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Les Français sont en bonne santé, oui mais…

sante-francais
L’état de santé des Français est globalement bon, résume un rapport de la Direction de la recherche des études de l’évaluation des statistiques jeudi 12 février. Cette conclusion positive ne doit toutefois pas cacher quelques nuances, à savoir des disparités entre les sexes, selon les territoires ou les catégories sociales.

Les Français vont bien. Mais, à y regarder de plus près, le constat mérite d’être précisé selon plusieurs facteurs. Car hommes et femmes ne présentent pas le même état de santé. Si les premiers déclarent davantage que les secondes être en bonne santé, ce sont pourtant bien eux qui présentent des taux de mortalité prématurée supérieurs à ceux des femmes. Ils meurent davantage de tumeurs, de causes violentes comme les suicides ou les accidents, de maladies de l’appareil circulatoire. « La santé perçue des hommes reste constamment meilleure que celle des femmes pour toutes les tranches d’âge en dessous de 75 ans et devient proche ensuite » rappelle le rapport pour marteler le paradoxe.

Ouvriers et cadres ne présentent pas le même état de santé

Autre nuance à apporter, la santé est différente selon si l’on est ouvrier ou cadre. « On observe une diminution graduelle du risque tout au long de la hiérarchie sociale, sans aucun effet de seuil » explique l’étude. L’écart d’espérance de vie à 35 ans entre cadres et ouvriers est ainsi de 6,3 ans pour les hommes et de 3 ans pour les femmes. Les Français aux faibles revenus et/ou peu diplômés cumulent « les expositions aux différents facteurs de risque pour la santé, que ce soit dans l’environnement professionnel ou dans l’environnement familial ».

En outre, ces populations sont aussi davantage concernées par de mauvaises habitudes alimentaires, un manque d’activité physique… Par exemple, les enfants d’ouvriers, ceux scolarisés en zone d’éducation prioritaire ou en zone rurale présentent un état de santé buccodentaire plus mauvais ou sont plus souvent en surcharge pondérale que les autres enfants.

A l’âge adulte, les inégalités persistent. Agriculteurs et artisans sont aussi concernés par un risque de surpoids le plus élevé (70% chez les hommes et 44% chez les femmes). Cadres et professions libérales se situent, elles, à l’opposé (51% chez les hommes et 27% chez les femmes).

Dis-moi où tu vis, je te dirai comment tu vas

Enfin, des disparités territoriales expliquent l’état de santé des patients français. La mortalité infantile n’est par exemple pas la même en métropole et dans les départements d’Outre-mer, à la défaveur de ces derniers. Aussi, on ne vit pas aussi longtemps dans le nord que dans le sud. « En 2012, les espérances de vie à la naissance varient de près de 5 points pour les hommes et d’un peu plus de 3 points chez les femmes entre les régions » révèle le rapport.

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Moins de graisse abdominale grâce aux amandes

Les amandes dans un pot.
Les amandes ne sont pas seulement bonnes pour le cœur. Une étude, publiée dans le Journal of the American Heart Association, indique qu’une portion quotidienne de 42g au lieu d’un aliment, riche en glucides, avec la même teneur en calories permet de perdre de la graisse abdominale et du tour de taille.

Durant douze semaines, 52 adultes en surpoids en bonne santé, mais souffrant du mauvais cholestérol, ont été observés par des chercheurs de l’université de Penn State, aux États-Unis. Certains ont suivi un régime intégrant une portion de 42g d’amandes tandis que d’autres ont reçu un muffin à la banane à la place.

Le premier programme, dont l’objectif était de faire baisser le cholestérol, a révélé une autre bonne nouvelle aux cobayes : la perte de masse graisseuse abdominale et sur les jambes ainsi que le de tour de taille. « Notre étude a démontré que remplacer des aliments à forte teneur en glucides par des amandes permettait d’améliorer plusieurs facteurs de risque cardiovasculaire, y compris grâce à la réduction de la graisse abdominale », souligne l’un des docteurs de l’étude.

À noter qu’une portion de 30g d’amandes contient 170g de calories, 6g de protéines, 4g de fibres alimentaires, des vitamines et des minéraux.

