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Pot-pourri

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Quelle est l’origine du « pot-pourri » ?

Un « pot-pourri » est un mélange de choses diverses. Il peut s’agir d’un livre ou d’un morceau de musique mélangeant différents airs connus.

Au 17ème siècle il était courant de cueillir des fleurs très odorantes pour les faire sécher ou pourrir et de les mélanger à des essences rares et du sel. On enfermait ensuite le tout  dans des pots dont le couvercle était ajouré. La pâte en putréfaction libérait des parfums qui s’échappaient par les orifices et embaumait agréablement les habitations pendant de longs mois. En effet cette préparation humide particulière permettait aux fleurs de ne pas sécher rapidement.

Très vite le « pot-pourri » a désigné un assemblage d’éléments divers, écrits ou chantés, comme autant de fleurs de toutes sortes réunis en un seul contenant. Dans la première moitié du 19ème siècle son utilisation est avérée dans le domaine musical où il permit de désigner un assemblage de mélodies populaires.

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Virer sa cuti

virer sa cuti

Pourquoi dit-on « virer sa cuti » ?

« Virer sa cuti » consiste à changer radicalement de façon de penser, de mode de vie ou de comportement. Cette expression est parfois utilisée avec une connotation sexuelle pour souligner un changement d’orientation.

La « cuti » est l’abréviation de « cuti-réaction », ce test cutané consistant dans l’observation de la réaction de la peau au dépôt d’une substance. Le vaccin BCG destiné à lutter contre la tuberculose et administré aux enfants était l’occasion d’observer cette cuti-réaction. « Virer sa cuti » consistait à voir apparaitre une rougeur sur la peau confirmant l’action du vaccin. Quand la cuti vire, il y a bien un changement d’état cutané. L’expression utilisée au figuré fait donc bien référence à la modification d’un état originel.

A noter qu’il existe un certain nombre d’expressions dans lesquelles on retrouve l’idée d’un revirement, comme par exemple « retourner sa veste » sans que celle-ci ne soit utilisée dans le domaine sexuel !

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Sous les feux de la rampe

sous les feux de la rampe

D’où vient l’expression « sous les feux de la rampe » ?

Celui qui se trouve « sous les feux de la rampe » bénéficie d’une exposition publique. Mais de quelle rampe s’agit-il au juste ? Et pourquoi serait-elle en feu ?

Cette expression trouve son origine dans le monde théâtral. Dans les salles de spectacle du 17ème siècle la scène était éclairée grâce à des chandelles disposées à l’arrière de la scène. Mais cet éclairage était insuffisant. Les spectateurs avaient du mal à voir les comédiens.

Les metteurs en scène décidèrent alors de déplacer les chandeliers et de les installer sur une planche, la rampe, située à l’avant de la scène. Etre « sous les feux de la rampe » désignait donc simplement « être sur scène ».

Au 20ème siècle, malgré le recours à l’électricité pour éclairer les théâtres, l’expression continua d’être employée. Sa signification s’élargit cependant pour traiter des personnes qui même de façon temporaire se trouvent sous les projecteurs de quelque nature qu’ils soient.

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Tourner casaque

tourner casaque

Pourquoi dit-on « tourner casaque » ?

« Tourner casaque » consiste à changer d’opinion ou de parti soudainement et souvent de façon intéressée. Cette expression exprime la même idée que cette apparue plus tardivement « retourner sa veste ».

Son origine date du 17ème siècle. Selon Gilles Henry dans son Les expressions nées de l’histoire, Charles-Emmanuel Ier de Savoie, duc de Savoie et prince de Piémont eut un rôle déterminant dans son élaboration. Ce prince passait des alliances changeantes et contradictoires en fonction de ses propres intérêts, tantôt avec la France, tantôt avec l’Espagne. Or il portait une casaque, c’est-à-dire un manteau ample à manches longues sur son armure, comme cela était de coutume chez certains hommes d’armes, les cavaliers, notamment les mousquetaires.

Mais sa casaque avait une particularité. Elle était bicolore, blanche d’un côté en référence à la monarchie française, et rouge de l’autre, en référence à l’Espagne. Pour signifier son allégeance à l’une ou à l’autre partie il tournait simplement casaque.

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Tout schuss

tout schuss

Pourquoi dit-on « tout schuss » ?

Sur les pistes de ski ou dans les stations de montagne, on peut entendre de telle personne qu’elle a dévalé la pente « tout schuss ». Cela signifie qu’elle a adopté une position aérodynamique particulière et a suivi le plus court des chemins, la ligne droite. Elle est descendue à toute vitesse, à tombeau ouvert !

Cette expression largement cantonnée aux domaines enneigés est née au 20ème siècle. Elle puise ses origines dans la langue allemande, dans laquelle elle signifie un « coup de feu ». Ainsi le skieur qui va « tout schuss » suit la même trajectoire qu’une balle tirée d’un revolver du haut de la piste vers le bas. Il va tout droit et très vite.

L’expression est si associée au ski que la mascotte des Jeux olympiques d’hiver de 1968 à Grenoble fut nommée « Schuss le skieur ». Avec son pied unique en forme d’éclair elle symbolisait parfaitement l’idée de vitesse.

