Une découverte surprenante vient d’être publiée dans la revue internationale Psychonomic Bulletin & Review. La même partie du cerveau chez les humains qui servirait à reconnaitre les animaux sous différents angles serait aussi utilisée pour reconnaitre les lettres pendant la lecture. Non sans conséquences chez certains enfants…
Le chercheur Grégoire Borst du CNRS aurait notamment compris pourquoi certains enfants ont tant de mal à différencier ce qu’on appelle des « lettres en miroir », à savoir les couples b-d ou encore p-q.
Depuis la naissance, l’être humain habitue son cerveau à reconnaître une même image, qu’il s’agisse d’un animal, d’une maison ou d’un objet, sous différents angles. Ainsi, on peut rapidement deviner la similitude entre deux images montrant une même chose dans deux positions différentes. On appelle ce phénomène celui de « l’effet miroir » ou « la généralisation en miroir ». Le cerveau active cette fonction neuronale lorsque la vue distingue des formes symétriques ou une image présentée plusieurs fois sous un angle différent.
L’enfant étant peu habitué à la lecture, il éprouverait des difficultés à désactiver l’effet miroir et ainsi à différencier les lettres en miroir que nous évoquions plus haut.
Grégoire Borst a aussi constaté l’effet inverse du processus pour les adultes. Après avoir entamé la lecture d’un journal ou d’un livre, ceux-ci auraient plus de mal à admettre rapidement la similitude entre deux animaux juste après.
Cette recherche très intéressante aurait mené ces auteurs à croire qu’il s’agit d’un problème que rencontrent les personnes dyslexiques. Ces dernières auraient ainsi du mal à contourner la généralisation en miroir nuisible à la lecture et donc, à l’expression orale.