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Baclofène : lancement d’une étude d’envergure pour en mesurer les effets indésirables

Baclofène

Le CHU de Lille vient de lancer une grande étude sur le baclofène, ce médicament prescrit dans la maladie alcoolique. L’objectif : mieux en mesurer les effets indésirables.

Chaque année, en France, 49 000 personnes décèdent à cause de l’abus d’alcool, soit 134 morts par jour.

En vente depuis 1975, le baclofène est autorisé en neurologie (contractures musculaires d’origine neurologique). Mais c’est en 2008 que la popularité du médicament a explosé, lorsque le cardiologue alcoolique Olivier Ameisen (décédé en 2013) a publié son livre « Le dernier verre ». Il l’avait auto-expérimenté et avait ainsi supprimé son envie de boire.

Pour mener cette étude – baptisée « baclophone » — sans précédent dans le domaine de l’addiction :

• 25 centres hospitaliers de la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie ont été invités à participer sous la coordination du CHU de Lille et du Dr Benjamin Rolland, psychiatre et addictologue.
• 800 patients volontaires inclus dans l’étude via des centres ou un réseau de plus d’une centaine de médecins prescripteurs de baclofène. Autrement dit, les patients recevront un appel téléphonique mensuel.
• Une étude sur 3 ans
• Un comité de surveillance indépendant est mis en place pour assurer la transparence des données de cette étude de pharmacovigilance.
• Le financement est entièrement publique (région et structure de recherche clinique : 350 000 euros)

Ses objectifs ?

-Décrire la nature et la fréquence des différents effets indésirables propres au médicament.
-Étudier l’évolution des consommations d’alcool et du « craving » (envie irrépressible de boire).
-Évaluer la proportion des patients inclus dans le système mis en place en 2014 par l’agence du médicament (ANSM) dit de recommandation temporaire. Une procédure jugée trop lourde, compliquée, voire inadaptée par certains médecins. Visiblement, en octobre 2015, seuls 6 200 patients étaient enregistrés sur le site de l’ASNM, alors qu’environ 100 000 patients seraient pris en charge avec du baclofène.

« L’étude va permettre de mieux séparer les évènements indésirables propres au baclofène (fatigue, troubles du sommeil, bourdonnements d’oreilles…) de ceux liés à d’autres causes (prise d’alcool, de drogues ou d’autres médicaments par exemple pour dormir ou contre la dépression ; maladie sans rapport avec ce traitement de l’alcooldépendance) », explique le Dr Rolland.

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Canada : légalisation de l’aide médicale à mourir

L’aide médicale à mourir

Un projet de loi vient d’être déposé au Canada autorisant « l’aide médicale à mourir ». Il concernera uniquement les adultes canadiens consentants et responsables, souffrant d’une maladie grave.

« C’est un sujet très personnel qui nous concerne tous, mais aussi nos familles », a déclaré le Premier ministre Justin Trudeau en insistant sur « l’impact significatif (d’une loi) sur la vie quotidienne des Canadiens ».

Sans aller jusqu’à l’euthanasie comme aux Pays-Bas, en Belgique ou au Luxembourg et en refusant de parler comme en Suisse de suicide médicalement assisté, le Canada ouvre donc la possibilité pour des adultes de demander à mettre fin à leurs souffrances.

Jody Wilson-Raybould, ministre de la Justice, précise que l’aide médicale à mourir sera accessible aux « adultes consentants et responsables, souffrant d’une maladie grave, incurable et irréversible, et dont la mort est raisonnablement prévisible ».

Pourtant, les 21 recommandations d’un comité spécial de la Chambre des communes et du Sénat proposaient d’élargir cette aide médicale à mourir aux mineurs responsables et matures ainsi qu’à des patients souffrant de troubles psychologiques.

Les conditions seront particulièrement encadrées pour les malades :

• Les personnes soumettant une telle demande devront se prévaloir de « deux témoins indépendants »
• Ils devront également obtenir l’accord de deux professionnels de santé pouvant attester qu’il s’agit « d’un choix lucide ».
• Seuls les Canadiens seront habilités à demander l’aide médicale à mourir.