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Arrêter de fumer peut enrayer la perte de matière grise

Homme qui décide d'arrêter de fumer.
Les fumeurs présentent une perte de matière grise dans le cerveau plus rapide que les non-fumeurs, mais le processus est réversible après l’arrêt de la cigarette, à condition de ne pas être trop pressé, selon une étude publiée dans la revue Molecular Psychiatry.

Des chercheurs canadiens sont parvenus à cette conclusion en faisant passer des IRM à quelque 500 septuagénaires écossais, dont 36 fumeurs et 223 ex-fumeurs.

Ils ont trouvé un lien entre le fait de fumer et une accélération plus rapide de l’amincissement du cortex cérébral -la couche superficielle du cerveau qui abrite la matière grise.

Ils ont également montré que chez les ex-fumeurs, le cortex « semblait avoir partiellement récupéré ».

Mais ils avertissent également que chez certains ex-gros fumeurs la récupération peut prendre plus de 20 ans.

Des études avaient dans le passé déjà lié le tabagisme à un déclin cognitif accéléré, mais la rapidité de ce déclin a jusqu’ici été difficile à évaluer, tout comme son éventuelle réversibilité.

La perte de matière grise est généralement associée au déclin cognitif lié à l’âge qui se traduit notamment par des performances plus faibles en termes de mémoire et de flexibilité cognitive (ou capacité à s’adapter).

Pour les ex-fumeurs qui avaient fumé un paquet par jour pendant 30 ans, « il a fallu en gros 25 ans sans fumer pour que les différences observées avec les non-fumeurs en ce qui concerne l’épaisseur du cortex disparaissent » relèvent les auteurs de l’étude.

Ils avancent l’hypothèse que l’arrêt du tabac pourrait avoir freiné l’amincissement du cortex , voire permis à ce dernier de se reconstituer.

« Les fumeurs doivent savoir que les cigarettes sont associées à un amincissement accéléré du cortex, un marqueur du déclin cognitif lié à l’âge » soulignent les chercheurs dans leur étude.

Ils ajoutent que la possibilité d’une « récupération partielle » devrait constituer « un argument fort » en faveur de l’arrêt du tabac.

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La musique peut réduire les douleurs post-opératoires infantiles

Un enfant qui écoute de la musique.

Dans une étude présentée comme la première évaluation aléatoire des effets de l’audio-thérapie sur la douleur chez l’enfant, des chercheurs sont arrivés à la conclusion que la musique et les livres audios pouvaient considérablement aider les enfants à se remettre d’une opération chirurgicale.

« L’audiothérapie est une formidable opportunité et devrait être considérée par les hôpitaux comme une stratégie clé pour minimiser la douleur des enfants devant subir une grosse intervention chirurgicale », a expliqué le docteur Santhanam Suresh. L’auteur de l’étude a aussi ajouté que cette méthode était « bon marché et dénuée d’effets secondaires ».

L’équipe de chercheurs s’est intéressée à des stratégies alternatives non pharmaceutiques pour la gestion de la douleur pédiatrique, car les analgésiques opioïdes peuvent entraîner des difficultés respiratoires chez l’enfant.

Pour mener leur étude, ils ont fait appel à 56 participants âgés de 9 à 14 ans et ont sélectionné leur musique préférée dans plusieurs styles allant de la pop à la country, en passant par le classique et le rock.

Le Dr. Suresh tient à souligner l’importance de permettre aux patients de choisir leur propre musique.

« Tout le monde se sent proche de la musique, mais chacun a ses préférences », note-t-il.

Pour mener cette étude, les patients ont rapporté leurs niveaux de douleur ressentis avant et après l’audiothérapie en choisissant des images d’expressions du visage qui représentaient au mieux ce qu’ils ressentaient.

Même si la douleur initiale des patients était très variable, la thérapie musicale a fonctionné peu importe le degré de douleur ressentie après l’intervention chirurgicale, à en croire les résultats de cette étude.

Les chercheurs ont divisé les sujets en trois groupes, chacun recevant un style différent d’audiothérapie pendant plusieurs séances de 30mn, avec soit des livres audios, de la musique ou des casques antibruit.

Le seul groupe qui n’a pas enregistré de baisse de douleur est celui qui a dû porter le casque antibruit, selon les conclusions de l’étude.

Ces résultats sont parus dans la revue Pediatric Surgery.

