Les télomères, ou extrémités des chromosomes, pourraient prédire le risque de cancer selon des recherches menées par l’Université de Pittsburgh aux Etats-Unis et l’Université de Singapour.
Ces petits capuchons qui recouvrent les extrémités des chromosomes, les télomères, du grec telos (fin) et meros (partie), sont impliqués dans le vieillissement et les pathologies liées à l’âge. Plus longues que prévues, ces extrémités seraient donc liées à un risque de cancer selon l’étude réalisée par les deux universités, présentée au congrès de l’Association américaine pour la recherche sur le cancer (AACR) à Washington le lundi 3 avril 2017.
Pour les besoins de l’enquête, ce sont plus de 28 000 patients chinois qui ont été suivis depuis 1993. Ils ont été répartis en 5 groupes suivant la longueur de leurs télomères. Parmi eux, 4 060 participants avaient contracté un cancer à partir de la fin de l’année 2015.
Grâce à des échantillons sanguins, les scientifiques ont découvert que les personnes qui avaient les télomères les plus longs courraient plus de risque d’avoir un cancer à hauteur de 33 %, par rapport à celles qui avaient les plus courts.
Les participants ayant des télomères plus longs risquent :
• Un cancer de la vessie à 117 %,
• Une leucémie à 68 %,
• Un cancer du poumon à 66 %,
• Un cancer de l’estomac à 55 %,
• Un cancer de la prostate à 55 %,
• Un cancer du sein à 39 %,
• Et un cancer colorectal à 37 %.
D’après les résultats de l’étude, c’est le cancer du pancréas qui est le plus lié à la longueur des télomères. A l’inverse, les patients qui ont des télomères plus longs que les autres ont moins de risque d’avoir un cancer du foie.
Les sujets ayant des télomères plus courts risquent eux aussi des cancers :
• Leucémie à 115 %,
• Cancer de la vessie à 72 %,
• Et cancer de l’estomac à 63 %, par rapport au groupe se situant au milieu de la courbe.
Grâce à ces travaux, les chercheurs espèrent qu’un suivi plus rapproché des personnes à risque sera mis en place, ainsi que des mesures de prévention ciblant notamment le mode de vie, et ce afin de préserver les télomères qui sont associés à la survie des cellules.
Selon le prix Nobel de Médecine, Catherine Blackburn, qui est à l’origine de la découverte de l’effet protecteur des télomères sur l’ADN, plusieurs éléments jouent contre « l’effet télomère » :
• Stress,
• Manque d’activité physique,
• Choix alimentaires,
• Pensées négatives,
• Conflits,
• Exposition aux produits toxiques.