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Comme cul et chemise

Comme cul et chemise

Quelle est l’origine de l’expression « comme cul et chemise » ?

Deux personnes qui sont « comme cul et chemise » ont entre elles une très grande complicité. Elles sont inséparables. Cette métaphore de l’amitié entre deux personnes est souvent utilisée dans un sens légèrement péjoratif.

Antoine Oudin dès 1640 utilise une expression très proche: « Ce n’est qu’un cul et une chemise. Ils sont toujours ensemble ; ils ont de grandes intelligences ».

La mention du cul et de la chemise, souligne simplement le caractère inséparable des deux parties, comme le lien qui existe entre le corps (« le cul ») et le vêtement qui l’habille (« la chemise »).

Car les chemises de l’époque n’étaient pas identiques à celles que nous connaissons aujourd’hui. Elles ressemblaient plutôt à de longues chasubles qui en font véritablement l’ancêtre des sous-vêtements modernes. La « chemise » atteignait ainsi le « cul ».

Il y avait donc bien entre deux personnes la même promiscuité que celle existant entre le vêtement et le corps humain.

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Mener à la baguette

Mener à la baguette

Pourquoi dit-on « mener à la baguette » ?

Cette expression signifie commander avec dureté ou autorité. On peut se demander de quelle baguette s’agit-il ? Est-ce une référence à la baguette du boulanger ? A celle du batteur ? Du chef d’orchestre ? Ou encore à celles qui peuvent remplacer les fourchettes ? Aucune de celles-ci.

Selon les auteurs, deux types de baguettes candidates peuvent être retenues. Même si au fond il s’agit du même objet.

Le mot même de « baguette » viendrait du latin baculum qui veut dire « bâton ».

D’abord l’expression puiserait ses origines dans le monde des armées dans lequel les plus hauts gradés dirigeaient leurs troupes avec une épée. Celle-ci ressemblait à une règle en bois, assimilable à une baguette.

Mais si la baguette reste bien le même objet en bois, celle de l’expression serait pour certains autres auteurs une référence directe aux baguettes utilisées par les instituteurs pour faire obéir leurs élèves.

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Prendre des vessies pour des lanternes

Prendre des vessies pour des lanternes

Quelle est l’origine de l’expression « prendre des vessies pour des lanternes » ?

« Prendre des vessies pour des lanternes » consiste à être naïf, se faire des illusions, bref se tromper lourdement.

L’origine de cette expression semble remonter au 13ème siècle, une époque à laquelle on disait « vendre vessie pour lanterne ». Des vessies de porc ou de bœuf étaient alors récupérées puis séchées afin d’être utilisées comme récipients. En raison de leur fine paroi elles pouvaient être opaques et laisser passer la lumière. Aussi certains plaçaient une simple bougie à l’intérieur et s’en servaient de lanternes. Les vessies pouvaient donc servir accessoirement de lanternes de fortune.

De ce fait des personnes pas très observatrices ou naives pouvaient facilement penser que ces vessies étaient de véritables lanternes.

La forme de la vessie et la lueur dégagée par les bougies autorisaient même les marchands à faire passer les vessies suspendues au plafond de leur boutique pour des lanternes et les vendre ainsi.

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Laisser le chat aller au fromage

Laisser le chat aller au fromage

Connaissez-vous l’origine de l’expression « laisser le chat aller au fromage » ?

Cette expression est certes quelque peu oubliée de nos jours mais elle a bien eu cours. Elle s’applique à une jeune fille qui cède aux avances d’un homme avant le mariage. Elle exprime donc l’idée traditionnellement contraire à la morale de consommer un mariage avant même sa célébration.

On en trouve les premières traces au 16ème siècle. Des interrogations demeurent sur l’animal choisi. En effet ce sont plutôt les souris ou les rats qui s’intéressent au fromage, et non pas les chats. Mais s’il s’agit d’un chat et non d’un rongeur, c’est en référence au sexe féminin.

Quant au fromage il est le symbole même de la tentation. Déjà dans la fable de La Fontaine, Le corbeau et le renard, le fromage est la proie tant convoitée par les animaux : « Maître Corbeau, sur un arbre perché, tenait en son bec un fromage. Maître Renard, par l’odeur alléché… ».

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Se regarder en chiens de faïence

Se regarder en chiens de faïence

D’où vient l’expression « se regarder en chiens de faïence » ?

Quand deux personnes se regardent ou s’observent sans dire un mot on dit qu’elles se  »regardent en chiens de faïence ». Il y a  souvent de l’animosité dans l’air.

Le mot « faience » vient de la céramique réputée pour sa qualité, originaire de Faenza en Italie. On y fabrique depuis des siècles de la vaisselle de céramique. A partir de cette petite localité, la faience a conquis l’Europe dont la France.

Très populaire dès le 17ème siècle, il est logique que l’expression soit née à cette même époque. Elle trouve son origine dans la pratique d’antan de disposer des petites sculptures ou statues de chiens en guise d’élément de décoration dans les intérieurs et en particulier sur les cheminées, seules sources de chaleur pendant longtemps.

A les observer se regarder froidement on comprend aisément comment l’expression est née et pourquoi elle s’applique si bien aux rapports humains.

