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Alcoolisme : le baclofène, pas si efficace

Baclofène contre l'alcoolisme

Selon une récente étude néerlandaise, le baclofène – médicament massivement prescrit pour traiter l’alcoolisme – ne serait finalement pas plus efficace qu’un traitement psycho-social.

Pour mener cette étude, publiée dans la revue European Neuropsychopharmacology, une équipe de chercheurs de l’université d’Amsterdam a étudié 151 patients traités par le baclofène. Parmi ces patients :

– 31 ont reçu du baclofène à faible dose (30 mg par jour),
– 58 ont eu le même médicament à haute dose (jusqu’à 150 mg par jour),
– 62, un placebo.

Au bout de 16 semaines, chacun des groupes a affiché un taux de rechute d’« environ 25 % ».

Dans le même temps, des effets secondaires tels que fatigue, somnolence et sécheresse de la bouche ont été fréquemment observés.

Reinout Wiers, psychologue spécialiste des addictions, et superviseur de l’étude, explique : « en août 2015, une petite étude allemande à répartition aléatoire avait montré que le baclofène à haute dose montrait de bons résultats, mais le groupe de contrôle n’avait reçu aucun traitement. Nos patients, y compris le groupe placebo, ont quant à eux tous reçu un suivi psychosocial ».

Avant d’ajouter : « au total, ces études montrent que le baclofène semble aussi efficace qu’un traitement psychosocial mais qu’il n’apporte pas d’efficacité supplémentaire », estimant qu’il semblait donc « prématuré » de le prescrire à grande échelle aux patients alcooliques, « comme c’est actuellement le cas en France ».

Comme le rappelle l’article, la vente de baclofène a explosé en France en 2008 dès la parution du livre du cardiologue Olivier Ameisen. Ce dernier vantait les mérites du médicament – initialement indiqué contre les contractures musculaires involontaires – dans le traitement de son alcoolisme. Ainsi, entre 2007 et 2013, environ 200 000 patients français se sont vus prescrire du baclofène pour les mêmes raisons.

En 2014, l’agence du médicament ANSM encadrait les prescriptions avec une recommandation temporaire d’utilisation avec une dose maximale de 80 mg par jour.

Fin août, 7 024 patients étaient déclarés à l’ANSM mais, selon l’Assurance maladie, environ 100 000 patients seraient traités avec le baclofène, commercialisé par Novartis sous la marque Lioresal et par Sanofi sous la marque Zentiva.

Une étude française présentée en septembre sur le sujet montrait déjà que le baclofène n’avait pas eu plus d’efficacité que le placebo en termes d’abstinence, mais qu’il avait en revanche permis une réduction plus importante de la quantité d’alcool consommée.

L’ANSM a commandé une étude supplémentaire sur les effets indésirables du baclofène, dont les résultats sont attendus en fin d’année.

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Alcool : responsable de 365 000 décès par cancer par an dans le monde

Alcool et cancer

Selon une récente étude française, chaque année, l’alcool serait responsable de plus de 700 000 nouveaux cas de cancer et 365 000 décès par cancer (œsophage, colon-rectum, gorge, foie et sein) dans le monde. Les pays développés seraient essentiellement touchés.

Cette étude, réalisée par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC/IARC) – agence cancer de l’OMS -, et basée sur des données de 2012, montre que les cancers liés à l’alcool représentent 5 % des nouveaux cas de cancers et 4,5 % de tous les décès par cancer chaque année dans le monde. Un chiffre alarmant d’autant qu’« une grande partie de la population ne sait pas que l’alcool peut provoquer le cancer », souligne le Dr Kevin D. Shield.

Les régions les plus touchées dans le monde par ces cancers sont l’Amérique du Nord, l’Australie et l’Europe, plus particulièrement l’Europe de l’Est. Pour autant, des pays qui se développent rapidement comme l’Inde ou la Chine, où la consommation d’alcool augmente, pourraient un jour les rattraper.

Pour cause, la consommation d’alcool est étroitement liée au niveau de développement d’un pays comme l’ont montré différentes études. A la plus grande consommation d’alcool s’ajoutent des changements dans le mode de vie ou l’alimentation ainsi que le tabagisme qui « multiplient le risque », précise le chercheur canadien.

Quelques chiffres de l’étude :

• Le cancer de l’œsophage arrive actuellement en tête des cancers liés à l’alcool en terme de mortalité.
• Il représente 34 % de l’ensemble des 365 000 décès répertoriés en 2012, devant le cancer colorectal (20 % des décès).
• En ce qui concerne les 704 000 nouveaux cas de cancers liés à l’alcool, le cancer du sein, en pleine expansion chez les femmes, domine avec 27 % des nouveaux cas, devant le cancer colorectal (23 % des nouveaux cas).

