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Boute-en-train

boute-en-train

Pourquoi dit-on un « boute-en-train » ?

Un « boute-en-train » est une personne enjouée qui communique aisément sa bonne humeur à son entourage.

Plusieurs hypothèses existent quant à son origine. 

D’abord selon le Dictionnaire de l’Académie Française de 1762 ce terme désignait un oiseau, sorte de passereau, « qui servait à faire chanter les autres ». 

Mais on également fait remarquer que le verbe « bouter » signifiait en ancien français « mettre ». Au XVIIe siècle, pour dire « en action » on utilisait la formule « en train ». Donc « bouter » « en train » signifiait « mettre en action ». Or le boute-en-train est précisément celui qui sort un groupe de la passivité pour l’encourager à être joyeux et animé.

Enfin on évoque l’expression « boute en train » pour désigner un cheval stérile utilisé pour trouver des juments fertiles, destinées à la reproduction avec un étalon. 

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Être sur la sellette

être sur la sellette

Pourquoi dit-on « être sur la sellette » ?

Une personne « sur la sellette » est en mauvaise position. Elle est exposée à la critique et au jugement d’autrui.

La « sellette » n’est pas une petite selle de cheval. Il s’agissait en revanche d’un petit siège; une sorte de chaise qui se trouvait dans les Cours de justice au XIIIe siècle. Les accusés y étaient assis pour être interrogés avec les fers aux pieds, dans une position inconfortable.

Ainsi en contrebas par rapport aux juges ils étaient placés physiquement en situation d’infériorité, de dominés. Cette mesure humiliante avait pour objectif d’obtenir plus rapidement des aveux. La référence à cet objet est donc pertinente pour évoquer une position malaisée.

Après la Révolution la pratique dégradante de la sellette disparut des tribunaux. Cependant le terme traversa les siècles par le langage.

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Être mis à pied

être mis à pied

Quelle est l’origine de l’expression « être mis à pied » ?

Une personne « mise à pied » est tout simplement renvoyée de son travail car elle a commis une faute. Il peut s’agir d’une mesure temporaire, préventive ou définitive. La durée d’une mise à pied s’exprime en jours.

Cette expression a une origine militaire. Au XVème siècle, un soldat « mis à pied » était privé de ses chevaux car il avait commis une faute. Cette mesure punitive pouvait durer quelques jours voire quelques semaines. Il était par ailleurs contraint d’effectuer des tâches ingrates, notamment nettoyer les écuries.

Il est également possible que l’expression ait été utilisée en dehors de l’armée, dans le domaine purement civil. En effet à l’époque celui qui possédait un cheval avait nécessairement une certaine richesse. L’en déposséder revenait à le déclasser tout autant qu’à amputer sa fortune.

Il faut attendre le XIXème siècle pour que l’expression soit reprise dans le langage courant.

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Après moi le déluge

après moi le déluge

D’où vient l’expression « après moi le déluge » ?

Celui qui s’exclame « après moi le déluge » désire faire connaitre son indifférence pour ce qui adviendra après sa mort. 

Certains attribuent ces mots à Louis XV qui, pressentant la fin de la monarchie, se serait exprimé ainsi pour faire savoir qu’il se moquait de ce que pourrait faire son dauphin, Louis XVI, après sa disparition: « Au reste, les choses comme elles sont dureront autant que moi ; après moi le déluge ». Elle est donc le propos d’une personne ayant peu de souci de ses héritiers et de son pays.

Le mot « déluge » est une référence directe au Déluge de la Bible dont seul Noé sortit vivant avec sa famille et toutes les espèces animales montés à bord de son arche, ce navire construit sur l’ordre de Dieu afin de les sauver du Déluge.

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Vernissage

vernissage

Pourquoi dit-on le « vernissage » d’une exposition ?

Un « vernissage » est une réception organisée par un artiste afin d’inaugurer une exposition. Il s’agit donc d’une fête destinée aux proches et critiques d’art.

On utilise ce terme avec cette signification précise depuis le 18ème siècle en raison d’une pratique particulière. Le jour de l’inauguration d’une exposition, l’artiste lui-même passait une dernière couche de vernis sur ses œuvres, le plus souvent réalisées à la peinture à l’huile, afin qu’elles soient les plus belles possibles.

Il faut distinguer cette pratique de l’acte de « bonnarder », du nom du célèbre peintre Pierre Bonnard, qui consiste à retoucher une œuvre déjà exposée dans un musée ou une galerie, y compris à l’insu de ses nouveaux propriétaires.

De nos jours les artistes ne mettent plus de couche de vernis sur leurs œuvres lors des vernissages, mais le terme perdure dans le langage courant. 

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Battre sa coulpe

battre sa coulpe

D’où vient l’expression « battre sa coulpe » ?