« Personnellement, je crois nécessaire de fournir davantage de confort aux personnes à l’approche de la fin de leur vie, quelle que soit la forme que cela prenne », estime la ministre de la Justice.

La loi permettra donc à « des adultes responsables souffrant de façon intolérable du fait de leur état médical grave de choisir une mort paisible » plutôt que d’attendre la mort dans la douleur, la peur et dans des conditions indignes, ajoute-t-elle.

Selon la ministre de la Santé Jane Philpott, « certains groupes vont juger que nous ne sommes pas allés assez loin et d’autres nous diront au contraire que nous sommes allés trop loin ».
Le sujet est très sensible, si bien que le parti libéral, majoritaire à la Chambre, ne donnera aucune consigne de vote, sauf aux ministres. Mais le débat doit se faire rapidement.
La Cour suprême a donné au gouvernement jusqu’au 6 juin pour adapter le Code pénal à la Charte des droits et des libertés.
À savoir qu’elle avait autorisé l’aide médicale à mourir pour les adultes consentants atteints de problèmes de santé graves et irrémédiables il y a un peu plus d’un an. Le gouvernement libéral a d’ailleurs jusqu’à la fin du printemps pour se conformer à cette décision.
Selon l’Association des libertés civiles de la Colombie-Britannique, ce texte ne va pas assez loin et « laisse de côté des catégories entières de Canadiens en souffrance qui devraient avoir le droit de choisir une mort assistée dans la dignité ».

Le saviez-vous ? Depuis décembre 2015, le Québec a autorisé l’aide médicale à mourir. Une vingtaine de personnes ont exercé ce droit ces quatre derniers mois.

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Traitement de la dépression : les champignons hallucinogènes sur le banc d’essai

Champignons

La dépression touche plusieurs millions de personnes dans le monde. Selon une récente étude britannique publiée dans la revue The Lancet Psychiatry, les champignons hallucinogènes aideraient à soigner la dépression, et préviendraient les rechutes chez les patients résistants aux traitements.

Un patient sur 5 est insensible aux traitements actuels lorsque beaucoup d’autres, qui voient leur état s’améliorer dans un premier temps, finissent par rechuter.

« C’est la première fois que la psilocybine — une substance contenue dans certains champignons hallucinogènes — est testée dans le traitement potentiel des dépressions majeures », souligne le Dr Robin Carhart-Harris, de l’Imperial College de Londres et directeur de l’étude.

Pour les besoins de l’enquête, 12 patients atteints de dépression modérée à sévère depuis plus de 15 ans en moyenne ont suivi un traitement de 2 jours à la psilocybine. Ils ont ensuite été suivis pendant 3 mois.

→ Les chercheurs ont observé les effets psychédéliques entre 30 et 60 minutes après la prise des gélules, avec un effet culminant 2 à 3 heures après.

→ Une semaine plus tard, les 12 patients présentaient tous une amélioration et huit étaient en rémission.

→ Au bout de trois mois, cinq étaient encore en rémission.

Le Pr David Nutt explique que l’hallucinogène « cible les récepteurs de la sérotonine, comme la plupart des antidépresseurs actuellement disponibles, mais qu’il possède une structure chimique très différente et qu’il agit plus rapidement que ceux-ci ».

Pour autant, vu le petit nombre de patients testés, les chercheurs préfèrent ne pas tirer de conclusions « probantes » sur les effets thérapeutiques de la psilocybine. Les recherches doivent se poursuivre.

• Dans un commentaire joint à l’étude, le Pr Philip Cowen de l’Université d’Oxford reconnaît que les résultats obtenus sur trois mois sont « prometteurs, mais pas complètement convaincants ».

• De son côté, Jonathan Flint, professeur de neurobiologie à l’université d’Oxford, estime qu’il est « impossible » d’affirmer à ce stade que la molécule est efficace sur la dépression.

