Catégories
AANL Autres Expressions NL04

Le jeu en vaut la chandelle

le jeu en vaut la chandelle

D’où vient l’expression « le jeu en vaut la chandelle » ?

L’origine de cette expression date du 16ème siècle. A cette époque les foyers s’éclairaient à la bougie. L’électricité n’existait bien sûr pas encore. Pour passer le temps ou s’adonner à son vice les gens pouvaient le soir jouer aux cartes ou aux dés. Pour y voir quelque chose il leur fallait s’éclairer à la bougie ou à la chandelle.

Mais éclairer ces parties de jeux nocturnes avait un coût. Ainsi les joueurs n’étaient prêts à consentir à payer pour cet éclairage que si les montants des gains potentiels étaient élevés. Il fallait pouvoir espérer gagner une grosse somme ou au moins rentrer dans ses frais.

Si les gains potentiels n’étaient pas énormes et pour pouvoir quand même jouer les participants aux revenus modestes donnaient une petite somme à celui qui avait accueilli la partie en dédommagement du coût des chandelles. Mais s’ils n’avaient vraiment pas de chance au jeu alors celui-ci n’en valait pas la chandelle !

Catégories
AANL Autres Expressions NL04

Poser un lapin

poser un lapin

Pourquoi dit-on « poser un lapin » ?

« Poser un lapin » consiste à ne pas se rendre à un rendez-vous sans prévenir la personne qui vous attend.

Signalons d’abord que durant l’Antiquité, le lapin était un symbole de fécondité. Celui qui n’en avait pas était donc mis dans la pauvreté.

Mais l’expression exacte remonte à la fin du 19ème siècle. Elle avait cependant à l’époque un sens différent. Elle signifiait ne pas rétribuer les faveurs d’une femme dite de « petite vertu ». Le « lapin » désignait donc le refus de payer. Et le « poseur de lapin » était celui qui faisait attendre la femme dont il avait profité.

Le sens que nous connaissons aujourd’hui serait apparu vers 1890 chez les étudiants et semble venir d’une autre locution, « laisser poser », qui signifiait « faire attendre quelqu’un ».

Mais il y a eu sans aucun doute un glissement progressif dans le langage courant d’une attente de paiement non honoré (la faveur sexuelle) vers une autre attente non satisfaite (la venue de la personne attendue).

Catégories
AANL Autres Expressions NL04

ça ne se trouve pas sous le sabot d’un cheval

Quelle est l’origine de l’expression « ça ne se trouve pas sous le sabot d’un cheval » ?

On dit d’une chose rare et le plus souvent de grande valeur, qu’elle « ne se trouve pas sous le sabot d’un cheval ».

Cette expression date du 18ème siècle. Peu avant, un siècle plus tôt pour être précis, on avait recours à l’expression approchante  »dans le pas d’un cheval ». Le « pas » étant la trace. Aujourd’hui le sabot a remplacé la trace mais le sens est resté le même.

Mais pourquoi ne peut-on pas trouver de choses rares sous le sabot d’un cheval ? Tout simplement parce qu’à cet endroit on trouve le plus souvent l’inverse, à savoir une matière sans grande valeur. Vous l’avez compris, on trouve dans la trace ou sous le sabot d’un cheval du crottin, c’est-à-dire quelque chose sans rareté ni valeur considérable (même si certains le ramassaient pour l’utiliser comme fumier). D’où le recours à la forme négative dans l’expression.

Catégories
AANL Autres Expressions NL04

Envoyer à Dache

envoyer à Dache

D’où vient l’expression « envoyer à Dache » ?

« Envoyer à Dache » un individu signifie s’en défaire, s’en débarrasser ou encore l’envoyer promener. On pourrait même traduire l’expression par « envoyer au diable ». Et justement le diable n’y est pas étranger.

Cette expression qui date de 1866, utilise le mot « dache » qui est une altération de ‘diache’, venant de ‘diable’, et qui fut en particulier utilisée dans le nord de la France où elle faisait partie de l’argot courant des ouvriers.

Par extension « à dache » tout seul signifie « au diable », « très loin ». On retrouve l’usage de cette expression familière, chez de nombreux écrivains parmi lesquels Louis-Ferdinand Céline ou Paul de Sémant.

Et justement, Jean Maillet souligne qu’à la fin du 19ème siècle les militaires du Second Empire avaient recours à la formule : « à Dache, perruquier des zouaves ».

A noter que « diable » a donné lieu à de nombreuses altérations comme par exemple « diantre ».

Catégories
AANL Autres Expressions NL04

kif-kif

kif kif

Quelle est l’origine de l’expression « kif-kif » ?

« Kif » est un dédoublement du mot arabe ‘kif’ qui signifie ‘comme’. Cette expression qui veut dire « la même chose » et dont la première trace remonte à la fin du 19ème siècle vient d’Algérie. Proche, « Kif-kif bourricot » se traduit littéralement par « pareil à l’âne ». Celle-ci nous serait parvenue grâce aux soldats engagés en Afrique du Nord.

Au début du 20ème siècle l’expression «c’est du kif» signifiant «c’est la même chose» voit le jour. Mais de nos jours elle peut prêter à confusion puisque  « kif » désigne aussi le cannabis. En réalité le kif-cannabis vient de l’arabe « kef », c’est-à-dire «béatitude». Le verbe « kiffer» en est dérivé.

