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Être à l’affût

être à l’affût

D’où vient l’expression « être à l’affût » ?



« Etre à l’affût » consiste à guetter, attendre le moment favorable pour agir. Mais quel est ce mystérieux « affût » ? 



Dès le Moyen Âge ce mot fut utilisé pour désigner le support sur lequel le chasseur faisait reposer son arme alors qu’il était en train de guetter le passage d’une éventuelle proie. Encore aujourd’hui un « affût » est dans le jargon militaire une machine de bois ou de métal servant à supporter ou à transporter un canon.



Mais ce terme désigne également l’endroit où les chasseurs se positionnent en attendant que se présente le gibier. Il s’agit donc aussi d’un lieu d’attente et d’observation avant de tirer dès que le gibier parait. D’ailleurs la chasse « à l’affût » sert à qualifier ce type particulier de chasse où l’attente se fait dans un affût. Cette chasse est parfois considérée comme la moins noble en raison de l’immobilité du chasseur et de son attitude passive.

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Faire un carton

faire un carton

Pourquoi dit-on « faire un carton » ?

« Faire un carton » consiste à connaitre un vif succès. Le « carton » en question est celui utilisé comme cible sur les stands de tir dans les fêtes foraines. Pour gagner un prix, le joueur doit toucher le carton, si possible en son centre.

Si au milieu du 20ème siècle l’expression signifiait simplement tirer sur une cible inerte, elle prit quelques décennies plus tard le sens de marquer un maximum de points en atteignant le milieu de la cible le plus grand nombre de fois. La métaphore relative au succès de manière générale découle naturellement de cette signification initiale.

Le verbe « cartonner » peut également être utilisé avec un sens identique alors qu’il signifiait à l’origine « jouer aux cartes » ; de sorte que l’on peut « faire un carton » en faisant un carton ! Autrement dit avoir beaucoup de succès lors d’une partie de cartes.

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C’est Byzance !

c’est Byzance !

D’où vient l’expression « c’est Byzance ! » ?

« C’est Byzance ! » signifie « c’est luxueux ! ». Cette expression soulignant l’opulence ou la beauté d’une situation ou d’un lieu date du 19ème siècle.

Il s’agit d’une référence directe à la prospérité et à la richesse d’antan de la ville de Byzance, située sur le Bosphore et fondée vers 600 avant Jésus Christ. Cette cité est également connue sous le nom de Constantinople en raison de l’appellation que lui donna celui qui en fit la capitale de l’Empire romain en 330 après J.C, Constantin 1er. Bien plus tard, en 1930, elle fut rebaptisée Istanbul.

Même si l’expression semble naturelle compte tenu des richesses de l’ancienne cité, selon certaines interprétations on doit sa popularisation à une réplique d’une pièce de théâtre dans laquelle un des comédiens s’exclamait « Quel luxe ! Quel stupre ! Mais c’est Byzance ». L’expression a en tous cas traversé les siècles pour trouver sa place dans la culture moderne.

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En catimini

en catimini

Quelle est l’origine de l’expression « en catimini » ?

Cette expression qui date du 13ème siècle signifie « « en secret », « en cachette ». Il existe deux hypothèses quant à son origine.

Selon la première, le mot « catimini » viendrait du grec « kataménia » en rapport avec les menstruations féminines. La discrétion et l’indisponibilité sexuelles des femmes durant cette période expliqueraient le sens donné à l’expression. Mais pour certains le lien entre les deux est tiré par les cheveux.

Selon une seconde hypothèse, « catimini » proviendrait du langage picard. Il serait une allusion au comportement silencieux et hypocrite d’un animal. En effet en picard le mot « cate » désignait le chat quand « mine » était également un terme en rapport avec ce même animal. Le mot « chattemite » aurait été d’abord utilisé dès la fin du 13ème siècle, afin de qualifier des manières hypocrites. Il serait ensuite devenu progressivement « catimini ».

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Jeter le bébé avec l’eau du bain

jeter le bébé avec l’eau du bain

Quelle est l’origine de l’expression « jeter le bébé avec l’eau du bain » ?





En jetant « le bébé avec l’eau du bain » on se débarrasse d’une entité dans sa totalité, malgré les éléments positifs qu’elle peut présenter. Ainsi on peut reprocher à des députés d’avoir jeté le bébé avec l’eau du bain pour n’avoir pas voté une loi alors qu’elle comprenait des dispositions qui auraient dû être retenues. 


En France l’expression apparait au 20ème siècle comme la traduction de la même expression en langue anglaise elle-même importée d’Allemagne et dont on trouve la trace dans ce dernier pays dès 1512. Cette métaphore s’explique par les habitudes de l’époque en termes d’hygiène. Les eaux d’un bain servaient alors à toute la famille. Utilisée en dernier pour laver les bébés, l’eau était souillée et on peut imaginer aisément la crainte des parents de voir leur nouveau-né jeté en même temps qu’on la vidait.

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N’y voir que du feu

n’y voir que du feu

Pourquoi dit-on « n’y voir que du feu » ?



