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N’y voir que du feu

n’y voir que du feu

Pourquoi dit-on « n’y voir que du feu » ?



« N’y voir que du feu » signifie être berné, ne s’apercevoir de rien. Il existe deux théories quant à l’origine de cette expression.



La première est en lien avec l’éblouissement. On aurait commencé à « n’y voir que du feu » au XVIIIe siècle en référence à l’aveuglement temporaire provoqué par un coup sur la tête. Le « feu » serait ici une métaphore de la forte lumière qui envahit notre vision à cette occasion et qui par conséquent empêche de voir la réalité au propre comme au figuré.



Selon la seconde hypothèse, l’expression daterait du 14ème siècle. A cette époque le juge pouvait décider que le bourreau allait étrangler le condamné à mort avant qu’il ne soit brûlé sur un bûcher. Une mesure prise par charité dans un secret absolu. Ensuite la fumée du bûcher au moment où le corps y était placé ne permettait pas au public de savoir si le condamné était déjà mort ou s’il allait être brûlé vif. Ils n’y voyaient que du feu.

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Un coup de Jarnac

Un coup de Jarnac

Quelle est l’origine de l’expression « un coup de Jarnac » ?

Un « coup de Jarnac » est un coup porté de façon inattendue. L’expression revêt une connotation négative avec un sentiment de déloyauté.

Il s’agit d’une référence directe à un duel resté célèbre. Le 10 juillet 1547 une affaire d’honneur conjugal opposa en duel le seigneur de Jarnac, Guy Chabot de Saint-Gelais au futur roi Henri II, successeur de François Ier. Le sire de la Chastaigneraie, François de Vivonne, désigné pour représenter le roi est le grand favori. La Cour du roi assiste au duel au Château de Saint Germain-en-Laye.

Contre toute attente, grâce à une botte secrète, un coup très habile effectué avec le revers de son épée, le seigneur de Jarnac remporta le duel, provoquant la mort de son adversaire. Cette botte pourtant inhabituelle fut estimée loyale. En conséquence le Roi reconnut la victoire. Pourtant à partir du 18ème siècle le coup de Jarnac devient celui donné par traitrise.

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Sur le tas

sur le tas

D’où vient l’expression « sur le tas » ?



Apprendre « sur le tas » signifie s’instruire empiriquement, directement face à la situation à laquelle on se prépare, le plus souvent sur le lieu du travail. On peut ainsi apprendre sur le tas à réparer une voiture ou encore à fabriquer des meubles. 



Cette expression date du 19ème siècle et fait référence non pas à l’accumulation de choses de la même espèce mais à un lieu de travail bien précis. En effet un « tas » était à l’époque le lieu où on taillait les pierres pour bâtir un édifice. Puis ce terme de maçonnerie se mit à désigner plus largement le chantier, l’endroit où se trouvait la construction. Le tas entendu comme son lieu de travail se retrouve dans l’expression « grève sur le tas ».



Et même si on peut apprendre « sur le tard » en apprenant « sur le tas » il ne faut pas confondre les deux expressions !

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Tenir la corde

tenir la corde

Quelle est l’origine de l’expression « tenir la corde » ?



“Tenir la corde” consiste à être en bonne position, maintenir un bon rythme et être en passe de gagner. Cette expression assez récente peut s’utiliser au sens propre lors d’une course comme au figuré. Dans ce dernier cas elle signifiera « avoir l’avantage » sur ses concurrents dans une affaire par exemple.

Cette locution puise son origine dans le milieu de la course hippique au 19ème siècle. A cette époque l’intérieur du champ de course était délimité par une corde. Pendant la course le cheval qui réussissait à se placer au plus proche de cette corde avait un avantage certain puisqu’il avait à courir moins de distance que ses concurrents. Il était favorisé et avait plus de chance de gagner.



Plus tard l’expression fut utilisée pour les courses de voitures puis finalement au figuré pour tous types d’activités au début du 20ème siècle.

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Être à l’affût

être à l’affût

D’où vient l’expression « être à l’affût » ?



« Etre à l’affût » consiste à guetter, attendre le moment favorable pour agir. Mais quel est ce mystérieux « affût » ? 



Dès le Moyen Âge ce mot fut utilisé pour désigner le support sur lequel le chasseur faisait reposer son arme alors qu’il était en train de guetter le passage d’une éventuelle proie. Encore aujourd’hui un « affût » est dans le jargon militaire une machine de bois ou de métal servant à supporter ou à transporter un canon.



Mais ce terme désigne également l’endroit où les chasseurs se positionnent en attendant que se présente le gibier. Il s’agit donc aussi d’un lieu d’attente et d’observation avant de tirer dès que le gibier parait. D’ailleurs la chasse « à l’affût » sert à qualifier ce type particulier de chasse où l’attente se fait dans un affût. Cette chasse est parfois considérée comme la moins noble en raison de l’immobilité du chasseur et de son attitude passive.

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Plein aux as

plein aux as

Quelle est l’origine de l’expression « plein aux as » ?

