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Faire du bruit dans Landerneau

Faire du bruit dans Landerneau

Quelle est l’origine de l’expression « faire du bruit dans Landerneau » ?

Quand une information est beaucoup commentée on dit dans le langage populaire qu’elle « fait du bruit dans Landerneau».



Sans que l’origine de l’expression soit connue avec certitude il est admis qu’elle apparut au moins au 18ème siècle grâce à la pièce de théâtre « Les héritiers » d’Alexandre Duval. Membre de l’Académie française, sa pièce avait pour décor le village de Landerneau en Bretagne, dans le Finistère.

Il s’agit du récit du retour au village d’un soldat officier de marine que toute la population pensait mort. Sa famille se dispute alors autour du partage de sa succession.



Un domestique mit au courant du retour de l’officier et le découvrant vivant s’exclama : « Oh le bon tour ! Je ne dirai rien, mais cela fera du bruit dans Landerneau !

« 

Une fois la pièce jouée à Paris, l’expression se fixa et fut reprise partout en France. Dès lors Landerneau prit le sens plus général de microcosme, de milieu particulier. On parle ainsi de «landerneau politique ».

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Le torchon brûle

Le torchon Brûle

Pourquoi dit-on « le torchon brûle » ?

Si «le torchon brûle» entre deux personnes, cela signifie qu’un désaccord est parvenu à son paroxysme et qu’il est devenu une vraie dispute.

Cette expression trouve son origine au 12ème siècle. A cette époque, un «torchon» est un coup brutal. On dirait aujourd’hui une châtaigne ou un pain. A l’occasion d’une bagarre si un des acteurs de la dispute avait essuyé un grand nombre de coups on disait qu’il avait «pris des torchons qui brûlent».

Les siècles passant, l’expression se mit à recouvrir une réalité plus large, ne se cantonnant plus aux bagarres physiques mais aux disputes et francs désaccords.

Signalons une autre explication possible. « Torchon » serait une plaisanterie basée sur le verbe « se torcher » signifiant « se battre ». Dérivé de cette locution l’expression « un coup de torchon » désigne une bagarre et de là viendrait l’expression « le torchon brûle » qui y serait une référence humoristique.

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Ruer dans les brancards

Ruer dans les brancards

Pourquoi dit-on «ruer dans les brancards» ?

Il faut tout de suite indiquer qu’il n’y a aucun lien entre cette expression signifiant réagir violemment et les civières utilisées pour déplacer des blessés.

L’origine de cette expression date du 15ème siècle. A cette époque le « brancard » désigne les deux pièces de bois, sortes d’avancées, entre lesquelles se maintenaient les chevaux d’un attelage. On attelait donc les chevaux entre les brancards. Quand il arrivait que les animaux ne veuillent plus obéir au cocher, ils se débattaient, remuaient vigoureusement entre ces brancards. Ils pouvaient même « ruer », c’est-à-dire lancer vivement les pattes de derrière en arrière.

Ensuite l’expression est restée malgré l’apparition des autos et la disparition progressive des voitures à chevaux. C’est ainsi que les hommes se révoltent en ruant dans les brancards tels des équidés considérant que leur exploitation a assez duré !

On peut citer une autre expression utilisation le mot « brancard » : «Piaffer dans les brancards ». Son explication est assez similaire, mais désigne un comportement encore plus marqué par l’impatience et la volonté de changement.

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Manger les pissenlits par la racine

Manger les pissenlits

Pourquoi dit-on « manger les pissenlits par la racine » ?

Ceux qui « mangent les pissenlits par la racine » sont morts et enterrés.

Née au milieu du XIXe siècle, l’expression cite expressément les pissenlits car cette plante a la particularité de pousser rapidement et naturellement notamment dans la terre fraichement labourée ou retournée. On trouvait donc souvent des pissenlits à l’endroit où la terre avait été creusée pour enterrer quelqu’un.

Rapidement on se mit à considérer qu’il devait s’agir de la nourriture des personnes décédées puisqu’elles poussaient sur leurs tombes.

Mais pourquoi « « par la racine » ? Tout simplement parce qu’il s’agit de la partie de la plante à laquelle les morts, de par leur position sous terre, ont accès en premier. Ils sont plus proches des racines que des feuilles. Ils mangent donc les pissenlits par la racine.

Victor Hugo utilisa le premier cette expression dans les Misérables : «être mort, cela s’appelle manger des pissenlits par la racine […] ».

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Le pot de terre contre le pot de fer

Pot de terre pot de fer

Quelle est l’origine de l’expression « le pot de terre contre le pot de fer » ?

L’expression figurée « pot de terre contre pot de fer » permet de caractériser les affrontements qui mettent en présence des parties de forces inégales et dont l’issue en faveur du plus fort semble inévitable. L’homme sans appui ni soutien a ainsi toutes les chances d’être vaincu par son adversaire plus puissant.

L’expression fut popularisée par la fable qui en porte le nom dans le premier recueil des Fables de La Fontaine, édité pour la première fois en 1668. Dans cette fable dont la morale est qu’il ne faut s’associer qu’avec nos égaux, le pot de terre est réduit en morceau car il s’est laissé convaincre par le pot de fer, lequel l’entraina dans une aventure que seul celui-ci pouvait supporter.

