée était la « boucanière » et « boucaner » consistait à fréquenter ces lieux de débauche.

En raison du bruit que pouvaient générer les maisons closes, faire du boucan signifia rapidement « faire un bruit excessif ».

On retrouve d’ailleurs le mot « boucan » dans un certain nombre d’autres expressions dans lesquelles il revêt une signification amplifiée comme « faire un boucan d’enfer ».

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Travailler du chapeau

Travailler du chapeau

Pourquoi dit-on « travailler du chapeau » ?

De nos jours beaucoup pensent simplement que le chapeau de l’expression est une métaphore de la tête et que le fait de travailler de cette partie du corps signifie être trop agité, comme dans l’expression « travailler de la toiture ». Mais en réalité l’expression a une toute autre origine.

« Travailler du chapeau » c’est à dire souffrir de troubles mentaux ou tout simplement ne plus avoir toute sa tête, trouve son origine dans les chapelleries du 19ème siècle. Dans ces ateliers de confection on utilisait le feutre comme matière de base pour fabriquer les chapeaux. Le feutre était lui-même obtenu à partir de poils d’animaux et de nitrate de mercure en guise de forte colle. Or ce produit chimique intoxiquait les ouvriers qui le manipulaient ou le respiraient. Car le nitrate pouvait rester en suspension dans l’air de l’atelier tout en s’évaporant. Et ces vapeurs étaient ensuite facilement assimilées par les organismes, causant des dommages cérébraux.

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Être de mèche

être de mêche

Pourquoi dit-on «être de mèche» ?

« Etre de mèche » marque la complicité, la connivence d’une personne avec une autre dans l’accomplissement d’un acte le plus souvent répréhensible.

Dans la langue provençale le terme «mech» signifie « moitié ». Et en italien on dit « mezzo ». De la même racine latine, le terme de « mèche » fut utilisé dès le 18ème siècle dans le monde du banditisme. L’expression « être de mèche » signifiait alors faire « moitié moitié » sur l’argent d’un coup, être de moitié dans une affaire. Ainsi les voleurs ou les criminels qui étaient de mèche faisaient 50/50.

Le langage courant a ensuite retenu la complicité au détriment du partage équitable des fruits lors d’une action illégale.

A noter enfin qu’on retrouve le mot « mèche » dans l’expression « vendre la mèche », c’est-à-dire vendre sa moitié. Mais il ne s’agit pas de la même mèche puisque celle-ci est celle qui à la fin du 16ème siècle permettait de faire exploser des mines.

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A la queue leu leu

A la queue leu leu

Quelle est l’origine de l’expression « à la queue leu leu » ?

Cette expression date du Moyen Âge. En français médiéval un «leu» signifie un « loup ». Ces animaux sont alors beaucoup plus fréquents que de nos jours dans les forêts. Il n’est pas rare d’en croiser dans les campagnes de France. Le loup comme le renard tiennent ainsi une place importante dans l’imaginaire des peuples vivant à cette époque.

Dès le 11ème siècle on utilise le terme « leu », dérivé du latin « lupus », pour parler d’un loup. Or quand ils se déplacent, les loups sont souvent les uns derrière les autres.  Ainsi on a vu naitre naturellement l’expression «à la queue du leu, un leu» pour dire que « c’est à la queue d’un leu qu’on trouve un autre leu » ou en français moderne que c’est derrière un loup que l’on trouve un autre loup.

Avec le temps l’expression a été simplifiée par l’abandon des articles.On en trouve la première trace écrite au XVIe siècle pour désigner un jeu dans Gargantua de Rabelais