Catégories
Actualités Actualités Santé

Les chances d’arrêt du tabac liées à la vitesse d’élimination de la nicotine

tabac-arret
La vitesse avec laquelle un fumeur élimine la nicotine de son organisme pourrait permettre de déterminer le meilleur traitement pour l’arrêt du tabac, selon une étude publiée lundi.

Le fumeur est en manque de nicotine lorsque le niveau de celle-ci baisse dans son organisme. Mais les gens métabolisent la nicotine à des rythmes différents. Ainsi les niveaux de nicotine baissent plus rapidement chez les métaboliseurs dits normaux (60% des fumeurs) qui sont, de ce fait, susceptibles de fumer plus et de trouver plus difficile d’arrêter.

L’étude du professeur Caryn Lerman (Université de Pennsylvanie, Philadelphie, Etats-Unis) et de ses collègues, publiée dans le journal spécialisé The Lancet Respiratory Medicine, a porté sur 1.246 fumeurs désireux de cesser de fumer, avec à peu près autant de métaboliseurs lents et normaux.

Ils ont été répartis par tirage au sort en trois groupes : le premier traité avec des patchs à la nicotine et une pilule placebo, le deuxième avec le médicament varénicline (nom commercial : Champix ou Chantix de Pfizer) plus des patchs placebo, et le dernier était entièrement sous placebo (pilules et patchs).

A la fin du traitement (11 semaines), les métaboliseurs normaux qui avaient pris de la varénicline étaient presque deux fois plus à ne pas fumer que ceux utilisant le timbre à la nicotine. Ils avaient également de meilleures chances de s’abstenir encore de fumer six mois plus tard.

La varénicline a eu la même efficacité que les patchs à la nicotine chez les métaboliseurs lents, mais dans l’ensemble ils ont rapporté plus d’effets secondaires indésirables avec le médicament Champix.

Pour distinguer ceux qui éliminent plus ou moins rapidement la nicotine, et comparer les chances de succès des produits testés, les auteurs ont utilisé un biomarqueur de la vitesse d’élimination de la nicotine qui reflète l’activité d’une enzyme du foie, le CYP2A6.

La majorité (65%) des fumeurs qui tentent d’arrêter, rechutent dans la première semaine, souligne Caryn Lerman. « Adapté un traitement à la vitesse à laquelle les fumeurs métabolisent la nicotine pourrait être une stratégie clinique viable pour aider individuellement les fumeurs à choisir la méthode d’arrêt qui fonctionnera le mieux pour eux », ajoute-t-elle.

Les résultats devraient conduire à développer un simple test sanguin pour évaluer le métabolisme de la nicotine afin que les médecins puissent mieux conseiller les patients, souhaitent les auteurs.

Le tabac tue près de 6 millions de personnes chaque année, selon l’Organisation mondiale de la santé.

Catégories
Actualités Actualités Santé

Arrêter de fumer peut enrayer la perte de matière grise

Homme qui décide d'arrêter de fumer.
Les fumeurs présentent une perte de matière grise dans le cerveau plus rapide que les non-fumeurs, mais le processus est réversible après l’arrêt de la cigarette, à condition de ne pas être trop pressé, selon une étude publiée dans la revue Molecular Psychiatry.

Des chercheurs canadiens sont parvenus à cette conclusion en faisant passer des IRM à quelque 500 septuagénaires écossais, dont 36 fumeurs et 223 ex-fumeurs.

Ils ont trouvé un lien entre le fait de fumer et une accélération plus rapide de l’amincissement du cortex cérébral -la couche superficielle du cerveau qui abrite la matière grise.

Ils ont également montré que chez les ex-fumeurs, le cortex « semblait avoir partiellement récupéré ».

Mais ils avertissent également que chez certains ex-gros fumeurs la récupération peut prendre plus de 20 ans.

Des études avaient dans le passé déjà lié le tabagisme à un déclin cognitif accéléré, mais la rapidité de ce déclin a jusqu’ici été difficile à évaluer, tout comme son éventuelle réversibilité.

La perte de matière grise est généralement associée au déclin cognitif lié à l’âge qui se traduit notamment par des performances plus faibles en termes de mémoire et de flexibilité cognitive (ou capacité à s’adapter).

Pour les ex-fumeurs qui avaient fumé un paquet par jour pendant 30 ans, « il a fallu en gros 25 ans sans fumer pour que les différences observées avec les non-fumeurs en ce qui concerne l’épaisseur du cortex disparaissent » relèvent les auteurs de l’étude.

Ils avancent l’hypothèse que l’arrêt du tabac pourrait avoir freiné l’amincissement du cortex , voire permis à ce dernier de se reconstituer.

« Les fumeurs doivent savoir que les cigarettes sont associées à un amincissement accéléré du cortex, un marqueur du déclin cognitif lié à l’âge » soulignent les chercheurs dans leur étude.

Ils ajoutent que la possibilité d’une « récupération partielle » devrait constituer « un argument fort » en faveur de l’arrêt du tabac.

Catégories
Actualités Actualités Santé

Tabac : « La motivation est essentielle pour arrêter de fumer »

Femme qui arrête de fumer.

La Journée mondiale sans tabac est l’occasion d’arrêter de fumer. Méthodes et solutions pour dire stop à la cigarette avec le Dr Martine Perez, généraliste et auteure de « Interdire le tabac, l’urgence », paru en 2013 aux éditions Odile Jacob.