« Battre sa coulpe » consiste à avouer sa culpabilité, reconnaitre ses torts. Le terme « coulpe » vient de « culpa » que l’on trouve dans l’expression « mea culpa ».

Cette expression date du XIIème siècle. A cette époque, les moines devaient périodiquement avouer publiquement leurs péchés, appelés «coulpes», pour les voir réparés. Lors de séances d’aveux, ils devaient se frapper la poitrine avec le poing. Tout en effectuant ce geste de pénitence, le religieux devait dire à voix haute « mea culpa », c’est-à-dire « ma faute ». Cet acte de repentance pouvait être également pratiqué par la population afin de montrer sa foi.

Aujourd’hui cette locution est la seule survivance du terme « coulpe ». Tout comme le mot, la pratique a disparu au fil des siècles. Seule reste l’expression « battre sa coulpe » qui a quitté le domaine religieux.

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Il n’attache pas son chien avec des saucisses

il n’attache pas son chien avec des saucisses

Pourquoi dit-on « il n’attache pas son chien avec des saucisses » ?

Celui qui « n’attache pas son chien avec des saucisses » est très avare. Cette expression qui date du milieu du XIXe siècle est utilisée pour se moquer de lui.

La plupart des chiens aiment les saucisses. Aussi celui qui utiliserait des saucisses mises bout à bout plutôt qu’une chaine pour attacher son animal prendrait un grand risque, celui de le voir manger sa laisse. Le propriétaire devrait dès lors racheter de nouvelles laisses très régulièrement. Pour accepter cela, il devrait être particulièrement généreux et sans problème d’argent. En tous cas ne pas être radin. 

Donc par dérision, on raille le fait que l’avare soit incapable d’accepter de telles sorties d’argent si fréquentes pour un objet éphèmère.

D’autres expressions françaises existent pour railler les personnes dites pingres. Parmi elles « il n’ose cracher de peur d’avoir soif ». 

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Apprendre par cœur

apprendre par cœur

Pourquoi dit-on « apprendre par cœur » ?

« Apprendre par cœur » consiste à mémoriser scrupuleusement, retenir dans les moindres détails, sans forcément comprendre toutes les subtilités.

On doit cette formule à une vieille croyance. Retenir ce qu’on apprend est une affaire de mémoire. Or autrefois on plaçait la mémoire non dans le cerveau comme aujourd’hui mais dans le cœur. Le cerveau était, pensait-on, sans grande importance. Dès l’Antiquité l’estomac et le foie étaient censés être le centre des sentiments. Quant au cœur il était considéré comme le siège de la vie, comme le prouvaient ses battements. 

C’est de là que vient cette expression qui signifie apprendre avec son cœur. Au XVIe siècle, on trouve « savoir par coeur » chez Rabelais.

Ce n’est qu’à partir du 19ème siècle que l’homme comprit que le cerveau était le siège de la mémoire et de l’intelligence.

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Le marchand de sable est passé

le marchand de sable est passé

Pourquoi dit-on « le marchand de sable est passé » ?

Quand on commence à avoir sommeil, nos paupières clignent, on se frotte les yeux comme si on éprouvait une gêne. Quand le besoin de sommeil est impérieux et qu’on lutte pour maintenir les yeux ouverts ceux-ci sont attaqués par des picotements similaires à ceux provoqués par de petits grains de sable ayant pénétrés entre la paupière et l’œil. Dans ce cas on dit, aux enffants surtout, que le marchand de sable est passé. 

Dès le XVIIe apparait le personnage enchanteur qui vient jeter du sable dans les yeux des enfants. Pourtant à la fin du XVIIIe siècle on disait simplement « avoir du sable dans les yeux ». Ensuite est née cette manière plaisante de dire à un enfant qu’il doit aller se coucher. 

Ce personnage existe dans bien d’autres cultures. Par exemple Sandmann se retrouve dans les cultures germaniques et scandinaves mais aussi anglophone (Sandman) où il est toujours chargé d’endormir les enfants en faisant picoter leurs yeux au moyen du sable. 

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En tailleur

en tailleur

Pourquoi dit-on « en tailleur » ?

Etre assis « en tailleur » consiste à adopter une position assise avec les jambes croisées et repliées sous le buste.

Une des significations du mot tailleur » est un costume féminin, composé d’une veste et d’une jupe. Il apparut au début du XXe siècle.

Mais à l’origine le mot « tailleur » désignait la personne dont le métier était de tailler le tissu des habits, puis par extension celle dont le métier était de confectionner un vêtement. Or ces tailleurs avait pour habitude de coudre les vêtements assis par terre ou sur leurs tables de travail, les jambes croisées et repliées. 

Cette station donne un certain équilibre et permet le travail manuel. Elle se rapproche de la position utilisée dans la pratique du bouddhisme zen et connue sous le nom de position du lotus.