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Une variété forte de cannabis augmente le risque de maladie mentale

Cannabis
La consommation fréquente d’une variété puissante de cannabis, comme la « skunk », augmente fortement les risques de développer une maladie mentale, selon une étude publiée mardi par la revue médicale britannique The Lancet.

Les personnes consommant de la skunk (une variété de cannabis avec une forte capacité psychotrope) tous les jours sont cinq fois plus susceptibles de développer une maladie mentale, selon cette étude réalisée dans le sud de Londres pendant six ans auprès de 410 patients atteints pour la première fois d’un trouble psychotique et de 370 personnes saines.

Cette probabilité tombe à trois fois plus en cas de consommation seulement le week-end et à deux fois plus pour une consommation réduite à moins d’une fois par semaine.

En revanche, l’étude n’a pas trouvé de lien entre la consommation de haschich (variété moins puissante de cannabis) et le développement d’une maladie mentale.

« Les résultats montrent que le risque de psychose chez les consommateurs de cannabis dépend de la fréquence d’utilisation et de la puissance du cannabis », a mis en avant le docteur Marta Di Forti, principal auteur de l’étude. « L’utilisation de haschich n’a pas été associée à un risque accru de psychose ».

Le haschich contient moins de THC (tétrahydrocannabinol, la molécule à l’origine des effets psychotropes du cannabis) que la skunk.

« Nos résultats montrent l’importance de sensibiliser le public au risque associé à l’utilisation de cannabis à forte puissance, en particulier à un moment où ces variétés sont de plus en plus disponibles », jugent les auteurs de l’étude.

« La tendance mondiale à la libéralisation de l’utilisation du cannabis rend en outre urgent le développement de l’éducation des jeunes sur les risques du cannabis à forte puissance », concluent-ils.

L’Uruguay est devenu l’année dernière le premier pays au monde à légaliser la production et la vente de cannabis tandis que quatre Etats américains ont réglementé son usage à des fins récréatives.

Le cannabis est la drogue illicite la plus consommée en Europe (73,6 millions des 15-64 ans l’ont expérimenté dans leur vie, soit 21,7% des Européens adultes), selon le dernier rapport de l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (OEDT).

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Allergies : faut-il faire manger de l’arachide aux nourrissons ?

enfant qui boit un biberon avec de l'arachide.

Faire consommer des aliments contenant des cacahuètes à des nourrissons réduit de 81% le risque qu’ils ne deviennent allergiques à cette arachide, montre un essai clinique très encourageant dont les résultats sont publiés lundi.

Cette recherche a été effectuée sur la base d’observations faites en Israël où très peu d’enfants souffrent d’allergies aux cacahuètes comparativement à de jeunes juifs de mêmes origines ancestrales vivant au Royaume-Uni.

Les nourrissons israéliens commencent à consommer cette arachide très tôt contrairement à de nombreux pays qui recommandent de ne pas donner de cacahuètes aux très jeunes enfants qui présentent un risque d’allergie.

Cet essai clinique a porté sur plus de 600 enfants âgés de quatre à onze mois, précisent les chercheurs britanniques, dont le Dr Gideon Lack du King’s College à Londres, qui ont mené cette recherche parue dans le New England Journal Of Medicine.

La moitié des nourrissons choisis au hasard ont été soumis pendant cinq ans à un régime sans cacahuète tandis que les autres ont consommé au moins six grammes de protéines de cacahuète par semaine.

Quand les enfants ont atteint cinq ans, les médecins ont constaté une réduction de 81% de cette allergie chez ceux qui avaient commencé à en manger très jeunes.

« Une étude qui montre un bienfait de cette ampleur dans la prévention des allergies aux cacahuètes est sans précédent », estime le directeur de l’Institut américains des allergies et des maladies infectieuses (NIAID), le Dr Anthony Fauci. « Ces résultats peuvent bouleverser notre approche de prévention des allergies alimentaires. »

« Avant 2008, les guides cliniques recommandaient d’éviter la consommation d’aliments potentiellement allergènes chez les très jeunes enfants présentant un risque élevé de développer une allergie », explique le Dr Daniel Rotrosen, directeur de la division des allergies au NIAID.

« Alors que de récentes études ne montrent aucun bienfait dans les approches consistant à éviter les allergènes, ce dernier essai clinique est le premier à montrer que la consommation précoce d’aliments contenant des protéines de cacahuète est bénéfique et identifie une approche efficace pour faire face à un sérieux problème de santé publique », souligne le Dr Lack.