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Connaissez-vous la loi d’adaptation de la société au vieillissement ?

Loi d'adaptation de la société au vieillissement

La loi d’adaptation de la société au vieillissement, en place depuis janvier dernier, pourrait aider des milliers de personnes âgées, et pourtant 70 % des personnes interrogées lors d’une enquête menée par Cap Retraire ignoraient jusqu’à son entrée en vigueur.

1 215 personnes âgées, aidants (personnes qui assistent au quotidien un proche en perte d’autonomie) et professionnels du secteur médico-social ont été interrogés en ligne entre le 30 mai et le 12 juin 2016.

• 70 % ignorent que la loi est effective.
• Plus de 8 sondés sur 10 ne connaissent ni ses mesures phare, ni le portail internet d’information du gouvernement.

Pourtant, si on leur explique…

• 83 % d’entre eux pensent que certaines des mesures pourraient les aider.
• 78 % savent faire valoir leurs droits pour bénéficier de l’Allocation personnalisée d’autonomie (APA),
• Mais plus d’un Français sur deux (52 %) ne sait pas comment bénéficier d’aides à l’aménagement de l’habitat pour vieillir à domicile.
• 80 % des sondés ne savent pas comment bénéficier de l’« aide au répit » de 500 euros par an destinée aux aidants.
• La création d’un statut d’aidant fait 81 % d’heureux.
• Le développement des résidences-autonomie est quant à lui apprécié par 71 % des personnes interrogées.
• En revanche, 42 % d’entre eux attendent davantage de soutien financier que la simple revalorisation de l’APA pour les personnes résidant à domicile promise par la loi.

Parmi les autres mesures souhaitées

• 38 % aimeraient une revalorisation de l’APA en maison de retraite.
• 29 % un développement des habitats alternatifs (colocation intergénérationnelle ou grand âge).
• 13 % une assurance prévoyance autonomie obligatoire.

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Les oméga-3, efficaces contre le déclin cognitif des seniors

Séniors déclin cognitif

Selon une récente étude dont les résultats sont parus dans Neurology, le déclin cognitif chez les seniors pourrait réduire s’ils mangeaient des fruits de mer au moins une fois par semaine.

Les équipes du Rush University Medical Center de Chicago et de l’université des Pays-Bas se sont intéressées au lien entre la consommation d’oméga-3 et des types bien précis de capacités cognitives. Elles ont donc suivi 915 seniors d’environ 81,4 ans, pendant cinq ans.

Ils les ont soumis chaque année à des tests de capacités cognitives et des questionnaires de nutrition (notamment leur consommation de fruits de mer), pour ensuite comparer leurs apports en poisson et les changements des capacités cognitives.

Ils ont pris en compte différents facteurs pouvant affecter la mémoire (comme l’éducation, l’activité physique et le tabac). Les résultats ont montré que les personnes qui consommaient des produits de la mer au moins une fois par semaine enregistraient un déclin plus lent de :

– la mémoire sémantique (la mémoire de l’information verbale)
– la vitesse de perception (la capacité qui permet de rapidement comparer les lettres, les objets et les modèles)

En revanche, aucune différence significative dans les autres domaines tels que :

– la mémoire épisodique (le fait de se souvenir d’expériences personnelles)
– la mémoire de travail (mémoire à court terme)
– les capacités visuo-spatiales (qui permettent de comprendre les relations entre les objets).

Martha Clare Morris, auteur de ces recherches, commente : « Cette étude aide à montrer que même si les capacités cognitives déclinent naturellement avec l’âge, il nous est possible d’atténuer ce processus ».

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Apnées du sommeil : un dépistage innovant

Un appareil pour détecter l'apnée du sommeil

Des chercheurs du CNRS viennent de développer un prototype innovant pour mieux détecter les apnées du sommeil. Ces interruptions inconscientes de respiration seront désormais contrôlées par un dispositif dépourvu de tout appareillage.

