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Thermoablation : la bête noire des tumeurs bénignes

La start-up française Theraclion a mis au point un nouveau procédé intitulé « Beamotion » sur le principe de la thermoablation, qui détruirait une tumeur bénigne du sein sans chirurgie et en seulement 10 à 15 minutes.

Thermoablation contre une tumeur bénigne de la thyroïde.

La start-up française Theraclion a mis au point un nouveau procédé intitulé « Beamotion » sur le principe de la thermoablation, qui détruirait une tumeur bénigne du sein sans chirurgie et en seulement 10 à 15 minutes.

Le procédé de la themoablation consiste à détruire une tumeur par la chaleur grâce à diverses techniques dont le laser, la radiofréquence ou les ultrasons focalisés de haute intensité (HIFU), sans toucher au reste de l’organe concerné.

La start-up française Theraclion est à l’initiative du dispositif d’échothérapie Echopulse (combinant HIFU et échographie), capable de détruire des tumeurs de deux centimètres en 40 à 50 minutes, ainsi que de la technologie « Beamotion », qui permet la même intervention en 10 minutes.

Prenons l’exemple d’une patiente du professeur Roussanka Kovatcheva de l’Université de Sofia. Elle a réalisé la première thermoablation par échothérapie, utilisant la procédure rapide « Beamotion ».
« La patiente, âgée de 36 ans et qui souffrait d’un adénofibrome d’environ deux centimètres, est repartie avec son mari deux heures après l’intervention. »

« Ça se passe comme une échographie, mais la séance dure un peu plus longtemps puisqu’on traite en même temps, la patiente étant seulement sédatée (utilisation de substances pour l’apaiser) et non anesthésiée comme c’est le cas pour une chirurgie », ajoute-t-elle.

Selon le professeur Kovatcheva, la tumeur ne disparaît pas complètement « mais les 20 à 30 % qui restent sont des cellules mortes qui ne posent plus de problèmes. »
Outre les tumeurs bénignes, la thermoablation pourrait être très utile dans le traitement de nodules bénins de la thyroïde. C’est notamment le cas en Corée du Sud et en Italie depuis une dizaine d’années.

Trois techniques sont à la disposition du patient « en fonction du nodule à traiter » et de ses souhaits. Par exemple, la HIFU « traite à travers la peau, sans intrusion », contrairement au laser ou à la radiofréquence qui impliquent l’introduction d’une aiguille ou d’une sonde dans le nodule. D’autant qu’en l’absence de chirurgie, les patients pourront retourner travailler dès le lendemain.

« C’est une avancée majeure qui permet aux patients pris en charge en hôpital de jour de retravailler le lendemain, alors que dans le cas d’une chirurgie, il faut compter deux à trois jours d’hospitalisation et un arrêt de travail de 10 jours à trois semaines », commente le Dr Hervé Monpeyssen, spécialiste de la thyroïde à l’Hôpital américain de Paris, l’un des rares établissements français à proposer la thermoablation pour la thyroïde.

Cotée en bourse, Theraclion a déjà conclu une quinzaine de contrats, dont presque la moitié en Allemagne. Plusieurs études sont en cours dans le monde, dont certaines évaluent l’efficacité des différentes techniques de thermoablation sur de petites tumeurs cancéreuses de la thyroïde.

« Nous ne prenons aucun risque pour l’instant, s’il y a la moindre suspicion de cancer, nous n’utilisons pas la thermoablation », précise le Dr Monpeyssen.

À l’instar du professeur Kovatcheva, il n’exclut pas que la technique puisse « un jour ou l’autre s’ouvrir à certaines petites tumeurs cancéreuses ».

Le saviez-vous ?

• Sur 40 000 ablations annuelles de la thyroïde réalisées par des chirurgiens, seules 6 000 à 7 000 concernent des cancers. Le reste étant le fait de pathologies bénignes, dont des nodules bénins qui pourraient, selon le Dr Monpeyssen, être traités par thermoablation à un coût nettement moindre pour l’assurance maladie.
• L’intervention coûte encore entre 1 300 et 2 500 euros et n’est pas remboursée en France, alors qu’elle l’est en Allemagne, avec certaines compagnies d’assurance qui la prennent en charge.
• La HIFU est aussi utilisée en France depuis quelques années pour traiter certains cancers localisés de la prostate chez les personnes âgées. Toutefois, le recul est encore insuffisant pour juger leur efficacité à long terme.

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