Catégories
AANL Autres Expressions NL04

Bête à bon Dieu

bête à bon Dieu

Pourquoi dit-on la « bête à bon Dieu » ?

La « bête à bon Dieu » est le nom populaire donné à la coccinelle.

Ce surnom trouve son origine au Moyen Âge. Selon une légende, un homme alors accusé à tort d’un crime était sur le point d’être décapité. Mais une fois sa tête sur le billot, on raconte qu’une coccinelle se posa sur son cou. Malgré les efforts du bourreau pour s’en débarrasser la coccinelle resta en place. On dit alors que le roi Robert II le Pieux qui assistait à l’exécution vit dans l’entêtement de l’insecte un signe divin. Il décida de gracier le condamné.

Mais certains voient plutôt dans cette histoire une simple légende. Ceux-là préfèrent retenir pour origine de l’expression, le travail bénéfique effectué par la coccinelle et ses larves dans la lutte contre les pucerons dans les jardins. Ce trvail parfaitement naturel ne demande aucun effort; il est « divin » !

Catégories
AANL Autres Expressions NL04

Payer les violons

payer les violons

D’où vient l’expression « payer les violons » ?

« Payer les violons » signifie faire les frais d’une situation alors qu’une autre personne en tire les profits. Il s’agit donc d’une expression ironique pour dire que quelqu’un a eu tout l’embarras d’une situation quand des tiers en ont eu, eux, tous les bénéfices.

Elle trouve son origine dans la locution latine « Delirant reges, plectuntut archivi » dont la traduction littérale est : « les grands font des fautes et le peuple en porte la peine ».

Molière l’utilise dans sa pièce la « Comtesse d’Escabagnas ». Dans la scène II un des personnages dit : « Je ne sais de quelle façon M. Tibaudier a été avec vous, mais M. Tibaudier n’est pas un exemple pour moi et je ne suis pas d’humeur à payer les violons pour faire danser les autres. ».

La tradition à l’époque consistait à donner des sérénades sous les balcons de celle que l’on voulait conquérir. Or il arrivait bien sûr que celui qui payait les violons ne soit pas récompensé par la belle !

Catégories
AANL Autres Expressions NL04

Le dindon de la farce

le dindon de la farce

Pourquoi dit-on « le dindon de la farce » ?

Il existe plusieurs explications au sujet de cette expression signifiant « être la victime ridicule dans une affaire, se faire rouler » que l’on trouve dès 1790.

Selon la première hypothèse, l’expression serait une référence aux pères dindons des comédies bouffonnes du Moyen Âge. Le personnage traditionnel du père dindon était le père crédule, dupé par ses enfants qui lui manquaient de respect. Le dindon symbolisait alors le ridicule, et la farce était une pièce comique.

La seconde hypothèse est liée aux spectacles forains. Au 18ème et 19ème siècle, un spectacle à la mode dans les fêtes foraines consistait à placer des dindons sur une plaque métallique qui était chauffée progressivement. Les dindons se mettaient ainsi à sautiller sur un fond musical. Le spectacle c’est à dire la farce des dindons torturés faisait rire à l’époque.

En 1844, ce « ballet des dindons » fut interdit, en même temps que les combats d’animaux.

Catégories
AANL Autres Expressions NL04

Montrer patte blanche

Quelle est l’origine de l’expression: « Montrer patte blanche » ?

« Montrer patte blanche » signifie donner un signe de reconnaissance pour être autorisé à entrer dans un lieu. Par ce geste on prouve que l’on est digne de confiance.

Cette expression semble trouver son origine, ou du moins l’explication de sa popularisation, dans une fable de Jean de La Fontaine qui date de 1668 : Le loup, la chèvre et le chevreau. Dans cette histoire, la chèvre s’absente et doit laisser son chevreau seul. Elle lui recommande durant son absence de n’ouvrir à personne, d’être méfiant et d’attendre son retour.
Consigne supplémentaire, le chevreau devra demander à voir la patte du visiteur avant d’ouvrir, pour s’assurer qu’elle est bien blanche, comme celle de sa mère et non pas sombre comme celle du loup.

Il faudra attendre plus de deux siècles après la mort de La Fontaine pour trouver cette expression reprise dans un ouvrage.

Catégories
AANL Autres Expressions NL04

Danser devant le buffet

danser devant le buffet

Pourquoi dit-on  »danser devant le buffet » ?





Danser devant le buffet, signifie « ne rien avoir à manger ».

L’origine de cette expression remonte au 16ème siècle. Le buffet dont il s’agit ici est le meuble qui se trouve dans les cuisines. Quand il est vide on ne peut pas s’alimenter. Dans une telle situation on peut concevoir qu’on ait envie de pleurer devant le buffet, ou encore que l’on se sente mal, mais pourquoi donc danser ?

Cela s’explique par un calembour. A cette époque le verbe ‘fringaler’ signifiait ‘danser’. Il était le mélange de ‘fringuer’ signifiant ‘sauter’ et de ‘galer’ utilisé comme synonyme de ‘se réjouir’. Or une ‘fringale’, est une grande faim !

Dès lors si l’on a faim devant un buffet vide on peut se mettre à fringaler, c’est-à-dire à danser.

Aujourd’hui on trouve comme unique survivance à cet illustre « fringaler » notre adjectif « fringant » !