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Entrer en lice

entrer en lice

Pourquoi dit-on « entrer en lice » ?

Celui qui s’engage dans une compétition « entre en lice ». Le mot « lice » vient du francique « listja » qui signifiait au 12ème siècle « barrière ». Durant les tournois durant lesquels se déroulaient des combats entre chevaliers, la lice délimitait l’aire de l’affrontement consistant principalement à tenter de désarçonner son adversaire.

« Entrer en lice » signifiait donc pénétrer à l’intérieur de cet espace clos dédié aux tournois et par extension entrer en compétition. Cette expression a ainsi naturellement commencé par être synonyme de « combattre ». Puis au 18ème siècle on se mit à l’employer non seulement à tous types d’affrontements, mais aussi au sens figuré pour celui qui va au combat même s’il est pacifique, comme par exemple en politique.

On retrouve la même idée dans l’expression « rester en lice » utilisée pour tout participant à une compétition qui n’en est pas encore éliminé et qui continue donc de se battre pour la gagner.

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Les dés sont pipés

les dés sont pipés

D’où vient l’expression « les dés sont pipés » ?

Si les « dés sont pipés » cela veut dire le hasard n’a plus de place, remplacé par une manœuvre frauduleuse, une tromperie. Au sens propre des dés à jouer peuvent d’ailleurs être alourdis sur une face pour augmenter la fréquence de sortie de la face opposée.

Cette expression a pour origine le langage en cours dans le monde de la chasse au Moyen Âge. A cette époque un « pipet » est une sorte flûte permettant d’imiter le cri des oiseaux afin de les attirer, les tromper et faciliter leur chasse. De cette pratique on a tiré le verbe « piper » et le nom de la technique elle-même, « la pipée » ou « la chasse à la pipée ».

Ainsi l’adjectif « pipé » fut rapidement utilisé pour désigner tout objet au fonctionnement modifié volontairement, truqué. Dans le domaine du jeu, les dés en furent vite victimes. Puis on a eu recours à cette expression au sens figuré pour tout type de situation faussée.

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Une tête de turc

une tête de turc

Pourquoi dit-on « une tête de turc » ?

Une « tête de turc » est une personne cible de sarcasmes, moqueries et mauvais traitements de façon répétée. Il est le souffre-douleur d’un ou de plusieurs individus.

Le peuple turc fut pendant des siècles associé à la barbarie et la cruauté. D’où l’expression « fort comme un turc ».

« Tête de turc » date du 19ème siècle. A cette époque on trouvait dans les fêtes foraines, un jeu constitué d’une sorte de dynamomètre présentant ce qui se voulait être une tête de turc qu’il fallait frapper. Le but était en effet de la cogner le plus fort possible afin que sa force soit mesurée sur une échelle graduée.

L’idée d’acharnement porté par l’expression vient du vif succès rencontré par cette attraction. Elle donnait à voir une foule maltraitant une tête enturbannée, s’adonner à une maltraitance collective à l’égard de la représentation d’un seul individu.

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Avoir du pain sur la planche

avoir du pain sur la planche

Quelle est l’origine de l’expression « avoir du pain sur la planche » ?

« Avoir du pain sur la planche » signifie avoir beaucoup de choses à faire, un emploi du temps chargé et de nombreuses tâches à accomplir.

Mais le sens de cette expression a grandement évolué. Jusqu’au début du 20ème siècle, elle signifiait avoir assez de ressources pour affronter l’avenir sereinement. A cette époque il était possible de conserver le pain longtemps. Aussi celui qui parvenait à en stocker une grande quantité chez lui n’avait pas de souci à se faire pour son alimentation à venir.

Puis le pain de longue conservation a progressivement été remplacé par le pain acheté quotidiennement. On n’a plus eu de « pain sur la planche ». Mais l’expression est restée avec un sens différent, certainement en référence au travail du boulanger.

Mais d’autres explications existent parmi lesquelles les rations de pain distribuées à l’issue de condamnations aux travaux forcés ou la référence au bois le « pin » travaillé par un menuisier sur son plan de travail.

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Avoir un œil de lynx

avoir un œil de lynx

D’où vient l’expression « avoir un œil de lynx » ?

Celui qui a un « œil de lynx » est doté d’une vue perçante. Au figuré cette expression exprime la sagacité.

Contrairement à l’explication qui semble la plus naturelle, il ne s’agit pas d’attribuer aux hommes la vision particulièrement aiguisée d’un animal, dont les performances en la matière n’ont rien de particulier.

Il s’agit en revanche d’une référence directe à un personnage de la mythologie grecque nommé Lyncée. Il fut l’un des Argonautes, ce groupe de héros de 56 hommes de l’équipage de l’Argo, le bateau avec lequel Jason partit en quête de la Toison d’Or. Le don de Lyncée était de pouvoir voir à travers les nuages, les rochers et murs et même jusqu’au fond de la mer. Sa vision était donc extraordinaire.

Ensuite par confusion et association entre l’animal et le don de Lyncée, l’expression vit le jour dans le langage courant.