Deux millions de français sont concernés par le syndrome d’apnées du sommeil. Cette pathologie, qui se traduit par un rétrécissement – voire une fermeture complète – du pharynx, lié à un relâchement musculaire, peut se réitérer plusieurs centaines de fois dans la nuit.

Des problèmes cardiaques, d’hypertension artérielle, une baisse des capacités cognitives et des difficultés à se concentrer peuvent en être des conséquences directes.
Les chercheurs de l’Institut universitaire de technologie de Toulon, soucieux de ne pas négliger ce syndrome, ont donc breveté un appareil moins contraignant que ses prédécesseurs. Ce dernier a déjà montré une efficacité de dépistage équivalente aux outils classiques.

Un appareil efficace et moins contraignant

L’innovation, qui a pour objectif de diagnostiquer ces apnées, repose sur le principe de Doppler. Cette technique, par un système d’ondes, recherche les éventuelles perturbations dans le rythme de circulation des flux ; sanguins en imagerie médicale ou respiratoires en l’occurrence.

L’appareil se compose d’un émetteur à ultrasons installé au-dessus du lit du patient et d’un arceau comprenant trois récepteurs répartis de telle sorte que la respiration soit détectée quelle que soit l’orientation de la tête. Le patient est ainsi totalement libéré du matériel.

Sa seule contrainte est de dormir sous l’arceau. C’est par « l’illumination » de la tête du patient avec une onde acoustique émise par l‘émetteur, puis par l’analyse de l’onde réfléchie, que d’éventuels dysfonctionnements peuvent être décelés.

L’appareil se décline d’ores-et-déjà en un second prototype miniature transportable, prêt fin juin 2016 et qui fera l’objet dès la rentrée prochaine de tests cliniques afin d’obtenir le marquage CE.

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Sclérose en plaques : un anticorps pour stopper la progression de la maladie

Sclerose en plaque

Les chercheurs de l’Inserm ont mis au point un nouvel anticorps capable de réduire la progression de la sclérose en plaques. Une importante découverte pour cette maladie auto-immune neurologique qui ne connaît à l’heure actuelle aucun traitement pour empêcher sa progression.

Lorsque l’on est atteint d’une maladie auto-immune, les cellules de notre système immunitaire attaquent l’organisme au lieu de le protéger des agressions extérieures.

En cas de sclérose en plaques (SEP), les lymphocytes affectent le système nerveux central, par la détérioration de la gaine de myéline qui entoure et protège les prolongements des neurones (axones). Les lésions provoquées conduisent selon l’Inserm, à des « perturbations motrices, sensitives et cognitives pouvant aller jusqu’à un handicap irréversible ».

Si les traitements existants freinent les symptômes et améliorent la qualité de vie des patients, aucun n’était capable, jusqu’à présent, de bloquer la progression de la maladie.

Le professeur Denis Vivien et son équipe de chercheurs de l’Inserm ont trouvé le moyen, via un anticorps, de bloquer – sur des souris – le passage des lymphocytes vers le système nerveux ou la moelle osseuse, réduisant ainsi la détérioration de la gaine de myéline.

D’après les chercheurs, « après une injection intraveineuse du Glunomab, la progression des troubles moteurs (paralysie partielle ou totale des membres), évaluée par un score clinique, est bloquée. Chez ces souris traitées, cet effet est associé à une diminution de l’infiltration des lymphocytes dans le tissu nerveux, et à une démyélinisation réduite ».

Dans la majorité des cas, la sclérose en plaques se manifeste vers 30 ans par des poussées qui ont tendance à disparaître puis réapparaître quelques semaines plus tard. 80 000 personnes en France sont aujourd’hui concernées, avec 2 000 nouveaux cas chaque année.

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Cancer du sein : le flair des chiens, nouveau dépistage ?

Le flair du chien pour dépister le cancer du sein

L’entreprise d’expertise cynophile ITDC met en place le projet Kdog pour dépister le cancer du sein le plus tôt possible grâce à l’odorat des chiens. Un projet qui coûterait bien moins cher que les examens cliniques actuels.