Pour cette raison le proverbe nous pousse à nous associer uniquement avec les personnes qui nous ressemblent et qui sont de force égale. Sinon elles risquent de nous causer trop de dommage.

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Rouler sa bosse

Rouler sa bosse

Pourquoi dit-on « rouler sa bosse » ?

On peut dire de ceux qui ont beaucoup voyagé, baroudé, vécu une existence aventureuse et vu un grand nombre de choses, qu’ils ont « roulé leur bosse ».


On trouve la première trace de cette expression au 19eme siècle, dans le monde maritime.

Il s’agit d’une référence à une technique particulière utilisée pour enrouler puis ranger les cordages présents sur les bateaux. Il fallait en effet les enrouler d’une certaine façon et réaliser ce geste un grand nombre de fois par jour, que ce soit en mer ou au port. Les marins avaient donc pour habitude de rouler les cordages pour en faire une boule, c’est-à-dire in fine une bosse. Et ils roulaient leur bosse dans tous les ports du monde.

De plus il faut noter qu’une « bosse » est une corde à nœuds. L’utilisation du terme « bosse » a donc deux origines possibles.

Progressivement l’expression s’est mise à désigner tout individu possédant une grande expérience dans un domaine déterminé.

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Un tire-au-flanc

Un tire au flan

Pourquoi dit-on « un tire-au-flanc » ?

On peut dire d’une personne fainéante qu’elle est un «tire-au-flanc». Elle cherche continuellement à échapper à l’effort et au travail.

Cette expression trouve son origine au milieu du 19ème siècle dans l’armée. Lors des affrontements sur le champ de bataille les combats les plus violents et mortels avaient toujours lieu à l’avant des troupes, en première ligne.

Par contraste il y avait moins de dégâts sur les côtés. Ces zones d’affrontements ne subissaient presque jamais d’attaques directes. Il y avait donc moins de morts qu’à l’avant.

Aussi les soldats fuyant les premières lignes du front pour se réfugier dans ces zones de combat moins dangereuses « tiraient au flanc » au sens propre.

Progressivement c’est par cette expression que les autres combattants se mirent à nommer ceux qui adoptèrent un comportement dénué d’héroisme.

Par la suite l’expression a gardé une connotation moqueuse tout en trouvant à s’appliquer à tous les domaines de la vie, notamment le travail et les corvées.

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Une douche écossaise

une-douche-ecossaise

Pourquoi dit-on « une douche écossaise » ?

Subir une «douche écossaise» consiste à être victime d’un changement brutal et contrasté. Comme une belle victoire suivie d’une défaite cinglante. L’expression peut également être utilisée s’agissant de comportements humains. Par exemple si un individu très chaleureux dans un premier temps adopte une attitude froide et distante quelques instants plus tard.

L’expression vit le jour au 19ème siècle dans le domaine de la santé et des traitements médicaux. Elle faisait alors référence à une hydrothérapie pratiquée en Ecosse dont l’objet était de faire succéder des jets d’eau de températures contrastées. Un jet d’eau très froide suivi d’un jet très chaud.

Le but était alors de stimuler la circulation sanguine dans le corps.

Cette pratique se rapproche de celle du sauna encore utilisée de nos jours dans certains pays nordiques et qui consiste à se rouler dans la neige ou à plonger dans l’eau glacée immédiatement après être sorti d’un sauna.

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Une arme blanche

Une arme blanche

Pourquoi dit-on « une arme blanche » ?

Contrairement aux armes qui utilisent une explosion pour causer des dégâts (comme les revolvers ou les fusils), l’arme blanche nécessite l’action de l’homme. Elle englobe toutes les armes dont l’action est due à la force humaine et sont composées d’une lame.

Mais les lames des couteaux ou des épées ne sont pas blanches. Elles ont la couleur de leur métal, brun, gris ou argenté.

Elles ne sont dites « blanches » que par opposition au 17ème siècle avec les armes à feu dites « bronzées », c’est à dire d’un métal doré. D’une part les lames étaient fabriquées en acier « blanc » et non dans un métal de couleur. Ensuite elles n’étaient pas enduites comme les armes à feu d’un produit foncé anti-rouille. L’oxydation générée aurait endommagé et abimé le tranchant. Enfin le terme « blanc » signifiait en ancien français « brillant » ce qui était le cas des lames astiquées.

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Un nom à coucher dehors

Coucher dehors

D’où vient l’expression «un nom à coucher dehors» ?

« Un nom à coucher dehors» est un patronyme très compliqué qu’il est difficile de garder en mémoire avec exactitude.

L’origine de cette expression se situe au Moyen Age. Quand les auberges étaient pleines, leurs propriétaires étaient contraints de choisir leurs clients sur le critère social. Le rang primait. Et pour le connaitre les aubergistes se fiaient aux noms des clients. Ceux qui étaient nobles (et qui portaient donc une particule) ou ceux dont le nom était celui d’une profession de haut rang social se voyaient plus facilement attribués une chambre. Il en allait de même pour ceux dont le nom avait clairement une résonance chrétienne.

Les autres dormaient avec les chevaux et ceux encore bien moins lotis en raison de leur nom n’avaient plus comme solution que de coucher dehors.

L’expression a traversé les siècles tout en conservant son caractère péjoratif.