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Baclofène : lancement d’une étude d’envergure pour en mesurer les effets indésirables

Baclofène

Le CHU de Lille vient de lancer une grande étude sur le baclofène, ce médicament prescrit dans la maladie alcoolique. L’objectif : mieux en mesurer les effets indésirables.

Chaque année, en France, 49 000 personnes décèdent à cause de l’abus d’alcool, soit 134 morts par jour.

En vente depuis 1975, le baclofène est autorisé en neurologie (contractures musculaires d’origine neurologique). Mais c’est en 2008 que la popularité du médicament a explosé, lorsque le cardiologue alcoolique Olivier Ameisen (décédé en 2013) a publié son livre « Le dernier verre ». Il l’avait auto-expérimenté et avait ainsi supprimé son envie de boire.

Pour mener cette étude – baptisée « baclophone » — sans précédent dans le domaine de l’addiction :

• 25 centres hospitaliers de la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie ont été invités à participer sous la coordination du CHU de Lille et du Dr Benjamin Rolland, psychiatre et addictologue.
• 800 patients volontaires inclus dans l’étude via des centres ou un réseau de plus d’une centaine de médecins prescripteurs de baclofène. Autrement dit, les patients recevront un appel téléphonique mensuel.
• Une étude sur 3 ans
• Un comité de surveillance indépendant est mis en place pour assurer la transparence des données de cette étude de pharmacovigilance.
• Le financement est entièrement publique (région et structure de recherche clinique : 350 000 euros)

Ses objectifs ?

-Décrire la nature et la fréquence des différents effets indésirables propres au médicament.
-Étudier l’évolution des consommations d’alcool et du « craving » (envie irrépressible de boire).
-Évaluer la proportion des patients inclus dans le système mis en place en 2014 par l’agence du médicament (ANSM) dit de recommandation temporaire. Une procédure jugée trop lourde, compliquée, voire inadaptée par certains médecins. Visiblement, en octobre 2015, seuls 6 200 patients étaient enregistrés sur le site de l’ASNM, alors qu’environ 100 000 patients seraient pris en charge avec du baclofène.

« L’étude va permettre de mieux séparer les évènements indésirables propres au baclofène (fatigue, troubles du sommeil, bourdonnements d’oreilles…) de ceux liés à d’autres causes (prise d’alcool, de drogues ou d’autres médicaments par exemple pour dormir ou contre la dépression ; maladie sans rapport avec ce traitement de l’alcooldépendance) », explique le Dr Rolland.

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L’alcoolisme chez les proches est difficile à repérer

Alcoolisme

Pour sa dernière campagne réalisée pour Addict’Aide, l’agence de publicité BETC a choisit de prendre le problème de l’alcoolisme chez les jeunes sous un tout autre angle, celui de l’entourage. Parce qu’il n’est pas toujours de repérer la consommation excessive d’alcool chez quelqu’un de son entourage.

Le contexte : Louise est une jeune parisienne de 25 ans. Elle publie sur le réseau social Instagram des photos d’elle à la plage, en soirée, dans la nature. Jusqu’ici rien d’extraordinaire, sauf que la bouteille ou le verre d’alcool n’est jamais très loin.

Tel est le scénario imaginé par l’agence de publicité BETC pour Addict’Aide, un portail grand public de lutte contre les addictions créé en avril par le Fonds Actions Addictions.

Pour réaliser cette campagne, l’agence a créé un faux profil sous le nom de « Louise Delage », sous les traits d’une étudiante volontaire. La jeune femme est jolie et ses photos sont taguées de mots-clés populaires sur le réseau social.
Deux mois plus tard, le compte de « Louise Delage » est suivi par plus de 7 500 personnes et ses clichés ne récoltent pas moins de 50 000 « likes ».

A lire tous ces commentaires, des compliments pour la plupart,  » on pouvait croire que tout était normal », seulement ces internautes « sont passés à côté de l’essentiel: son alcoolisme », déplore Addict’Aide. Même si quelques commentaires ont tout de même relevé sa consommation importante d’alcool (« Est-ce qu’il vous arrive de boire de l’eau? ») ou soupçonnent l’opération de communication.

L’opération a ensuite été révélée via la publication d’une vidéo compilant toutes les photos de la jeune femme, mettant l’accent sur l’omniprésence de l’alcool dans sa vie sociale.

« Il est facile de passer à côté de l’addiction d’un proche », avertit cette campagne, qui invite « tous ceux qui se posent des questions sur leur consommation ou celle d’un proche » à consulter le portail Addict’Aide.

Le clip de Addict’Aide
La campagne sur Instagram.