L’épidémie mondiale de tabagisme tue chaque année presque 6 millions de personnes dans le monde, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Pour éviter d’être accro au plus jeune âge et préserver sa santé, il n’est jamais trop tard pour arrêter, selon le Dr Martine Perez.

Quelles alternatives pour arrêter de fumer et comment laquelle est bonne pour soi ?

Le tabac est une addiction. Près de 70 à 80% des fumeurs veulent arrêter, mais n’y arrivent pas. Plusieurs critères rentrent en ligne de compte pour apprécier la dépendance, dont la motivation, qui reste essentielle, mais également le fait d’avoir un entourage non-fumeur, une faible consommation de tabac ou encore un long délai entre le réveil et la première cigarette du matin. On peut arrêter de fumer seul, surtout si on fume moins de 12 cigarettes par jour. Il y a aujourd’hui en France 15 à 20 millions de fumeurs et environ 500 consultations en centre anti-tabac, ce qui n’est pas suffisant pour régler le problème. L’une des pistes serait de former des médecins généralistes.

Qu’en est-il des patchs ?

Les substituts nicotiniques ne marchent que pour 20% de fumeurs dans les 6 mois environ. Ils partent du principe que la dépendance à la cigarette est liée à la dépendance à la nicotine. Or, fumer est avant tout associé à un geste et à des comportements. Les patchs ne prennent donc pas en compte l’addiction psychologique, qui est une addiction comportementale au tabac.

Des thérapies comportementales se sont développées pour aider à trouver une parade quand le besoin de fumer se fait ressentir, par exemple : sortir un papier de sa poche où est écrit « Fumer aggrave mon asthme » et aller boire un verre d’eau. Il s’agit de trouver un comportement substitutif et c’est ce qui marche le mieux pour les gros fumeurs.

Les médicaments qui existent pour arrêter de fumer, comme le Champix, ont, à mon sens, encore trop d’effets secondaires. Mieux vaut consulter son médecin.

La cigarette électronique est-elle un bon outil pour arrêter de fumer ?

Son inventeur est un vrai génie ! Elle peut non seulement corriger la dépendance à la nicotine, en évitant la plupart des produits nocifs dont le monoxyde de carbone, mais fait également sortir de la dépendance psychologique en permettant de conserver le geste. Beaucoup d’études scientifiques ont démontré que les fumeurs diminuaient leur consommation de tabac en vapotant. Reste néanmoins à attendre une dizaine d’années pour voir si elle est complètement inoffensive et, dans ce cas, ce sera un outil idéal pour envisager le sevrage tabagique.

Comment éviter les rechutes ?

Comme pour la prise de poids, il ne faut pas se laisser décourager ! Rechuter c’est aussi se dire que l’on n’était finalement pas si motivé. Et on se rend compte que si beaucoup de jeunes fument aujourd’hui, ils ont pour la plupart finalement réussi à arrêter à la cinquantaine.

Si vous aviez un seul argument à donner pour arrêter de fumer, lequel serait-il ?

Il est différent selon l’âge. Mais je dirais avant tout aux femmes que fumer détériore le teint et accélère le vieillissement de la peau. On doit aussi savoir que le tabac rend impuissant et altère le cerveau et enfin, que les fumeurs sont avant tout victimes du marketing de l’industrie du tabac.

Catégories
Actualités Actualités Santé

Tabagisme : même une seule cigarette par jour augmente le risque de mortalité précoce

Tabagisme

Selon une étude menée par l’Institut national du cancer (US), fumer une seule cigarette suffit à augmenter nettement le risque de mortalité prématurée comparé à une personne ne fumant jamais.

Publiée dans la revue médicale JAMA Internal Medicine, cette étude démontre que le risque de mort prématurée augmente de 64 % chez les personnes qui fument une cigarette ou moins en moyenne durant son existence, voire de 87 % chez ceux fumant entre une et dix cigarettes par jour.

Pour cette étude, les chercheurs ont analysé les données médicales de plus de 290 000 adultes blancs âgés de 59 à 82 ans, dont 22 337 (7,7 %) fumaient, 156 405 (54 %) étaient d’anciens fumeurs et 111 473 (38,4 %) n’avaient jamais fumé.

Parmi les fumeurs, 159 ont indiqué fumer moins d’une cigarette par jour en moyenne durant leur vie et près de 1 500 ont dit consommer une à dix cigarettes quotidiennement.

Pour Maki Inoue-Choi, directeur de la division d’épidémiologie du cancer au NCI, principal auteur de ces travaux, « les résultats de cette étude confirment le bien-fondé des mises en garde contre le tabac et le fait qu’il n’y a pas de niveau sans risque ».

Pour autant, le risque diminue pour les petits fumeurs qui ont arrêté la cigarette par rapport à ceux qui continuent à fumer. L’étude souligne que plus ils arrêtent jeunes, plus le risque diminue.

Le cancer du poumon est la principale cause de mortalité prématurée chez les petits fumeurs.

Le risque est 9 fois supérieur pour les personnes qui fument régulièrement une cigarette par jour ou moins, à celles n’ayant jamais touché une cigarette.

La probabilité est 12 fois supérieure chez ceux qui fument régulièrement entre une et dix cigarettes par jour.

Jusqu’à maintenant, les effets d’une faible consommation de cigarettes – moins de 10 – n’avaient jamais réellement été étudiés.

Les futures études devront se concentrer sur des groupes de population américaines plus jeunes et de différentes races et minorités, chez qui une faible consommation de cigarettes est plus fréquente.

Le tabagisme est responsable de cinq millions de morts par an dans le monde.