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Révolution verte : déjà des centaines de communes sans pesticides

À compter du 1er janvier 2017, les pesticides seront interdits pour l’entretien de la voirie et des espaces verts publics, à l’exception des cimetières et terrains de sport. Des centaines de communes en ont déjà réduit voire complètement stoppé l’utilisation.

Villes sans pesticides

À compter du 1er janvier 2017, les pesticides seront interdits pour l’entretien de la voirie et des espaces verts publics, à l’exception des cimetières et terrains de sport. Des centaines de communes en ont déjà réduit voire complètement stoppé l’utilisation.

Chaque année en France, 10 % des pesticides sont pour les usages non agricoles (collectivités et particuliers). Dans quelques mois, la loi Labbé (2014), complétée par la loi sur la transition énergétique (2015) compte bien changer la donne et par là même imposer la révolution verte à toutes les collectivités locales sans exception.

Malgré les réticences de certains élus, les produits phytosanitaires – herbicides, fongicides, insecticides – seront interdits dans les parcs, jardins, squares, massifs et autres, au même titre que sur la voirie.

« Nous butons souvent sur l’argument : ce n’est pas possible. “Certains l’ont fait, aux autres de s’inspirer de leurs expériences”, lance Stéphen Keckhove, de l’ONG Agir pour l’environnement.

Joel Labbé, sénateur EELV souligne qu’“il y a une vraie dynamique, mais il faut accélérer, et les maires déjà impliqués dans la démarche ont un rôle à jouer”.
→ Si aucune sanction n’est prévue pour les communes qui ne respecteraient pas la loi, les citoyens et associations auront tout de même la possibilité d’interpeller et même de poursuivre leurs élus en justice.

Des centaines de communes pionnières

Selon l’ONG Générations Futures, plus de 440 municipalités “zéro pesticide” sont recensées en France sur un total de 36.000. “Ce chiffre reposant sur une déclaration volontaire des communes sur notre site, a priori il y en a donc beaucoup plus”, avance l’une des représentantes de l’ONG, Sophie Bordères.

En Ile-de-France, l’association Natureparif recense plus de 150 municipalités sans pesticides, incluant les cimetières et les stades. Des centaines d’autres sont engagées dans une politique de réduction de l’usage de ces produits.
Pour exemple, la ville de Versailles est l’une des premières à ouvrir la marche, notamment dans le cimetière, un lieu où les mauvaises herbes sont à priori très peu tolérées par les populations.

Parmi les communes pionnières qui ont tourné le dos à l’industrie agrochimique :

• Miramas (Bouches-du-Rhône)

“Arrêter les phytosanitaires, c’est une nouvelle contrainte pour les employés, il faut donc convaincre en expliquant pourquoi et comment on va le faire”, résume Cédric Cazal de Miramas. “Nous avons mis en avant les risques pour la santé encourus par les agents” qui utilisent ces produits régulièrement, explique le technicien, et “nous nous sommes aussi appuyés sur une étude qui montrait que la quasi-totalité des rivières de notre région était polluée” par des résidus de pesticides.

• Langouet (Ile-et-Vilaine)

À Langouet, la transition “a été difficile car le personnel venait juste d’être formé à une bonne utilisation des pesticides”, se souvient avec ironie Daniel Cueff. Il a fallu “désapprendre”.

• Lardy (Essonne)

Gérard Bouvet explique : “nous avons défini des zones semi-naturelles (une seule tonte par an), classiques (six tontes) et ornementales qui demandent plus de soins”. “Ensuite, on a testé différentes alternatives” au désherbage chimique, “cela a pris un peu de temps”, reconnaît l’adjoint au maire en soulignant qu’on “ne bascule pas forcément d’une année sur l’autre vers zéro pesticide”.

Nouvelle vision de la nature en ville

De nombreux moyens existent pour ne plus avoir à utiliser les pesticides :

— désherbage mécanique (sarcloirs, ciseaux, balais en acier ou en nylon, etc.)
— désherbage thermique (eau chaude, vapeur, gaz)
— paillages pour éviter la repousse (feuilles mortes, copeaux de bois, herbe de tonte, etc.)
— plantes couvrantes,
— animaux en pâturage, etc.

Mais il s’agit aussi de convaincre les riverains et d’ainsi faire de gros efforts de communication. “Apprendre à apprécier des prairies fleuries plutôt que de la pelouse”, “tolérer un peu d’herbe sur les trottoirs ou au pied des arbres”, “sensibiliser au rythme des saisons et aux plantes locales” : ces perceptions ne vont pas de soi, résume Stéphen Kerckhove. “C’est une nouvelle vision de la nature en ville” qu’il faut instaurer.

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