Il souligne cependant que les parents de nourrissons et de jeunes enfants qui ont de l’eczéma ou une allergie à des oeufs doivent consulter un médecin avant de donner des aliments contenant de l’arachide.

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Perte de poids : des chercheurs comparent musculation et sport d’endurance

Perte de poids avec le sport.

Faut-il privilégier les haltères pour maigrir, ou bien la course à pied ? Après avoir comparé les effets de l’entraînement musculaire et du sport d’endurance dans le cadre d’un objectif de perte de poids, une équipe de chercheurs a conclu que le type de sport n’a quasiment aucune importance.

Les chercheurs ont recruté 96 sujets obèses âgés de 18 à 52 ans (moitié hommes, moitié femmes) pour une intervention d’une durée de 22 semaines. Tous les participants ont suivi un régime, consommant 30 pour cent de calories en moins que la quantité brûlée chaque jour.

Ils ont été divisés au hasard dans trois groupes, dont le premier devait suivre un entraînement musculaire, le deuxième un entraînement d’endurance, et le troisième un mélange des deux.

La course à pied, le vélo classique et le vélo elliptique étaient parmi les activités proposées dans le cadre de l’entraînement d’endurance, tandis que l’entraînement musculaire comprenait des exercices comme le squat, le développé des épaules, le tirage latéral, la flexion du biceps et le développé couché. Enfin, l’entraînement hybride du troisième groupe s’est basé sur des combinaisons de ces différentes activités.

Tous les participants ont fait trois séances de 51 minutes par semaine, et le niveau d’intensité a augmenté progressivement au cours de l’étude. En dehors de ces entraînements encadrés, on a conseillé aux participants de pratiquer entre une demi-heure et une heure d’activité physique d’intensité moyenne presque tous les jours de la semaine. Il leur a également été demandé de marcher au lieu de prendre la voiture, d’emprunter les escaliers plutôt que de prendre l’ascenseur et de modifier d’autres comportements ayant le potentiel d’augmenter leur niveau d’activité physique.

La plupart des participants ont perdu une quantité importante de poids et de masse corporelle grasse, tout en diminuant leur tour de taille et en augmentant leur masse corporelle maigre, selon l’étude, publiée dans le Journal of Applied Physiology.

Sur le plan de l’efficacité dans la perte de poids, les différences observées entre les trois programmes d’entraînement étaient négligeables, ce qui a amené les chercheurs à conclure qu’ils sont tous aussi performants les uns que les autres.

En parallèle, avec une réduction de l’apport calorique, l’activité physique a démontré qu’elle peut favoriser la perte du poids. Mais un éditorial publié dans le British Medical Journal suggère qu’il existe une idée reçue trop répandue selon lequel le sport à lui seul suffit pour maigrir. Alors que l’activité physique présente de nombreux avantages pour la santé, observent les auteurs, la perte de poids n’en est pas un.

Les auteurs de cet éditorial pointent du doigt l’industrie agroalimentaire, qu’ils accusent d’avoir leurré le public avec des méthodes similaires à celles employées par l’industrie du tabac.

L’éditorial cite l’exemple de Coca-Cola, dont la campagne publicitaire de 2013, d’un coût total de 3,3 milliards de dollars, suggère que boire sa fameuse boisson sucrée ne présente aucun problème pour la santé tant qu’on fait du sport. Dans la réalité, selon les auteurs, les calories provenant des sucres rapides comme ceux trouvés dans le Coca favorisent le stockage des graisses et l’envie de grignoter.

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La caféine entrainerait la diminution des troubles de l’érection

Un café

Les hommes qui boivent deux à trois tasses de café par jour sont moins susceptibles de connaitre des troubles de l’érection. Ce sont les résultats d’une étude menée par l’Université des Sciences du Texas.

L’étude démontre que les hommes ayant consommé entre 85 et 170 milligrammes de caféine par jour ont 42% de chance en moins de souffrir d’impuissance.

Les résultats de cette étude se sont également avérés probants dans le cas d’hommes obèses, en surpoids, ou souffrant d’hypertension. Les hommes diabétiques constituent cependant une exception, cette maladie favorisant les troubles de l’érection.

La caféine se trouve dans le café, le thé, les sodas ainsi que les boissons énergétiques.

