On compte près de 500 millions de chats domestiques dans le monde, et environ 13 millions en France. Des chercheurs ont souhaité savoir d’où ils provenaient et comment ils se sont hissés au premier rang des animaux préférés des familles.
Contrairement aux croyances, notre petit animal favori viendrait du Proche-Orient et ne descendrait pas des chats sauvages européens (connu des experts sous le nom du Felis silvestris silvestris). « Tous les chats domestiques sont les descendants d’une race sauvage du Proche-Orient, appelé Felis silvestris lybica », a déclaré Eva-Maria Geigl à l’AFP, (chercheuse CNRS à l’Institut Jacques Monod à Paris, et coauteur de l’étude publiée lundi 19 juin 2017 dans Nature Ecology & Evolution).
Pour identifier cet ancêtre commun à toutes les espèces de chat présentes en appartement, des scientifiques ont effectué une large étude génétique englobant 230 spécimens anciens, provenant des quatre coins du monde, et ayant vécu de -10.000 ans à la première moitié du XXe siècle.
Les scientifiques datent le rapprochement entre l’homme et le chat sauvage à il y a 10.000 ans, au moment de la naissance de l’agriculture, lorsque les chasseurs-cueilleurs ont investi les habitats clos et sédentaires. Les rongeurs, présents autour des stocks de céréales cultivés par l’homme, attiraient les félins. Ils sont depuis devenus leur nourriture favorite. Une solution idéale pour l’homme qui souhaitait se débarrasser de ces nuisibles qui transportaient des maladies et détruisaient ses récoltes. C’est comme cela que le lien entre l’homme et le chat s’est établi.
Le chat s’est répandu dans le monde en deux grandes vagues
Les chercheurs ont révélé que les chats s’étaient ensuite propagés dans le monde en deux vagues distinctes :
• 1) « Tout d’abord, nous avons observé que le chat du Proche-Orient a commencé à se propager lorsque les premiers agriculteurs ont commencé à migrer vers l’Europe » vers 4.400 avant J.-C., a expliqué Eva-Maria Geigl,
• 2) Ensuite, au 5e siècle avant J.-C., lorsque les Égyptiens ont commencé à s’intéresser aux félins, qu’ils vénéraient et immortalisaient (statues, peintures, momies). Cette passion a créé un nouveau mouvement migratoire, et a gagné graduellement la Rome et la Grèce antiques.
« On sait par exemple que les navires de guerre romains embarquaient des chats afin de lutter contre les rongeurs qui détruisaient leurs réserves et leurs équipements », ont déclaré les chercheurs dans un article publié par le CNRS.
Les scientifiques ne savent cependant toujours pas quand le chat est passé d’animal « apprécié » à animal domestique.