« Un chien peut emmagasiner un catalogue d’odeurs presque infini ! » Seraient-ils donc capables de reconnaître l’odeur du cancer du sein ? C’est en tout cas le pari et le projet de Jacky Experton – pionnier des techniques cynophiles et fondateur de l’International Training Dog Center (ITDC) – porté par l’Institut Curie.

Thor et Nykios, deux chiens de berger malinois, feront donc leur rentrée des classes à Magnac-Laval (Haute-Vienne) en septembre prochain, sous la férule de Jacky Experton, qui a notamment dressé les premiers chiens détecteurs de stupéfiants et d’explosifs de l’armée de l’air.

L’apprentissage se déroulera en trois phases sur 6 à 9 mois selon le rythme des progrès des chiens :

– Lors d’une première phase, les chiens seront exposés à deux types de prélèvements odorants. Le premier sera dressé sur des tissus imprégnés de la transpiration des patientes, son acolyte directement sur des prélèvements de tumeurs. Chaque session sera filmée et c’est Jacky Experton qui décodera pour l’Institut Curie le comportement des chiens face au stimulus odorant.

– Puis les chiens intervertiront leur rôle. Cette seconde phase confirmera la présence des mêmes composés volatiles du cancer du sein dans la sueur ou les tumeurs, en quantité différente mais toujours détectable par l’odorat du chien.

– Enfin, les tests « en aveugle ». L’Institut Curie enverra à Jacky Experton et ses chiens des tissus tests numérotés sans mentionner l’état des personnes (malades ou non). L’expert nous explique que « le croisement des données permettra de dire si le chien a marqué les bons prélèvements ou pas ».

Si cette découverte est avérée, les bénéfices seront immenses. Pour cause, le flair des chiens est par nature non invasif, extrêmement mobile, très peu coûteux. Il constituerait une solution de dépistage idéale, notamment dans une perspective humanitaire.

Si les résultats de l’apprentissage sont positifs, l’institut Curie, qui a levé 100.000 euros par le biais du mécénat, entamera un essai clinique sur davantage de patients.

Le saviez-vous ? Une étude pilote autrichienne de 2012 avait déjà montré que les chiens étaient capables de détecter le cancer du poumon en respirant 120 échantillons d’haleine avec 70 % de réussite.

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Maladie de Lyme : annonce d’un plan d’action national

Maladie de Lyme

Chaque année, environ 27 000 personnes sont touchées par la maladie de Lyme, due à la borréliose, une bactérie transportée par les tiques qui la transmettent à l’homme en le mordant. Un plan d’action national vient d’être annoncé par le ministère de la santé.

Ce plan aura pour but de « renforcer la prévention de la maladie, consolider son diagnostic, améliorer la prise en charge des personnes qui en sont atteintes et associer l’ensemble des parties prenantes dans ce combat ».

Il répond notamment aux inquiétudes exprimées par les associations de patients qui dénoncent entre autres le manque de fiabilité des tests de diagnostic.

250 dépôts de plaintes

250 patients s’apprêtent à déposer plainte sous forme d’action groupée contre des laboratoires pharmaceutiques auxquels ils reprochent la commercialisation de tests de dépistage dont le diagnostic n’est pas fiable.

Basés sur un prélèvement sanguin, les tests visés type «Elisa » sont produits par une demi-douzaine de laboratoires, notamment BioMérieux et Diasorin.
Ils résultent d’un consensus de soins établi par les autorités sanitaires en 2006, sur la base de directives américaines valables pour des souches américaines transmises par les tiques.

« Des conséquences neurologiques graves »

Marie-Claude Perrin, présidente de LSF et elle-même atteinte de la maladie, explique que « plus Lyme est détectée tôt, plus ses effets sont jugulés. En revanche, si on laisse la maladie évoluer, les pathologies peuvent être particulièrement invalidantes ».

