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L’avocat du diable

l’avocat du diable

Pourquoi dit-on « l’avocat du diable » ?

Se faire « l’avocat du diable » consiste à défendre une opinion contraire à celle partagée par la majorité. Cette attitude revient souvent à défendre l’indéfendable, par goût de la contradiction ou par simple plaisir intellectuel.

En droit religieux, dans le processus de canonisation d’un saint, l’« advocatus diaboli » était le clerc chargé de l’étude préalable durant laquelle son rôle était d’enquêter pour trouver dans la vie du candidat les faits qui pourraient être attribués à l’œuvre du diable; et qui seraient donc susceptibles de plaider en sa défaveur. En effet pour accéder à la sainteté il fallait avoir mené une vie absolument irréprochable. Cette personne avait donc bien pour rôle de défendre le diable, jusqu’à ce que son intervention soit supprimée par le pape Jean-Paul II en 1983. 

Depuis le siècle des Lumières l’expression est sortie du domaine strictement religieux, pour s’appliquer à toute personne qui défend, y compris contre ses propres convictions, une opinion condamnée par l’évidence. 

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Laid comme un pou

laid comme un pou

Pourquoi dit-on « laid comme un pou » ?

On peut dire d’une personne très laide qu’elle est laide ou moche « comme un pou ». 

On pourrait être tenté d’expliquer cette formule par la simple esthétique du pou. En effet examiné au microscope le pou n’est pas le plus beau des insectes. Si son apparence explique en partie l’apparition de l’expression elle n’est pas seule. En effet quand la formule voit le jour, au XVIIIe siècle, il est possible d’observer au microscope bien d’autres insectes tout aussi repoussants.

Son action explique également que le pou ait été retenu par le langage. Le rythme avec lequel il se reproduit, extrêmement rapide, comme les démangeaisons qu’il cause en font un parasite particulièrement redouté par les hommes, qui le lui ont bien rendu en soulignant sa laideur dans leur langue, au moins en France.

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L’alpha et l’omega

l’alpha et l’omega

Quelle est l’origine de l’expression « l’alpha et l’omega » ?

« L’alpha et l’omega » signifie « le début et la fin » et par extension la totalité.

Cette formule se base sur l’alphabet grec. L’alpha occupe la première place de cet alphabet, tandis que l’oméga y occupe la vingt-quatrième et dernière place. La tradition chrétienne assimile souvent Jésus-Christ à l’alpha et l’oméga car Dieu dit dans Apocalypse 1:8 « Je suis l’alpha et l’oméga, celui qui est, qui était, et qui vient, le Tout Puissant ». Puis dans Apocalypse 21:6 : « Je suis l’alpha et l’oméga, le commencement et la fin. A celui qui a soif je donnerai de la source de l’eau de la vie, gratuitement ». « L’alpha et l’omega  » symbolise l’éternité du Christ. 

De nos jours la dimension religieuse a disparu mais l’idée de totalité pour parler de quelque chose est restée. Dans le langage courant, l’alpha-et-l’oméga a parfois pris le sens de nec plus ultra.

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Coiffer sur le poteau

coiffer sur le poteau

Pourquoi dit-on « coiffer sur le poteau » ?

Etre « coiffé sur le poteau » consiste à être battu de justesse. 

L’expression est apparue dans la première moitié du 20ème siècle dans le monde des courses de chevaux. La coiffe étant la tête, le verbe « coiffer » prit à peu près à la même époque le sens de « dépasser d’une tête » lors d’une course. « Coiffer » un adversaire consistait donc à atteindre la ligne d’arrivée juste avant lui. Ainsi on « coiffe un concurrent ».

Quant au « poteau », il s’agit de celui qui marquait la ligne d’arrivée sur les terrains de course. En effet à cette époque lors des courses hippiques, le gagnant devait passer une ligne matérialisée par un poteau positionné sur le côté intérieur de la piste. Le cheval qui devançait d’une simple tête celui qui se trouvait derrière lui, devant ce dit poteau, remportait la course.

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Ne pas être dans son assiette

ne pas être dans son assiette

Pourquoi dit-on « ne pas être dans son assiette » ?

Celui qui n’est « pas dans son assiette » ne se sent pas bien. Il n’est pas dans son état normal.

Cette expression semble étrange car même quand tout va bien peu de monde saute à pieds joints dans son assiette sur la table familiale !

Jusqu’au XVIème siècle, on mangeait non pas dans une assiette individuelle mais dans un grand plat mis à disposition de tous au centre de la table. L’« assiette » n’est donc pas le plat. Ce mot renvoie au verbe « asseoir ». L’« assiette » est la place à laquelle on est « assis », la disposition physique d’abord puis rapidement l’état d’esprit, l’humeur. Si l’on n’est pas dans son assiette, on est mal assis, et donc de mauvaise humeur. 

Celui qui n’est « pas dans son assiette » peut d’ailleurs avoir du mal à la finir ! 

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Avoir les jetons

avoir les jetons

Quelle est l’origine de l’expression « avoir les jetons » ?