La consommation de ces boissons entrainerait une augmentation de l’afflux sanguin dans le pénis.

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Le burn-out, un mal des temps modernes, bientôt reconnu?

femme en train de faire un burn out.

Le burn-out, ou syndrome d’épuisement professionnel, est un mal des temps modernes difficile à mesurer, dont la reconnaissance en maladie professionnelle va être débattue à l’Assemblée nationale. Comment est défini le phénomène ? Quelles conséquences pourrait avoir une telle reconnaissance ?

Le député socialiste Benoît Hamon a déposé des amendements en ce sens au projet de loi sur le dialogue social, examiné à partir de mardi. Le gouvernement a lui aussi déposé un amendement pour faciliter la reconnaissance des « pathologies psychiques », mais pas par le biais de « l’inscription dans le tableau des maladies professionnelles ».

Qu’est-ce que le burn-out ?

Pour l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS), c’est « un ensemble de réactions consécutives à des situations de stress professionnel chronique ».

Le burn-out repose sur trois critères, explique à l’AFP Philippe Zawieja, auteur d’un « Que sais-je? » sur le sujet: « Epuisement émotionnel et psychique, baisse, voire perte totale de sentiment d’accomplissement personnel et déshumanisation de la relation humaine ». Sans ces trois éléments, « on ne peut pas parler de burn-out », dit-il.

Le ministère du Travail avait missionné début 2014 un groupe de travail composé d’experts, de médecins et de psychologues sur le sujet. Il en est finalement sorti un « guide d’aide à la prévention », consulté mardi par l’AFP, qui donne des pistes aux employeurs pour prévenir et faire face au burn-out, mais ne se prononce pas sur la question de la reconnaissance.

Combien de salariés sont touchés ?

Selon une étude du cabinet Technologia, spécialisé dans la prévention des risques professionnels, plus de 3 millions d’actifs (12,6%) sont exposés à un risque élevé de burn-out.

Pour M. Zawieja, cette estimation est « un peu surestimée » et plutôt de l’ordre de 8% de la population active.

Reste qu’il y a « une très forte croissance du phénomène », estime Jean-Claude Delgènes, directeur de Technologia. « Il faut agir, parce que sinon, on va continuer à mettre sur le flanc toute une partie de la population », dit-il à l’AFP.

Le burn-out peut déjà être reconnu comme maladie professionnelle, mais uniquement si le salarié a une incapacité permanente de plus de 25% et si un lien « direct et essentiel » avec le travail a été mis en évidence.

Selon M. Delgènes, avec ces restrictions, il y a eu seulement « 200 et quelque cas reconnus l’an dernier ».

Il plaide donc pour que le burn-out soit inscrit au tableau des maladies professionnelles, relevant que « le Danemark a mis en place un tableau qui fonctionne très bien sur le stress post-traumatique ».

Mais, même sans tableau, dit-il, « il n’est pas normal de demander 25% d’incapacité permanente pour simplement instruire un dossier ». « C’est énorme, dit-il, notant que « si on vous arrache la main, vous avez 20% d’incapacité ».

Pour M. Delgènes, « tout plaide pour qu’on abaisse les seuils à zéro comme en Suède », ce qui ne veut pas dire que toutes les demandes seront reconnues.

Que changerait une reconnaissance en maladie professionnelle ?

M. Zawieja explique que cela changerait « la source de financement », car en passant du régime général au « régime accident de travail/maladie professionnelle, vous êtes financés à 100% par le patronat ».

M. Hamon souligne que ce serait « obliger les entreprises à payer pour les dégâts qu’elles engendrent sur la santé des salariés », assurant que « le coût sera dissuasif ».

Mais, note M. Zawieja, la mesure risque de ne pas s’appliquer aux employeurs publics, « gros pourvoyeurs de burn-out », notamment chez les enseignants, les agents hospitaliers ou les policiers, ou coûterait très cher à l’Etat.

Il rappelle que « deux initiatives parlementaires se sont soldées par des échecs ces deux dernières années ».

Pour Sylvain Niel, juriste chez Fidal, cela pose aussi « question sur le plan juridique », notamment sur « la définition légale » du burn-out. Il faudra « vraiment que le Parlement soit très attentif à la rédaction. Ca ne va pas être une épreuve facile », prévient-il.