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Les absents ont toujours tort

les absents ont toujours tort

D’où vient l’expression « les absents ont toujours tort » ?

Cette expression est très courante mais savez-vous pourquoi les absents ont tort ? Est-ce parce qu’ils ont commis la faute de ne pas être là et se voient en conséquence punis par condamnation a priori de leurs opinions ? Ou bien est-ce parce qu’ils ne peuvent pas se défendre et argumenter leur position ?

Cette seconde explication est la bonne. L’absent est toujours fautif car il n’est pas en mesure de défendre ses intérêts, d’expliquer son point de vue ou sa décision.

Par une formule assez proche les Latins disaient : Absens hoeres non erit, c’est-à-dire « l’absent ne sera pas héritier ».

Mais l’expression qui nous occupe date elle, du 18ème siècle. A cette époque on dit d’ailleurs plutôt : « les os sont pour les absents ». Ce qui signifiait qu’en raison de leur absence ils ne pouvaient pas partager le repas et que par conséquent on leur laissait la part la moins enviable, les os.

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A la bonne franquette

à la bonne franquette

Pourquoi dit-on « à la bonne franquette » ?

Passer une soirée “à la bonne franquette” signifie sans complications, sans chichi ni manières inutiles. Si une invitation se passe « à la bonne franquette » alors les petits plats ne sont pas mis dans les grands !

Dès le 17ème siècle on trouve l’expression « à la franquette ». Le mot « franquette » vient de « franc » qui est d’origine normande. La locution est utilisée à cette époque pour dire « en toute franchise ». Un siècle plus tard elle est remplacée par « à la bonne franquette » et prend dès lors le sens de « en toute simplicité ».

Mais il faut ajouter que Jean Maillet souligne que jusqu’à la fin du 18ème siècle, le peuple disait « parler à la franquette » ou « agir à la franquette » pour exprimer l’absence de manières et façons.

Il semble aussi qu’avant le mot « franquette » on utilisait celui de « Flanquette ». « « Agir à la flanquette » signifiait donc « agir franchement ». La lettre «L » ayant par la suite était roulée en « R ».

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Amuser la galerie

amuser la galerie

Quelle est l’origine de l’expression « amuser la galerie » ?

« Amuser » ou « épater » la galerie consiste à faire rire le public.

Cette expression au caractère légèrement péjoratif a une origine sportive et date du 17ème siècle. Le tennis et d’autres jeux de raquettes viennent du jeu de paume, jeu pratiqué depuis un millénaire. Le long des terrains de ce jeu, dont les joueurs sont munis d’une raquette que depuis le début du 16eme siècle, se trouvait une galerie. Elle accueillait les spectateurs.

Rapidement le mot « galerie » s’est mis à désigner non plus seulement la structure accueillant le public mais le public lui-même.

Pour amuser les spectateurs, la galerie donc, les joueurs du jeu de paume réalisaient des acrobaties et tentaient d’effectuer des coups spectaculaires. Puis dans un élargissement progressif et continu de sa signification, l’opinion publique.

Pour la petite histoire la France commença à délaisser le jeu de paume dès le 18ème siècle.

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Une vie de bâton de chaise

une vie de bâton de chaise

Pourquoi dit-on « une vie de bâton de chaise » ?

« Mener une vie de bâton de chaise » signifie mener une vie agitée, désordonnée.

L’expression a une origine incertaine. Mais on l’explique généralement de la façon suivante. Les « bâtons de chaise » sont les bâtons de chaise à porteurs sous l’Ancien Régime. Celles-ci présentaient en effet deux bâtons latéraux qui servaient à porter littéralement la chaise et son passager.

Or pour déplacer le tout il fallait fréquemment manipuler ces bâtons. Ils avaient la vie dure. Ils étaient soulevés, tirés, posés, courbés. Et par analogie on se mit à décrire une vie à l’activité excessive en ayant recours à cette image.

Si on date cette expression de la fin du 19ème siècle, date à laquelle les chaises à porteurs avaient disparu, c’est tout simplement que de nombreux spectacles relataient alors la vie de cette époque, donnant une actualité à ce mode de déplacement pourtant disparu. D’où la référence anachronique aux bâtons de chaise.

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Le jeu en vaut la chandelle

le jeu en vaut la chandelle

D’où vient l’expression « le jeu en vaut la chandelle » ?

L’origine de cette expression date du 16ème siècle. A cette époque les foyers s’éclairaient à la bougie. L’électricité n’existait bien sûr pas encore. Pour passer le temps ou s’adonner à son vice les gens pouvaient le soir jouer aux cartes ou aux dés. Pour y voir quelque chose il leur fallait s’éclairer à la bougie ou à la chandelle.

Mais éclairer ces parties de jeux nocturnes avait un coût. Ainsi les joueurs n’étaient prêts à consentir à payer pour cet éclairage que si les montants des gains potentiels étaient élevés. Il fallait pouvoir espérer gagner une grosse somme ou au moins rentrer dans ses frais.

Si les gains potentiels n’étaient pas énormes et pour pouvoir quand même jouer les participants aux revenus modestes donnaient une petite somme à celui qui avait accueilli la partie en dédommagement du coût des chandelles. Mais s’ils n’avaient vraiment pas de chance au jeu alors celui-ci n’en valait pas la chandelle !