« Avoir les jetons » consiste à avoir peur. Cette expression est née au début du XXème siècle. 

Son origine est sujette à différentes hypothèses.

Certains linguistes soulignent d’abord que le terme « jeton » est à associer à verbe « jeter » qui dès le XIème siècle a désigné le fait de « faire sortir » quelque chose, « évacuer des sécrétions » notamment des matières fécales. Or quand on a très peur ce sont des choses qui peuvent arriver involontairement ! D’ailleurs d’autres expressions ayant recours à la même image existent comme « faire dans sa culotte ».

D’autres spécialistes de la langue indiquent qu’en argot le terme  « jeton » fait référence aux jeux d’argent, à la pratique desquels on peut s’adonner dans les casinos. Or comme il est possible d’y perdre toute sa fortune, le jeton par lequel ce risque est pris, symboliserait la peur de tout perdre. 

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Avoir un estomac d’autruche

avoir un estomac d’autruche

D’où vient l’expression « avoir un estomac d’autruche » ?

On peut dire que quelqu’un qu’il a « un estomac d’autruche » si son organisme est tellement solide qu’il peut avaler et digérer n’importe quoi.

Cette expression est une référence directe à l’estomac de l’animal. L’autruche peut en effet avaler des cailloux et des morceaux de fer sans être incommodée. Bien que son alimentation habituelle soit essentiellement composée de végétaux, l’autruche est tellement vorace qu’il lui arrive d’agrémenter ses repas avec des insectes et des reptiles. Mais elle peut faire bien plus étonnant encore. En captivité elle peut avaler des objets surprenants et pas véritablement comestibles, comme des pierres ou de la ferraille, sans souffrir, car son estomac dispose de muscles extrêmement puissants.

Avaler des cailloux l’aide même à digérer. En effet comme la poule, l’autruche n’a pas de dent et les cailloux aident au concassage.

Par analogie une personne capable d’avaler une quantité anormalement importante de nourriture, est dite posséder un estomac d’autruche.

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Donner sa langue au chat

donner sa langue au chat

Pourquoi dit-on « donner sa langue au chat » ?

« Donner sa langue au chat » consiste à renoncer à chercher ou à deviner une solution ou la réponse à une question.

À l’origine on disait « donner sa langue au chien » par adaptation d’une expression venue de religions anciennes, égyptienne et grecque. A l’époque, on ne « jetait » aux chiens que les restes des repas dont les hommes ne voulaient pas. Jeter « sa langue » revenait à faire savoir que l’on n’en avait plus aucune utilité car on abandonnait la volonté de chercher la réponse à une interrogation et par la suite de l’exprimer par la parole.

Au XIXe siècle, le chat remplaça le chien car le félin était considéré comme un gardien de secrets. Lui donner sa langue consistait à lui donner la parole pour qu’il souffle la bonne réponse. De plus il s’agit peut-être d’une allusion au Sphinx égyptien qui passait pour être capable de poser des problèmes extrêmement difficiles ou des énigmes complexes.

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Pomme d’Api

pomme d’Api

D’où vient l’expression « pomme d’Api » ?

Une « pomme d’Api » sert à qualifier un visage aux joues colorées. La pomme d’api est une variété de petite pomme, aplatie, dont une face est rouge vif. Elle figure dans la célèbre chanson Pomme de reinette et pomme d’api.

Durant l’Antiquité la « pomme d’api » était cultivée exclusivement en Grèce, qui s’étendait alors jusqu’aux bords de la mer Noire.. Quatre siècles avant Jésus-Christ, l’ingénieur romain nommé Appius, constructeur de la Voie Appienne, en rapporta quelques-unes dans son pays et lui donna son nom. Ensuite les Gaulois parvinrent à acclimater le pommier et les belles couleurs rouge et verte du fruit donnèrent naissance à la locution populaire que nous connaissons aujourd’hui.

Cependant au XVIe siècle « pomme d’api » était orthographiée avec un «e» et un suffixe en «-iane». L’orthographe contemporaine date de la fin XVIIe siècle.

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Un temps de chien

un temps de chien

Pourquoi dit-on « un temps de chien » ?

Un « temps de chien » est un mauvais temps, caractérisé le plus souvent par des pluies diluviennes, le froid ou encore la neige.

Le meilleur ami de l’homme n’a pas toujours été aimé et soigné comme il est de nos jours dans les pays occidentaux. Longtemps il fut méprisé et maltraité . Ainsi même quand le froid, le vent ou la pluie sévissait dehors les chiens étaient laissés dans les rues sans protection. Ils y subissaient les mauvaises conditions climatiques. C’est pourquoi on a assimilé le mauvais temps à cet animal. 

D’ailleurs nombre de locutions comprennent le mot « chien » comme complément de nom pour exprimer une idée péjorative. On peut notamment citer « chienne de vie » qui sert à souligner la caractère difficile de l’existence, ou « se faire traiter comme un chien » pour celui qui est traité avec peu d’égards.