Quelle est la position du gouvernement ?

Au ministère du Travail, on souligne que « la démarche centrale, c’est la prévention ».

L’amendement du gouvernement stipule que « les pathologies psychiques peuvent être reconnues comme maladies d’origine professionnelle », mais il rejette l’inscription au tableau des maladies professionnelles, « pas adaptée ».

Il prévoit que les modalités de traitement des dossiers soient fixées par voie réglementaire, ouvrant ainsi la voie à un abaissement du seuil d’incapacité.

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Les secrets des centenaires

Femme centenaire

Quels sont les secrets de longévité des centenaires ?

La nouvelle doyenne des françaises, Eudoxie Baboul, âgée de 113 ans, doit sa longévité à la semoule de manioc, selon sa famille. Des gènes à l’environnement en passant par la psychologie et le mode de vie, décryptage des recettes de centenaires, études scientifiques à l’appui.

Dans 50 ans, la France pourrait compter 200.000 centenaires, soit 60 fois plus qu’aujourd’hui selon l’Insee.

Depuis une dizaine d’années, de nombreux chercheurs se sont penchés sur leurs caractéristiques, décortiquant leur alimentation, gènes et modes de vie pour percer les recettes de leur longévité.

La transmission familiale d’un gène de la longévité a souvent été exploitée. Bradley Willcox, chercheur au Pacific Health Institute de Hawai (États-Unis) a découvert dans une étude publiée dans la revue PLOS ONE du 7 mai 2014 que le gène appelé FOXO3A, dont l’une des variantes peut doubler ou tripler la probabilité de devenir centenaire pour un être humain.

Une autre étude américaine, parue dans la revue PLOS ONE du 18 janvier 2012 s’est intéressée à l’étude du génome de plusieurs centenaires. Grâce à des analyses statistiques, elle a identifié 281 séquences de gènes associées à ces vies prolongées. Ces séquences modifient la fonction d’environ 130 gènes, dont certains sont associés à des maladies liées à l’âge, comme la maladie d’Alzheimer, les démences ou encore des pathologies cardiovasculaires.

Alimentation et mode de vie

Les plus vieilles générations ont pour point commun d’avoir une alimentation exemplaire pauvre en graisses, sel et protéines animales, riche en fruits et légumes avec une haute teneur en fibres et anti-oxydants, qui les protègent des maladies cardiovasculaires et de la plupart des cancers. Le régime méditerranéen, exemplaire de ce point de vue, est pratiqué par de nombreux centenaires des « zones bleues » (réputées pour abriter une forte concentration de centenaires).

Une stricte réduction calorique est également reconnue pour prouver ses fruits en matière de longévité. La règle nutritionnelle des trois quarts, ou s’arrêter de manger avant d’être rassasié, semble être légion.

Le maintien des activités physiques, sociales et intellectuelles, qui ont un effet bénéfique sur la vascularisation, est également une piste prometteuse.

La psychologie compte aussi

Une équipe de chercheurs américains spécialisés en gériatrie à la faculté de médecine de Boston a observé qu’au sein des familles de centenaires, les individus étaient généralement plus extravertis et moins névrosés que leurs pairs. Leur étude, publiée le 3 avril 2009 dans le Journal of the American Geriatrics Society, a ainsi soutenu que la personnalité peut avoir une influence bénéfique sur le vieillissement et permettre de mieux gérer le stress. Les centenaires sont par ailleurs des personnes très entourées avec des familles soudées et des liens serrés.

Certains gérontologues sont d’autre part unanimes avec cette affirmation que l’optimisme aide à vivre plus longtemps et que le psychisme joue une large part dans le fait d’arriver à 100 ans et plus.

Okinawa, modèle universel

Précurseur en la matière, la Okinawa Centenarian Study a étudié, depuis 1976, les centenaires japonais de l’archipel Okinawa pour tenter de mettre à jour les facteurs de leur longévité. Sur cette île du Pacifique, connue pour être la plus saine de la planète, les centenaires y sont près d’un demi-million et le centre de recherche d’Okinawa pour la longévité a même été fondé au sein de l’université internationale.

Son instigateur, le Dr Suzuki, y a défini 5 principes de base applicables aux centenaires : autoassistance (parvenir à vérifier soi-même son état de santé), santé physique, santé mentale, santé sociale et santé spirituelle.