« N’y voir que du feu » signifie être berné, ne s’apercevoir de rien. Il existe deux théories quant à l’origine de cette expression.



La première est en lien avec l’éblouissement. On aurait commencé à « n’y voir que du feu » au XVIIIe siècle en référence à l’aveuglement temporaire provoqué par un coup sur la tête. Le « feu » serait ici une métaphore de la forte lumière qui envahit notre vision à cette occasion et qui par conséquent empêche de voir la réalité au propre comme au figuré.



Selon la seconde hypothèse, l’expression daterait du 14ème siècle. A cette époque le juge pouvait décider que le bourreau allait étrangler le condamné à mort avant qu’il ne soit brûlé sur un bûcher. Une mesure prise par charité dans un secret absolu. Ensuite la fumée du bûcher au moment où le corps y était placé ne permettait pas au public de savoir si le condamné était déjà mort ou s’il allait être brûlé vif. Ils n’y voyaient que du feu.

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Plein aux as

plein aux as

Quelle est l’origine de l’expression « plein aux as » ?

Un individu « plein aux as » est très riche. Cette expression date du 20ème siècle. Mais son origine est controversée.

Pour certains elle proviendrait de l’ «as », une monnaie de bronze ou de cuivre de la Rome antique. Ainsi une personne qui possèderait cette monnaie une grande quantité aurait une fortune. Mais cela ferait remonter l’expression à l’Antiquité, une période trop lointaine pour beaucoup.

Aussi la seconde hypothèse est souvent privilégiée. L’expression serait tirée du poker où l’as est une carte ayant une forte valeur. Dans ce jeu, si on a plusieurs as dans la main on a de grandes chances de gagner la partie et donc de gagner tout l’argent misé. Il s’agirait de la traduction de l’expression « full aux as » dans laquelle le mot « full » signifie « plein ».

Bizarrement un siècle avant l’apparition de l’expression « plein aux as », une autre expression, « être à as », avec la signification exactement inverse, « être dans le besoin ».

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Coller aux basques

coller aux basques

D’où vient l’expression « coller aux basques » ?

« Coller aux basques » signifie suivre quelqu’un de très près, ne pas le lâcher et devenir de ce fait un poids pour celui qui subit cette proximité excessive dont il cherchera le plus souvent à se débarrasser.

Cette expression date du 18ème siècle. Les « basques » n’ont aucun lien avec les baskets d’aujourd’hui. A l’époque les « basques » désignaient les morceaux d’étoffe en bas du pourpoint et dont la longueur les faisait descendre sous la taille. « Coller aux basques » exprimait métaphoriquement l’idée de suivre si près un tiers au point d’en être collé à ce morceau de tissu.

Au fil des siècles l’expression n’a rien perdu ni de sa popularité ni de son sens malgré la disparition des basques sur les habits de tous les jours. Quelques rares vêtements modernes présentent encore une basque, comme la queue-de-pie en sa partie tombante.

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Battre la chamade

battre la chamade

D’où vient l’expression « battre la chamade » ?

Avoir le cœur qui « bat la chamade » signifie ressentir une vive émotion. Si « battre la chamade » est souvent utilisé dans un contexte amoureux, cette expression est paradoxalement née dans le langage militaire.

Au 18ème siècle la « chamade » est un signal sonore, un roulement de tambour émis sur le champ de bataille par un des camps engagé dans le conflit afin d’indiquer à son ennemi sa volonté de capituler ou d’obtenir une trêve afin par exemple d’entrer en négociations. Parfois le vacarme des combats était tel qu’il masquait la chamade. Aussi on lui adjoint un signal visuel, le drapeau blanc.

Dans le domaine sentimental le coeur comme autrefois le tambour peut donc s’emballer, son rythme s’accélérer en raison d’un sentiment puissant. Comme le soldat, l’amoureux peut être amené à se rendre, baisser les armes face à l’élu de son coeur.

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Regagner ses pénates

regagner ses pénates

Quelle est l’origine de l’expression « regagner ses pénates » ?

« Regagner ses pénates » signifie rentrer chez soi.

Utilisé chez les Romains, le terme « pénate » vient d’une part du latin « penus » signifiant l’intérieur de la maison, le garde-manger et d’autre part de « penates » qui désignait les dieux protecteurs du foyer. Ceux-ci protégeaient la demeure et avaient plus particulièrement pour mission de veiller aux biens et au feu. Chaque famille décidait librement quels dieux allaient être leurs Pénates.

Les dieux choisis se transmettaient ensuite de génération en génération. Un autel leur était le plus souvent dédié dans la maison et si la famille venait à déménager elle emportait avec elle ses Pénates. On trouve trace de cette coutume dans l’expression « installer ses pénates », c’est-à-dire les objets pris avec soi lors d’un déménagement.

Aujourd’hui l’expression « regagner ses pénates » signifie donc rejoindre son foyer, compris comme un lieu où l’on se trouve en sécurité.