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Le cancer du pancréas, une maladie encore méconnue

Médecins

Largement méconnu du grand public, le cancer du pancréas tue pourtant près de 300 000 personnes dans le monde chaque année. Actuellement la quatrième cause de décès par cancer en Europe, la maladie pourrait monter à la seconde place derrière le cancer du poumon d’ici 2020. C’est pourquoi il est urgent de se mobiliser pour lever davantage de fonds pour financer les recherches.

La Fondation Arcad (aide et recherche en cancérologie digestive) lance une plateforme européenne sur le net (www.pancreaticcancereurope.eu), dont le but est de sensibiliser le grand public et les politiques sur le cancer du pancréas.

Il faut savoir que ce cancer touche en majorité les hommes, et les personnes de plus de 65 ans.

« C’est un cancer en augmentation sensible dans les pays développés mais qui attire à peine 2 % des fonds de recherche attribués au cancer et moins de 5 % des essais cliniques », relève Mariella de Bausset, Secrétaire générale de la Fondation.

Si l’on suit les estimations du Centre international de recherche du cancer (CIRC), agence de l’Organisation mondiale de la Santé :

• Le cancer du pancréas a provoqué 330 000 décès dans le monde en 2012
Dont 78 000 dans l’Union européenne
Et 9 500 rien qu’en France.
• Le cancer du pancréas est actuellement la quatrième cause de décès par cancer en Europe, juste après le cancer du poumon, du côlon et du sein, mais pourrait devenir la deuxième cause de mortalité après le cancer du poumon d’ici 2020.

« Il survient souvent comme un coup de tonnerre dans un ciel serein », résume le Dr David Malka, cancérologue digestif au centre anticancéreux Gustave Roussy à Villejuif.

Le cancer du pancréas est sournois, il évolue de manière silencieuse, d’autant qu’il n’existe aucun dépistage de masse. D’ailleurs, 8 cas sur 10 sont inopérables pour cause de cancer trop avancé.

Les principaux symptômes n’apparaissent en général que tardivement, après l’évolution de la maladie qui peut durer 15 ans :

— douleurs abdominales
— jaunisse
— amaigrissement rapide
— diabète récent

Quelles solutions de dépistage ?

• Selon le Pr Pascal Hammel, cancérologue digestif à l’hôpital Beaujon (Clichy), il existe « des moyens de le prendre en charge plus tôt » en faisant par exemple un dépistage ciblé des personnes susceptibles de présenter des formes « familiales » de ce cancer (5 % de l’ensemble des cas).
• Pour les 95 % restant, les médecins comptent sur la recherche pour mettre au point des marqueurs précoces de la maladie. « On peut imaginer que dans un avenir pas trop lointain on puisse diagnostiquer ce cancer par un test sanguin », note le Dr Malka.

Et la chimiothérapie ?

• Les patients inopérables bénéficient de chimiothérapies plus efficaces qui permettent de doubler l’espérance de vie de 6 à 12 mois, voire plus.
• Sinon, lorsqu’elle est prescrite avant ou après la chirurgie, la survie dépasse souvent les deux ans.

Plusieurs pistes prometteuses sont en cours d’étude dont certaines ciblant le métabolisme ou l’architecture de la tumeur. En revanche, si les thérapies ciblées rencontrent un certain succès sur plusieurs types de cancers comme celui du sein, du colon ou la leucémie, le Pr Hammel précise qu’elles ne sont pas « très efficaces pour l’instant sur le pancréas ».
Face à ces conclusions, la Fondation Arcad juge « urgent de se mobiliser pour lever davantage de fonds afin de financer les recherches ».
« Il faut également sensibiliser et alerter les médecins et les patients sur la gravité de cette maladie », précise Mme de Bausset qui espère que cette mobilisation incitera les pays européens à développer des plans d’attaque contre le cancer du pancréas.

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Un nouveau test sanguin utilise l’ADN pour détecter de nombreuses maladies

ADN

L’analyse ADN d’une seule goutte de sang permettrait de détecter de nombreuses maladies, à l’image du cancer du pancréas, la sclérose en plaques ou le diabète. Ce nouveau test sanguin utiliserait l’ADN de cellules mourantes pour détecter les pathologies.

Jusqu’ici, le test sanguin permettait :

– de repérer les premiers stades d’une pathologie comme le développement d’une tumeur cancéreuse ou d’une maladie auto-immune ou neurodégénérative comme Alzheimer.
– de déterminer la progression d’une pathologie
– le succès d’une thérapie ou ses effets toxiques.

Le principal problème était de ne pouvoir déterminer l’organe auquel appartenaient les cellules, ce qui nécessitait donc un examen invasif.

Pour cette raison, des chercheurs de l’Hebrew University de Jérusalem ont effectué une série d’expériences sur 320 patients.

Ainsi le nouveau test sanguin élaboré permet désormais de détecter les tissus spécifiques dans lesquels les cellules mourraient, à partir de deux principes biologiques :

– les cellules mourantes libèrent des fragments d’ADN circulant un court moment dans le sang. Un procédé connu depuis des décennies, mais il était jusqu’ici impossible de déterminer le tissu d’origine.

– L’ADN porte une marque chimique unique appelée méthylation, stable dans les tissus sains comme dans les malades.
Ruth Shemer, coauteur de l’étude explique : « nos travaux démontrent qu’il est possible d’identifier de quels tissus dans l’organisme proviennent les fragments d’ADN qui circulent dans le sang ».

« Cela représente une nouvelle méthode pour détecter des cellules mourantes dans des tissus spécifiques et une approche très prometteuse pour diagnostiquer des maladies ».
Benjamin Glaser, professeur et patron du département d’endocrinologie au centre médical Hadassah à Jérusalem ajoute même : « à plus long terme, nous envisageons un nouveau test sanguin capable de détecter des dommages dans des tissus même sans suspecter a priori que des maladies touchent un organe spécifique ».