Avant d’ajouter que « quand on n’a pas la chance d’être correctement diagnostiqué, ce sont des années d’errance médicale, cela peut être aussi un naufrage économique quand on travaille dans le privé et que l’on est contraint d’arrêter son activité professionnelle ».

Détectée trop tardivement, la maladie de Lyme pour laquelle il n’existe aucun vaccin peut avoir des conséquences neurologiques graves pour les malades.

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Une vulnérabilité croissante des enfants face aux maladies du foie

Maladies du foie chez les enfants

250 spécialistes français et américains du foie, réunis en congrès à l’Institut Pasteur de Paris, alertent quant à l’augmentation des maladies du foie chez l’enfant.

La cirrhose du foie n’est désormais plus réservée aux buveurs invétérés. Et pour cause, 250 hépatologues voient apparaître de plus en plus de précirrhoses avec lésions cellulaires – les « Nash » – chez certains enfants en surpoids. Ces maladies, qui n’étaient jusqu’à présent observées que chez les malades alcooliques, concernent désormais 3 à 11% des enfants occidentaux. Sodas et sodas light, régime riche en graisses saturées et en cholestérol et pauvre en graisses insaturées, en fibre et en vitamines C et E. Voici le tableau alimentaire qui fait bondir les spécialistes.

D’un excès de sucre et de gras à une stéatohépatite non alcoolique

Dans les cabinets de ces médecins, un nombre croissant d’enfants en bas âge déclenche une maladie du foie, appelée stéatohépatite non alcoolique ou « Nash », favorisée par les excès de sucre et de matières grasses saturées. La stéatose correspond à une accumulation d’acides gras sous forme de triglycérides dans le foie et la stéatohépatite non alcoolique, quant à elle, est susceptible d’évoluer en silence vers une cirrhose et/ou un cancer du foie.

Lutter contre les facteurs risque

Il y a donc urgence à renverser cette tendance qui progresse parallèlement à l’augmentation du surpoids, de l’obésité et du diabète dans le monde : trois facteurs risque de développer une stéatose précoce. 46% des enfants et adolescents sont en surpoids ou obèses dans les pays occidentaux. Les États-Unis comptent 17% d’enfants obèses, la Chine près de 25% et l’Europe près de 33%.

Le professeur Lawrence Serfaty, organisateur du congrès sur la « Nash », insiste sur la nécessité d’une meilleure compréhension des facteurs risque et des mécanismes de l’atteinte du foie, qui devrait permettre d’identifier de nouvelles cibles thérapeutiques. Parallèlement, il est urgent de renforcer l’information et la prévention des risques de stéatose métabolique auprès des enfants et de leurs parents ».

L’hypothèse du microbiote intestinal

Ce deuxième congrès franco-américain est l’occasion pour les spécialistes de présenter une nouvelle hypothèse qui expliquerait les atteintes hépatiques observées chez des enfants obèses : le microbiote intestinal serait à l’origine d’une production endogène d’alcool qui pourrait également jouer un rôle. Selon un rapport de l’Unité européenne de gastroentérologie (UEG), 20 à 30% des jeunes Européens obèses seraient aussi touchés par des maladies inflammatoires de l’intestin.

De la nécessité de remédier à ce fléau

Les médecins, dans l’optique de faire régresser la stéatose hépatique et la Nash conseillent de perdre du poids, d’éviter certains aliments (graisses saturées, fructose…) et d’augmenter son activité physique. Mais ces mesures ne sont efficaces qu’à condition d’être suivies. Actuellement, il n’existe aucun traitement spécifique validé pour cette maladie. Plusieurs essais thérapeutiques évaluant de nouvelles molécules potentiellement efficaces dans la Nash sont en cours chez l’adulte, et débutent chez l’enfant. Les seuls traitements actuels consistent à mieux équilibrer le diabète lorsqu’il existe et corriger une hyperlipidémie.

Pour consulter le programme du congrès : www.paris-nash-symposium.org