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E171 : L’additif alimentaire responsable de lésions pré-cancéreuses

Dévoilée vendredi 20 janvier 2017 dans la revue britannique Scientific Reports, une étude révèle que l’additif alimentaire E171 provoque des lésions pré-cancéreuses chez le rat. L’enquête a été menée pendant quatre années par l’Inra.

Additif alimentaire

Dévoilée vendredi 20 janvier 2017 dans la revue britannique Scientific Reports, une étude révèle que l’additif alimentaire E171 provoque des lésions pré-cancéreuses chez le rat. L’enquête a été menée pendant quatre années par l’Inra.

Cet additif, connu également sous le nom scientifique de dioxyde de titane, est utilisé dans l’agro-alimentaire afin de blanchir ou d’opacifier des confiseries, des plats préparés et des dentifrices. Il est composé à 45 % de nanoparticules.

Selon l’un des auteurs de l’étude, Eric Hondeau, biologiste et directeur de recherche en physiologie et toxicologie alimentaire à l’Inra de Toulouse, l’E171 pénètre la paroi de l’intestin du rat et provoque une diminution de l’activité de son système immunitaire.

Il précise même que lors d’une exposition orale dite chronique, sur 100 jours, au produit E171, un terrain micro-inflammatoire se développe sur la partie terminale de l’intestin.

Après 100 jours, « 40 % des rats étudiés présentaient des lésions pré-cancéreuses sur le colon » a ajouté Fabrice Pierre, co-auteur de l’étude, chercheur de l’unité Toxalim au centre de recherche en toxicologie alimentaire.

Par ailleurs, sur un lot de rats présentant tous déjà des lésions pré-cancéreuses, l’ingestion de E171 pendant 100 jours a produit un grossissement des lésions sur 20 % d’entre eux. Pour information, les recherches ont été effectuées sur des lots de 10 à 12 rats.

« Sur la base de ces résultats, nous montrons donc que l’exposition orale au E171 a initié et promu la croissance des lésions pré-cancéreuses chez le rat » a résumé M. Pierre, tout en assortissant ces résultats de bémols importants.

« On ne peut pas conclure sur la base de cette étude quant au caractère cancérigène du E171 » a-t-il indiqué. Elle ne permet pas non plus une extrapolation à l’homme.

« En revanche, les données cumulées sur les phases précoces de la pathologie vont justifier une étude supplémentaire de deux ans sur la carcinogénèse (origine du cancer), avec des lots de 50 rats mâles et 50 rats femelles », comme le prévoient les standards internationaux de la recherche, a-t-il ajouté.

« Au regard des conclusions de cette étude, les ministères chargés de l’Economie, de la Santé et de l’Agriculture ont décidé de saisir conjointement l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) afin de déterminer si l’additif alimentaire E171 présente un éventuel danger pour les consommateurs » précise un communiqué commun des trois ministères.

La fin du dioxyde de titane ?

Fin mars prochain, l’Anses devrait rendre son avis sur le dioxyde de titane. Elle mène en effet depuis un an maintenant, des recherches sur l’impact sanitaire potentiel des nanomatériaux présents dans l’alimentation.

En outre, l’E171 est l’un des cinq nanomatériaux de synthèse qui est le plus fréquemment utilisé dans des produits du quotidien et dans l’alimentation.

Pour rappel, le dioxyde de titane a déjà été classé comme cancérogène possible pour l’homme en cas d’exposition professionnelle par inhalation, suite à une évaluation menée par l’agence du cancer de l’OMS (Circ/Iarc).

Précision : les nanoparticules relèvent de l’extrêmement petit (un milliardième de mètre, soit 50 000 fois plus petites qu’un cheveu) et ont la capacité de franchir des barrières physiologiques (intestins, reins, cerveau).

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