Un individu « plein aux as » est très riche. Cette expression date du 20ème siècle. Mais son origine est controversée.

Pour certains elle proviendrait de l’ «as », une monnaie de bronze ou de cuivre de la Rome antique. Ainsi une personne qui possèderait cette monnaie une grande quantité aurait une fortune. Mais cela ferait remonter l’expression à l’Antiquité, une période trop lointaine pour beaucoup.

Aussi la seconde hypothèse est souvent privilégiée. L’expression serait tirée du poker où l’as est une carte ayant une forte valeur. Dans ce jeu, si on a plusieurs as dans la main on a de grandes chances de gagner la partie et donc de gagner tout l’argent misé. Il s’agirait de la traduction de l’expression « full aux as » dans laquelle le mot « full » signifie « plein ».

Bizarrement un siècle avant l’apparition de l’expression « plein aux as », une autre expression, « être à as », avec la signification exactement inverse, « être dans le besoin ».

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Coller aux basques

coller aux basques

D’où vient l’expression « coller aux basques » ?

« Coller aux basques » signifie suivre quelqu’un de très près, ne pas le lâcher et devenir de ce fait un poids pour celui qui subit cette proximité excessive dont il cherchera le plus souvent à se débarrasser.

Cette expression date du 18ème siècle. Les « basques » n’ont aucun lien avec les baskets d’aujourd’hui. A l’époque les « basques » désignaient les morceaux d’étoffe en bas du pourpoint et dont la longueur les faisait descendre sous la taille. « Coller aux basques » exprimait métaphoriquement l’idée de suivre si près un tiers au point d’en être collé à ce morceau de tissu.

Au fil des siècles l’expression n’a rien perdu ni de sa popularité ni de son sens malgré la disparition des basques sur les habits de tous les jours. Quelques rares vêtements modernes présentent encore une basque, comme la queue-de-pie en sa partie tombante.

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Battre la chamade

battre la chamade

D’où vient l’expression « battre la chamade » ?

Avoir le cœur qui « bat la chamade » signifie ressentir une vive émotion. Si « battre la chamade » est souvent utilisé dans un contexte amoureux, cette expression est paradoxalement née dans le langage militaire.

Au 18ème siècle la « chamade » est un signal sonore, un roulement de tambour émis sur le champ de bataille par un des camps engagé dans le conflit afin d’indiquer à son ennemi sa volonté de capituler ou d’obtenir une trêve afin par exemple d’entrer en négociations. Parfois le vacarme des combats était tel qu’il masquait la chamade. Aussi on lui adjoint un signal visuel, le drapeau blanc.

Dans le domaine sentimental le coeur comme autrefois le tambour peut donc s’emballer, son rythme s’accélérer en raison d’un sentiment puissant. Comme le soldat, l’amoureux peut être amené à se rendre, baisser les armes face à l’élu de son coeur.

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Regagner ses pénates

regagner ses pénates

Quelle est l’origine de l’expression « regagner ses pénates » ?

« Regagner ses pénates » signifie rentrer chez soi.

Utilisé chez les Romains, le terme « pénate » vient d’une part du latin « penus » signifiant l’intérieur de la maison, le garde-manger et d’autre part de « penates » qui désignait les dieux protecteurs du foyer. Ceux-ci protégeaient la demeure et avaient plus particulièrement pour mission de veiller aux biens et au feu. Chaque famille décidait librement quels dieux allaient être leurs Pénates.

Les dieux choisis se transmettaient ensuite de génération en génération. Un autel leur était le plus souvent dédié dans la maison et si la famille venait à déménager elle emportait avec elle ses Pénates. On trouve trace de cette coutume dans l’expression « installer ses pénates », c’est-à-dire les objets pris avec soi lors d’un déménagement.

Aujourd’hui l’expression « regagner ses pénates » signifie donc rejoindre son foyer, compris comme un lieu où l’on se trouve en sécurité.

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Été indien

été indien

Pourquoi dit-on un “été indien” ?

Un « été indien » est une période de l’année durant laquelle le temps est ensoleillé et les températures douces. Il survient en automne, le plus souvent entre le mois d’octobre et le début du mois de novembre. Mais il ne revient pas forcément tous les ans.

Ce phénomène météorologique s’observe principalement en Amérique du Nord, surtout au Canada. Dans ce pays occupé jadis par les peuples indiens, l’expression « Indian Summer » aurait vu le jour vers 1820. Mais il semble que l’écrivain Hector St-John de Crevecoeur l’utilisait dès 1778.

Son origine est incertaine. Il est fort possible que cette période de l’année qui connait de belles journées soit nommée ainsi tout simplement car l’été indien est commun dans les anciens territoires indiens du Nord de l’Amérique.

Mais d’autres explications existent, liées notamment à la fin de la période des récoltes effectuées par les Indiens, et à leur migration annuelle vers l’intérieur des terres qui avait lieu semble-t-il juste avant l’hiver.